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3.83/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Annie Ferret est modèle d'art et écrivaine.

Agrégée de lettres modernes, après dix années d'exercice, elle renonce à l'enseignement pour se consacrer à l'écriture, à son travail de modèle et à l'Afrique de l'Ouest, où elle voyage régulièrement.

Elle pose pour des peintres et sculpteurs, vit et écrit à Paris.

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SORCIÈRE DANS LA LUNE ET AUTRES CONTES D'UNE AFRIQUE RÊVÉE - Annie Ferret


Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Une femme comme elle était jugée délurée, une perdue qui ne savait pas où était sa place, une arrogance qui risquait de déviriliser son époux. En voulant faire valoir sa parole face à son mari, son comportement mettait la société en danger et cela expliquait pourquoi on avait fait d’elle, et de ses filles, des sorcières.
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Une femme comme elle était jugée délurée, une perdue qui ne savait pas où était sa place, une arrogance qui risquait de déviriliser son époux. En voulant faire valoir sa parole face à son mari, son comportement mettait la société en danger et cela expliquait pourquoi on avait fait d’elle, et de ses filles, des sorcières.
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Ce qu’elle voudrait, c’est savoir quel est son degré de liberté véritable. Quelle part de hasard et de destin lui revient-il dans cette chaîne qui la lie à d’autres femmes et d’autres hommes avant elle ? Elle a compris récemment que l’ADN, qu’on lui a présenté autrefois à l’école comme la carte d’identité génétique d’un être humain, n’est pas figé. Certes, il embrasse une part d’héritage, mais les gènes enregistrent aussi des modifications au cours de l’existence et ils varient en fonction du vécu de nos ancêtres.
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Ces lectures avaient fait d’elle la dépositaire des soupçons comme des aveux. À cette époque, dans sa famille, on trouvait toujours le moyen d’échanger de longues lettres, on laissait des traces. Ainsi, les plus jeunes, qui allaient à l’école et savaient écrire, tenaient un journal, truffé de fautes, certes, mais où les mots terribles ne s’effaçaient jamais. Si on ne savait pas écrire, comme le père de Blanche, on demandait à un ami de le faire et on dictait, on dictait. On écrivait, on faisait écrire, et surtout ses secrets, que Blanche n’aurait pas dû connaître et dont elle se demandait à présent si Georgette était assez perverse pour les avoir révélés en mourant à ses trois filles grâce à cette enveloppe.
 
L’odeur de la blanquette la tire de ses pensées et la ramène aux paroles de Mariette. Sa vieille amie lui a bien recommandé d’être attentive à tous les objets qu’elle toucherait.
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Avec un tampon dans le vagin, elle se sentait presque adulte et puis surtout, elle n’hésitait plus à introduire un doigt, deux doigts, même trois. Son premier orgasme était survenu dans son lit, un dimanche après-midi. Elle lisait dans sa chambre et entre deux chapitres, elle avait soulevé sa robe. Ce fut si soudain qu’aucun son ne sortit de sa bouche. Après ça, sa seule peur avait été de ne pas y arriver une deuxième fois. Elle s’y était exercée avec frénésie et courait régulièrement se mettre sous les draps pour y lire pendant des heures entières. Elle ouvrait les pages et respirait plus vite, comme un petit oiseau qu’on serre entre ses mains et dont le cœur s’emballe. Elle avait commencé à imaginer le poids d’un garçon sur elle et avait appris par cœur les passages des livres où le héros embrassait la fille sur la bouche. Au moins, disait Georgette, quand elle est là-haut, on a la paix !
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Dans les repas de famille, il est de tradition chez ces femmes de se battre pour la carcasse de la volaille. Avec le temps le bec des hyènes est devenu large et acéré comme une pince à noix, mais, en tant que doyenne, c’était toujours Georgette qui l’emportait. Pour le plaisir de narguer les autres hyènes, elle pouvait laisser la dépouille sur la table jusqu’au lendemain, mais personne n’osait l’approcher. La carcasse de la volaille demeurait un territoire sacré qu’aucun mâle ne se serait avisé de violer une fois que la dominante l’avait fait sien.
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Voilà sa liberté ! Blanche ne sait pas si elle doit avorter, mais elle a la certitude, en revanche, qu’il est temps pour elle de mettre un point final à l’histoire des femmes de sa famille. Les victimes ne méritent plus sa compassion et lui paraissent aujourd’hui moins respectables que les bourreaux, parce qu’elles fondent leur identité sur un bloc immuable de souffrance qui leur donne tous les droits.
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Nourrir, laver, gronder, punir, réprimander, coller une fessée, brandir le martinet pour montrer qui commande, faire courber le dos, l’échine, la tête, derrière en l’air et que je te hume les fesses, et pas de résistance, s’il te plaît, montrer à la morveuse de plastique qu’il n’était pas question pour elle de jouer à la forte tête. Voilà ce qu’on lui avait appris et à quoi servaient les jeux d’enfants dans sa famille.
Petite fille, comme Colette partait travailler tôt, elle la confiait à ses grands-parents et si Georgette a traumatisé Blanche à ce point, c’est qu’elle l’a à moitié élevée. Elle arrivait chez sa grand-mère avant l’école. Les bols de café au lait étaient posés sur la table, un fond de liquide brunâtre où flottaient des miettes.
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Claude est l’élément de roman Harlequin dans la vie de Blanche, la part de son enfance secrète et ce goût inavouable chez une universitaire qu’elle a gardé pour les romans à l’eau de rose depuis l’âge de onze ans.
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Les enfants n’ont jamais éveillé chez Blanche le moindre soupçon d’instinct maternel. Elle change une couche sans dégoût, prépare un biberon, vérifie l’eau du bain et supporte les pleurs avec patience, mais elle n’est pas mère. Ses entrailles ne frémissent pas quand elle prend un bébé dans ses bras, et elle ne regrette pas de ne jamais avoir eu un nouveau-né au sein. Petite, bien sûr, on lui avait offert une jolie poupée avec laquelle elle avait reçu l’autorisation de se balader la journée et de dormir la nuit, histoire de lui enseigner son rôle de future mère.
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