AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anosh Irani (28)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le colis

« Le Colis » ( titre original “The parcel “) du titre ici sous-entend « une chose » terrible. Nous sommes à Kamathipura, le Pigalle de Bombay, où notre protagoniste Madhu , une hijra ( transgenre) dans la quarantaine, bien qu'étant hors- service, vit dans un bordel de consoeurs. Mais d'autres services beaucoup plus difficiles font parti de son quotidien, dont ce colis ou ces colis dont il doit s'occuper.....



Un sujet très dur qui se passe dans les milieux de la prostitution dans un pays très pauvre et une ville chaotique, où la misère en rajoute à un milieu déjà violent et cruel.

Mais le sel du récit est la prose magnifique ( v.o.) et le regard délicat et sensible que pose Anosh Irani sur ce monde sans pitié et sans espoir de l'esclavage sexuel. Ayant lui-même grandi en face de Kamathipura, le quartier a continué à le hanter et l'inspirer, lui donnant l'occasion d'y recueillir de nombreux témoignages. D'où cette plongée réaliste dans l'intimité de ses personnages. À travers l'histoire tragique des colis, on y découvre le monde de la Prostitution et en particulier celui des hijras. Un monde aux règles impitoyables, minutieusement géré comme un business, et côté humain des corps à jamais violés et meurtris mais dont les âmes même brisées, portent encore la nostalgie de leur famille et l'espoir d'adopter un enfant, ou de trouver l'amour et l'amitié . Une quête éperdue d'amour et de chaleur dans un univers très sombre que seul éclaire la lumière douce et chaude de la prose lumineuse d'Irani , que même l'utilisation impersonnelle fréquente du mot "colis" pour désigner un être humain n'arrive pas à perturber.

Que le sujet ne vous rebute pas, j'en fais la remarque car sans l'insistance de mon ami babeliote Gonewiththegreen je ne l'aurais pas lu. Donc par ce biais je lui adresse un grand merci et un petit message , “Le cacahuète est en route".



"Avoir une conscience était une chose dangereuse à Kamathipura."

"A conscience was a dangerous thing to have in Kamathipura."

Commenter  J’apprécie          939
Le colis

Il est des livres dont on se souviendra longtemps, qu'on les ait aimés ou pas. Parce que leur histoire est singulière, parce qu'il nous ramène à nous même, parce qu'il dégage une force impressionnante ou pour d'autres raisons.

Un livre pour lequel ce site ne servira pas dans quelques années à m'en souvenir contrairement à des centaines d'autres, vecteurs d'un plaisir éphémère incapable de laisser autre chose qu'une image diffuse s'estompant avec le temps. Aucun risque ici.

Le colis va entrer dans cette catégorie pour moi. Un choc assurément même si la quatrième couverture m'avait mis en garde en quatre mots : Madhu est une hijra.



C'est donc l'histoire de Madhu et à travers lui, elle ?, celle de toutes les hijra . Né dans un corps d'homme , amputé de ses attributs masculins, le colis nous livre l'histoire de celles que le monde rejette.

Au début du livre , Madhu a une petit quarantaine et n'a plus l'aura de sa jeunesse. Elle doit gagner sa vie différemment qu'avec son corps, dans Bombay qui ne fait aucun cadeau à celles de sa caste.

Elle est devenue une spécialiste des colis, ces jeunes filles de 10 ans , arrivée ou plutôt vendues depuis le Népal ou ailleurs. Destinées aux hommes, Madhu est une transition entre le passé et le futur pour ces fillettes. Sa sensibilité est la seule chance pour les colis d'une transition non rédhibitoire.



Ce livre, qui plus est remarquablement écrit, est avant tout la quête de l'amour , de la tendresse. Tout être humain cherche l'affection , la complicité avec autrui. C'est le cas de Madhu qui a tant à donner . C'est un livre bouleversant, dans Bombay où le manque de place booste l'immobilier. C'est une immersion dans le monde des eunuques avec ses croyances,ses rapports de force, sa hiérarchie.

Mais c'est avant tout la quête de l'amour, au moins de la tendresse dans un monde qui a fait naitre Madhu différent.

On oscille entre liberté et esclavage, désespoir et larme, apaisement et effroi.

Un livre absolument formidable .
Commenter  J’apprécie          4614
Le colis

Ravie d'avoir lu ce livre qui m'a sortie un moment de mon occidentalo-centrisme.



