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Citations de Antonin Artaud (995)


Ainsi donc
toute une humanité pleine de crime et débordante de
péché
s'est imaginé de disposer du seul Artaud pour vivre
et d'y penser.
n y a des années et des années que je le sais,
que c'est en moi que tous les êtres se servent,
qu'ils s'y servent en goujats et en mufles et sont tous
des dégoûtants.
Quand de si terribles douleurs sont en suspens,
Le Jugement dernier,
on nous a déjà assez emmerdés.
La crème du maquerotin,
le caïmac du levantin,
le beurre, la morve et le foutre du thibétain,
c'est moi, Artaud, qui les produis et les fournis,

je ne l'ai appris qu'il y a quelques années et par hasard
que c'était moi, Artaud,
qui faisais à l'être son beurre
et qu'après s'être en moi servi
il se retourne
et crache sur ce qu'il a pris,
il abjecte,
comme il est dit,
la source imbécile de sa vie
et quand moi, Artaud, je demande en échange un peu
d'opium,
je ne peux pas en obtenir.
rai toujours dit que je me refusais à ce métier qui
consiste à être
la source automatique
d'un être
qui se sert en moi
par un battement du pied ou de la narine,
une espèce de battement singulier
que fait
la narine avec les doigts du pied,
et que, si j'étais la source de l'être,
je trouvais cet être abject et laid
et que je ne voulais absolument pas y participer.
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C'est ainsi que toute la médecine ne sera jamais qu'une
et monstrueuse duperie scientifique, parce qu'elle
est toute basée sur la perpétration, pas encore entièrement achevée à cette heure, d'un immense crime
humain.
Quand la crucifixion du Golgotha eut lieu, le système
de la circulation sanguine n'existait pas tant qu'il
existe actuellement, il y manquait une chose capitale
qui a parachevé l' asservissement du corps humain à
ses organes,
le sang sorti du cœur ne retournait pas encore
toujours

et invariablement
au cœur,
c'est-à-dire qu'un certain automatisme organique
n'était pas encore irrémédiablement établi et que
des libertés étaient laissées à l'exercice de cette
hùmeur spontanée et sourde qui se ramasse comme
auditivement derrière la rate du corps humain, qui
décompose auriculairement les colères noires de la
rate et leur permet de trouver une issue dans une
certaine aura-phonie des lèvres ou du gosier humains
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manurpa natu
nalurpa
manalurpa
analurpa
n reste en tout cas de la fuite de Jésus-christ
(christ des pets ou gaz méphitiques de l'-âne)
au Turkestan,
et de la mort du crucifié authentique du Golgotha,
un certain nombre de questions capitales
et pour l'anatomie historique du corps humain,
et pour l'HISTOIRE
et pour LA SOCIÉTÉ
et pour les sciences,
mais il en reste quelques-unes à mon sens plus graves,
parce que plus urgentes à résoudre que les autres :
elles touchent à. l'existence des sciences médicales
elles-mêmes,
c'est-à-dire de la médecine qui ne sera jamais qu'une
monstrueuse et criminelle duperie,
tant que 2 points,
pourtant immédiatement accessibles,
n'auront pas été immédiatement résolus :

celui de l'involution organique régressive de l'être
humain;
l'homme veut redevenir mauvais et se relâcher dans la
tenue de ses organes internes, son but vital majeur
n'est plus autre chose que de parvenir à se bestialiser,
les bêtes ont des pouvoirs perdus que certains hommes
pensent maintenant reconquérir à leur place,
ils pensent qu'au fond de l'involution régressive est
une sortie vers une espèce de magnétisation spontanée de certains états enfouis du derme et qu'ils
espèrent retrouver,
c'est passionnant,
c'est là que l'excrément fait son entrée dans les portes,
à travers les gonds pour la dernière fois soulevés des
quatre portes,
depuis toujours,
dit la littérature inavalable des Brahmanes,
« des tours inutiles, passives et stériles de Bénarès ».
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Et Dieu n'a pas fait l'homme qui est venu tout seul, de
lui-même et en une fois, disait cet homme,
mais l'homme n'a pas produit dieu,
il' a regardé et laissé une, deux, trois, quatre, cinq, six,
sept, huit, dix, douze, treize, quinze, dix-neuf et
vingt-six fois se manifester et se produire comme
une inévitable nécessité,

