Citations de Antje Babendererde (59)
Les limites de ton imagination sont les limites de ton monde, a dit quelqu'un. Mon monde est grand.
Au début tu es déçu, parce que tu t'imaginais autre chose. Et si tu ne te donnes pas la peine de regarder au-delà de la façade, tu es déçu. Il faut faire un peu d'efforts parfois, pour découvrir ce qui est beau.
Nos ancêtres racontaient que les baleines tueuses venaient parfois sur la terre ferme et se changeaient en loups.
"Aucun mot ne peut décrire le caractère envoûtant du chant des baleines; ce son, parvenu en des millions d'années à une pureté inégalable, les gens devraient l'entendre chaque jour afin qu'il leur rappelle le matin de la création."
Joe a allumé une touffe de sauge et nous a éventés avec la fumée, Ryan et moi, pendant qu’il marmonnait une prière disant que nous étions tous parents : les animaux, les hommes, les arbres et les pierres.
Ryan a saisi la fumée blanche dans ses mains ouvertes, qu’il a fait glisser sur son corps. Il prenait visiblement ce tintouin très au sérieux. Pour finir, Rodney s’est emparé de la sauge roussie et a purifié son père avec la fumée. Puis il a tendu la main vers moi et a dit :
- Tes lunettes, Oliver. Je vais te les garder.
A ce moment-là, j’aurais encore pu partir. Il m’aurait suffi de dire : « Hé, vous, là, je ne marche pas ! Je ne suis pas un maudit Peau-Rouge qui doit se purifier de quoi que ce soit. Mon cœur est pur. » Au lieu de cela, j’ai donné docilement mes lunettes à Rodney et me suis courbé pour me faufiler dans la cahute.
Une deuxième orque s’est approchée du bateau, tandis que les trois autres restaient à une distance prudente. La lumière du soleil formait de petits arcs-en-ciel dans le souffle des animaux. Des couleurs incroyables chatoyaient dans l’air. Mon corps vibrait de joie et d’excitation ; mon mal de mer avait bel et bien disparu.
Je mettais les pieds dans le plat à chaque occasion. Il est si facile de se tromper quand on est étranger et que l’on ne connaît rien.
Mais on pourrait au moins jeter un coup d'oeil vers le passé de temps en temps, et veiller sur nos rêves.
Mais ce n'est pas une honte d'avoir peur, Cooper. Il faut juste la regarder en face. Il faut regarder le monstre en face.
_ J'aimerais bien ne pas avoir à rentrer à Berlin, ai-je murmuré, abattue.
_ Tu peux revenir.
Je l'ai regardé tristement. Il a secoué la tête et a ri de ma mine.
_ Je parle sérieusement, Copper! Reviens l'été prochain. Tu pourras habiter chez moi, il n'y aura que le vol à payer. J'irai te chercher à l'aéroport de Seattle, cinq heures de route ce n'est rien!
_ Mon père ne voudra jamais, ai-je rétorqué, soucieuse.
_ Mais tu peux quand même essayer, non?
Je lui ai jeté un coup d’œil en biais.
_ Tu penseras encore à moi, dans un an?
_ Bien sûr, a-t-il répondu sans réfléchir. Je penserai toujours à toi.
Il s'est penché vers moi et m'a donné un long baiser.
Nous avions évoqué nos adieux. Maman avait essayé de m'y préparer et je m'étais montrée formidablement courageuse. Mais quand c'est arrivé, je n'étais pas prête du tout. Comment peut-on être prêt à quitter quelqu'un qu'on aime?
J’aime Nina depuis si longtemps ! Nous nous connaissons mieux que ma mère et cet Indien. Eux ce sont envoyés des lettres. Des lettres ! Comme si cela suffisait… Ce n’est pas ainsi que l’on apprend à connaître quelqu’un. Elle ne lui écrit que du bien sur elle, et lui ne lui expose que les meilleurs facettes de sa personne et de sa vie. De cette manière, c’est clair que chacun tient l’autre pour formidable. Mais les choses ne se passent pas ainsi. Ce ne sont que des chimères.
L’amour est sacré, a-t-il dit. Il nous donne la force pour réussir beaucoup de choses, y compris celles dont nous ne nous serions pas crus capable. L’amour ne connaît pas de limites, pas de distances, il ne se laisse pas tromper par les apparences.
Ma mère dit toujours ; "la haine rend solitaire et fait du mal à celui qui l'éprouve." Je crois que je suis incapable de haïr.
Le rire est notre force, Olli. C'est notre arme contre l'apathie, contre le chagrin, contre la faim et le froid, et la mort. Notre humour nous rend forts, nous permettant de supporter le mépris de beaucoup d’Américains blancs. Si nous n'avions pas notre rire, nous nous assécherions comme les ruisseaux de la réserve sous le soleil.
Grand Mère disait que la sagesse d'un peuple doit toujours être transmise par les femmes, a continué Javid. Parce qu'elles seules ont le courage de s'en tenir à la vérité.
"Qu'est ce qu'il y a dans ce trou, à part de l'herbe sèche, des autos cassées et quelques malheureuses huttes, avec des Indiens ivres dedans ? Rien !"
-Je suis allé en Allemagne il y a un bon nombre d’années, a repris le vieil homme. Aussi, j’imagine comme tout ici te paraît étranger. Je peux deviner ce que tu éprouves. Pour s’habituer à un endroit comme celui-ci, il faut beaucoup de temps. Toutefois, si tu t’ouvres au pays et aux gens et que tu les accueilles dans ton cœur, tu t’en sortiras mieux et plus vite.
Tu ne sais pas comment les choses se passent ici, Olli. La valeur d’une vie d’homme est mesurée à la couleur de sa peau. Si Boo avait été un Blanc et les quatre garçons des Indiens, ce serait très différent.
-Et la justice, là-dedans ?
-Pour nous, les Indiens, il n’y a pas de justice, Olli.
Il y a des moments, dans la vie, où un père peut être très utile ; le mien n’avait jamais été présent dans ces moments-là.
Je me suis rendu compte que je m’étais fait du souci pour rien en ce qui concernait mon argent de poche. Je n’aurais pas besoin, car il n’y avait ici rien à quoi j’aurais pu le dépenser.