Je connais maintenant les hijras, leurs blessures, leur lieu de vie, leurs espoirs... et je retiens cette image : "ouvrir un colis", si bien trouvée mais qui recouvre une réalité tellement ignoble...



Malheureusement, je n'ai pas accroché au style, que j'ai trouvé souvent plat, tout comme certains passages m'ont paru trop explicites, trop redondants, ce qui a gâché la magie de la lecture.

Commenter  J’apprécie          120
Le colis

Le colis, The parcel, 2016

Anosh Irani

roman traduit de l'anglais (Inde) par Mélanie Basnel, 2018

Philippe Rey, 332 p





C'est un roman qui met mal à l'aise de par son sujet.

Le narrateur, Madhu, est une hijra, c'est-à-dire une femme née dans un corps d'homme, qui a gardé le prénom que lui ont donné ses parents. Elle appartient au troisième genre, et pour cela elle est très mal acceptée par son père, qui tient plus à sa dignité qu'à son fils ; sa mère ne se manifeste pas, et même à la fin du livre, ne la reconnaît pas et la prend pour une mendiante. Séparée de ses attributs masculins à 16 ans, prostituée, puis chanteuse-danseuse, puis mendiante, elle est au service de Gurumai, sa guide, celle qui est venue la chercher chez elle pour lui dire qu'elle s'occuperait de tout si elle passait du côté des hijras.

Autrefois les hijras, ou eunuques, étaient traitées avec considération, et même avant l'indépendance de l'Inde, il n'était pas rare qu'elles deviennent les confidentes des femmes blanches chez qui elles étaient domestiques.

Madhu a 40 ans, son visage flétri - si flétri que ce n'est plus une face et donc elle ne peut plus la perdre - est repoussant, elle est l'ami d'un homme qui fut son premier et seul amour, elle s'occupe d'un colis, à savoir une fillette de 10 ans, vendue par sa tante -eh oui c'est souvent une femme qui vend la fille- pour devenir esclave sexuelle. Elle préfère que ce soit elle qui prenne soin des colis venus du Népal essentiellement, de façon à ce que leur initiation se fasse avec le moins de souffrances possible. Elle, leur apprend à dissocier l'âme du corps, ce corps qui sera souillé, de 10 à 15 fois par jour. Pire, elle leur fait voir qu'elles ne sont rien. Atroce révélation. 3 ans plus tard, elles ont vieilli considérablement, agitées de troubles nerveux. Le gouvernement ne fait pas grand-chose pour que les choses changent, soit il y a les Mary, ces femmes charitables qui voudraient au moins voir l'hygiène respectée, et ironiquement Madhu se sent utile parce qu'elle permet à ces femmes blanches de bien dormir.

L'action se passe à Bombay, plus précisément dans son quartier rouge, Kamathipura, à qui les kamathis, ouvriers et artisans donnent leur nom, et qui va disparaître, les promoteurs sont là. Ce rouge quartier, où le sang se déverse, est une immense cage sans barreaux où les putes, dépouillées de leur nom et qui devraient l'être de leur passé, vieillissent vite. Leurs enfants sont tenus sous le lit pendant que leurs mères travaillent. Ceux qui naissent dans ce quartier savent au moins qu'ils n'ont pas besoin de chercher à être aimés, ce qui fait leur force.

Tandis qu'elle s'occupe du colis, Madhu évoque ses souvenirs et ses sœurs de souffrance, qui se shootent à l'héroïne pour tenir le coup, et pensent que si elles sont rejetées, c'est qu'elles ne valent rien. Elles ne peuvent s'échapper du quartier où elles sont, surveillées constamment. Certaines d'entre elles sont positives, et avant de mourir, vont contaminer la ville comme une sorte de revanche. On croirait lire Les liaisons dangereuses en Inde ou voir des Nana dans Kamathipura. S'il y a de la prostitution, et dans sa rue c'est presque 5000 filles qui vendent leur corps, c'est pour permettre aux autres femmes de ne pas être agressées par les hommes. Les hommes qui sont montrés dans toute leur violence, et qui violent encore et encore sans qu'ils en éprouvent du remords.

