Anwar Abu Eisheh

Merci à Babelio et aux éditions chemins de traverse de m'avoir sélection lors de la masse critique de Février et m'avoir envoyé ce livre.

La lecture n'est pas facile, même par moment très dure. Il ne s'agit que de témoignages, mais quels témoignages... des histoires d'exils, des histoires de combats, des histoires d'oppressions, des histoires d'injustices, des histoires de trahisons.... mais aussi des histoires de vie quotidienne, des histoires de famille, des histoires de traditions.... C'est tout ce qui a fait la Palestine à une époque et qui l'a défait un jour.

Je connaissais les grandes lignes de l'Histoire. Mais dans l'Histoire on ne parle pas des gens, ça reste quelque chose de très abstrait. L'intérêt de ce livre est que tout à coup cela est devenu concret et très réel.

J'ai aussi été par les diaspora mondiale des palestinien... je croyais que ceux ci avaient surtout migré vers les pays proches... mais Non, de nombreux témoignages parlent de fils ou de filles partie s'installer sur tous les continents.



J'ai pris le temps pour cette lecture. D'une part les témoignages sont un peu répétitifs, mais surtout j'ai crains qu'en lire trop en une seul fois pourrait être trop dur.



Je regrette surtout que le dossier historique n'ait pas été actualisé pour cette seconde édition. Les dates s'arrêtent à 1982.... il y a presque 40ans... et il s'est passé beaucoup de chose depuis.

J'ai rencontré Anwar Abu Eisheh au salon du livre de Carhaix, (Finistère) fin octobre 2019 où il était invité.

Je ne connaissais rien de lui.

Je ne vais pas raconter son parcours puisque il est tout entier dans son livre. Je vais dire les grandes lignes.

Honneur tout d'abord à son pays :

"Terre de particularismes, terre de souffrances jadis et maintenant mais aussi terre de richesses et d'histoire."

Anwar, né à Hébron et militant, est expulsé de son pays par l'occupation israélienne en 1974.

Auparavant il a été incarcéré dix mois dans les prisons de Jérusalem et Hébron. Après la guerre de Kippour le 10 octobre 1973 il a interdiction de quitter le territoire alors qu'il voyageait librement par le passé.

En 1974 il est donc autorisé à partir, à condition de ne jamais revenir.

Il poursuit ses études de Droit à Paris. D'autant plus facilement qu'il a appris le français avec acharnement au Maroc.

En juin 1980, il obtient le DEA à la faculté de Nanterre.

Ne pouvant retourner dans son pays, il est contraint d'être chauffeur de taxi.

Ceci jusqu'aux Accords d' Oslo en Septembre 1993.

Et, mi-octobre 94, il atterrit enfin à Tel Aviv.

En Palestine, il a assumé diverses responsabilités dans les domaines sportif, culturel et politique.

Il a participé en tant que conseiller ou expert à différentes missions d'étude, a été membre du Comité de rédaction du Code civil palestinien et membre du barreau.

Egalement membre du Conseil municipal d'Hébron et même ministre de la Culture.

Enfin, président de l'Association d'Echanges culturel Hébron-France.

Cet homme intègre__il refusé pour lui le cumul des mandats__a pour objectif d'ouvrir ses étudiants à la culture et aux arts et d'améliorer la vie de chacun.

Malheureusement, et j'en ai l'estomac qui se révulse, le gouvernement israélien, l' armée israélienne, les colons israéliens n'ont de cesse d'accroître les difficultés et renforcer les contrôles. Jusqu'à empêcher les étudiants d'accéder facilement à leur université.

"Au bout de vingt ans en Palestine, je me trouve dans une situation où je me bats contre moi-même, contre le désespoir que je ressens à cause des obstacles, de plus en plus nombreux sur le chemin de la paix."

" Depuis les accords d'Oslo, le quotidien des palestiniens sous l'occupation ne cesse de se dégrader. Ils avaient un travail, ils n'en ont plus. Ils pouvaient se rendre dans toutes les villes palestiniennes et israéliennes, ce n'est plus le cas."

La conclusion de l'auteur : Je continue de croire en la paix, seul choix possible pour les Israéliens et Palestiniens. " cf p 22.

J'ajoute que j'ai été très déçue, sinon révoltée, par les visites de Rocard et surtout celle, méprisante, (c'est moi qui le dis) de Kouchner.

Reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique, c'est avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongée dans les Mémoires Palestiniennes - La Terre dans la tête .

De témoignage en témoignage, tous différents, tous uniques, Anwar Abu Eisheh nous emmène sur sa terre. De la domination de l'Empire Ottoman jusqu'à l'annexion des terres par Israël, les palestiniens livrent au magnétophone de l'auteur leur histoire. On y découvre les souvenirs, les rituels, les combats, les massacres. On est transporté par ce peuple. On est animé par ces sentiments, qui reviennent, comme un leitmotiv, chez tous : l'amour pour la Palestine, inconditionnel, la force incroyable face aux horreurs de la guerre, et l'espoir, de pouvoir un jour retourner voir leurs terres, de pouvoir un jour vivre de nouveau en paix aux côtés des juifs israéliens.



Et puis, il arrive de se poser des questions. Face à leurs vérités, quelles sont les vérités des autres, des méchants de cette histoire ?

