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Critiques de Ann Leckie (84)
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Chef d’œuvre ? Non ! A lire ? Oui absolument.



Résumé en une phrase de mon sentiment sur ce premier tome multiprimé d'une trilogie annoncée.



L'ancillaire Un Esk 19, extension humaine de l'IA du Justice de Toren est la seule survivante de la destruction de son vaisseau. Évoluant sous la couverture d'un extérieur nommé Brecq. Son unique but désormais, la vengeance. Contre qui ? Pas moins qu'Annaander Mianaaï la chef suprême de la société du Radch, un empire plurimillénaire expansionniste complexe.



Un mix entre la Geste des princes-démons et la voie des furies de Weber. La vengeance, le meilleur des moteurs pour une histoire réussie.

Évacuons tout de suite les choses qui fâchent. En VO tous les membres du Radch sont she (elle en VF). Et l'on retrouve bien cette volonté de ne pas faire de distinction de sexe quand Brecq doit s'adresser à des membres extérieurs à la société Radch qui n'ont pas fait ce choix entre lui et elle. Est-ce que cette volonté féministe (?) de l'auteure fonctionne bien en VO où l'on peut finir par ne plus faire attention au sexe du personnage pour se concentrer sur sa fonction et/ou sa compétence ? Peut-être (je ne sais pas, je ne l'ai pas lu en VO). Par contre en français, on se retrouve avec un style assez désagréable à base de « nouvelle citoyen », « sa cousin », « quelqu'une » et j'ai bien passé les trois quart du roman à pester, non pas de mon ignorance du sexe du personnage, mais à pester parce que cela nuisait énormément à la fluidité du récit, je butais sur chaque phrase, ça accrochait mon cerveau peu habitué à lire ce qu'il considérait comme de détestables fautes d'accord. (Était-ce l'effet voulu par l'auteure ? Ou un bug de traduction où il aurait été beaucoup plus facile de tout coller au féminin et parler de citoyenne, cousine et quelqu'un (qu'il soit mâle ou femelle)) ? La question est posée.



La construction du roman se fait sur l'histoire de Brecq qui, vingt ans après, a trouvé les éléments de sa vengeance et va tenter de la mettre en œuvre, ponctué de nombreux flashback qui vont nous permettre de comprendre pourquoi le vaisseau a été détruit et d'aborder peu à peu la complexité de l'univers crée par l'auteure.

Même s'ils ne sont pas annoncés, ces flashback sont très digestes. On ne se perd pas dans des méandres temporels ; la compréhension et notre intérêt pour l'univers grandit peu à peu.

Même si ce premier tome manque réellement d'action et de rythme, au point qu'on pourrait le qualifier de mou (ce qui est un problème souvent récurent dans les trilogies), l'histoire est vraiment passionnante, l'univers original et détaillé (parfois trop ? Non, cela ajoute au charme du roman, notamment concernant la religion, les habitudes vestimentaires, la cérémonie du thé etc).



Bref : A lire, mais ne vous attendez pas à la révélation de l'année.

Lu et publié dans le cadre de l'opération Masse critique. Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu, nouveaux millénaires.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Une histoire correcte, mais loin du chef-d’oeuvre annoncé, et qui va laisser énormément de monde sur le bord de la route



Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez entendu parler de ce roman, qui a raflé la totalité des prix de SF les plus prestigieux (Hugo + Nebula + Locus + Arthur Clarke) et une bonne partie des moins fameux, et qui nous arrive auréolé des commentaires dithyrambiques de la quasi-totalité de ceux qui l’ont lu en VO. Oh certes, il y a bien un certain nombre de personnes pour dire que ce roman est à fuir comme la peste, mais vous vous dites que ce n’est que le « bruit statistique » de ceux qui de toute façon n’aimeront jamais rien. Devant une telle unanimité, et ne voulant pas passer à côté d’un chef d’oeuvre comme la SF n’en voit peut-être que tous les vingt ans, vous vous apprêtiez à faire comme moi, à commander sans avoir le moindre doute au sujet de ce livre.



Vous savez quoi ? Lisez d’abord ce qui suit. C’est long, mais après ça, vous achèterez (ou pas) en toute connaissance de cause. J’essaye toujours d’être au maximum concret dans mes critiques, mais là je vais faire un effort supplémentaire pour vous donner toutes les clefs objectives pour vous permettre de faire votre choix.



Soyons clairs : ce roman n’est pas à proprement parler mauvais. Il y a de très bonnes choses dedans. Mais il y a aussi de très, très mauvais points, qui vont laisser un nombre effrayant d’entre vous sur le bord de la route. Ils sont au nombre de cinq : le style / la traduction, la clarté, le rythme, l’univers et la structure. Du plus susceptible au moins susceptible de vous faire détester ce livre, ce sont donc :



Style & Traduction



La civilisation du Radch est décrite par l’auteur comme brouillant, aux yeux des autres civilisations humaines, tous les codes du genre. De la démarche aux traits en passant par l’habillement, les bijoux, la voix, le maquillage, le comportement et jusqu’aux courbes du corps, ses Citoyens peuvent être décrits comme androgynes. En clair, il est très difficile de distinguer les hommes des femmes pour quelqu’un d’extérieur au Radch, et ses citoyens n’essayent même pas : dans leur langue, on parle de tout et de tout le monde au féminin. Bon, et en quoi est-ce un problème allez-vous me demander ? ça participe à l’impression de s’immerger dans une culture autre, non ? Le problème, c’est quand le traducteur mélange allègrement du féminin et du masculin dans la même phrase, ou féminise des mots masculins : des exemples ? Ma cher ami (au lieu de « ma chère amie »), la prêtre (au lieu de la prêtresse), sa cousin (au lieu de « sa cousine »), l’omniprésent « quelqu’une » au lieu de « quelqu’un », ou encore des horreurs du genre les « êtres humaines ».



Le résultat ? Au début, avant d’avoir saisi que c’était fait exprès par l’auteur / le traducteur, vous vous dites que la correction du bouquin a manqué de rigueur. Quand vous réalisez que ça va être comme ça plus de la moitié du roman, vous comprenez que ça va être… pénible à lire. L’impression d’avoir affaire à du charabia est persistante et ne veut pas vous quitter. Vous avez l’impression que c’est traduit de l’anglais à l’adolescent SMS et pas au français. Parce que si remplacer he par she est plus ou moins bénin dans une phrase anglaise, ce n’est pas du tout la même histoire en français.



Conséquence : vous allez peiner pour lire et comprendre une bonne partie de ce livre, vous allez devoir ralentir votre rythme de lecture et (souvent) devoir revenir en arrière pour bien comprendre la phrase. Et donc, cela va tellement agacer une bonne partie d’entre vous que vous allez abandonner ce livre et regretter de l’avoir acheté. Mon conseil : pour ceux qui lisent des romans en VO, traitez ce roman traduit comme un roman en VO : lisez « en diagonale », si vous trébuchez sur un obstacle ne vous focalisez pas dessus, poursuivez votre lecture, le tout sera de saisir le tableau général. Du moment où j’ai adopté cet état d’esprit, ça m’a beaucoup aidé (à lire à mon rythme normal, déjà). Sinon, soit vous allez abandonner, soit lire péniblement 40 pages par jour.



Pour tout dire, je trouve ce choix de traduction absolument incompréhensible, et ce pour deux raisons : d’une part il induit un énorme frein à la fluidité de lecture, et d’autre part il s’éloigne de la VO et de l’esprit dans lequel l’auteur a rédigé son oeuvre. J’ai du mal à saisir comment chez J’ai Lu, ils ne se sont pas rendus compte que commercialement parlant, ils allaient droit dans le mur avec ce type de traduction, qui avait tout pour détourner un pourcentage monstrueux du lectorat SF français (déjà famélique…) du roman. Et tout ça alors qu’il aurait été tellement plus facile, logique, respectueux de l’oeuvre initiale et propice à la fluidité de lecture de tout simplement tout accorder au féminin…



La clarté



Sur quelque chose comme la première moitié du livre, le propos est peu clair. Ce n’est pas seulement du au parti-pris de féminiser la narration, c’est aussi que parfois, le style de l’auteur est obscur et qu’on ne saisit pas ce qu’elle veut nous faire comprendre. Il faut dire que les événements significatifs ont tendance (toujours dans la première moitié du roman) à être noyés dans des descriptions redondantes de la vie quotidienne / de garnison des troupes d’occupation, ou de la description de l’état d’esprit des protagonistes.