A Khamatipura, il vaut mieux ne pas avoir de conscience. Mais il est difficile d'oublier le passé et de ne pas penser qu'on aurait pu mener une vie normale, si toutefois on avait été aimé. On se prend à croire que les parents nous reprendraient pour faire de la famille une famille complète, comme quoi l'espoir s'accroche. Quant aux filles vendues, quand bien même elles n'ont pas été touchées, les parents, sous prétexte de souillure alors qu'eux les ont vendues comme esclaves sexuelles, les rejettent.

C'est un roman réaliste, sans pathos, qui ne nous épargne rien. On est dans le sordide. Dieu merci, une rédemption semble être possible.

Comment Anosh Irani, né en 1974, qui a grandi en face de Kamathipura, et résidant à Vancouver, est-il reçu dans son pays natal ? Son livre est tellement éprouvant que je n'ai pas été sensible à sa poésie. En revanche, il a un talent certain pour les comparaisons.

Vraiment, le sujet de ce livre est dur, et la condition des filles encore plus.



Commenter  J’apprécie          70
Le colis

L



Cette histoire de passe en Inde , à Bombay .Madhu est une hijna "transexuelle chez nous ", une personne du troisième sexe !

C'est une lecture éprouvante , dure qui nous livre tous les détails de sa vie d'hijna. Certains passages j'ai dû faire des poses notamment lors de la perte de ses abribus .

A l'aube de la quarantaine et comme elle ne possède plus le charme de la jeunesse on lui confit une mission , la réception du "colis '.

Le colis est une petite fille vendue par sa famille et enfermée dans une cage. A réception elle est chargée de la brisée psychologiquement afin d' en faire une esclave sexuelle ! C'est noir , très noir , bouleversant , des passages sont très vulvaires et malgré que cela remue car on réalise que c'est ce qui se passe réellement dans ce pays , on est charmé par cette histoire tragique .





Commenter  J’apprécie          70
Le colis

Un roman-doc très réussi. Il narre la vie de Madhu, une Hijra (une transgenre) en Inde. Ces femmes ont une vie monstrueuse, sans espoir d’avenir, condamnées par la société, elles n’ont même plus le coté sacré qu’on pouvait leur attribuer avant la colonisation britannique. Quelle tristesse que ces vies gâchées par la prostitution, le sida. C’est un témoignage important, j’ai appris beaucoup. Dans le même temps, ce qui se passe en Inde ne semble pas être un cas à part, en France beaucoup de transsexuelles sont condamnées majoritairement à se prostituer pour pouvoir survivre. La tolérance n’est pas, hélas, l’apanage du genre humain.
Commenter  J’apprécie          71
Le colis

Madhu est née femme et homme ; elle est la honte de sa famille. C’est une hijra, qui croise la route d’une "sage femme" la privant de ses attributs inutiles, et la jetant sur les trottoirs de Bombay. Alors que l’âge ne lui permet plus de se prostituer, une autre mission lui incombe : recueillir une enfant népalaise ,vendue par sa famille et promise à un vieux qui doit "l’ouvrir". La petite perd son nom, elle devient " le colis".



Ce roman emporte le lecteur sur deux chemins ; celui de la préparation du colis -expression horrible mais qui s’impose au regard de l’atmosphère de cette histoire- et celui de la propre vie de Madhu dont les souvenirs sont évoqués au fil du livre.



Le quartier rouge de Bombay concentre la misère, la violence, la déchéance humaine et surtout féminine, les rebus d’une société peu encline à accepter la différence et qui se débarrasse de ses enfants.



Roman dur, extrêmement dur, ce livre remue tant il semble tout droit sorti de la réalité. Il est si noir, si glaçant que l’on peine à imaginer qu’une petite lumière peut surgir malgré tout.



C’est un sentiment de malaise qui m’enveloppe dès début ; une impression de voyeurisme devant le propos qui parfois peut- être cru. Et pourtant, au fil des pages, la force des personnages, la souffrance de Madhu prend aux tripes ; car les richesses de cette histoires nous sont instillées quasiment au goutte à goutte.



J’ai très peu lu de littérature indienne, par manque de temps, manque de bonnes idées, pour plein de mauvaises raisons. C’est bien dommage, car ce livre-là me poursuivra longtemps, je crois. Je me souviendrai longtemps de Madhu.



Un livre coup de poing, le premier de l’année !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          71
Le colis

Madhu est une hijra, castra de l'Inde, une sorte de troisième sexe, né avec une âme de femme dans un corps d'homme. Elle vit dans le quartier rouge de Kamathipura, à Bombay.

