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Citations de Avril Sinner (33)


Merde ! Un catholique croate avec un nom serbe vivant en Bosnie. Je veux bien croire qu’il n’est pas tendre, il représente le conflit yougoslave à lui tout seul.
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Il se gratte la tête et dévie son attention au loin par la fenêtre.
— Je ne supporte pas.
— Tu ne supportes pas quoi ? Dis-moi ?
— Tu vas me trouver con mais… je ne veux pas que tu te tapes d’autres mecs. Je ne supporte pas.
Je crois que je comprends le message, mais j’ai si peur de me tromper.
— D’autres mecs que qui ? Que toi ? Cam, on ne sort même pas ensemble.
— Peut-être qu’on devrait essayer, lâche-t-il en plantant enfin ses yeux dans les miens.
La déclaration version Camille Vernet. J’en rigolerais presque, mais j’ai tellement attendu, idéalisé ce moment que sa simplicité m’énerve
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› T’es trop fort mon pote.
Je vais pas m’emmerder avec toi.
Tu as foutu le bordel ici.
Mila est devenue encore plus exécrable.
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Son niveau d’empathie est bien en dessous de zéro et sa cruauté peut atteindre des sommets. Son trip à lui : la peur. S’amuser avec ou l’expérimenter selon ses humeurs. Plus tu flippes, plus il prend son pied.
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- Il y a tellement de possibilités.
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Prologue
— Argh ! Je me couche ! déclare le gars dont la chaise jouxte la mienne.
Je porte une énième cigarette à ma bouche, l’allume et, intérieurement amusé, j’observe les réactions plus ou moins perceptibles des autres joueurs autour de la table de poker. Bien dans mes pompes et impassible, je les scrute à tour de rôle.
Nous sommes dans une salle clandestine au sous-sol d’un restaurant russe, où cigares et clopes dessinent des volutes de fumée. Rien n’est légal ici, et je m’en cogne. C’est justement ce plaisir de flirter avec le danger, au milieu de gangsters chevronnés, ce temps pour moi loin de ma bande et de mes activités habituelles, qui m’ont motivé à intégrer ce cercle. Il a fallu montrer patte blanche, j’ai donc eu recours à un coup de piston de Sergio, un pote italien, pour être accepté.
Par réflexe, je cache mes cartes contre mon torse lorsque l’une des hôtesses qui me mange du regard depuis un bail, se penche et susurre à mon oreille avec son accent prononcé :
— Un autre double whisky, monsieur ?
Ma main libre s’égare sur ses jambes nues et mon regard d’ébène fouille brièvement ses yeux clairs. Non, son désir pour moi n’est pas simulé et je compte bien en profiter après ceci. Pas maintenant. Ce n’est pas mon genre de permettre que ma concentration soit parasitée par quoi que ce soit ou qui que ce soit. Je garde mes adversaires à l’oeil, mine de rien, tandis que l’encre sur mon épiderme et mon piercing nasal émoustillent la minette.
— Je vais prendre une bouteille d’eau chérie, tu veux que j’aie les idées claires pour toi plus tard, n’est-ce pas ?
Elle s’incline, l’aperçu sur son décolleté attise mon envie de branlette espagnole. Autant utiliser ces dômes généreux dont Père Bistouri l’a dotée à la place de Mère Nature. Je me contenterai largement de cela et de sa bouche pour parfaire ma détente, avant de tailler ma route.
Nous en sommes à un nouveau tour d’enchères avant de dévoiler la river.
Quelques-uns abandonnent et sont pris en main par des hôtesses consolatrices.
La nana près de moi caresse mon cou tatoué, ses ongles frôlent la chaînette de ma plaque militaire qui pend à l’intérieur de mon tee-shirt noir. Je saisis son poignet et y dépose un rapide baiser.
— Avec moi, tes idées seront embrouillées, chéri, me notifie-t-elle en humectant ses lèvres pulpeuses.
— On verra ça, file maintenant, que je termine d’achever cette tablée, dis-je avec un sourire en coin à l’intention des mâles de la pièce.
Certains ricanent, l’un conserve son air sévère à faire détaler une mauviette.
Pas de pot, l’ami, je n’en suis pas une. Je dégomme, je ne me fais pas dégommer.
Nous nous fixons un instant. Je tire ma latte, confiant.
— Ce qu’il est sexy et sûr de lui, minaude une gonzesse à laquelle j’adresse un clin d’oeil.
