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Critiques de Beatrice Salvioni (44)
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La Malnata

Faire semblant, elle a du mal, la Malnata, et dans l’Italie de Mussolini, c’est dangereux d’être trop cash, surtout quand on n’a pas vraiment des sentiments d’amour pour le Duce. Et être une femme libérée n’est pas vraiment dans l’air du temps.

Malgré l’interdiction de fréquenter Maddalena, à moins que ce ne soit à cause d’elle, Francesca est fascinée, comme aimantée par la jeune fille pauvre que sa mère traite de sorcière, et va se jeter corps et âme dans une amitié magnifique qui fait valdinguer les principes maternels si hypocrites, bien-pensants et conservateurs dans lesquels elle étouffait.

« C'était elle qui me faisait croire que pour moi aussi il pouvait y avoir un salut, elle qui illuminait toute chose »



Belles et rebelles, les héroïnes de la jeune auteure Béatrice Salvioni sont bien attachantes et ce roman d’apprentissage offre un bon moment de lecture.
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La Malnata

« On l'appelait la Malnata et personne ne l'aimait.

Prononcer son nom portait malheur. C'était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler. »

Maddalena n'a que 11 ans et elle est déjà stigmatisée. Elle est la mal née, celle qui n'a peur de rien. Sa force, c'est sa famille et Francesca, sa meilleure amie. Une amitié improbable, fusionnelle les unit. Une amitié essentielle qui va les construire, les faire grandir et réfléchir. Qui va également donner le courage à Francesca de s'émanciper de sa famille. Et de s'opposer à ce monde si masculin.

A la manière des romans d'Elena Ferrante ou de Silvia Avallone, la Malnata est une très belle histoire d'amitié entre deux fillettes que tout oppose dans l'Italie fasciste des années 30. Le livre aborde de nombreux sujets (les spoliations, la guerre, la condition féminine), avec beaucoup de justesse.

C'est poignant, addictif, lumineux. Et très bien écrit.

Une magnifique découverte. A ne pas manquer.
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La Malnata

Grâce à l'écriture évocatrice de Beatrice Salvioni, on se plonge sans effort avec La Malnata dans l'époque mussolinienne de l'Italie, assez précisément vers 1935-36 puisque il y est fait référence à la campagne d'Abyssine. Mais cette guerre coloniale n'est qu'une toile de fond sur laquelle s'inscrit la vie des habitants de Monza sur le Lambro, une rivière dont le rôle est important. Le roman nous conte l'histoire de la rencontre et du développement de l'amitié entre deux jeunes filles au seuil de la puberté, de leur rapprochement pour faire face aux difficultés de la vie. Elles sont issues de deux milieux sociaux si différents que cette rencontre a quelque chose d'improbable et c'est là que le bât blesse selon moi: malgré la puissance d'évocation de la narratrice, plusieurs scènes m'ont paru forcées et avec un côté un peu caricatural. La famille défavorisée de la bien nommée Malnata chaleureuse et sincère fait écho à celle de Francesca, bourgeoise et guindée, toute en apparence de respectabilité me semble diviser le monde de façon un peu trop manichéenne. Au passage, cette lecture n'a pas été sans me rappeler L'amie prodigieuse (l'Italie, le thème de l'amitié, l'écriture aussi …) qui, pour moi, n'a pas été la révélation d'un chef-d'oeuvre…

Toutes ces restrictions ne m'empêchent cependant pas d'apprécier la puissance de l'écriture et la construction bien ficelée qui m'ont conduite à tourner les pages sans effort et m'amènent finalement à accorder la très bonne note de quatre étoiles avec l'indulgence qu'on peut avoir pour une nouvelle venue sur la scène littéraire.

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La Malnata

Sur la rive du Lambro existent des croyances des temps anciens. Maddalena est une jeune fille qui en supporte le prix. Prononcer son nom serait signe de malheurs, de mauvais sorts. On l’appelle la Malnata. Trop de morts l’accompagnent, trop de mystères. Pourtant, en ce début des années 30, Francesca est attirée par son aura. Elles deviennent amies et grandissent ensemble. Si l’une est rebelle et l’autre plus sage, elles apprennent l’une de l’autre. Bravant le rejet, la haine et les violences, elles s’affirment en tant que femmes et affrontent un monde d’hommes qui cherchent à les effacer…



La malnata est un roman exceptionnel. Beatrice Salvioni nous emporte avec passion au cœur d’une Italie troublée par la montée du fascisme, sur les pas de deux jeunes filles éprises de liberté et de vérité.