Son enfance en tant que jeune garçon pauvre n'a pas été tendre. Rejeté par son père en raison de ses manières trop féminines, délaissé par sa mère à la naissance de son petit frère, Madhu se cherche et lorsque Gurumai s'intéresse à lui sa vie bascule pour le meilleur et pour le pire.

Sa vie faite de soumission, de prostitution et de chagrins est une longue suite de jours sans faim mais bien décevante. Elle a connu une certaine gloire car elle était très belle puis sa mère spirituelle, Gurumai, son gourou, lui confie la mission de s'occuper des "colis", ces très jeunes filles vierges, vendues par leur famille au profit du circuit de prostitution. Madhu doit les formater pour qu'elles oublient leur passé, soient obéissantes et remplissent leur mission d'objet sexuel sans poser de problème...



Un roman noir qui fait plonger le lecteur dans la noirceur de l'âme humaine et ses déviances, dans un monde tellement sombre qu'il parait fictionnel.

L'histoire est glauque à souhait et le lecteur oscille entre dégoût et empathie en découvrant ce milieu et la condition de ces femmes ainsi que de la femme en général en Inde.

Le sujet est abrupt, certaines lignes violentes mais le regard de l'auteur sensible et sans parti pris ainsi ce roman offre une belle démonstration de l'esclavagisme moderne.

Âme sensible s'abstenir, belle découverte cependant.
Commenter  J’apprécie          60
Le colis

Voici mon premier coup de cœur de cette nouvelle année 2018 qui vient de débuter. Ce roman est tout simplement somptueux, magistral... mais dur également. Dur dans le sens où certains passages sont assez difficiles à lire, avec la difficulté à comprendre le raisonnement de certaines personnes, et cette facilité à rejeter l’autre pour sa différence.



À travers ce roman et le regard de Madhu, on découvre une communauté qui se fait appeler les Hijras, quasi-inconnue de tous, à part là-bas en Inde, dans le quartier rouge de Bombay. Ce même nom est utilisé dans les pays musulmans (l’exil : partir d’ici pour un pays musulman afin d’accomplir sa foi).



En Inde, les Hijras, sont les exclus de la société indienne à cause de cette différence physique que nous appelons, nous en France, les transsexuels. Madhu est né garçon, mais tout chez lui est efféminé, à tel point que sa famille l’a rejeté. Il est vite pris en main par une autre Hijra, Gurumai, qui lui fait découvrir une nouvelle famille, son nouveau clan, ses semblables. Il aura bien évidemment des choix à faire très jeune comme se séparer de ses attributs sexuels, mais surtout, des choses imposées pour rester dans cette communauté : la prostitution. Il n’est plus il, mais elle, c’est mieux pour Madhu, même si, au final, elle est considérée comme un troisième sexe, un genre complètement vénéré, respecté par les Indiens, mais craint aussi, car être castré donne un pouvoir de fertilité selon les hindous... Pratiquement toute sa vie au sein de ce clan sera réduite à ce travail : attirer les hommes et coucher avec eux pour quelques roupies, et gérer quelques colis. Quand nous rentrons dans la tête de Madhu, elle a déjà la quarantaine bien tassée. Trop vielle, trop usée pour encore charmer... L’époque glorieuse est bien loin, maintenant... Jusqu’à ce qu’elle reçoit la visite de Padma, la tenancière, qui lui confie une mission : s’occuper d’un nouveau colis en provenance du Népal. Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter sinon Madhu pourrait être punie, voire pire. Ce colis est une fillette vendue par sa famille et doit être préparée comme esclave sexuelle.

Cette partie-là est assez éprouvante dans le sens où l'on découvre tout le processus enclenché pour formater, briser de l'intérieur donc psychologiquement l'enfant afin de la rendre docile. Moi, personnellement, j'ai cru de toutes mes forces que Madhu allait changer la donne et pourtant, nous en sommes loin. Le travail, c'est le travail et elle le fait bien. J'avais quelques fois espoir vu le comportement qu'elle avait envers cette fillette. Et plus on avance, dans ce formatage avec ce colis, plus Madhu plonge dans ses propres souvenirs, dans sa famille, dans le rejet, la méchanceté...



