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Citations de Basile Mulciba (17)


Depuis plusieurs jours, il avait l'impression que l'existence à la station trouvait son rythme et que, malgré l'absence de neige, l'activité démarrait , comme une vieille mécanique fatiguée et pleine de poussière dont on chauffe le moteur en préparation d'un grand voyage.
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Yann se glissa dans son lit et dormit la fenêtre grande ouverte, laissant l’air frais et les bruits de la nuit le rejoindre. Les branches de sapin s’agrippaient à la gouttière dans laquelle un mince filet d’eau continuait de couler après la pluie du soir. Des ombres dansaient sur les murs et son matelas lui parut plus grand, comme si quelqu’un l’avait changé au cours de la journée. La forêt respirait à quelques mètres de lui, les troncs fléchissaient à peine sous le souffle du vent et leur écorce gercée produisait de légers craquements qui l’accompagnèrent vers le sommeil.
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Aux côtés de Hans, il avait l'impression de s'ancrer, de grandir, il se nourrissait, s'emplissait de l'attention et de la tendresse qu'il lui portait, tout en sachant que ces instants étaient éphémères, une réalité fragile qui avait eu si peu de chances d'advenir.
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Autour de lui, un noir profond avait pris possession des murs de la chambre et ses pupilles, contractées par la lumière vive de son appareil, mirent quelques minutes à le défaire.
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"Yann voulait voir. Il voulait assister, être témoin de ce qui allait advenir, continuer à vivre, à s’imprégner, à arpenter cette station et ce recoin isolé de montagne qui, chaque jour, se vidaient, se retiraient, et s’effaçaient un peu plus du monde. Il se sentait empli d’une excitation et d’une impatience sourdes, investi d’une mission d’observateur des événements, du basculement en cours, comme un gardien de phare contemple la tempête, fasciné par l’ampleur des ravages à venir."
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"Ce soir-là, après le diner, Yann emporta un plan des pistes dans sa chambre et le contempla avec l’impression qu’il y découvrirait quelque chose qu’il n’avait pas encore vu, un relief, une piste, un sentier, essayant d’évaluer les distances et se demandant de plus en plus ce qu’il pouvait bien y avoir au-delà du domaine, quand on pénétrait dans les bois."
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"Plusieurs voyageurs regardaient dehors et profitaient de ce moment rare, où il n’est d’autre activité possible que la contemplation et l’observation, des moments propices aux rêveries plus intimes, où les pensées s’échappent vers des territoires qu’on n’explore plus beaucoup."
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Pour Yann, qui commençait à bien le connaître, il était comme un bel arbre qui s'effeuille, rongé de l'intérieur par des parasites.
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Basile Mulciba
Le lendemain, il ne neigea pas.
Ceux qui allèrent se coucher aux aurores, engourdis et titubants, sous le poids de la nuit, croisèrent les autres, ceux dont le réveillon avait été bref et qui s'étaient réveillés tôt, bien avant que le jour ne se lève, pour découvrir les premiers la neige qui aurait dû tomber. Mais la station était comme la veille, grise, bitumée, les pentes de la montagne, vertes et nues. Une couche de nuages duveteux, lourds et sombres, s'accrochait aux crêtes et semblait prête à se déverser dans la vallée. "Le ciel nous nargue, entendait-on."
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Basile Mulciba
On annonça de la neige pour la nouvelle année.
C'est un loueur de skis, Hervé, originaire de la vallée, un skieur hors pair de l'âge de Hans ayant cru un temps pouvoir faire carrière avant de se casser les genoux, qui arriva en trombe un matin en brandissant un exemplaire di journal du coin. Une grève agitait le service national de météorologie depuis plusieurs jours et laissait place à des prévisions les plus changeantes et les plus incertaines. On ironisa, charriant Hervé sur son enthousiasme juvénile avant que Hans ne vérifie par lui-même sur des sites étrangers qui confirmaient l'hypothèse.
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Basile Mulciba
Charlotte et deux autres jeunes femmes les rejoignirent et ils se serrèrent autour de la table. Les regards malicieux, les mains qui se frôlent en se tendant des bières, les rires qui éclatent et les railleries qui fusent, tout semblait ce soir-là un peu plus facile à Yann. [...]
A la fin, des croûtes de fromage, des assiettes sales où on avait laissé de l'omelette parce qu'on avait battu les oeufs sans faire attention aux coquilles, des verres et des bouteilles qui passaient de main en main depuis longtemps, tout cela jonchait la table. Le cendrier s'était rempli et débordait de mégots, de filtres jaunis et de petits morceaux de cartons. On s'accorda pour laisser tout ça à plus tard et on s'enlaça avant de se quitter.
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La lune était faible, seul un croissant fin commençait à émerger par-dessus les crêtes. Yann en suivit la lente ascension de son regard inhabité et son esprit hypnotisé se délesta des lambeaux sombres qui s'accrochaient encore à leui. La nuite le rendait sensible à tout ce qui s'étendait autour de lui, aux distances, à la clameur des bêtes nocturnes et aux émanations de la terre.
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Ils s'accrochaient à leur contrat et à leur préavis comme des naufragés à un rocher battu par les vents et menacé par la tempête silencieuse qui s'approchait.
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Tu poses les bonnes questions. Et puis, tu me parais être quelqu'un qui écoutes, observes et attends avant de te faire un avis sur les choses et les gens. Je trouve ça bien.
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Qu'il appréciait le vide de la station, l'absence de la foule, la possibilité d'appréhender le lieu de son dénuement le plus sobre, comme lorsqu'on arrive en avance et qu'on peut prendre le temps qu'il faut pour se préparer à un rendez-vous important.
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En contemplant cette bâtisse à la grandeur terne, il retrouvait ce qu'on ressent lorsqu'on contemple un livre d'histoire, cette perception du temps qui passe comme quand on tient entre les mains des cartes postales anciennes, qu'on se rend compte à quel point les lieux qu'on connaît ont changé, changent et se transformeront encore.
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Tout referait surface, une éruption à la mesure de sa fuite.
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