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3.76/5 (sur 68 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Anna Kurian est journaliste pour l'agence de presse I.MEDIA à Rome. Elle traite plus précisément de l’actualité du Vatican et collabore avec divers journaux. Romancière aux genres variés - sentimental, aventures, contes - elle a aussi traduit plusieurs livres d'auteurs italiens.

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Vous cherchez encore une idée de cadeau de Noël pour vos petits neveux, nièces ou un de vos petits-enfants ? Nous avons la solution pour vous ! « le manège de Noël », d'Anne Kurian, illustré par Amandine Wanert, 19.90€ https://bit.ly/3splZ8g Et nous en profitons pour vous offrir 20 minutes de calme avec cet extrait de l'album, à faire écouter à vos enfants pour terminer sereinement vos préparatifs de Noël !


Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Samedi, elle fut réveillée par une pluie battante. De la fenêtre entrouverte de sa chambre, elle entendait le ruissellement s’écouler par la gouttière et les gouttes s’abattre sur la vitre. Ce fut une morne journée. Elle n’avait pas le courage de sortir. Lire, écrire, cuisiner, regarder un film … tout lui semblait vide. David lui téléphona à plusieurs reprises mais elle laissa sonner son portable sans décrocher. Elle aurait voulu que ce soit Colyn. Il ne lui avait jamais demandé son téléphone.

Le dimanche chassa le samedi. Emma se réfugia dans le seul lieu qui pouvait apaiser ses tourments : la forêt. Sous un ciel couvert avec Neo, elle flâna dans le bois, s’attarda sur les sentiers, perdant son regard dans l’immensité de la végétation et se laissant bercé par le murmure des ruisseaux. Elle respirait ; elle s’avisa qu’elle ne pensait désormais plus à Irwin. Sa passion s’était dissipée pour une autre plus réelle mais non moins hors de portée.

Au débouché du bosquet par l’Est, elle rejoignit les plaines où tombait une bruine légère en fines gouttelettes fraîches qui venaient effleurer son visage, sa gorge, ses bras, Elle se sentait peu à peu pacifiée.
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Iris était l’un des meilleurs éléments de la rédaction et pressentie pour succéder au rédacteur en chef à l’automne. Professionnelle, consciencieuse, elle était toujours tirée à quatre épingles, en tailleur strict et talons hauts, maquillage impeccable, les cheveux proprement attachés. Elle faisait figure de wonder woman aux yeux d’Emma qui se sentait comme la petite Fadette en comparaison.
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Ça fait longtemps que j’ai arrêté de comprendre les femmes, dit-il en faisant une grimace à
Emily.
― Tu as raison, elles sont trop fines pour ton esprit rudimentaire, riposta-t-elle. Tu l’sa invitée pour ce week-end ?
― Pas encore. Je vais attendre. Je ne veux pas la braquer : si je dis un mot de trop, elle va se refermer comme une huitre, soupira le jeune homme en montant les escaliers en colimaçon accédant au premier étage.
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L'amour, Judith, la fidélité, c'est une lutte; le mariage, c'est exaltant, c'est pénible, c'est attirant, c'est contraignant, c'est paisible, c'est houleux, c'est gratifiant, c'est insupportable, c'est naturel, c'est impossible...c'est tout cela à la fois, et c'est ce qui fait de lui le suprême pari.
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Emma vivait dans un appartement ― un fait d’une normalité affligeante ― cependant, la forêt était son chez soi. Elle appréciait la compagnie des humains, à dose modéré […]. Chez elle, les marches solitaires avaient la préférence sur les cocktails animés où elle se sentait toujours une étrangère. Le long des chemins de terre, au plus près des feuillages, des ruisseaux et des rochers, par tous les temps et sous tous les climats, c’est là qu’Emma était elle-même.
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Il fut un temps où l'on n'avait plus de larmes pour pleurer. On suivait les infos, on chiffrait les morts, on répétait «quel malheur », mais au fond, on ne ressentait rien. On multipliait les émoticônes, mais à force de se vautrer dans les émotions, plus aucune ne valait. On lisait « Trois victimes égorgées », «Quatre cadavres retrouvés », « Un village décimé », « Un bateau torpillé », puis on s'égosillait sur les réseaux sociaux, on ajoutait un bandeau noir à sa photo de profil, avant de cliquer sur une autre page, où l'on oubliait. On aurait dû se lever, mais on était affalé. On aurait dû être à genoux, mais on n'y croyait plus. Parce qu'on n'avait même plus de compassion pour soi-même.

Comment était-ce arrivé? Que s'était-il passé? Les ondes, les ordinateurs, l'Internet, cet immense tentacule avait tout gangrené. La Toile, comme l'appelaient les pionniers, était devenue la plus impitoyable des toiles d'araignée, tissée serrée, dévorante. Elle avait momifié l'humanité. Tous les petits signes qui auraient dû être des preuves d'amour, un SMS, un appel téléphonique, un commentaire, étaient désormais des menaces, des cris de guerre, des serments de haine, des crachats. Frère contre frère, lame contre lame. La machine s'était emballée et le monde virtuel était non plus une dimension du réel, mais plus réel que le réel, plus lugubre que le hurlement d'un loup sous la pleine lune, plus cruel que la cruauté.

