Critiques de Antonio R. Damasio (32)
Ce livre est très agréable à lire. Il aborde l'intelligence consciente dans l'histoire du vivant. La théorie sur l'homéostasie et les sentiments pour expliquer la construction de la conscience est novatrice... mais ne résout malheureusement pas la lacune théorique du matérialisme scientifique, à savoir le "problème difficile" de la conscience comme le philosophe David Chalmers l'a formulé. L'auteur semble éluder le problème au motif qu'il n'est qu'une illusion et pourtant, l'aspect le plus énigmatique de la conscience concerne le mode de transduction d'une activité neuronale en qualia. Le mystère reste donc entier. Ouf !
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C'était le début des neurosciences. On découvrait l'intelligence émotionnelle, le développement personnel, c'était aussi l'époque de l'essor de la programmation neuro linguistique.
Damasio observait comment certaines lésions du cerveau altéraient le comportement et le caractère des patients.
Il commençait à expliquer le rôle des émotions dans la prise des décisions, la conduite et la réussite d'une vie.
En particulier, le concept d'alexithymie. Maladie, ou plutôt faiblesse concernant plus les hommes que les femmes et qui consiste à avoir du mal à verbaliser ses émotions.
Je me souviens que ce livre, et la découverte de ces concepts a été d'une grande aide dans mon propre développement personnel.
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A. Damasio dévoie dans L'Ordre étrange des choses le concept d'homéostasie pour tenter de "scientifiser" les vieux démons du dessein intelligent, voire de la sociobiologie ... Inquiété et déçu par ce bouquin... (qui par ailleurs, oui, fait un point passionnant sur les relations émotions / décision). Reste un "Ordre" qui dérange...
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Le titre "l'autre moi même" et le sous titre faisant référence aux émotions m'ont attiré, de même que les deux objectifs annoncés en introduction:
-" comment le cerveau construit l'esprit"
- "comment il le rend conscient".
Mais le livre s'est révélé aride (pour moi en tous cas) : les émotions sont certes abordées, mais après avoir détaillé longuement les tréfonds des cellules et autres neurones.
Pour autan, si l'on ne se laisse pas décourager (en survolant un peu certaines parties ... je dois l'avouer) Damasio fait ressortir des positions, des hypothèses que j'ai trouvées intéressantes.
En fait partie la reconnaissance , au delà des "émotions universelles, des émotions sociales. De même que la notion de conscience sociale qui est avancée.
Plus surprenante pour moi (mais argumentée) est l'affirmation que les émotions ne sont pas acquises mais définies (partiellement) par le génome.
Intéressante également la partie dédiée à la mémoire, les raccourcis qu'elle utilise pour stocker les informations, dont l'adjonction systématique d'une couche émotionnelle, qui vient se superposées aux images stockées (plus exactement cartographiées) , lors delà réapparition d'une situation donnée.
Malgré ces apports, ce livre de 350 pages est à réserver aux lecteurs/ lectrices souhaitant entrer dans le détail de la compréhension du cerveau (au sens large) et possédant des connaissances médicales/ biologiques.
Je mentionnerai pour conclure, dans le chapitre de conclusion, le rôle et surtout la place de l'art (en partie apporté par les génome) soulignés par Damasio: "l'un des présents majeurs que la conscience a offert aux hommes" (citation complète : voire la première citation de Bruno_cm). Belle conclusion !
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Damasio référence en matière de neuroscience...si vous n'avez jamais rien lu sur le sujet, peut-être...si vous êtes habitué aux américains qui déroulent leurs processus expérimentaux, why not...sinon...Christophe André me semble plus intéressant et agréable à lire.
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excellente théorie matérialiste de la conscience
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Un excellent résumé de l'ouvrage ainsi que des conseils de prochaine lecture se trouvent à l'adresse https://www.dygest.co/antonio-r.-damasio/l'erreur-de-descartes
Je me permets d'ajouter à ce résumé :
Point 3 § 4 : Les images reconstituées sont moins précises que celles directement perçues, mais suffisantes pour évoquer le souvenir.
Point 3 § 5 : Les représentations acquises (propres aux organismes complexes) sont intéressantes car elles permettent de nuancer la réponse à une sollicitation de l'environnement. (Par exemple une réaction de peur engendre de façon innée la fuite que l'on peut changer en éviction ou exploitation d'un point faible de l'objet menaçant). Elles permettent également de nuancer des émotions : la joie peut être nuancée en euphorie, extase --, la tristesse en mélancolie, désenchantement, désespoir ---.
Point 5§4 : Damasio parle également du caractère subjectif de la réaction face à un objet car elle est fondée sur les représentations (innées et acquises) de l'objet dans les cortex sensoriels fondamentaux, les représentations innées de l'état du corps (perception d'arrière plan et émotions) dans les cortex sensoriels fondamentaux et la représentation d'une zone de convergence communiquant de manière bidirectionnelle avec les 2 autres et concentrant l'attention sur certaines représentations de l'objet à une vitesse dépendant du mode et de l'efficacité des processus cognitifs. Ces derniers dépendent de représentations situées dans le tronc cérébral et la base de télencéphale qui émettent des neurotransmetteurs changeant la vitesse de production, d'examen, de rejet ou d'acceptation des images. Ainsi à la joie correspond une rapidité de succession des images et d'associations d'idées.
Point 6§3 : Ces patients sont capables de fournir des scenarios de décisions en donnant tous les détails de leurs avantages ou inconvénients, mais sont incapables de choisir.
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L’Erreur de Descartes est écrit par Antonio Damasio, qui n'est pas un auteur de Science-Fiction ^^ bien que ces découvertes pourraient inspirer beaucoup d'histoires.
C’est la démonstration qui a marqué la science à partir d'un accident dans une mine. Notre faculté de raisonner obéit à une loi intérieure, venue du fond des âges, enfouie dans les profondeurs du cerveau.
Nous agissons au quotidien par association d’images mentales près-établies, forgées par les influx nerveux selon souffrances ou un plaisirs ressentis par notre corps entier avant et après la naissance selon nos interactions sociales.
Notre cortex pré-frontal agit en aiguilleur d’emotions par analogies avec toujours le même but ultime: la survie de l’espèce.
Descartes a eu tort. l’esprit ne gouverne pas la mécanique du corps.
Notre "Moi" est un tout, notre organisme entier dans son tout!
Parfois difficiles pour le néophyte, les chapitres sont néanmoins passionnants.
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Difficile d'arriver au bout de ce texte qui, bien qu'intéressant, est redondant comme le sont, malheureusement souvent, les textes scientifiques.
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