C'est beau parce que l'écriture est belle, et que l'histoire, bien que douloureuse donne de l'espoir. Peut-être un tout petit peu. Anosh Irani a une plume vraiment remarquable. C'était presque poétique malgré un langage trop familier, voire vulgaire, par moments, mais n'oublions pas que nous sommes avec des prostitués, là. On ne peut pas faire mieux à part les représenter comme il se doit sans rien lésiner. Du coup, ça fuse, ça balance des vannes, c'est drôle.



Quant à la fin, je l'ai tout simplement adorée, avec un épilogue qui donne la parole à une certaine personne. Une très, très belle découverte qui m'a émue au plus haut point, et qui, je l'espère, vous aimerez à votre tour.

Commenter  J’apprécie          60
Le colis

Dans le quartier rouge de Bombay, une hijra – née dans un corps de garçon puis devenue intersexuée sous la houlette d'une gurumaï, sorte de mère au sein de leur communauté - raconte son parcours entre rejet et crainte. Les hijras sont stigmatisées et exploitées, réduites à la prostitution et mendicité. Elles fascinent également comme des êtres mystérieux, pouvant faciliter ou empêcher la fertilité des couples.

Madhu a dépassé la quarantaine et mendie après s'être prostituée durant des années. Alors que les jeux de pouvoir au sein de la communauté s'accentuent, une tenancière influente d'un des bordels du quartier lui confie une mission qu'elle n'est pas en mesure de refuser : celle de "réceptionner" et "préparer" un colis. Le colis en question est une petite fille vendue par sa famille pour devenir prostituée.



Quel livre terrible ! Plein de noirceur et de douleur. Dans un quartier que l'auteur fait vibrer – on se trouve projeté au beau milieu d'odeurs, de couleurs et de sons d'une richesse incroyable – les passions humaines les plus essentielles sont comme poussées à leur maximum. Le pire côtoie quelques bribes de douceur. On aurait pu écrire sur les portes du quartier "toi qui entre ici, abandonne toute espérance".

Je n'oublierai pas cette communauté si singulière.
Lien : https://luparju.com
Commenter  J’apprécie          50
Le colis

Depuis bientôt trois décennies, Madhu erre dans le quartier rouge de Bombay, le quartier où l'on retrouve les prostituées. Avant Madhu se prostituait, mais aujourd'hui elle est réduite à la mendicité à un carrefour.

Madhu est une hijra, né garçon, il est depuis l'âge de 13 ans et depuis elle est au service de sa gourou, la même qui lui a enlevé ses attributs masculins.

Alors que Madhu pensait en avoir finit avec le milieu de la prostitution, elle se retrouve nommée pour s'occuper d'un colis fraichement arrivé en ville. Elle doit préparer le colis avant son ouverture par un riche acheteur qui va l'ouvrir. Le colis est une enfant d'origine népalaise d'à peine dix ans. Son avenir, les bordels de Bombay. Sa future béquille, l'opium.

Mais Madhu est en plein bilan de sa vie et réfléchit sur les grandes pages de sa pauvre vie.



"Le Colis" nous transporte dans le ventre de Bombay à la rencontre d'une hijra, une transgenre, qui est en plein bilan de sa vie alors que sa gourou est à la porte de la mort. On y découvre le trafic d'être humains notamment d'enfants mais également l'exploitation des femmes. Un côté très sombre de l'Inde.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
Commenter  J’apprécie          50
Le chant de la cité sans tristesse

Chamdi a grandi dans un orphelinat où il se sent heureux. Mais Chamdi est un garçon avec une grande imagination et voit l'extérieur de l'orphelinat comme une ville magique, une cité sans tristesse, Kahunsha. Une nuit, il décide de faire le mur pour rejoindre Bombay en espérant retrouver son père dans cette cité sans tristesse.

Pourtant, Bombay est loin d'être une cité sans tristesse et Chamdi remarquera très vite qu'un petit garçon comme lui n'est bon qu'à la mendicité pour le compte d'un homme puissant. Il fera la connaissance de Sumdi et de sa soeur Guddi qui ont à peu près le même âge que lui. Mais derrière une si grande bonté, que se cache-t-il ?



"Le chant de la cité sans tristesse" est un roman poignant sur les gens des rues de Bombay. Mutilés pour certains volontairement, pour le business d'un homme influent. Chamdi est le Oliver Twist de Bombay.