Mes cartes sont pourries, un showdown ne me serait pas favorable mais ma poker face a l’effet escompté : mon assurance finit par faire se coucher mes adversaires, à l’exception du Ruskov, qui se croit intimidant, et siffle son verre de vodka avant de relancer les enchères.
Je le charrie :
— Tu as vraiment envie que je te décalque en beauté, toi.
Je souris, à l’aise dans mon bluff. Je mate mes cartes comme si j’étais convaincu de leur valeur. Lui, jauge une dernière fois les siennes.
Long silence.
Très long silence.
Duel visuel.
Il descend à nouveau un verre.
Je m’adosse à ma chaise, à la cool, Raoul. Avec désinvolture, je range mon briquet dans ma poche.
— Merde, t’es vraiment bon ! Je me couche, lâche enfin le gars en
dévoilant sa main.
Il avait mieux, mon sourire s’élargit et je pose la mienne. Le chapelet de mots qu’il débite dans sa langue maternelle m’a tout l’air de noms d’oiseaux et je m’en branle parfaitement. Je viens de le baiser !
— Merci, messieurs, je me suis éclaté, commenté-je avec satisfaction.
Le reste se déroule dans le respect et le fair-play. Il y a intérêt, je ne suis pas un enfant de choeur qu’on double facilement. Je suis même convié à venir disputer la revanche quand je le veux. La maille empochée, j’embarque la peroxydée à forte poitrine dans mon nid provisoire. Une chambre de motel que je rendrai aux aurores pour disparaître de cette ville sans laisser de traces et rejoindre ma meute.
Dès la porte refermée sur nous, elle commence à s’effeuiller langoureusement.
— Ce beau corps de sportif m’a fait mouiller toute la soirée, me confie-telle.
Moi, j’ai juste envie de lui dire que son accès à ce corps est limité. Tout comme mon intérêt se cantonne à la zone supérieure du sien. Et ensuite, elle déguerpira fissa ; je ne dors pas non plus avec une meuf.
— Je ne veux que tes seins et ta bouche, ma belle. Je ne donne jamais plus, lui expliqué-je d’une voix rauque et calme en abaissant la braguette de mon jean.
J’extirpe ma bête dont l’érection et le tatouage affichent clairement mes intentions. Au lieu de protester, elle lit directement dessus puis soutient mon regard lubrique.
— Avec plaisir chéri.
— Content de l’entendre.

Putain, je suis bien dans les bras de Morphée après cette nuit torride.
Encore somnolant, je me rapproche, la cale contre mon coeur. Un éclat de rire, le sien, s’infiltre dans mes oreilles. Un baiser sur le coin de ma bouche, je cligne des yeux. Des cheveux bruns effleurent mon visage, elle est belle, sublime apparition matinale. Mes mains remontent sur ses cuisses, ses fesses, j’ai envie d’elle, encore.
— Yoann, lève-toi. Tu dois partir, mes parents vont bientôt se réveiller.
Elle m’échappe. Ma tête s’enfonce dans l’oreiller. Je me perds dans la contemplation de ses courbes magnifiques. Je tends le bras vers la seule femme qui me donne envie de rester couché, d’abandonner mes potes, les conneries.
— Isa, approche.
Elle se retourne. Son sourire, bordel, je l’aime….
NON ! Son rire se transforme en cri. Ses pleurs se mêlent aux beuglements de mecs en rut. Une odeur de sang, de sueur me donne envie de gerber, de crever…
Une tombe, de l’encre qui s’incruste dans ma peau… Je deviens dingue, je ne sais plus qui je suis ni où je vais. J’arpente les rues, je cours, il pleut…
Je dois régler ça et disparaître… La Ferme , des hommes, des uniformes, la douleur, la rage, une devise, Legio Patria Nostra… La haine, la mort, partout… Je cours toujours, mais maintenant dans un village de la Libye, ne percevant que le sifflement des balles et les pas derrière moi. Il fait chaud, le sable colle à ma peau, une de mes rangers enfonce une porte en bois. Dans mon viseur, deux enfants, une jeune fille, elle est belle… Ses cheveux noirs
ondulent sur ses épaules… Encore des cris, des pleurs de plus en plus fort.
Elle me fixe en silence, mes hommes l’entourent, l’oblige à s’assoir. Un objet dans sa main, un courant d’air, sa chemise s’écarte, une ceinture d’explosifs.