Je vous rassure, le propos est d’une clarté limpide dans la deuxième moitié du roman, mais une fois de plus, beaucoup d’entre vous auront abandonné avant d’arriver là. Et c’est d’autant plus flagrant que, du fait de la féminisation du propos, vous ne savez que difficilement si vous avez affaire à des personnages féminins ou masculins en réalité. Il vous arrivera de passer des dizaines de pages à être persuadé que tel personnage est une femme alors qu’en réalité, c’est un homme (en gros, il faut que les citoyens du Radch se trouvent en présence d’humains non-citoyens pour qu’ils fassent l’effort de parler d’eux avec le sexe correct).

Des esprits plus éclairés que moi vont vous dire « mais quelle importance ça a ? C’est la personnalité du personnage qui compte, après tout qu’importe qu’il soit homme ou femme ? Et puis comme ça, vous vous concentrez sur la personnalité du personnage, sans vous focaliser sur son genre, c’est un tour de force ! « . Ben oui mais non, hein, moi je suis terre-à-terre et tout ce que je vois, c’est le nombre de personnes que ça va agacer et inciter encore plus vite à abandonner ce livre. Je pense qu’il avait déjà bien assez de défauts (allez, soyons impartiaux, de complexités) sans en ajouter d’autres qui, finalement n’apportent rien de plus à l’histoire mais qui alourdissent (encore) la narration.



Le rythme



Si le style très particulier et le manque de clarté induit ne vous ont pas déjà fait lâcher ce roman, le manque total de rythme sur 90 % de sa longueur le fera presque à coup sûr. Il faut attendre les 50 dernières pages, en gros, pour qu’il se passe réellement, incontestablement, quelque chose. Le reste n’est que flash-backs, descriptions, tableaux (redondants) de la vie quotidienne des protagonistes (oui, merci, on a compris que les Citoyens appréciaient beaucoup le thé, inutile de nous refaire la scène douze fois), dialogues (peu intéressants et pas particulièrement bien écrits), phases de mise en place des événements finaux, et aperçus de l’état d’esprit et de l’histoire du personnage principal.



Pire encore, on peut considérer que ce premier tome du cycle (oui, oui, il y a 3 tomes) n’est qu’une immense préquelle à la vraie intrigue, qui va se dérouler dans les tomes 2 et 3. Si vous avez lu « Aux mains de l’ennemi » du cycle d’Honor Harrington, La Justice de l’Ancillaire peut vous donner le même genre d’impression : tout ça pour simplement arriver à ce qui est si parfaitement décrit sur la quatrième de couverture… Alors certes, il fallait en passer par là pour comprendre les motivations du héros, mais fallait-il faire si, comment dire, plat ? Faire si long alors qu’un roman plus court, plus dense, plus clair, plus nerveux, aurait réellement pu être une incontestable réussite ?



L’univers



Ce ne sera pas forcément le gros point noir pour tout le monde, mais ça l’a été pour moi. J’ai souvent lu (à propos de la VO) à quel point l’univers était original / passionnant. Les plus érudits ont bien capté des réminiscences de grands romans de SF antérieurs, mais ça reste une minorité. Vous savez quoi ? Il n’y a pratiquement RIEN d’original dans ce roman, quasiment tout est outrageusement pompé… pardon inspiré par des romans / auteurs antérieurs. Vous allez me dire : « et c’est un problème ? Des romans hommages / catalogue / compilation, il y en a eu plein ces derniers temps, et tu en as critiqué plusieurs toi-même… ». Oui, s’inspirer très fortement des autres, ça peut ne pas poser un problème, à la condition impérative que ce soit habilement fait et que le mélange soit crédible et pas trop visible. Or, je n’ai pas le sentiment que ce soit le cas ici. Vous voulez lire un roman ou cycle récent mélangeant des références prestigieuses en un tout cohérent ? Essayez La Grande Route du Nord de Peter Hamilton, La Terre Bleue de nos souvenirs d’Alastair Reynolds ou (surtout) le cycle The Expanse (2 tomes en VF pour le moment) de James S.A Corey.



Bien, donc ça mélange quoi et comment ? Les ancillaires, que certains trouvent si originaux, ne sont rien d’autre que des Avatars de vaisseau de Iain Banks croisés avec les Borgs de Star Trek. D’ailleurs, l’influence du regretté Maître écossais est manifeste sur l’ensemble du roman, jusque dans sa structure même (nous allons bientôt y revenir). Mais n’est pas Banks qui veut, l’auteur de La Justice de l’Ancillaire n’a ni le talent littéraire, ni la capacité de l’écossais à alterner sans effort entre humour et la plus profonde des noirceurs.



Les plus éclairés des critiques ont loué l’intelligence et la sensibilité du propos d’Ann Leckie, la profondeur et / ou l’originalité des thèmes abordés, du genre (dans le sens sexe) à ce qui fait de nous des individus en passant par la « chute depuis la grâce » que constitue le fait de passer d’un état omniscient et omnipotent à celui de simple humain. Mon problème est que sur les mêmes thèmes, on peut lire beaucoup, beaucoup mieux (essentiellement du fait que le propos est immensément plus clair) du côté des gens qui ont lourdement inspiré Ann Leckie, ou de gens qui ont traité des thèmes similaires :



- Vous voulez lire des histoires sur les Intelligences qui manœuvrent des vaisseaux et des stations spatiales ? Lisez le Cycle de la Culture de Iain Banks.



- Vous voulez lire une formidable histoire sur une IA qui passe de l’état de machine à celui d’être conscient, d’individu ? Lisez l’excellent L’IA et son double de Scott Westerfeld.



- Vous voulez lire une histoire splendide sur un univers où les genres sont flous, les frontières brouillées, l’androgynie reine, et qui se passe sur une planète glacée (Miss Leckie, il fallait vraiment pousser l’analogie jusque là ?) ? Lisez plutôt La main gauche de la nuit d’Ursula Le Guin.



- Vous voulez lire une histoire où des êtres multiples, dotés de plusieurs corps, se retrouvent soudain fragmentés, avec la terrible impression de dislocation et la peur et l’incompréhension qui s’ensuivent ? Lisez plutôt Un feu sur l’abîme de Vernor Vinge.



- Vous voulez lire l’histoire d’une terrible vengeance d’un ancien capitaine d’une dictature qui lave le cerveau de ceux qu’elle conquiert ? Lisez plutôt Suprématie de Laurent Mc Allister.



Bref, ne lisez pas la copie, lisez les originaux, ils sont beaucoup mieux faits. Et les références comme ça, on pourrait les multiplier : un point clef de l’histoire est lourdement inspiré par un roman d’Arthur Clarke (je ne vais pas dire lequel pour ne pas spoiler) par exemple, et je me suis surpris à penser à l’univers de Warhammer 40 000 ou à la saga de l’Empire Skolien de Catherine Asaro à de nombreuses reprises. En gros l’impression générale est que l’assemblage est grossier (quoique intéressant), que les ficelles sont énormes.



Autre très gros problème avec l’univers : deux points capitaux de l’histoire tournent autour de deux races extraterrestres. Et le gros souci est qu’elles sont décrites en trois phrases chacune, et absolument pas crédibles ou intéressantes (l’une d’elles est en gros un reptile avec six bras et de la fourrure, et l’espèce s’appelle les Rrrrrr, on croit rêver). Bref c’est très, très, très insuffisant à ce niveau là.



La structure



C’est bien beau de vouloir cop… rendre hommage à l’Usage des Armes de Iain Banks, mais encore faut-il en avoir la capacité réelle. La structure est calquée sur celle de ce roman, mais en nettement moins réussi. J’ai lu que le rythme des révélations (à bien distinguer de celui des rebondissements) était exceptionnel chez Ann Leckie, que chaque pièce du puzzle se mettait en place exactement au bon moment. En clair, on alterne un chapitre de flash-back avec un chapitre dans le présent, les premiers expliquant les motivations du personnage dans les seconds. Ben oui mais non, hein, c’est un peu le minimum qu’on attend d’un auteur qui utilise ce genre de structure, non ? Vous ne m’enlèverez pas de l’idée que Banks a beaucoup mieux réussi dans l’exercice, et qu’Ann Leckie a lâché trop de choses trop vite (et que la quatrième de couverture en dit immensément trop). Le final aurait du être beaucoup plus époustouflant que cela, avec de grosses révélations. Alors que là, c’est juste un gros Deus ex Machina pour paver la voie au tome 2.