sachant que lui, l'homme, aurait le pouvoir . et la
puissance
et qu,il les aurait du petit côté peut-être et sans la
gloire
mais assurément,
c, est durablement,
durablement,
obstinément,
dans un êtat d'obstination horrible,.
férocement,
foncièrement,
et pour toujours.
Et Dieu ne peut pas être cet obstiné, son orgueil
luciférien le lui interdit de naissance.
Et c'est cet orgueil même qui ra perdu.
Aujourd,hui dieu vit toujours, il s'est retirê avec Jésus-christ son fils lui-même dans des parties rocheuses perdues des steppes du Turkestan où il est assez
dur d'aller le chercher.
darba dela
clara lerba delela
dela delela
derba daia
Jamais d'ailleurs l'ombre .d'une lunaison ne fut sur lui
ni cette espèce de sidêral tremblement de la précession
des équinoxes
où le ciel, sphère sur sphère,
de la première montêe labiale de la parole àl' affreuse

interjection abortive de l'excrémentielle malédiction
fond sur lui et se délivre de son péché,
celui d'avoir regardé un être pour se voir soi-même
exister,
mais tout cela est passé par l'homme jeté de la croix dû
Golgotha au néant d'un fumier quelconque qui était
là.
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n y a pourtant un homme qui a été crucifié au
Golgotha sur l'ordre de dieu et pour avoir voulu
demeurer fidèle à ses grandes idées,
touchant la non-existence de dieu, de l'infini et de
l'éternité,
et touchant l'immortalité de l'homme au contraire
et sa supériorité sur l'esprit des anges,

qui sont ces christs, ânes ou bêtes qui ont toujours
entouré dieu,
et dieu faiseur d'ânes, esprit d'âne,
ne fut jamais en réalité qu'un bœuf inné éternellement
jaloux de cet homme dont l'immortalité le repoussait,
lui, la psychique bête infuse,
l'esprit animal qui .meurt,
alors que l'homme ne meurt jamais.
n y a donc, je l'ai dit, un homme qui est mort au
Golgotha,
qui s'est fait crucifier au Golgotha
parce qu'il soutenait dur comme fer que l'homme a
l'immortalité
et que dieu, esprit animal, n'eut jamais d'immortalité,
parce qu'il soutenait que l'homme ne copule pas avec
la bête
et qu'il ne copule pas non plus avec l'homme,
que l'homme ne copule pas,
que l'homme n'est pas un esprit mais un homme.
*
Et Dieu n'a pas fait l'homme qui est venu tout seul,
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Car si dans le mythe Jésus-christ est fils de dieu, ' . dans l'histoire il n'est même pas fils d'homme
mais d'un âne,
et christ en hébreu veut dire ânier
et il veut même dire pet d'âne,
c'est-à-dire esprit dégagé d'un âne et incarné en
homme baudet.
Car le nommé Jésus-christ faisait partie d'une famille
d'ânes, et cela est l'histoire vraie.
Car au point de l'histoire (du temps) où nous en
sommes maintenant arrivés nous ne savons plus rien
de l'histoire des choses telles qu'elles étaient, telles
qu'elles se sont passées.
n y a longtemps [il y avait] des bêtes qui vivaient à
côté des hommes, je veux dire comme des hommes
et sur le même plan que les hommes,
et la copulation d'homme à bête et de bête à homme
était une chose fréquente, très ordinaire et dont nul
n'aurait même pensé à se scandaliser,
tant la bestialisation de l'être
humain
était une chose entendue et sacrée.
n était sacré au temps de Jésus-christ qu'un homme
soit l'époux d'une bête
et le père de Jésus-christ était un. homme qui avait sa
bête,
une ânesse,
puisqu'il était christ
et que tous les christs étaient une famille, une famille
d'âniers teneurs d'ânes mais eux-mêmes ânes,
non conçus comme des par des âniers,
(faiseurs d'esprits d'ânes,
à coups de pets d'hommes)
et cela se faisait, était connu et très sacré.
Et Jésus-christ veut dire tout simplement
issu de christ,
gésier de pets.
Et ce gésier de pets ne s' est pas fait crucifier
comme l'homme sacrifié au Golgotha,
il a foutu le camp au contraire
comme la sale bête qu'il était
quand il sentit que ça sentait trop mauvais pour lui.
n a pris ses cliques et ses claques
et, comme l'Evangile le dit fort bien,
après avoir fait le signe entendu
il précéda les siens en Galilée.
Et vous me rattraperez,
retrouverez en Galilée.
Car ce Jésus-christ était en plus une espèce de magicien, de noir magicien, dont la caractéristique majeure a toujours été le syndrome de lâcheté.
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2/Ce qui me gêne c'est que l'histoire de l' incarnation du
fils de dieu soit un mythe parce qu'elle n'est justement pas une histoire mais un mythe
et elle est un mythe parce qu'elle ne s'est pas passée.
Et s'il y a dans l'histoire de Jésus-christ
une histoire et un mythe,
l'histoire est fausse et elle est un mythe qui n'a jamais
eu lieu.
Quant au mythe, il ne s'est pas passé,
c'est une histoire qui a la dent dure et à laquelle tous
les père~ de l'église qui la pensèrent ne mordirent
pas assez fort pour parvenir à la faire passer.
Comment? .
n y a une espèce. de manducation
qui mastique le terme de christ
et fait digérer.
Ils y mordirent même si fort
qu'ils ont fait du terme de christ
·une pierre,
une espèce d'inavala]ble gravier
que le gosier d'une poule morte
seul peut mastiquer et digérer.
Et les poules mortes à Jérusalem n'ont pas manqué qui
enfantent de petits christs du sein de leurs petits
gosiers.
et les lopes putrides non plus n'ont pas manqué
qui dégagèrent, qui dégageaient des christs
du fond de leurs anus d'enflés,
contre-battus et rebattus.
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L 'HISTOIRE VRAIE DE JÉSUS-CHRIST
En août 1947, Antonin Artaud se met à écrire ce qu'il
disait être l'histoire vraie de ]ésus-christ, dont il avait
formé le projet depuis plusieurs mois. Dans cette intention, il écrivit différents textes (quatre sont éparpillés ici
pour la première /ois) qu'il aurait certainement refondus
et ordonnés par la suite. Quelques mois plus tard, il
envisagea de publier l'Histoire vraie de Jésus-christ dans
une collection de pamphlets dont il dressa la liste. Il se
réservait d'en écrire lui-même plusieurs et voulait confier
les autres à certains de ses amis. Le projfet resta sans
suite.
Paule THÉVENIN.