Le silence n'existait plus, l'âme du monde avait été recouverte du magma assourdissant des Choses On n'avait plus besoin de caresse, ni de présence, ni de la veilleuse du salon, on avait des écrans, des claviers, des télécommandes. Le nez penché, on marchait dans les rues sans savoir quel temps il faisait, on invitait la terre entière à table avec soi, en oubliant sa famille, en ignorant son voisin. Un nouveau single, une nouvelle collection, une nouvelle vidéo, un nouveau buzz, un nouveau hashtag, l'esprit n'avait plus un moment à lui, et pourtant il ne pouvait éluder complètement le bout du chemin : à certains moments, presque sans crier gare, il était brutalement envahi par un aperçu.
Alors, dans un flash, dans un coup d'oeil derrière le voile, il le sentait : le dégoût. L'affreux dégoût. Les heures de pointe, les vitrines, les enseignes lumineuses, les sacs de course, les passages piétons, les canettes sur les trottoirs, les embouteillages, les marteaux-piqueurs, les actus, les soldes, les escalators, les talons, les emballages, les rails dans les tunnels, les noirceurs des hommes... tout était dégoût. Alors on recherchait sa banquise, mais elle avait fondu; on voulait sa savane, elle avait été désherbée; on rêvait de son désert, il avait brûlé.

Tout autour, le monde s'engorgeait de déchets.

Ce fut l'heure où la Nature demanda son tribut.

L'homme s'était cru invincible, et il était trop tard. Arriva une pandémie, puis une deuxième; se multiplièrent les inondations, les séismes, les tsunamis. Les îles furent englouties, les littoraux disparurent sous les flots, les mégalopoles s'ensevelirent sous leurs cendres. Les nuisibles infesterent, le climat malheureux anéantit les moissons. Famine après famine, invasion après invasion, l'humanité se mourut. Ou presque.
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Colyn resta toute la nuit dans l’église.
Il attendait l’heure où elle partait au travail pour rentrer. Dans la maison vide, il se décida à une mesure extrême : il y avait ce carnet, rangé dans le tiroir de sa table de nuit, ce carnet dans lequel elle écrivait quelques lignes tous les soirs, ses secrets, ces pensées. Il n’aurait jamais eu l’indécence de violer son intimité, mais y avait-il une autre issue ? Elle ne voulait pas lui parler et il ne pouvait la forcer.

Assis au bord du lit, il feuilleta le petit journal en tremblant légèrement. Des prières, des citations, des poésies, des réflexions … et au détour d’une page, d’une écriture serrée : « Oh, mon Dieu, que de douleur et de souffrance … je ne peux pas lui dire en face que nous n’aurons jamais d’enfant. »

Il referma le carnet et se prit la tête entre ses mains. Nul besoin de continuer à lire.
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Il avait arrêté de l’attendre après son travail, de lui offrir des fleurs, de l’inviter au restaurant, de l’accompagner en promenade, de lui proposer des sorties ensemble … toutes ces petites attentions qui entretiennent la flamme.

Il s’était lancé à corps perdu, dans des tournages et des projets, pour ne pas avoir à endurer sa présence qu’il ne pouvait plus atteindre. Avec cette femme il ne pouvait plus communiquer.

Peut-être aurait-il dû persister, ne pas se décourager.

Il examina son alliance, à son doigt ; celle qu’il avait échangée avec Emma deux ans plus tôt.

Oui, il aurait dû. Il aurait pu lui exprimer sans relâche qu’il serait toujours là. Au lieu de se battre, de lui montrer qu’il tenait à elle, il avait fui.
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-Tu vois de la créativité où je vois de la répétition, le jour après la nuit, la pourriture après l'éclosion, le prédateur après la proie, la mort après la vie... La rengaine monotone du monde.
-Rengaine ? Une mélodie continue, qui n'est jamais ni tout à fait différente ni tout à fait la même...sans vouloir plagier Verlaine.
Colyn sourit.
-C'est vrai...il parait que le monde ne mourra jamais faute de merveilles mais uniquement faute d'émerveillement.
-Chesterton ! s'écria Emma avec ravissement. Tu aimes ?
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-Tu vois de la créativité où je vois de la répétition, le jour après la nuit, la pourriture après l'éclosion, le prédateur après la proie, la mort après la vie... La rengaine monotone du monde.
-Rengaine ? Une mélodie continue, qui n'est jamais ni tout à fait différente ni tout à fait la même...sans vouloir plagier Verlaine.
-C'est vrai...il parait que le monde ne mourra jamais faute de merveilles mais uniquement faute d’émerveillement.
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