Avec une écriture rythmée, cette histoire d’amitié est émouvante. Maddalena est celle qu’on rejette, qu’on montre du doigt. Elle s’est construit une carapace afin que rien ni personne ne puisse l’atteindre. Francesca est celle qu’on élève dans le respect du silence, des yeux baissés et de l’obéissance. Elle voit en Maddalena cette bulle d’air qui lui manque tant pour respirer pleinement.



L’histoire de Beatrice Salvioni est celle de la place qu’on nous donne et celle qu’on vole au destin. C’est une histoire où les mots font sens, où les mots ont un pouvoir, où les silences assourdissants sont des armes féroces. C’est l’histoire de deux petites filles qui s’unissent et qui porteront avec force et courage le poids de la différence…
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La Malnata

Monza, en Italie, sur la rive du Lambro, deux jeunes filles tentent de cacher le cadavre d'un homme. C'est Francesca qui raconte son histoire et les différents événements qui l'a conduite à cet acte.



Francesca est une gamine solitaire de la haute société qui chaque jour depuis un pont espionne une fille qui joue avec des garçons dans la rivière, la jupe relevée et les pieds nus pleins de boues. Francesca rêve de devenir son amie, mais tout le monde la connait à cause de sa malédiction d'ou son surnom "La Malnata" et essaye de l'éviter.



Haute société et classe ouvrière ne font pas bon ménage dans cette Italie fasciste. Ce sera le vol de cerise qui fera d'elle des amies. Mais à deux le courage est décuplé, à deux elles vont dénoncer l'oppression et l'abus du pouvoir masculin, se révolter contre la morale sociale, malgré la réprobation de la communauté entière.



Dans un contexte politique où Mussolini règne comme un roi en terrorisant la population, les deux jeunes femmes vont se lier d'amitié alors que rien ne les destiner à se rencontrer. Beatrice Salvioni rentre par la grande porte dans la même lignée qu'Elena Ferrante (qui situe son récit à Naples dans les année 1950) ou encore Silvia Avallone (plus contemporain) ; ici Beatrice place son roman en 1936 en pleine guerre abyssinienne mais avec autant de talents que ses consoeurs de la grande littérature italienne.



Beatrice Salvioni livre un premier roman bourré de talent. Un récit où l'atmosphère de cette petite ville d'Italie est brillamment reconstitué (architecture, comportement, odeurs, contexte politique, contexte familial, violence..). Sur fond d'apogée mussolinien, c'est une historie romanesque où la question de l'émancipation des femmes est au coeur, et ou l'amour et l'amitié restent omniprésent.



Intense, bouleversant, authentique, rythmé et fort, c'est sans conteste que ce premier roman est un coup de coeur ! Beatrice Salvioni est un nom à retenir sans hésitation. On me demande souvent pourquoi j'aime autant la littérature italienne, lisez ce roman et vous comprendrez !
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La Malnata



Beatrice SALVIONI. La Malnata.



Je ne parle pas italien. Cependant le titre de ce roman, « La malnata », m’interpelle. Pour moi, il évoque une personne mal née, évoquant la malchance… Et je ne fais pas d’erreur. Ce récit narre une belle amitié entre deux jeunes adolescentes, âgées d’une douzaine d’année, en Italie. Nous sommes à Monza, en 1935. Le corps d’un jeune homme est découvert au bord du Lambro. Cette macabre découverte va diviser encore un peu plus les habitants. La montée du fascisme et l’entrée en guerre de l'Italie en Ethiopie témoignent de la violence des hommes.