En étant concret, là aussi ça va laisser du monde sur le bord de la route : trop de descriptions, trop de bla-bla, quand on commence à apprécier les flash-backs on repasse trop vite au présent (ou inversement), le pertinent, l’intéressant est trop noyé dans du remplissage, de l’inutile ou du redondant, etc.



De très mauvais points, mais…



Bon. Voilà. Je vous ai expliqué pourquoi vous risquiez d’avoir du mal avec ce roman et pourquoi vous devriez y réfléchir à deux fois avant de l’acheter. Maintenant, vous allez vous demander pourquoi, tout ça mis bout-à-bout, je n’ai pas descendu en flammes cette impressionnante collection de défauts. Tout simplement parce que ce roman n’est pas dépourvu de qualités, la plus significative d’entre elles étant qu’on a vraiment envie de savoir la suite, du coup. De plus, la psychologie, la description de l’état d’esprit du héros est assez exceptionnelle (un esprit chagrin vous dirait que c’est au détriment de 99 % des autres personnages, qui ne sont trop souvent décrits sommairement qu’au travers des yeux de l’Ancillaire, mais bon….). Et même si l’auteur a tiré à la ligne, au moins on a une idée claire de la raison précise pour laquelle il veut se venger.



De plus, un des points que je présente comme négatifs (le côté patchwork de l’univers) a aussi son charme d’un autre point de vue : même si je trouve que c’est grossièrement fait, il fallait quand même oser mélanger la Culture, Arthur Clarke, Ursula Le Guin, les Borgs (car non, malgré ce que vous lirez de ci, de là, les Ancillaires ne sont pas faits avec des corps morts), une mythologie hindouiste, le clientélisme à la romaine, des tabous vestimentaires dignes des pires côtés de la société victorienne, et ainsi de suite.



Bref, il ne fait aucun doute pour moi que je vais acheter le tome 2 (pour le 3, je suis plus réservé, on va déjà voir le 2, hein). Après tout, avoir fait autant d’efforts pour aller jusqu’au bout du premier tome et laisser tomber la série, ce serait un peu bête. Car oui, pour être honnête, les 240 premières pages ont été un calvaire, lu à même pas 20 % de ma vitesse de lecture habituelle (un roman de moins de 450 pages ne me prend habituellement pas quatre jours à lire, pour info), et j’ai failli abandonner à plusieurs reprises, ce qui est très, très rare chez moi. Mais bon, comment chroniquer de façon crédible un roman qui n’a pas été lu jusqu’au bout ? Finalement, je me suis accroché, et la seconde moitié du roman a bien rattrapé la première.



Un mot de conclusion : ce n’est pas le chef d’oeuvre annoncé, en aucun cas, mais ce n’est pas indigne d’intérêt non plus. C’est juste un premier roman, maladroit sur beaucoup de points, peu ou pas original, qui ne méritait probablement ni l’intégralité de ses prix, ni le battage autour de lui.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Hum ! encore une fois je lis un livre primé et j'en sors complètement mitigée.. J'ai a la fois aimé et détesté.. un chapitre sur deux.

Les flasbacks m'ont barbée par contre l'histoire racontée dans le "présent" m'a plu.



Je n'ai absolument pas adhéré a la façon d'écrire de l'auteure, mais je crois surtout que c'est un effet de traduction... les personnage sont "asexués" dans leur orthographe et la cousin et autre chose du même acabit m'ont ennuyée dans ma lecture.

J'ai bien du mal a écrire mon billet tellement je suis dans un flou total et je n'arrive pas a me décider pour savoir si j'ai plus aimé ou plus détesté ce livre...



Ma note réelle est donc un 2.5/5 et je ne pense pas poursuivre l'aventure avec cette trilogie
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La tour du Freux

Il est très rare que je mette une aussi mauvaise note à un roman, et ça me chagrine, mais vraiment pour La tour de freux, je ne me voyais pas mettre plus. J’ai dû me faire violence pour aller jusqu’au bout du roman. J’ai pensé abandonner à plusieurs reprises mais comme je l’avais reçu via un Masse critique, je ne me voyais pas, ne pas le finir.



Le résumé m’avait pourtant bien plu. Un univers médiéval fantaisie où ce sont des dieux qui donnent son caractère original au roman. Un mystère à résoudre, un complot qui se dessine. Pour moi mêler intrigues et fantaisie, c’est en règle générale, un point de départ parfait. Mais voilà, dès le départ la lecture est laborieuse.



L’histoire nous est comptée par un dieu qui alterne entre ce qu’il voit à l’époque où se déroule l’aventure d’Eolo et Mawat, mais aussi sur une épopée sans fin relatant toute sa vie. L’auteur choisit donc une narration étrange parfois à la première personne, parfois à la seconde. Et autant vous dire que cela est déroutant mais aussi assez pénible à lire. Le « tu » et le fait d’essayer de deviner ce que pense Eolo est lassant. En plus cela met une distance avec les personnages avec lesquels on devrait normalement avoir une connexion.



Il y a aussi de très nombreuses longueurs qui alourdissent le roman. Je n’ai pas trouvé de réel intérêt à la vie de cette divinité qui cassent l’intrigue principale. Et si vous comptez zapper ces passages, la mise en page du roman rend cette entreprise très difficile, car il n’y a pas de chapitres, seulement des freux pour séparer des passages. On s’ennuie donc, et même s’il on arrive à suivre l’enquête menée par les deux héros, on assiste malheureusement à des scènes de répétitions qui ne font rien avancer.



La tour du freux n’a donc pas été une lecture réussie pour moi. Je me suis lassée très rapidement, trop de passages lourds et une narration freinant mon obstination. On ne peut pas s’attacher aux personnages, car on voit leur aventure de loin, nous sommes ensevelis sous des informations qui complexifie l’univers mais n’apportent rien à l’intrigue. La plume de l’auteur est recherchée, mais à trop vouloir être originale dans la narration… Le roman en pâtît.

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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Premier roman d'une trilogie.



L'intelligence artificielle d'un vaisseau (AI), "Le Justice de Toren", contrôle aussi des milliers de corps reconditionnés, les Ancillaires. Suite à une injustice, elle se révolte. Mais les représailles sont coûteuses. le vaisseau est détruit et elle survit, très réduite, chez le seul ancillaire qui a réussi à fuir. Depuis, elle fomente sa vengeance.



Premièrement, le choix de tout mettre au féminin, tout en gardant les genres, s'avère malencontreux (ma cousin, etc.) et nuit à la lecture.

L'histoire est simple, mais alourdie par un paquet de détours, dont plusieurs inutiles.

Presque pas de rythme, tellement que j'ai abandonné le livre pendant une assez longue période.

Pour un amateur de science-fiction comme moi, j'aime que l'on me stimule au niveau des idées. Ce n'est pas le cas ici, on présente des éléments, dont plusieurs non plausibles, sans explications ou contexte, ou, lorsqu'il y en a, ça ne tient pas debout (voir le fonctionnement de l'arme vers la fin).

Pour une critique plus étoffée, vous pouvez lire la critique d'Apophis, avec laquelle je suis d'accord. Dommage, que je ne l'ai pas lue, avant d'acquérir la série.

Encore un prix Hugo récent, qui est décevant.

Les autres romans de la trilogie viennent de baisser, de priorité, dans ma pile à lire.

Un roman très moyen pour moi, et la fin de l'étiquette de qualité du prix Hugo pour les romans récents. Pour les romans plus anciens, c'est encore un bon gage de qualité.
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Les chroniques du Radch, tome 3 : La misérico..

Miséricorde, c’est enfin fini…



Si le tome 2 constituait une nette amélioration par rapport au tome 1, ce tome 3, en revanche, en concentre les pires défauts : plat, terriblement long à décoller (il faut attendre les 100-150 dernières pages pour avoir quelque chose d’intéressant), ajoutant un personnage loufoque à l’obsession de l’auteure pour le thé dans le registre « je casse complètement la moindre scène potentiellement intéressante ou significative », doté d’une fin prévisible et basée sur un énorme Deus ex Machina, ce livre n’est en rien la « brillante » conclusion vantée par l’éditeur.



J’ajoute que sur la forme, outre les choix de traduction très particuliers qui ne changent pas, une relecture je-m’en-foutiste fait que la lecture de ce roman tient plus du calvaire que d’autre chose.



Vous trouverez la version complète de cette critique sur mon blog.
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Les chroniques du Radch, tome 2 : L'épée de l..

Un roman nettement meilleur que le premier tome, mais toujours caractérisé par de nombreux défauts et d’un intérêt discutable



Je résume les différences / convergences entre ce tome 2 et le tome 1 :



- Traduction : pas de changement (ce qui est -malheureusement- logique).



