La candidate au Booker Prize, Avni Doshi, présente son merveilleux roman, Burnt Sugar, qui examine la relation tendue entre une mère et sa fille dans le contexte de la vie avec la maladie d'Alzheimer.
Sous-titres français
Si nos conversations étaient des itinéraires, elles nous montreraient que nous revenons toujours à ce cul-de-sac, ce vide auquel on est incapables d’échapper.
-Tu devrais t’occuper de ta propre folie plutôt que de la mienne.
I wish India allowed for assisted suicide like the Netherlands. Not just for the dignity of the patient, but for everyone involved.
I should be sad instead of angry.
Sometimes I cry when no one else is around - I am grieving, but it's too early to burn the body.
En vérité, dessiner, c’était tout ce que je savais faire. C’était automatique, quelque chose que je faisais dans mon sommeil. Même aujourd’hui, j’ai du mal à percevoir les couleurs dans leur complexité et leur humidité. Où que je regarde, je vois des traits.
Je mentirais si je disais que les malheurs de ma mère ne m'ont jamais procuré aucun plaisir.
Les mauvais traitements n’étaient pas forcément tous négatifs. Parfois, c’était une façon de se faire des amies. On comparait le rouge des coups reçus sur nos doigts et nos poignets. Comme si on portait des bagues et des bracelets.
Ma ne sait rien de tout ça. Je ne lui ai jamais dit que, dans mon enfance, pendant une longue période, j'avais eu faim, et que depuis j'avais toujours cherché à être rassasiée. Se parler n'a jamais été facile. S'écouter non plus. Quelque part, il y a eu un malentendu sur ce que nous étions l'une pour l'autre, un vrai marché de dupes. Peut-être le problème est-il que nous nous sommes retrouvées coincées du même côté, à contempler le vide. Peut-être sommes-nous à la recherche des mêmes choses, et à deux nous avons doublé la mise. A moins que ce ne soit un manque essentiel, une calamité dont nous ne nous remettrons jamais.
Le vieillissement, semble-t-il, n’atteint pas forcément tout le monde. Pas plus que le déclin cognitif.
Je me demande s’il existe des vieux sans vieillesse. Je me demande aussi s’il existe des immortels.
Nous allons avoir un enfant ensemble, non ? Je suis hors de danger. Hors de danger. La maternité m’offre enfin une sécurité que je n’ai jamais connue. Notre petite famille sera ma forteresse.
L’aiguille des heures reste collée au 1. Celle des minutes hésite entre le 8 et le 9. Même configuration immobile depuis une demi-heure. Triste vestige d’une époque révolue, histoire d’une horloge qui tomba en panne et ne fut jamais remplacée.
Le plus diabolique, c’est l’aiguille des minutes qui, telle la grande faucheuse, est la seule partie du mécanisme à continuer d’avancer. Pas seulement vers l’avant mais vers l’arrière aussi, puis d’arrière en avant, puis par intermittence.