Merci à la masse critique Babelio et aux éditions Chemins de traverse de m'avoir fait parvenir ce livre

Ce livre est un recueil de témoignages de palestiniens, comme l'explique le titre. Ce n'est pas un cours de géopolitique. Ce n'est évidemment pas neutre. Ce n'est pas le but



Je conseille de le lire tranquillement, témoignage par témoignage. Pour mieux s'en imprégner. Pour s'éviter des émotions trop nombreuses et trop difficiles à digérer d'un coup. En effet, pour une fois, on entend la voix des palestiniens, on leur offre la possibilité de s'exprimer. Ces témoignages m'ont beaucoup touchée. Les sujets sont assez variés, selon l'histoire des personnes. D'ailleurs je trouve que les témoignages se complètent bien et couvrent tous les aspects. Le seul reproche étant qu'il n'y a pas de témoignages contemporains à notre époque, c'est-à-dire aucun témoignage à partir des années 90 jusqu'à aujourd'hui



Je vous le conseille fortement si la question israelo-palestinienne vous intéresse !

Ce livre d'Anwar Abu Eisheh est un recueil de témoignages de Palestiniens vivants pour la plupart désormais en dehors de leur pays. Toutefois chacun partage le rêve de retourner sur leurs terres.



Ce livre est intéressant pour toute personne voulant se forger son propre avis, mais toutefois, le discours est dirigé. le dernier témoignage n'est autre que celui de l'auteur lui-même. le partie prit est celui de la Palestine. L'importance des témoignages et leur véracité ne sont cependant pas à contester. L'auteur nous averti d'ailleurs sur ce point : ceci est un recueil et non une analyse neutre du conflit.



Cela fait de ce livre une source importante pour comprendre ce conflit israélo-palestinien que l'on connait en France d'un point de vue israélien. Ainsi, ma vision globale de ce conflit a changé. Non pas que je ne savais pas ce qui était pratiqué d'un côté ou de l'autre (tortures, attentats, assassinats, etc. se répondent au quotidien), mais je ne connaissais pas assez bien ce qui c'était passé avant la seconde guerre mondiale. A la fin du livre d'ailleurs, pour ceux qui n'ont pas la chronologie en tête, des repères sont donnés avec une analyse succincte. C'est aussi une belle leçon de tolérance : malgré les horreurs vécues, chaque témoignage insiste sur l'absence de haine. Mais cela est peut-être voulu par une sélection préalable des témoignages.



Je retiens deux points essentiels des récits recueillis dans ce livre :



- avant la création de l'idée de l'État d'Israël, les Palestiniens - arabes chrétiens, arabes juifs et arabes musulmans - se côtoyaient sans animosité, jalousie ou conflit d'intérêt. Puis les théories sionistes (notion bien expliqué dans ce livre je trouve via les récits) mettent à mal la paix et la vie tranquille de ces communautés : ce sont les premières colonies juifs, puis pendant la 2nde guerre mondiale, elles se développent avec le soutien tacite des anglais (et européens en général). Commence alors les spoliations de terre, les attaques et bombardements sous prétexte que cette terre sainte appartient au peuple juif. Bref, des personnalités haut placés ont apparemment mise à mal un pays tout entier en le divisant par des idéologies malsaines. de même, au vu des témoignages, le lecteur se surprend à penser que des juifs (sionistes) font la même chose à un peuple que ce qu'ils ont subit en Europe pendant la seconde guerre mondiale. Avoir connu la Shoah peut-il tout pardonner ? Je ne le crois pas.



- le sionisme, comme toute théorie extrémiste, est dangereux, pour les hommes et pour les patries. Il est à distinguer du peuple Juif et de la religion juive.



Les témoignages sont aujourd'hui datés, recueillis d'après ce que j'ai compris à la fin du siècle dernier. C'est un travail préliminaire qui mériterait d'être étoffé. En tout cas, un combat de titan est mené par l'auteur pour faire entendre son point de vue et celui des palestiniens.

Je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée pour recevoir ce livre et les éditions Chemins de Tr@vers pour me l'avoir envoyé !

Mémoires palestiniennes, comme le titre le laisse suggérer, est un recueil de témoignages de Palestiniens (peu importe leur religion ou leur situation sociale) au sujet de leurs traditions, de leurs souvenirs qu'ils aient étés heureux ou chargés de douleur et des évènements qui découlent de l'arrivée des Juifs en Palestine (pourquoi, par quels moyens, avec l'aide de qui ?). Je plussoie les documents annexes qui permettent aux lecteurs de ne pas être perdu entre toutes ces dates, tous ces évènements, tous ces noms ... .

Je conseilles de lire ces témoignages un peu chaque jour et non d'une traite pour éviter l'overdose et l'écoeurement (certains témoignages ne sont vraiment pas faciles à encaisser).

J'avais déjà quelques notions au sujet de la Palestine et son histoire, j'ai eu l'opportunité de rencontrer et de discuter avec des Palestiniens qui ont vécu le conflit de près et des bénévoles qui ont tenté d'entrer en Palestine ou en territoires occupés. Du coup ce livre est un bon complément pour moi.

Les témoignages sont forts en émotions, ils sont retranscrits avec des mots simples, ce n'est pas romancé, c'est brut et c'est ça qui est plaisant. Ca impose une certaine proximité et pas mal d'empathie. Bien sûr, il faut tenter de rester objectif pendant sa lecture et ne pas s'attacher à ces témoignages comme étant les seuls qui puissent nous permettre de comprendre la situation du pays mais il faut prendre le temps de faire ses propres recherches à côté et c'est là où, encore une fois, je salue le travail de l'auteur et l'initiative d'avoir proposer des annexes intéressantes et qui font échos à certains témoignages.

J'ai aimé aussi les brèves biographies précédents les témoignages.

Si vous avez peur de vous lancer dans ce recueils, que vous craignez de tomber sur un livre pro-Palestiniens, anti-Juifs - je balaye tout de suite cette idée, comme le disent plusieurs des intervenants, ils ne sont pas CONTRE les Juifs, ils ont vécu en paix avec eux ... ils veulent simplement récupérer des terres qui leur ont étés volées. N'importe qui voudrait la même chose, non ?