Commenter  J’apprécie          40
Le chant de la cité sans tristesse

Chamdi, un petit garçon de dix ans qui a toujours vécu dans un petit orphelinat de Bombay apprend qu’un promoteur immobilier a racheté les murs et que les enfants vont se retrouver à la rue. Chamdi décide alors de partir à la recherche de son père qui l’avait abandonné à la naissance. Mais il rencontre deux enfants des rues Sumdi et sa sœur Guddi qui pour vivre doivent mendier pour le compte du terrible Anand Bhai. Guddi et Samdi ont un plan pour se sortir de la misère : voler l’argent du temple et pour cela ils ont besoin de Chamdi pour passer entre les barreaux d’une fenêtre…

Un petit garçon idéaliste et honnête, amateur de bougainvillées, rencontre l’amitié et la misère dans les rues de Bombay. L’auteur ne nous épargne rien de la cruauté des hommes mais révèle que même dans la pire des fanges, le soleil brille encore.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
Commenter  J’apprécie          30
Le colis

Finaliste pour le prix du Gouverneur général en 2016



Kamathipura, quartier rouge de Bombay ou habitent prostituées et hijras. Madhu est née homme mais vit maintenant comme une femme. Très jeune elle a été castrée. Elle loge avec ses “soeurs” chez sa gourou Guramaï, à la fois protectrice et exploiteuse. À 40 ans elle n’est plus prostituée, en échange d’une aumône elle bénit les âmes généreuses. Mais voici que Guramaï lui confie une mission. Elle doit préparer “un colis”, c’est-à-dire une fillette vendue par sa famille, à devenir esclave sexuelles. Lui faire comprendre qu’elle doit être résiliente et qu’elle n’échappera jamais à ce sort.

Roman dérangeant mais puissant qui nous amène dans les bas-fonds de Bombay. Ce livre est une vraie claque, on passe par tous les sentiments …. C’est tellement triste. De plus, ça se passe encore là-bas. Ce roman nous sensibilise sur la valeur qu’on donne aux femmes et surtout aux hijras en Inde.
Commenter  J’apprécie          30
Le colis

Wouah!!! Que de bonnes pioches pour le moment! Encore un coup de coeur!



J'ai découvert ce livre au détour d'une librairie parisienne en janvier et me demande bien pourquoi j'ai tant tardé à le lire.



Ce livre est une perle! Madhu est né garçon mais s'est toujours senti fille / femme et n'a, dès lors, eu de cesse de se sentir en marge de la société, rejeté par ses amis d'écoles, par sa famille (enfin, surtout par son père), etc. Madhu devient alors une hijra en étant amputée de ses attributs sexuels masculins.



Ce livre alterne, d'une part, le récit de sa vie depuis son enfance et, d'autre part, la vie de Madhu à la quarantaine.



Après avoir situé son récit et expliqué le fonctionnement du quartier de rouge de Bombay (Kamathipura), l'auteur ajoute une donnée essentielle à la vie de Madhu; elle est chargée de s'occuper d'un colis - les colis étant ces fillettes venant de la campagne que leurs familles vendent comme esclaves sexuelles.



Le récit est vraiment prenant, le lecteur ne peut rester insensible face à tant de souffrances, tant celle de Madhu que celle du colis. Le tout est crédible et magnifiquement décrit alors que le sujet du livre est véritablement dramatique.



La psychologie des personnages est parfaitement dressée: alors qu'avant d'ouvrir ce livre, je ne connaissais que vaguement les eunuques (et un eunuque n'est pas un hijra), je ressors de ce livre bouleversée par la vie de ces hijras, la vie des prostituées de Kamathipura - et, encore plus, par celle "des colis".



Si touchée par ce livre que, durant ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de rechercher des informations sur ces hijras indiens (l'Inde étant l'un des premiers pays à reconnaître l'existence d'un troisième genre) et force est de constater que le livre reflète parfaitement la réalité de ce troisième sexe, ni homme ni femme.



L'autre part du récit est celle concernant les colis, ces enfants des campagnes ou du Népal vendues par leurs propres familles pour venir grossir les rangs de la prostitution. Cette partie du récit est horriblement abjecte... D'abord, comment imaginer vendre la virginité de sa fille à un bordel de Bombay (ou d'ailleurs car l'Inde n'a pas le monopole de la prostitution enfantine)? Ensuite, dans ce livre, Anosh Irani décrit le procédé mis en place par Madhu pour véritablement casser le colis psychologiquement et la rendre docile / lui faire oublier sa vie d'avant afin de la formater à la prostitution.