La Malnata, issue du peuple laborieux, de la classe populaire ne craint personne. Ses fidèles amis, Fillippo Colombo, fils d’un fasciste de la première heure et Matteo Fossati, le fils d’un communiste notoire partagent ses jeux, sur les rives de la rivière. Francesca, née dans une famille bourgeoise et pratiquante observe ces enfants, insouciants et qui ne sont soumis à aucune interdiction parentale ; elle doit, elle accompagner ses parents à la messe dominicale, obéir et se conduire en petite fille modèle. Attirée par les cris de joie, les activités de ces jeunes ados, elle parvient à sympathiser avec la Malnata, Maddalena, son véritable prénom. Une amitié sans faille va unir pour le meilleur et le pire les deux jeunes filles. La famille de Maddelena réside en banlieue dans un immeuble vétuste, dépourvu du confort auquel Francesca est habituée. Qu’importe, la jeune fille est prête à braver tous les sacrifices pour intégrer l’univers de la Malnata. Elle subit avec courage son épreuve d’intronisation pour adhérer au club….



Dans ce récit, Beatrice SALVIONI, nous dresse un état de l’Italie, politique, industriel, social, à la veille de la seconde guerre mondiale. Ces deux jeunes adolescentes font des découvertes et abordent leur féminité dans un climat social tendu. Pourront-elles s’émanciper et acquérir une certaine liberté, renverser la morale, faire entendre leurs voix à ces hommes imbus de leur pouvoir de maître du monde ? Francesca trouvera-t-elle sa place dans cette société qui porte des oeillères et se cache derrière la morale ? Quelle sera la réaction de la jeune fille lorsqu’elle découvrira le comportement inapproprié de sa mère ? Sera-t-elle assez forte pour aider son amie, lorsque cette dernière subira la vindicte populaire ? .Franscesca, sera-t-elle suffisamment armée pour défendre son amie lorsqu’elle sera injustement accusée ? Grâce à cette amitié, la jeune fille va s’affranchir de l’autorité parentale et découvrir avec angoisse les travers de la société bourgeoise. Cette déconvenue lui permettra de s’émanciper, d’acquérir une certaine maturité, qui lui donnera la force nécessaire pour affronter les évènements tragiques de la vie, dénoncer l’oppression et les abus détenus par la gente masculine.



Dans ce roman, l’amitié occupe la première place. Les caractères, la psychologie féminine, le climat social sont bien exprimés. Trahisons, ruptures, incompréhension, retour de l’une vers l’autre, forfaitures, infidélité, désertion, fidélité, dévouement, un véritable jeu de ping-pong que jouent nos deux héroïnes principales. N’oublions pas le rôle essentiel tenu par Noé, le fils de l’épicier, lui aussi un mal né rejeté même par son propre père ! Je conseille la lecture de ce récit bouleversant, liant deux jeunes filles qui n’auraient jamais dû se rencontrer, s’aimer, se soutenir, s’entraider, se fréquenter. L’amitié, la fraternité et la sympathie les unissent.

( 05/06/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La Malnata

Situé en Lombardie, en 1930,dans une Monza fasciste, opprimée par le sexisme et la violence ce roman met en lumière comment la force de l'amitié est capable de pousser deux filles d'une douzaine d'années à s'opposer aux injustices de l'époque et au machisme en faisant entendre leur voix dans un monde qui veut les forcer au silence.



L'une, Francesca, studieuse et obéissante, est née dans une famille bourgeoise, l'autre, Maddalena dite la Malnata, représente l'anticonformisme qui effraie et attire les préjugés et les vieilles superstitions.

Grâce à Maddalena Francesca la timide trouvera le courage de lutter les abus de pouvoir masculins.



Les faits historiques, la montée aveugle du fascisme sont parfaitement rapportés ainsi que les détails de la vie quotidienne.

L'intrigue et les protagonistes sont très véridiques.



Au tout début , l'écriture narrative me faisait craindre une lassitude j'ai été totalement emportée.



J'ai pensé au roman "Le choix" de Viola Ardona
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La Malnata

Tous les dimanches, Francesca va à l’église avec ses parents. Toutes les semaines, elle observe discrètement trois adolescents qui jouent sur la rive du Lambro. Ils sont deux garçons et une fille. Le premier est le fils du Signor Colombo, un fasciste, le second est celui d’un communiste et la troisième, la Malnata (la mal-née), est issue d’un milieu populaire. Ce jour de juin 1935, pour la première fois, Francesca sent que cette dernière la regarde et lui sourit.