Mes hurlements, mes ordres, un pas en arrière, elle me regarde, je tire…
Mon râle s’étouffe dans ma gorge, je me redresse, les muscles bandés, les poings refermés sur le matelas, et scrute rapidement la pièce plongée dans l’obscurité. Le motel que j’ai rejoint après la soirée poker. Je suis dans un lit mais évidemment pas celui d’Isa. Seul. Mon souffle, mon pouls résonne dans ma tête. Putain de cauchemar ! Je passe une main tremblante sur mon visage en sueur, ma nuque, extirpe une clope de mon paquet, l’allume. Il faut que je bouge, que je dégage. M’arrêter, c’est penser…
Je dois retrouver ma bande et courir encore.
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— Il n’y a plus personne à cette heure-ci. Si vous venez chercher votre enfant, vous êtes en retard, lâche-t-elle, revêche.
Toi, t’es vexante ! Est-ce que j’ai la tronche d’un parent d’élève ?
— J’ai eu une sexualité précoce mais, désolé de vous décevoir, je ne me suis pas encore reproduit. 
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Je me sens puissante, belle, prête à m'offrir aux plaisirs de ces deux hommes qui se fondent en moi, accrochés à mon corps au rythme de la musique.
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Il se fou de moi, de mon allure et mes cheveux en pétard, ne laissant aucun doute sur le fait que son pote est fini entre mes cuisses encore et encore. Ce dernier, d'ailleurs, nullement perturbé par la situation dans laquelle je me trouve, me mate comme il semble en prendre un peu trop l'habitude.
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… je veux croire. Croire en la destinée, en l'irrationnel, peut-être même en l'âme sœur. Croire que tout est possible, même d'aimer à nouveau.
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- Ton projet avec moi c'est donc de t'enfermer dans cette putain de baraque sans sortir ! Honnêtement, combien de temps tu vas tenir ? Allez … Si tu veux, on lance les paris ! Un mois ? Oh… non… c'est déjà fait. Peut-être trois ou quatre, si je te baise bien.
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- Attends ! Tu fais du piano ?
Il hausse les épaules, me tire de force vers un escalier.
- Un vestige de mon éducation de bourgeois anglais. Viens.
- Tu ne joues plus ?
- Plus vraiment. Généralement, ce n'est pas bon signe quand je joue.
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Je ne peux pas espérer une relation avec toi, sans toi.
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— Il faut qu'on commence à contrôler les gens, leur expliquer qu'ils doivent rester confinés.
— Ah non, moi, la pédagogie ça me gonfle.
— Putain, t'es chiant. Qu'est-ce que je leur dit ?
(...)
— Tu leur dis que pour le moment on est sympa mais qu'après... on joue à Call of.
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Certains comptabilisent le nombre de places libres en garde à vue. D'autres s'inquiètent pour leur famille. Moi je réfléchis à me faire confiner dans un bordel.
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Un pas. Un tout petit pas et c’est le saut dans l’inconnu. Peut-être n’y a-t-il rien après ou peut-être est-ce pire. Peu importe, du moment que ça s’arrête.
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On se cogne des règles, fixons les nôtres.
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Pour moi, les pénis sont des denrées périssables. Ils suscitent du désir en moi, un besoin que je satisfais en les déballant et les utilisant. Puis l’emballage – à savoir le type lui-même –, à la poubelle ! On ne va pas s’encombrer d’échanges de numéros, de rencards et autre « quelle est ta couleur préférée ? ». La perspective d’obtenir mon doctorat est nettement plus jouissive que d’envisager ce genre de trucs. Je carbure donc aux one-shot.Ma carafe se vide, les assortiments colorés sur ma planche en bois ne me font plus envie. Je veux du sexe !
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OK, je ressemble encore à une ado avec mon jean troué, mon T-shirt et mes piercings. Certains collègues psy ne se gênent pas pour me faire comprendre que je refuse de grandir, d’assumer mes 25 ans. Ils se foutent de moi en m’appelant « Peter Pan », en référence à un syndrome du même nom désignant des personnes à la maturité affective bloquée dans l’enfance et qui refuse toute responsabilité, les contraintes de la vie d’adulte.
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On est une bande de potes qui en ont bavé, qui ont connu ce qu’il y a de pire ensemble. Nous charrier mutuellement sur nos origines est un moyen de décompresser et de ne pas oublier d’où l’on vient. Rien de raciste même quand nous poussons le bouchon un peu loin en se taclant sur nos différences. Je mate donc mon Asiat et mon Viking.
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