- Narration : bilan mitigé ; elle est plus fluide du fait de l’absence de flash-back, mais est impactée par une utilisation abusive des Points de vue multiples (donnant une impression de passer du coq à l’âne, parfois sans utilité réelle pour l’histoire). J’ai toujours le sentiment que Ann Leckie, dont c’est seulement le second roman, emploie des techniques pour écrivains plus avancés / doués qu’elle n’arrive pas à maîtriser correctement.



- Structure & clarté : la structure est globalement plus facile à suivre que dans le tome 1, et permet un rythme plus fluide. L’intrigue est plus claire que celle de La Justice de l’Ancillaire, même si les scènes inutiles sont encore (trop) nombreuses.



- Rythme : sans commune mesure meilleur que celui du tome 1, mais avec de grosses fluctuations (sauf dans les 115 dernières pages, où rythme et intérêt sont constants). Dans l’ensemble, un net progrès par rapport à La Justice de l’Ancillaire.



- Univers & thématiques : aucun changement, ou presque, l’univers n’est pas significativement plus développé dans ce tome 2 qu’il ne l’était dans le tome 1 (à part tout ce qui concerne le thé, bien entendu….).



- Personnages : en très net progrès par rapport au tome précédent. Il y a plus de personnages secondaires, qui sont plus développés et plus intéressants.



- Intrigue : l’intrigue globale du cycle n’avance pas vraiment, mais il y a une sous-intrigue en lien avec les conditions (sociales) locales qui est plutôt intéressante et en tout cas bien menée. Mais le sentiment est plus d’avoir affaire à un tome 1 bis qu’à un tome 2 classique de trilogie.



Ma conclusion est la suivante : ce tome 2 est incontestablement meilleur que le premier, et ce sur quasiment tous les plans. Cependant, l’intrigue globale du cycle n’y avance pas vraiment (ce qui ne signifie pas que l’intrigue centrée sur les événements locaux est inintéressante, au contraire même), et le rythme fluctuant fait qu’à part dans le dernier quart, on peine à s’attacher aux événements et on finit par lire en diagonale. Et la question suivante se pose : après deux tomes, sur une trilogie, quand est-ce qu’on rentre dans le vif du sujet, la guerre civile Mianaaï / Mianaaï et les relations avec les extraterrestres Presgers ? Oh certes, ces aspects sont présents, mais 410 pages pour faire aussi peu avancer la chose, je trouve ça assez ahurissant, personnellement. Il faut dire que les scènes sur le thé, sa production, les luttes syndicales du prolétariat pour plus de justice dans ce secteur économique dominé par d’ignobles capitalistes sans-cœur, sa consommation, les services en porcelaine qui servent à cette dernière, ainsi que les repas, les rituels religieux et les bains prennent une telle place…



Vous attendez probablement un conseil de ma part sur le fait d’acheter ou pas le tome 2 : je suis très partagé, à vrai dire. Je dirais que si vous avez lu le tome 1, vous pouvez éventuellement donner sa chance au tome 2, sachant qu’il est en net progrès par rapport au 1. Je vous ai donné tous les éléments de comparaison, ainsi que mon avis personnel, pour vous permettre de vous forger le vôtre.



Par contre, si, devant les avis contrastés sur le tome 1, vous attendiez les critiques sur le 2 pour vous décider à commencer le cycle, j’aurais pour vous le conseil suivant : évitez. Si le tome 2 n’est pas inintéressant, il reste seulement au niveau d’un honnête livre de SF, et il est probable que quasiment n’importe quelle autre sortie SF de ce début de printemps sera au moins aussi intéressante (et en tout cas moins exigeante, que ce soit en terme de structure -tome 1- ou de traduction très particulière -tome 1 + 2 -) en terme d’évasion de la réalité quotidienne, de sense of wonder, etc. Tout dépend en fait de ce que vous recherchez dans la science-fiction.



Version ultra-détaillée de cette critique sur le blog, comme d'habitude.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

En Résumé : J’ai passé un très agréable moment de lecture avec ce premier tome de cette trilogie qui nous offre une histoire de vengeance efficace et entrainante, qui monte doucement en tension et a réussi à me happer de plus en plus au fil des pages. Certes un léger essoufflement se ressent dans le dernier tiers et certains dialogues paraissent un peu trop verbeux, mais rien de non plus bloquant. La grande originalité de l’univers vient de la fonction du genre qui se perd pour le radchaaï où le seul genre qui existe est le genre féminin, cela peut dérouter, mais qui, je trouve pourtant, offre quelque chose au récit dans notre approche des héros comme dans les réflexions que cela ouvre. Le reste de l’univers se révèle certes classique, mais solide et efficace. Concernant les personnage le jeu sur les genres fait que j’ai pris un peu de temps à complètement m’accrocher à eux, mais une fois cette barrière tombée je me suis lié à eux et à leurs aventures avec plaisir. Je reprocherai juste certains protagonistes secondaires qui ne sont là que pour faire avancer l’intrigue. Le principal soucis de ce livre, je pense, vient de sa liste de prix assez impressionnante, ce qui peut amener certaines attentes assez importantes, mais qui ne trouvent pas obligatoirement de réponse lors de la lecture. Alors attention ce livre est bon dans le genre Space-Opera militaire avec complots et trahisons, mais si vous cherchez la claque de l’année ou le roman original du moment vous risque peut-être d’être déçu. À vous de voir. La plume de l’auteur se révèle fluide, simple et efficace et je lirai sans soucis la suite de cette trilogie.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Je ne note pas ce livre car je ne l'ai pas terminé. La raison ? La traduction. Je pense que l'emploi du féminin en anglais ne pose pas trop de difficulté, mais en français, c'est une autre histoire ! Surtout quand on accorde pas tout au féminin (ex : la grand prêtre et non la grande prêtresse).

Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire à cause des conséquences de cette traduction... La forme a pris le dessus pour moi.

Je le lirai en V.O pour voir ce que cela donne.
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Les chroniques du Radch, tome 3 : La misérico..

En Résumé :J’ai passé un sympathique moment de lecture avec le troisième et dernier tome de ce cycle. Les intrigues misent en place gagnent en profondeur et légèrement en intensité et l’ensemble des réponses soulevées trouvent une fin intéressante, même si de nombreux point restent ouverts. L’auteur considère ainsi que le voyage a plus d’importance et qu’il est impossible d’offrir toutes les réponses, laissant le lecteur se faire son propre avis, ce qui pourrait en déranger certains. L’univers mis en place continu à se développer, à se densifier et même s’il ne révolutionne en rien le genre il s’avère solide et surtout met en avant l’humain. Car oui la grande force du récit vient ainsi de ses personnages, de leurs diversités, chacun d’entre eux s’avérant unique dans ses envies, ses évolutions, ses doutes, offrant ainsi une vraie profondeur à chaque protagoniste. Je regretterai juste peut-être certaines évolutions de relations trop analytiques et un peu longue mais franchement rien de gênant. Les questions soulevés par l’auteur se révèlent intéressante, tournant principalement sur l’identité, la notion de personne. Je noterai par contre aussi certaines facilités ou simplicités ainsi quelques répétitions, mais pour moi le principal soucis vient du travail d’édition et de la traduction. En effet elle rend la lecture hachée et il m’est difficile de conseiller ce livre, alors que je l’ai trouvé très sympathique, sauf si vous le lisez en VO.





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Les chroniques du Radch, tome 2 : L'épée de l..

Tout comme le premier tome, L’épée de l’Ancillaire a ravi le prestigieux Prix Locus 2015, contrairement à celui-ci, ce roman n’a pas remporté le grand Chelem (Locus, Nébula, Hugo,…). Ma découverte de La Justice de l’Ancillaire avait été très pénible comme vous pouvez le constater dans ma critique. J’avais été non seulement déçue par le fond – les 4 plus grands prix de la SF, excusez du peu! – et par la forme. Malgré cette grosse déception et une lecture laborieuse, il y avait un petit quelque chose d’indéfinissable qui m’avait permis de terminer le roman et d’envisager d’ouvrir le tome 2. Je viens d’achever L’épée de l’Ancillaire, et je ne comprends toujours pas l’attribution d’un tel prix.