« On l’appelait la Malnata et personne ne l’aimait. Prononcer son nom portait malheur. C’était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler. » (p. 17) Pourtant, Francesca est fascinée par elle. Aussi, quand quatre jours plus tard, celle-ci lui parle, elle est prête à tous les exploits pour intégrer son groupe. Elle réussit les épreuves. Depuis, la petite fille obéissante ment et sort en cachette.





Auprès de sa nouvelle amie, elle apprend à s’affirmer. Elle découvre que la morale de son environnement bourgeois ne sert que les apparences. Petit à petit, elle recherche la liberté. Elle est confrontée à la violence des hommes. Elle désire échapper au carcan de sa famille, forcée de se soumettre au fascisme, pour continuer à exister professionnellement et socialement. Grâce à la « Malnata », elle observe la réalité du monde et commence à se révolter.





La Malnata raconte l’amitié de deux adolescentes que la société aurait aimé séparer ; cependant, chacune accepte l’autre telle qu’elle est. Leur relation est ponctuée de preuves d’affection, de trahisons, de ruptures, de retours, d’incompréhension, d’écoute, etc. Elle est, hélas, entravée par les évènements politiques et sociologiques. Ce sont des jeunes filles qui repoussent les limites et tentent de s’opposer aux lois des adultes et à la domination masculine. Malheureusement, elles sont rattrapées par ces règles injustes. Le malheur arrive sans bruit…





J’ai aimé à la folie ces deux adolescentes. J’ai éprouvé beaucoup de tendresse pour Francesca qui, par amitié, se transforme, s’émancipe, s’affranchit des lois imposées par sa mère, apprend à penser par elle-même et à écouter son cœur. J’ai été bouleversée par « la Malnata » : elle porte une culpabilité énorme sur ses frêles épaules. J’ai admiré son courage et sa maturité et j’ai été émue par sa résignation, teintée de rébellion et d’espoir. J’ai été emportée par un tourbillon d’émotions brutes, pures, sans apparats. Quant à la scène finale, elle m’a ébranlée. Il se produit un événement que j’espérais et redoutais à la fois. J’ai eu un immense coup de cœur pour La Malnata.




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La Malnata

1936, à Monza, gros bourg de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie.

La très sage Francesca, 12 ans, s’ennuie ferme entre les murs bourgeois d’une famille «bien comme il faut », coincée entre un père distant et une mère obnubilée par le paraître et les bonnes manières.

En chemin pour la messe, elle espionne en secret le groupe de copains, sales et aux genoux écorchés, qui plongent dans le Lambro en contrebas de la rue. Menés par « la Malnata », la mal-née, cette gamine des bas quartiers que tout le monde montre du doigt en chuchotant. Car la môme porte malheur, autour d’elle les gens succombent de maux mystérieux, comme envoûtés par la voix du diable… Une réputation de sorcière et des origines pauvres qui n’effraient pourtant pas Francesca, tant le pouvoir d’attraction qu’exerce la Malnata sur elle est forte. Et entre les deux jeunes filles va naître une indéfectible amitié.



Un premier roman assez immersif, à l’ambiance lombarde joliment rendue, et aux personnages attachants.

Avec en toile de fond cette Italie du Dulce, fervente et patriote, où il ne fait pas bon critiquer ouvertement les chemises noires, au risque de «disparaître » socialement (ou pire).

Les détails d’un quotidien rendu difficile par l’entrée en guerre, les cancans ordinaires d’une bourgade où les différents milieux sociaux ne se côtoient pas, le poids des traditions et la politique oppressante d’un Mussolini tout puissant , tout cela est vu à hauteur d’ado, avec candeur pour l’une, insolence pour l’autre, rendant le récit d’autant plus dramatique.



Je me suis volontiers laissé embarquer dans les aventures caillouteuses de ces jeune filles pas tout à fait sorties de l’enfance, plus tout à fait naïves non plus sur le monde des adultes et notamment sur la place des femmes dans l’Italie fasciste très patriarcal, le regards des hommes sur leurs corps, le carcan marital qui les attend, elles qui ne rêvent que de liberté.

Une amitié féminine lumineuse qui contraste avec le contexte historique tragique, dans ce premier roman assez réussi, malgré quelques maladresses notamment dans les portraits parfois un peu caricaturaux.