Un vrai grand et gros coup de coeur!



Commenter  J’apprécie          30
Le colis

Mon pitch : Direction le quartier rouge de Bombay où Madhu, une hija (sorte de troisième sexe, née dans un corps d’homme mais amputée de ses attributs sexuels masculins), qui mendie pour vivre après des années de prostitution, doit s’occuper d’un colis. Alors qu’elle doit s’acquitter de cette mission (pour le moins glaçante je ne vous en dis pas plus), les souvenirs de sa vie reviennent à la surface.

Pour qui ? ceux qui ont une image idyllique de l’Inde même si je ne sais pas quelle est la part de fiction et la part de réalité dans ce destin et le terrible sort des colis.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
Commenter  J’apprécie          20
Le colis

Les personnages sont très justement développés (il y a beaucoup d'intelligence ici). Les relations sont explorées avec soin et discernement. Aucun jugement ni manichéisme.



Le colis est un roman bouleversant, édifiant et passionnant (malgré les situations et les événements parfois difficiles à appréhender et à supporter). On découvre là l’histoire d’un pays, ses traditions et ses légendes, mais aussi une réalité, celle des transgenres et des laissés pour compte.



L’auteur, originaire de la région, nous livre là une histoire réaliste sombre lumineuse. Et terriblement percutante !.......................................
Lien : https://libre-r-et-associes-..
Commenter  J’apprécie          20
Le colis

Un roman important et très dur. Les thèmes abordés sont difficiles, on passe par plusieurs sentiments, mais je recommande vivement de lire Le colis !
Commenter  J’apprécie          10
Le colis

Ce roman a été publié lors de la rentrée littéraire d’hiver 2018 par les éditions Philippe Rey. Ils avaient publié un autre roman de cet écrivain indien et l'éditeur l'avait réédité en poche en même tant que la parution de ce livre qui nous plonge au plein cœur d’un quartier particulier de la capitale, Kamathipura, le quartier rouge de Bombay. Nous suivons le destin de Madhu qui nous dévoile son histoire et la vie des hijras dont beaucoup doivent se prostituer. Ces dernières ne sont ni des hommes, ni des femmes, même si elles sont nées dans un corps masculin. Il est difficile du coup de les associer exactement aux personnes transgenres. Elles sont castrées et vivent parfois en communauté. Les hijras vivent en marge au sein de la société indienne et sont à la fois craintes et respectées. Le roman aborde également la thématique de l’esclavage sexuelle puisque Madhu est chargée par Padma, femme très puissante tenancière d’un bordel de s’occuper d’une fillette qui a été vendue par sa famille et qui doit subir l’enfermement dans une cage en particulier pour être brisée psychologiquement pour devenir à terme esclave sexuelle. Ce roman est essentiellement constitué de figures « féminines » marquantes et nous en apprend beaucoup sur la vie des hijras. La narration revient sur le passé de Padma ainsi que celui de Gurumai, la gourou qui a recueilli Madhu dans son clan. La relation entre notre protagoniste principale et la fillette dont elle doit s’occuper est intéressante car Madhu ne fait qu’appliquer des ordres et on sent bien que cela ne lui fait pas plaisir de devoir gérer une telle situation. C’est un personnage extrêmement touchant, notamment lorsqu’on revient sur tout son passé, la relation avec ses parents, son entrée dans le clan. C’est un roman d’une grande force psychologique. Ce livre est passionnant et m’a bouleversé lors de ma lecture il y a quelques mois.
Lien : http://passionlectures.over-..
Commenter  J’apprécie          10
Le colis

Lecture déstabilisante. Nous oscillons entre un univers difficile traité avec une plume légère tout en passant par des moments de lecture très noirs.

L'auteur réussi à montrer tous les paradoxes ataviques des relations humaines.

Belle réussite!
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anosh Irani (78)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Errol Flynn

En 1935, Michael Curtiz adapte un roman de Rafael Sabatini dans lequel Flynn, qui partage l'affiche avec la jeune Olivia de Havilland, écume les mers. Le titre du film est:

La Lumière verte
Capitaine Blood
Le Prince et le Pauvre

14 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : errol flynn , acteur , hollande , adapté au cinéma , adaptation , cinema , aventure , littérature , culture générale , romans policiers et polars , epeeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}