Le choix de traduction n’a pas varié d’un iota. Les humains sont toujours désignés par le pronom féminin (she/her in VO), les ancillaires et Brecq/Justice de Toren le sont désormais par le pronom masculin (he/his in VO). Une fois accoutumé à ce parti pris, la lecture demeure un peu perturbante car le lecteur ne sait jamais s’il s’agit d’un homme ou d’une femme (sans doute la base sur laquelle s’appuie le Prix Locus). Lorsqu’une personnage dit qu’elle va « pisser dans un seau« , je suppute qu’il s’agit d’une représentante masculin de l’espèce humaine… mais ce n’est pas certain (les fautes sont volontaires; désagréable, n’est-ce pas ?).



Ce qui met au supplice le lecteur sont ces innombrables fautes d’orthographes volontaires. Cela fait mal au yeux et incite à une lecture en diagonale, ce choix m’est encore aujourd’hui incompréhensible, en plus d’inutile (en anglais, il n’y a pas cette problématique d’accord en nombre et genre), le français est une langue genrée. Point.



L’épée de l’Ancillaire est le tome intermédiaire de cette trilogie des chroniques du Radch. Un empire multimillénaires qui s’étend sur des milliers de mondes. La maîtresse de l’Empire ( il/elle ?) âgé(e) de 3 000 ans a conquis ces territoires essentiellement par la force et les a soumis à un lavage civilisationnel. En effet, la civilisation, ce sont eux qui la détienne (comme la vérité), radchai est synonyme de civilisé (terme exclusif); une posture à l’image de certaines philosophies/pays/pensées politiques/religieuses passées, présentes ou futures de notre Terre. Une des essences même de cette évolution vers l’état de civilisé (donc radchai) est la cérémonie du thé qui l’emprunte vaguement à la culture nippone. Ainsi, tout ce qui touche à ce rituel : la consommation, la qualité du produit, les ustensiles et surtout le service lui-même, est-il primordial et concours – t-il à l’appréciation du degré de civilité du monde en question… Le lecteur a droit a de multiples scènes tournant autour de ce cérémonial, fondement d’un empire. Mais, finalement, cela ne m’a pas ennuyé autant que je l’aurai pensé, car peu à peu s’esquisse les contours d’un petit puzzle…



L’univers du tome 2 ne se résume pas uniquement au thé et a l’histoire de conquêtes bien qu’il soit trop peu exploité et enrichi. Nous découvrons la vie sur la station Athoek, la planète au thé, les ressorts de l’intégration – ou pas – d’une communauté non radchaïe à la base, et les IA de ce monde ( vaisseaux et station) nous sont peu à peu dévoilées. Et il y a les mystérieux Presgers et la Porte fantôme…



Le rythme du roman n’est pas excellent, ni un modèle du genre. Nous avons un premier tiers qui est plutôt sympathique avec une avancée dans l’histoire, des découvertes, la mise en place des éléments de frictions et le rituel du thé. Puis nous subbisons un très gros tiers langoureux, ou tout est assez plat ( histoire, personnages, interactions), peu de révélation, des dialogues presque incompréhensibles et de nombreuses cérémonies du thé. Brusquement, le rythme s’endiable sur un tout petit quart du roman, qui voit des révélations, un emballage final durant lequel les trames secondaires se rejoignent, la résolution de l’intrigue principale, une ouverture mystérieuse et alléchante pour le 3° volet des chroniques et quelques rituels du thé.



Au final, le lecteur se demande s’il y a des points positifs autres que ceux brosser sommairement au-dessus. Outre la construction d’un univers intéressant, mais à développer, le personnage de Brecq/Justice de Toren est prenant et central. L’ancillaire commande son propre vaisseau avec une mission bien particulière et casse-g***. Nul ne connaît sa véritable nature si ce n’est Seivarden, et c’est un point d’ancrage du récit. Les capacités de Brecq lui permettent de communiquer directement et différemment avec les IA, de s’en faire d’éventuels alliés, d’avoir des points de vues variés et poussés, un comportement qui déstabilise mais également des approches prometteuses ou… désastreuses. Finalement, ce personnage est réussi et au cœur de l’intérêt de ce roman, avec en suspens la question de savoir si l’identité du Justice de Toren sera levée et les conséquences…



Ann Leckie nous propose un traitement de l’IA captivant et sensible ( autre élément de l’attribution du prix ?) qui gomme partiellement certaines faiblesses de rythme et de clarté de L’épée de l’Ancillaire. L’univers mérite d’être un peu plus développé, en attendant de savoir ce qui se cache derrière la porte fantôme et quelle Anaander Mianaai prendra le dessus.



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La tour du Freux

Particulièrement réputée pour son cycle de space-opera « Les chroniques du Radch » (qui a raflé, lors de la sortie du premier tome, pas mal de prix parmi les plus prestigieux), Ann Leckie se lance désormais dans la fantasy. Un premier essai en demi-teinte, puisque le roman ne manque pas d’atouts, mais pâtit également d’un certain nombre de bémols qui rendent la lecture quelque peu laborieuse. L’autrice y met en scène un univers inspiré du médiéval-fantastique tout ce qu’il y a de plus classique : tour et château, dague et épée, habillement ou mode de vie…, le cadre n’a rien de très original ce qui, déjà, pourrait rebuter un lectorat amateur d’une fantasy sortant davantage des sentiers battus. Le pitch, pourtant, est intriguant. Cela fait des années maintenant que le royaume de l’Iradène bénéficie de la protection d’un dieu, le Freux, qui, en échange d’un sacrifice humain occasionnel, protège la région d’un grand nombre de fléaux (maladie, incendie, envahisseurs…). La bonne gestion de la province est quant à elle supervisée par un conseil et un Bail, fonction qui permet à celui qui l’exerce de bénéficier d’une relation privilégiée avec la divinité... mais l’oblige à se sacrifier volontairement dès lors que l’Instrument du dieu (l’animal qui lui sert momentanément de corps matériel) en vient à mourir. Un nouvel instrument renaît alors, et un nouveau Bail monte sur le trône. Seulement cette fois, rien ne se passe comme prévu puisque, alors que Mawat, l’héritier du trône, arrive à la capitale suite à l’annonce de la mort de l’Instrument, il y trouve son oncle assis à la place qui lui revient de droit. La version officielle prétend que le père de Mawat aurait failli à son devoir et se serait enfui plutôt que de donner sa vie au dieu, ce qui n’aurait laissé d’autre choix à ce dernier que de choisir un autre Bail avant même le retour de l’héritier. Seulement pour beaucoup de monde dans la forteresse, cette version ne tient pas. Mais dans ce cas où est passé l’ancien Bail ? Quel but poursuit vraiment l’oncle de Mawat ? Que viennent faire en Iradène ces ambassadeurs d’une lointaine nation qui semblent jouer un double jeu ? Et surtout, pourquoi le dieu laisse-t-il les sacrilèges se multiplier sans donner le moindre signe de vie ?



Une disparition inexpliquée, un climat de tension en huis-clos, des complots et trahisons : les bases de l’intrigue s’avéraient extrêmement prometteuses. Et le fait est que tout ce qui touche à la disparition de l’ancien Bail et au silence du Freux est effectivement captivant. L’autrice parvient à maintenir le suspens jusqu’à la toute fin du roman (qui se termine d’ailleurs de manière assez surprenante), ce qui permet de maintenir une tension permanente et de pousser le lecteur à persévérer, simplement pour voir sa curiosité assouvie. Malheureusement, le roman souffre aussi d’un paquet de longueurs qui cassent le rythme du récit et ne sont parfois pas loin d’avoir raison de la motivation du lecteur. Ainsi, alors que le début et la fin se révèlent relativement denses et posent ou répondent à un certain nombre de questions intéressantes, les deux cent pages du milieu constituent un véritable ventre-mou dans lequel l’autrice se perd en digression et discussions répétitives qui ne font pas avancer l’intrigue d’un pouce. Ce qui est d’autant plus dommage que, encore une fois, l’idée centrale du roman est bonne, et la construction narrative suffisamment réfléchie pour appâter toujours un peu plus le lecteur sans toutefois trop lui en révéler. La principale raison qui explique cet affaiblissement d’intérêt s’explique aussi et surtout par l’alternance d’époque opéré par l’autrice, ainsi que par le mode de narration adopté. Les chapitres alternent en effet entre le point de vue d’un dieu qui nous relate toute son existence (sa prise de conscience de son existence, ses premiers contacts avec les autres dieux, ses tentatives de communiquer avec les humains…) et le point de vue de ce même dieu observant Eolo, l’aide de camp de Mawat, l’héritier dépossédé. Les chapitres alternent donc entre des passages à la première personne et d’autres à la seconde, la divinité relatant les événements qui nous intéressent en s’adressant directement à Eolo. Or, si les scènes consacrés à l’affaire qui nous occupe sont intéressantes, les autres sont souvent très ennuyeuses et peu immersives.