1/n y a eu néanmoins au Golgotha un homme qui a été
crucifié et est mort pour des idées.
Et il le fut sur l'ordre même de dieu contre qui il
soutenait des idées extravagantes et absolument
miraculeuses et exceptionnelles pour l'époque (elles
le seraient même pour celle-ci, car il fut de tout
temps extravagant et miraculeux de dire que ni
l'infini ni l'éternité n'existent, et que dieu est une
bête et qui passe, alors que l'homme est immortd).
Dans l'histoire de Jésus-christ
il y a une histoire et un mythe.
Or l'histoire de Jésus-christ
telle que les évangiles la racontent
et l'ont lancée
n'est pas une histoire
mais un mythe.
Un mythe
qui d'une part sent ce qu'il sent
mais de l'autre pue l'absence la plus absolue d' authenticité.
Cette histoire du ftls de dieu incarné sur la terre· dans
le ventre d'une femme vierge sent le mythe
et ce n'est pas le côté merveilleux du mythe de l'incarnation brusquée du corps d'un homme jamais fait
dans le ventre d'une femme pour toujours vierge et
intouchée qui me gêne,
ça non.
Ce qui me gêne , . . c est que ce ne so1t pas vrat
et que ça ne se soit jamais passé.
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Antonin Artaud
« celui à qui Dieu parle, HÉLAS, quotidiennement. Et la cruauté de Dieu, je vous jure, c’est quelque chose à quoi vous n’atteindrez jamais [62]
[62]
O.C., t. VII, op. cit., 13 septembre 1937, p. 216. ».
163

