Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire et candidat à la primaire socialiste est l'invité de Patrick Cohen sur France Inter. (8h40 - 28 juin 2011)
La mondialisation a fabriqué des chômeurs au nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au sud, détruit les ressources naturelles partout, donné le pouvoir aux financiers et retiré aux peuples les moyens qu'ils avaient conquis de s'autodéterminer. [...] Le monde a fait fausse route, la mondialisation est devenue sa déroute.
Il y a 11 milliards de transferts d'argent qui passent par Western Union sur l'ensemble des pays d'origine. C'est une manne pour ces pays et nous avons besoin aujourd'hui de dire : "ça suffit".
Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon (17 janvier 2007)
L'expérience nous enseigne que le voyage à Berlin le jour de l'investiture présidentielle se résume un peu à la correction par les chanceliers allemands de la copie du baccalauréat européen, que les Français auraient plus ou moins mal passé. (…) D'après les témoins indirects de la discussion entre les deux protagonistes, la chancelière demanda mine de rien des comptes sur la réalité des déclarations faites par le Président [F. Hollande] pendant sa campagne. Le Président, toujours désireux de faire plaisir à son interlocutrice, répondit mine de rien que ce n'étaient là bien entendu que des propos de campagne. Le Président nouvellement élu, fort d'un mandat populaire, s'autoqualifia donc bateleur d'estrade aux premières minutes de sa conversation avec la chancelière. Sans en mesurer toutes les conséquences, il abandonna en une génuflexion désinvolte et inconsciente ce qu'il avait mis des années à conquérir : le cœur des Français.
[Barack Obama] : « Frwançoois, que se passe-t-il en Europe ? Ici, on s'est sorti de la crise. Ça va mieux, we made the job. C'est nous qui tirons désormais la croissance mondiale. Nous ne pouvons pas seuls tirer toute l'économie planétaire. What's going on in Europe ? »
La fine politesse en forme d'humour du grand félin, qui faisait mine de ne pas comprendre, ne s'attendait certainement pas à cette réponse du Président français [F. Hollande]. Aucun de ceux présents au Cabinet Room non plus. Après un court silence, le successeur du général de Gaulle crut faire œuvre utile en utilisant son arme favorite, l'humour :
« On voit que vous ne connaissez pas madame Merkel ! »
Cette première phrase de François Hollande devait dissimuler sous le rire une affreuse vérité qui n'était pourtant pas dissimulable. Cette phrase répandit immédiatement la gêne des deux côtés de la table d'acajou. Il y eut comme un gentil malaise. Parce qu'elle portait en elle l'aveu désolé, immédiat et cinglant que la France ne comptait pas et qu'elle n'y pouvait strictement rien. Finalement, la France n'était rien, et le disait elle-même à la première puissance. Elle en faisait même une blague. La France était donc assise sur le porte-bagages de la moto d'Angela, s'excusant avec le sourire de ne pas savoir conduire. Un petit garçon hilare en culottes courtes venait de dire : « C'est pas moi, monsieur, c'est la maîtresse qui nous a dit de faire comme ça. » Ce petit garçon était la France, sous-incarnée.
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Un accord n'est jamais sentimental. Il est le fruit d'un raissonnement et d'une action raisonnable, une forme d'intelligence collective qui surpasse les passions intimes.
Finalement, ouvriers, cadres, syndicalistes, même directeurs d'usines, élus locaux, parlementaires, peu importe, nous sommes devenus les otages enchaînés d'un système qui n'a plus le sens de l'être humain, de la modération et de l'équilibre. Un système extrémiste et inhumain auquel il faut mettre fin.
Nous voici devenus de braves et bons Gallo-Ricains, spectateurs de notre histoire faite par d’autres, et amoureux de nos charmants dominateurs.
L'erreur fatale, c'est qu'à la place des États souverains, on a installé des entreprises capables d'être plus fortes qu'eux, de les faire chanter, et d'obtenir ce qu'elles veulent pour elles-mêmes et ceux qui les possèdent, au détriment des peuples.
la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud, détruit les ressources naturelles partout, donné le pouvoir aux financiers et retiré aux peuples les moyens qu'ils avaient conquis de s'autodéterminer.