On peut également reprocher à l’autrice de mettre en avant certains aspects de son univers sans vraiment les utiliser. C’est le cas du peuple des Tells, voisins de l’Iradène et qui tentent d’envahir le territoire depuis des années, mais aussi du tabou qui frappe les jumeaux, du Dieu de la Forêt des Silences, ou encore de la nature particulière du protagoniste (qui est simplement mentionnée à demi-mot mais qui, à ma grande déception, n’aura aucune importance pour l’intrigue...). L’autrice s’attarde en revanche longuement sur la manière dont le pouvoir des divinités évoquées fonctionne et celle dont ils interagissent avec les humains. Cet aspect est certainement le plus abouti du roman et donne lieu à des scènes amusantes au cours desquelles les humains en sont réduits à tenter d’interpréter les messages des dieux via des jetons à la signification pour le moins subjective. Les personnages sont pour leur part plutôt bien campés, même si le fait que l’histoire nous soit narrée par un dieu observant en surplomb les événements rend difficile la retranscription de leurs émotions et de leurs débats intérieurs. Si la plupart suscitent la sympathie, à commencer par le protagoniste, aucun ne bénéficie donc vraiment d’un traitement fouillé. La plume de l’autrice, bien que loin d’être désagréable, pâtit d’ailleurs elle aussi de certains choix narratifs, à commencer par celui de raconter une partie de l’histoire à la deuxième personne. Le narrateur se perd alors en hypothèses et suppositions sur le personnage d’Eolo, ce qui rend le récit lourd et lent (« t’es-tu demander ceci » ; « as-tu été touché par cela »… : tout n’est que conjecture). De même, la retranscription du langage approximatif de l’émissaire xulahnais est extrêmement agaçant puisqu’il donne des phrases du genre : « Le roi n’est pas nous envoyer chercher aujourd’hui. Nous sommes rester attendre. Je suis penser qu’il n’est pas nous fasse venir aujourd’hui. Assoie, ami, sois boire avec nous. » Et le pire, c’est que ce personnage a beaucoup de dialogues !



Résultat mitigé pour la première incursion d’Ann Leckie en fantasy. En dépit de certains atouts (un mystère intriguant, des retournements de situation bien amenés), « La tour du freux » peine à capter jusqu’au bout l’attention du lecteur. La faute à un style parfois assez lourd, ainsi qu’à un univers trop classique et surtout un mode de narration étrange et peu approprié qui freine l’immersion et rend presque impossible tout approfondissement de la psyché des personnages.
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Provenance

(...)j’ai beaucoup apprécié l’univers dans lequel nous plonge l’auteure. Les relations entre les personnages sont intéressantes et donnent des résultats parfois inattendus. Le récit est certes moins complexe que dans sa précédente trilogie, mais l’auteure nous propose un roman d’aventure prenant, avec une héroïne très attachante.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Le bâtiment de guerre Justice de Toren est à la fois une IA puissante et un vaisseau spatial. Il pilote des centaines de corps humanoïdes, les ancillaires. Il est également relié aux officiers humains de son bord dont il surveille les données métaboliques.

Un de ses ancillaires échappe à la destruction du vaisseau et « recueille » l’IA. Cet ancillaire s’est nommé Breq, mais n’a pas d’entité propre si ce n’est la conscience parcellaire du Justice de Toren. Il poursuit sa mission avec détermination lorsqu’il rencontre un ancien officier qui a servi à bord mille ans plus tôt.

Le nombre de prix décerné à ce roman a éveillé ma curiosité et ma méfiance. Le quatrième de couverture a permis d’emporter la décision. Au passage, c’est un peu dommage de dévoiler la finalité de l’intrigue avant même de lire le roman.



L’entrée en matière est délicate, voire pénible. Les scènes entre le présent et le passé s’alternent régulièrement. Le récit se fait à la première personne, à travers le regard de l’IA qui peut être présente dans plusieurs corps et en plusieurs lieux à la fois. L’utilisation systématique du féminin pour désigner les personnes ajoute à la confusion et nuit à l’appropriation des protagonistes. De plus, les choix du traducteur semblent parfois étonnant puisque nous avons des fautes volontaires en accord et en genre… Je n’ai pas accès à la VO, je ne sais donc pas si l’auteur a choisi de transformer le ‘it‘ en « she« , comme parfois en version française.

Le Justice de Toren est un des nombreux vaisseaux du Radch. Cet empire impérialiste, vaste et agressif a des coutumes millénaires et un système plutôt féodal; à sa tête le Maître du Radch est quasiment omniscient.

La seule grande particularité de cette civilisation est l’utilisation d’un pronom unique pour désigner ses « sujets ». Pour le reste, c’est bien fait et cohérent, mais guère original.

Je trouve judicieux que l’IA d’un bâtiment fasse référence au « she » (coutume maritime anglo-saxone) pour désigner les personnes de manière indifférenciée. En revanche, après plus de 2000 ans d’existence et d’expérience, je doute fort que Breq puisse éprouver tant de difficulté à différencier un homme d’une femme dans ses interactions en dehors du Radch (ne serait-ce que par les fréquences de la voix…). Après un temps d’adaptation, les multiples enveloppes utilisées par l’IA sont un plus pour l’histoire et sa crédibilité. Cela lui donne de la profondeur et du corps.

Après, le récit se résume à une histoire de vengeance. Et là, c’est plutôt bien fait. Je n’ai pas été bluffé malgré la « promesse » des prix, ceci dit, avec tant de consensualité je m’y attendais. Il est certain que de nombreux sorciers vont se gargariser, nous pondre des théories ou nous expliquer en quoi ce roman est génial,…

En résumé, un roman surprenant, un sentiment mitigé lié au style qui manque de fluidité ( en raison des choix), mais j’ai bien aimé l’histoire et le traitement de l’IA.

PS : le titre anglais – Ancillary Justice – résonne mieux.
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Les chroniques du Radch, tome 2 : L'épée de l..

En Résumé : J’ai passé un très sympathique moment de lecture avec le second tome de cette trilogie qui nous offre une intrigue qui, certes, met un peu de temps à démarrer, mais offre un jeu de pouvoirs et de manipulations intéressant à découvrir. Le tout se développe sur un rythme posé, dévoilant les différentes pièces du puzzle lentement pour mieux surprendre, mais si vous cherchez un récit plein d’action et de batailles alors passez votre chemin. Certes l’intrigue principal, suite au tome 1 n’avance pas énormément et trouvera ces réponses dans le dernier tome, ce qui pourrait en bloquer certains, mais cela ne m’a pas empêché d’accrocher, le tension montant au fil des pages pour aboutir a un dernier quart captivant. L’univers, sans se révéler révolutionnaire, se révèle plus que solide dans son aspect social, politique et technologique pour offrir une image de fond intéressante. Il soulève aussi de nombreuses questions que ce soit sur les classes sociales ou encore sur la « genrification » de la société. Les personnages se révèlent intéressants à suivre et à voir évoluer, même si certains personnages secondaires s’avèrent un peu caricaturaux. La plume de l’auteur est simple, entrainante et efficace, même si parfois j’ai eu l’impression qu’elle perdait un peu le lecteur dans les différents points de vues liés a la particularité de Breq. Au final un second tome plus que sympathique, qui certes n’est toujours pas la claque annoncée par ses nombreux pris, mais que j’ai trouvé intéressant et m’a donné envie de lire la suite.





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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Dans sa quête incessante d’expansion, le Radch piétine tout sur son passage, y compris parfois ses propres forces. A 19 ans d’écart, nous suivons une ancillaire dans l’occupation d’une planète nouvellement annexée et les conséquences des évènements qu’elle y a vécu sur son présent.



Mon résumé n’est probablement pas très clair, mais je vous déconseille de lire la quatrième de couverture, qui dévoile des éléments qui ne sont amenés qu’une fois bien avancé-e-s dans le récit.



Ce roman a reçu de nombreux prix, ce qui me faisait un peu appréhender cette lecture, parce que je trouve que souvent les livres primés sont parfaitement ennuyeux ou carrément inaccessibles ^^ Je peux vous confirmer que ce n’est pas très facile d’accès, mais je ne regrette pas d’avoir pris le temps nécessaire pour me plonger dedans, ni la concentration que m’a demandé ce livre, parce que c’est un récit très original tant dans le fond que dans la forme.