« Il y a dans certains hommes un dieu qui revient, et ces hommes luttent contre ce dieu, car il les fatigue matériellement. Mais les dieux s’affirment toujours [63]
[63]
O.C., t. VII, op. cit., 5 septembre 1937, p. 206.. »
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Antonin Artaud
« J’ai décidé de ne pas signer le voyage au pays des Taharumaras. Mon nom doit disparaître [55]
[55]
O.C., t. VII, op. cit., 27 ou 28 mai 1937, p. 178.. »
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Antonin Artaud
« Au fait, il faudrait enfin songer à baptiser cet enfant illégitime que je dois être puisque je n’ai pas encore de nom à moi [51]
[51]
O.C., t. VII, op. cit., p. 159-160.. »
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Antonin Artaud
« L’homme que je devais voir et à qui j’ai montré comme quelque chose qu’on révèle le signe que je portais sur moi. À mon immense étonnement, il a redit pour m’en parler exactement les paroles du nègre qui, à Cuba, me l’avait donné. Je sais maintenant qui je suis, ce que je vais faire, pourquoi je vis et pourquoi je suis né [50]
[50]
O.C., t. VII, op. cit., p. 159-160.. »
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Antonin Artaud
« C’est un vrai désespéré qui vous parle et qui ne connaît le bonheur d’être au monde que maintenant qu’il a quitté ce monde et qu’il en est absolument séparé. Mort, les autres ne sont pas séparés. Ils tournent encore autour de leur cadavre. Je ne suis pas mort mais je suis séparé ."
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« De mère en fils, parce qu’en Syrie la filiation se fait par les mères : c’est la mère qui sert de père, qui a les attributs sociaux du père et qui du point de vue de la génération elle-même est considérée comme le primogéniteur, je dis le primogéniteur 
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« En ce qui concerne cette identification d’Héliogabale avec son dieu,
tantôt les archéologues nous apprennent qu’Héliogabale se prend
pour son dieu, tantôt qu’il se cache derrière son dieu et s’en dis-
tingue.
Mais un homme n’est pas un dieu, et si le Christ est un dieu fait
homme, c’est comme homme, dit-on, qu’il est mort et non comme
dieu. Et pourquoi Elagabalus ne se croirait-il pas un dieu fait homme,
et pourquoi empêchera-t-on l’empereur Héliogabale de mettre le
dieu en avant de l’homme et d’écraser l’homme sous le dieu ?
Toute sa vie, Héliogabale est en proie à cette aimantation des
contraires, à ce double écartèlement :
d’un côté, LE DIEU,
de l’autre côté, L’HOMME  
Héliogabale, écartelé entre l’homme et dieu, l’homme et la femme,
les synthétise dans son nom, « dans la série innombrable des aspects
écrits de son nom…
… Tous ces états divergents, toutes ces formes furtives, tous ces
noms rejaillissent à leur tour en cascade dans le nom contracté d’
HELIOGABALUS
ELAGABALUS
EL - GABAL …
… Le nom se forme avec
GABAL
Chose plastique et formatrice.
Mot qui prend forme et donne
la forme
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Antonin Artaud
« Je me connais parce que je m’assiste, j’assiste Antonin Artaud ."Le Pèse-Nerf
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La Mort et l'homme

Ce dessin est une sensation qui a passé en moi comme on dit dans certaines légendes que la mort passe.

Et que j'ai voulu saisir au vol et dessiner nue absolument nue.

Le mouvement de la mort réduit à ses os essentiels sansplus.

Un homme qui tombait dans le vide et en tombant a volé à un autre homme les boîtes de souffle de ses poumons.

Quelque chose comme un tic tac d'horlogerie réduit à un insecte simple, hors l'ample horloge qui serait tombée où ?

Et cet insecte c'est la mort, dont l'homme est tombé comme une règle droite comme la règle vertébrale d'une droite perdue aussi par un mort qui passait.

Veine, une seule veine et pas deux, et autour de la veine la page blanche veine extirpée d'une conscience, trame d'un seul battement de cil...
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« Mathilde prononça les paroles magiques. Aussitôt, les caractères tracés sur les bords du miroir s'animèrent et commencèrent à tracer dans l'air des figures reconnaissables. La surface d'acier poli sembla fondre et il se présenta aux yeux du moine un tourbillonnement de couleurs et d'images agitées de remous puissants. Puis les choses se disposèrent suivant leur perspective naturelle et Ambrosio vit en miniature les traits mêmes d'Antonia.

Elle se trouvait dans un petit cabinet attenant à la chambre où elle couchait. Elle se déshabillait pour se mettre au bain et le moine eut pleine liberté de détailler les admirables proportions de ses membres.»
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« écrivain.
Je dis :
écrivain.
Manieur de mots,
de phrases, de termes, de locutions..."
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: « Mon agrégat de conscience est rompu. J’ai perdu le sentiment de l’esprit, de ce qui est proprement pensable, ou le pensable en moi tourbillonne comme un système absolument détaché [11]
[11]
O.C., t. I **, Paris, Gallimard, 1976, p. 49. … »
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