L’histoire en elle-même relève de la SF pure, dans le genre space-opera à concept avec malgré tout pas mal d’action. Les premières 100-120 pages sont assez déroutantes, du fait qu’on ne sait pas trop ce que l’autrice essaie de nous raconter. Il est question d’un empire expansionniste dont la puissance se base en grande partie sur un système d’IA et la force guerrière qui en résulte. En parallèle, nous découvrons une société que l’autrice étudie à travers les évènements qu’elle nous raconte.



Le style est extrêmement original également et contribue à la difficulté du texte: le Radch est un empire où le genre en tant que construction sociale n’existe pas et où les personnes sont désignées par défaut par le féminin. Au début je butais beaucoup là-dessus: c’est difficile de se défaire de l’habitude de se référer aux personnages en fonction de leur genre, en particulier quand l’auteur ne leur attribue pas un neutre grammatical (comme le faisait par exemple Ian McDonald dans Le Fleuve des Dieux, ce qui était déjà déstabilisant au premier abord). Finalement on s’habitue au fil de la lecture, même si le fait que certains mots soient au féminin et d’autres pas rend la chose assez complexe. J’imagine que le travail de traduction n’a pas dû être de la tarte!



Une très bonne lecture malgré ses difficultés, j’ai vraiment hâte de lire la suite 🙂 Par contre je ne recommande pas si vous n’êtes pas déjà aguerri-e en SF.
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Les chroniques du Radch, tome 1 : La justic..

Pour se lancer dans cette lecture et être dans un état d’esprit qui permet de l’apprécier, il faut avoir conscience de certains partis pris qui peuvent braquer le lecteur : la traduction, l’action et le thé. Les traductions font souvent débats mais il m’a semblé que c’est particulièrement le cas de celle-ci. C’est lié au choix de l’autrice et aux contraintes de la langue française qui sont différentes de l’anglaise. 
Dans cette saga, on suit une civilisation conquérante, non genrée et par défaut on utilise le féminin pour parler des individus. L’anglais étant moins genré que le français, le traducteur a du faire un choix pour illustrer ce peuple. Il a choisi utiliser les pronoms féminins mais associés aux noms masculins ce qui donnerait la boulanger par exemple. La conséquence est que la lecture n’est pas fluide, il y a beaucoup de combinaisons saugrenues qui hache la lecture. J’avoue que j’aurais préféré aller au bout et mettre tout au féminin et c’est d’ailleurs ce que mon cerveau a fait fait d’instinct pour fluidifier la lecture.

Second point qui peut bloquer le lecture : la quasi absence d’action dans tout ce tome 1. Il ne se passe pas grand chose, on a une quête de vengeance mais on centre l’histoire sur la justification du pourquoi se venger. C’est très introductif, il ne se passe rien et pourtant il est impossible à lâcher.

La construction de l’univers et les réflexions sur les tenants et les aboutissements sont vraiment intéressantes. C’est rythmé même s’il n’y a pas spécialement d’actions. Le rythme est régulièrement coupé par l’obsession de la pause thé. Ça peut énerver, moi ça m’a fait sourire mais c’est omniprésent.

C’est un très bon récit de vengeance avec un univers intéressant. J’ai particulièrement apprécié les interrogations linguistiques car qui dit conquête dit peuple différent et langue différente. Voir les réflexions sur comment adapté son système neutre quand on parle dans une autre langue, comment ne pas vexer un interlocuteur, ne pas se tromper de genre… c’est vraiment chouette.

Pour conclure, il a beaucoup été dit que d’autres romans traitaient mieux chaque choix fait par l’autrice. Oui chaque élément peut exister en mieux ailleurs mais le tout forme un roman original dont la combinaison globale fonctionne.
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Provenance

En Résumé : Je ressors de Provenance en ayant passé un moment de lecture assez divertissant et plutôt sympathique, même si rien de vraiment marquant pour autant. Le récit nous se situe dans le même univers que la trilogie du Radch, mais peut être lu de façon indépendante sans soucis. L'histoire démarre bien, avec des premiers chapitres qui ne manquaient pas d'intérêt et de tension dans les actes et les envies de chacun, mais une fois sur Hwae le récit trouve son petit rythme de croisière qui ne le rend pas mauvais, mais n'a pas ce petit côté reviens-y qui donne envie de replonger dedans quand on le pose. De plus le récit s'avère, à partir de ce moment-là, assez linéaire. Le gros point fort du livre vient clairement de l'univers, de la vision qu'il nous propose des vestiges, de la façon dont on fait reposer notre Histoire dessus comme un socle, et ce que cela pourrait occasionner s'ils étaient volés ou remis en cause. L'autrice nous offre aussi de nombreuses réflexions qui ne manquent pas d'attrait, que ce soit sur la notion de genre, la famille, les amis, l'envie de réussir, de plaire. Concernant les personnages ils ne sont pas mauvais, loin de là, l'autrice leur offrant une caractérisation intéressante. Mais voilà ils sont quand même pas mal stéréotypé ce qui rend rapidement leurs actes prévisibles. Associer cette prévisibilité des actes de chacun à la linéarité du roman, un manque de tension se fait ainsi ressentir. Provenance m'a ainsi paru être un petit roman "tranquille", pas des plus complexes, pas une grande claque de lecture, mais qui se laisse lire avec un minimum de plaisir, porté par une plume simple, soignée et efficace.
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Les chroniques du Radch, tome 3 : La misérico..

'ai hésité longuement entre 3 et 4 étoiles, la couverture me plaît et le thème IA aussi, alors j'ai tranché pour 4 étoiles.



Pour une critique plus complète avec des petits extraits ou exemple, visitez là sur mon blog.



Brecq est l’hôte ancillaire du Justice de Toren, le vaisseau de guerre détruit par la Maître du Radch, il y a vingt ans. Dans la Justice de l’Ancillaire, il/elle déclencha une guerre civile au sein de l’Empire entre les deux factions d’Anaandeer Mianaaï, littéralement.



Dans L’Épée de l’Ancillaire, Brecq/Justice de Toren fut envoyé par une Anaander dans le système Athoek afin de le protéger de l’autre Mianaaï. Le conflit s’est étendu et provoque la plus grande confusion dans l’Empire. La station et la planète sous la protection de Brecq s’engagent dans des frictions partisanes. Les tensions sont à leur comble quand le Justice de Toren, capitaine de flotte est victime d’une tentative de meurtre.



L’action de La Miséricorde de l’Ancillaire commence la semaine suivant le sauvetage de Brecq, la fin apparente du conflit sur la station d’Athoek et l’arrestation de complices sur la planète ainsi que les révélations de la nature IA du capitaine de flotte devant son équipage humain.



Commençons par les choses fâcheuses…



Non seulement nous avons un style de narration peu courant, une explication des comportements basiques des protagonistes au cas où nous n’aurions pas compris et une traduction pour le moins acrobatique.



Mes reproches les plus mordants quant aux textes d’Ann Leckie s’axaient sur un rythme fluctuant et sur le choix de traduction. Dans La Miséricorde de l’Ancillaire, la prose vient compléter le podium. Le lecteur devra se familiariser avec une multitude de phrases sans sujet ni verbe, à la musique hachée. Nous avons parfois la sensation de lignes de programme informatique s’affichant sur un écran — ce qui est judicieux quand un protagoniste lit les interventions d’une IA, mais dont je doute du bien-fondé pour les autres occurrences. Les dialogues entre personnages manquent cruellement de fluidité, souvent entre deux phrases, l’auteur nous renseigne sur les motivations, les émotions, l’historique des liens entre les intervenants ou l’histoire du Radch. Nous parvenons à perdre le fil du dialogue tant le délayage est important (et les échanges « percutants » – ironie).



La traduction, elle, n’a pas varié d’un iota. La lecture est toujours aussi pénible avant de s’habituer à ces fautes d’accords et de genre volontaires. Le cerveau identifie des erreurs à la pelle, mais elles n’en sont pas.



En revanche, j’ai noté une amélioration au niveau du rythme — à moins que je m’y sois familiarisée après deux romans. Il est certes assez langoureux sur le premier tiers, puis s’accélère progressivement. Il y a même des scènes d’action ! Mais, ce n’est pas une réelle surprise, car nous étions restés auparavant avec tant de trames et d’éléments à conclure.



J’éviterai de faire durer le suspens : Ann Leckie ne répond pas à tout, et quand cela est le cas, pas forcément de la façon la plus idoine. Cependant, j’ai bien apprécié nombres de ses propositions et ouvertures. A ce point, j’hésite à dévoiler non pas l’importance et le contenu des révélations finales, mais à lister celles qui connaissent un épilogue.



Première chose, il n’y a pas à mon sens de Deus Ex Machina. Les conclusions aux événements se sont construites tout au long du récit et même des livres précédents. Rien n’est réglé définitivement au niveau du Radch (nous nous en doutions, vu l’étendue de l’Empire et la complexité de Annaander Mianaaï) ni des Presgers, Ann Leckie laisse de nombreuses ouvertures pour de futurs romans et nouvelles.



La Miséricorde de l’Ancillaire — à l’image de la trilogie du Radch — s’articule de manière originale, car c’est sans doute dans ce tome où le développement de l’Empire est le plus soigné et recherché. Ainsi, les Presgers apparaissent-ils plus puissants, redoutables et exotiques. L’ambassadeur Zéiat se présente comme leur interface, son attitude surprenante et amusante renseigne le lecteur à la fois sur la supériorité des aliens et sur les différences civilisationnelles. Ce personnage attachant, tout de blanc vêtu, n’a rien d’humain et s’apparente fortement au Paidhi de Cherryh, du cycle The Foreigner. Son arrivée en début de roman permet d’inclure une dose d’humour absente jusqu’alors dans la trilogie.



Le mystère autour de la porte Fantôme est levé plutôt habilement. Le sort des personnages s’articule avec plus ou moins de bonheur (ou de facilité dans le cas de Queter…). J’avais beaucoup d’attentes suite à la révélation de la nature de Brecq devant son équipage, et d’autres êtres humains ou non. Ann Leckie sans être originale ne m’a pas déçue. Le roman possède une dimension plus intimiste que les tomes précédents, et explore enfin la psychée de l’IA Justice de Toren et des IA en général. Les interactions sont enfin satisfaisantes à ce niveau. De nombreux parallèles avec Banks sont naturels et évidents, tant Leckie semble s’être inspirée de l’auteur britannique.



La découverte d’un dernier protagoniste en début de roman, un ancillaire (qui accompagne un peu trop commodément Brecq) donne lieu à de scènes savoureuses avec Zéiat. Il permet également d’élargir la complexité des IA qui possèdent une bonne dose d’humour caustique.



Pour conclure, la forme m’est toujours aussi pénible surtout à l’entame du roman. Ceci dit, le fond prend de l’envergure, malgré une absence d’originalité. La filiation avec les auteurs Banks, Reynolds… est apparente sans qu’il s’agisse d’un outrageux plagiat. Enfin, la trame, le rythme, les révélations apportent leurs lots de satisfactions. Nous ne disposons pas d’un chef d’œuvre comme pourrait le laisser entendre le déferlement de prix, mais d’un honorable cycle (en construction) de SF.
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Les chroniques du Radch, tome 3 : La misérico..



Pour une critique plus complète avec des petits extraits ou exemple, visitez là sur mon blog.



Brecq est l’hôte ancillaire du Justice de Toren, le vaisseau de guerre détruit par la Maître du Radch, il y a vingt ans. Dans la Justice de l’Ancillaire, il/elle déclencha une guerre civile au sein de l’Empire entre les deux factions d’Anaandeer Mianaaï, littéralement.



Dans L’Épée de l’Ancillaire, Brecq/Justice de Toren fut envoyé par une Anaander dans le système Athoek afin de le protéger de l’autre Mianaaï. Le conflit s’est étendu et provoque la plus grande confusion dans l’Empire. La station et la planète sous la protection de Brecq s’engagent dans des frictions partisanes. Les tensions sont à leur comble quand le Justice de Toren, capitaine de flotte est victime d’une tentative de meurtre.



L’action de La Miséricorde de l’Ancillaire commence la semaine suivant le sauvetage de Brecq, la fin apparente du conflit sur la station d’Athoek et l’arrestation de complices sur la planète ainsi que les révélations de la nature IA du capitaine de flotte devant son équipage humain.



Commençons par les choses fâcheuses…



Non seulement nous avons un style de narration peu courant, une explication des comportements basiques des protagonistes au cas où nous n’aurions pas compris et une traduction pour le moins acrobatique.



Mes reproches les plus mordants quant aux textes d’Ann Leckie s’axaient sur un rythme fluctuant et sur le choix de traduction. Dans La Miséricorde de l’Ancillaire, la prose vient compléter le podium. Le lecteur devra se familiariser avec une multitude de phrases sans sujet ni verbe, à la musique hachée. Nous avons parfois la sensation de lignes de programme informatique s’affichant sur un écran — ce qui est judicieux quand un protagoniste lit les interventions d’une IA, mais dont je doute du bien-fondé pour les autres occurrences. Les dialogues entre personnages manquent cruellement de fluidité, souvent entre deux phrases, l’auteur nous renseigne sur les motivations, les émotions, l’historique des liens entre les intervenants ou l’histoire du Radch. Nous parvenons à perdre le fil du dialogue tant le délayage est important (et les échanges « percutants » – ironie).



La traduction, elle, n’a pas varié d’un iota. La lecture est toujours aussi pénible avant de s’habituer à ces fautes d’accords et de genre volontaires. Le cerveau identifie des erreurs à la pelle, mais elles n’en sont pas.



En revanche, j’ai noté une amélioration au niveau du rythme — à moins que je m’y sois familiarisée après deux romans. Il est certes assez langoureux sur le premier tiers, puis s’accélère progressivement. Il y a même des scènes d’action ! Mais, ce n’est pas une réelle surprise, car nous étions restés auparavant avec tant de trames et d’éléments à conclure.



J’éviterai de faire durer le suspens : Ann Leckie ne répond pas à tout, et quand cela est le cas, pas forcément de la façon la plus idoine. Cependant, j’ai bien apprécié nombres de ses propositions et ouvertures. A ce point, j’hésite à dévoiler non pas l’importance et le contenu des révélations finales, mais à lister celles qui connaissent un épilogue.



Première chose, il n’y a pas à mon sens de Deus Ex Machina. Les conclusions aux événements se sont construites tout au long du récit et même des livres précédents. Rien n’est réglé définitivement au niveau du Radch (nous nous en doutions, vu l’étendue de l’Empire et la complexité de Annaander Mianaaï) ni des Presgers, Ann Leckie laisse de nombreuses ouvertures pour de futurs romans et nouvelles.



La Miséricorde de l’Ancillaire — à l’image de la trilogie du Radch — s’articule de manière originale, car c’est sans doute dans ce tome où le développement de l’Empire est le plus soigné et recherché. Ainsi, les Presgers apparaissent-ils plus puissants, redoutables et exotiques. L’ambassadeur Zéiat se présente comme leur interface, son attitude surprenante et amusante renseigne le lecteur à la fois sur la supériorité des aliens et sur les différences civilisationnelles. Ce personnage attachant, tout de blanc vêtu, n’a rien d’humain et s’apparente fortement au Paidhi de Cherryh, du cycle The Foreigner. Son arrivée en début de roman permet d’inclure une dose d’humour absente jusqu’alors dans la trilogie.



Le mystère autour de la porte Fantôme est levé plutôt habilement. Le sort des personnages s’articule avec plus ou moins de bonheur (ou de facilité dans le cas de Queter…). J’avais beaucoup d’attentes suite à la révélation de la nature de Brecq devant son équipage, et d’autres êtres humains ou non. Ann Leckie sans être originale ne m’a pas déçue. Le roman possède une dimension plus intimiste que les tomes précédents, et explore enfin la psychée de l’IA Justice de Toren et des IA en général. Les interactions sont enfin satisfaisantes à ce niveau. De nombreux parallèles avec Banks sont naturels et évidents, tant Leckie semble s’être inspirée de l’auteur britannique.



La découverte d’un dernier protagoniste en début de roman, un ancillaire (qui accompagne un peu trop commodément Brecq) donne lieu à de scènes savoureuses avec Zéiat. Il permet également d’élargir la complexité des IA qui possèdent une bonne dose d’humour caustique.



Pour conclure, la forme m’est toujours aussi pénible surtout à l’entame du roman. Ceci dit, le fond prend de l’envergure, malgré une absence d’originalité. La filiation avec les auteurs Banks, Reynolds… est apparente sans qu’il s’agisse d’un outrageux plagiat. Enfin, la trame, le rythme, les révélations apportent leurs lots de satisfactions. Nous ne disposons pas d’un chef d’œuvre comme pourrait le laisser entendre le déferlement de prix, mais d’un honorable cycle (en construction) de SF.
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