Peu importe, j’aime les histoires de sororité, d’amitié «à la vie, à la mort » et les héroïnes fortes, rebelles et résiliantes.

Francesca et surtout la fascinante Maddalena sont parfaites dans le genre.
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La Malnata

En Italie à Monza, 1935, deux fillettes d'une dizaine d'années, que tout oppose de par leur niveau social et leur éducation, vont peu à peu découvrir qu'elles pourraient être amies.



Francesca vit dans une famille aisée et regarde chaque jour, Maddalena La MALNATA, la mal née, s'amuser sur les rives du Lambro avec Filippo et Matteo.

Elle est fascinée par cette jeune fille sauvage et rêve de les rejoindre pour faire partie des Malnatis.



Mais C'est interdit, elle porte malheur à tous ceux qui l'approche, elle est capable de vous lancer un sort et dans cette Italie ancrée dans les superstitions, les malédictions et la peur, elle est rejetée par tous les habitants car ne dit on pas qu'elle est responsable de la mort de son petit frère?



Pourtant l'attirance sera plus forte que tout et Francesca bravera tous ces interdits pour l'approcher et devenir son amie.



Sur fond d'Italie fasciste entre deux mondes qui s'affrontent entre politique, religions, pouvoirs des hommes réfractaires à l'émancipation de la femme, elles vont se montrer plus fortes que tout et démontrer qu'une amitié vraie, celle qui combat les rivalités, les jalousies, est capable de puiser un courage et une force immense pour se soutenir face aux injustices de la société humaine.



Une belle découverte pour moi qui n'aura pourtant pas abouti à un coup de coeur même si la fin est sublime.

Peut être ma crainte de retrouver quelques traces de la fameuse "amie prodigieuse" pour laquelle J'ose à peine l'avouer je n'avais pas accroché.
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La Malnata

La Malnata commence de façon assez classique : une jeune fille, issue d’un milieu social relativement aisé, se lie d’amitié avec une autre fille, plus pauvre mais qui semble s’amuser beaucoup plus. Pourtant, dans ce premier roman, Beatrice Salvioni réussit à nous raconter une amitié qui est bien plus que l’attraction des opposés.



La Malnata, la Mal-née, est une enfant qui aime jouer sur les bords de la rivière, le Lambro, avec ses copains, Filippo et Matteo. Ils cherchent à attraper des poissons, à voler les lézards coincés entre les griffes des chats… La Malnata est vive autant de corps que d’esprit, elle vit en marge, elle se débrouille, elle s’amuse et elle dit tout haut ce qu’elle pense. Elle n’a peur de rien, pas même du signor Tresoldi dont les colères noires sont connues – qu’importe, elle lui volera ses cerises coûte que coûte. Et puis nous avons Francesca, la narratrice de ce roman. Elle n’est pas très bonne élève mais, qu’importe, ce n’est pas le plus important pour avoir un mari (d’après sa mère) ; elle ne sort de chez elle que pour quelques courses, pour aller à l’école et à l’église. Il n’est pas rare qu’elle voit la Malnata s’amuser sur les bords du Lambro ; l’envie-t-elle ou l’admire-t-elle ? Probablement un peu des deux, au début. Un beau jour, les deux jeunes filles vont enfin se rencontrer – parler et jouer ensemble. Cela marquera le début d’une amitié mais aussi de grands changements.

J’ai beaucoup aimé La Malnata et ce pour plusieurs raisons, à commencer par cette amitié que j’ai trouvé bien amenée, crédible et terriblement émancipatrice. Si Maddalena (que l’on surnomme la Malnata) est déjà très indépendante, sa relation avec Francesca va toutefois lui faire passer un cap et va l’aider à s’ouvrir. Elle a beau se moquer de ce que l’on peut bien dire d’elle, avoir l’oreille attentive d’une amie change beaucoup de choses. Quant à Francesca, c’est indéniablement elle qui a la plus grande évolution. Si la Malnata donne son nom au roman et si elle est bel et bien l’héroïne de Francesca, pour nous qui lisons ce livre, c’est plus subtil et, à mon sens, Francesca en est clairement l’héroïne principale. L’une ne va pas sans l’autre, c’est vrai, et être la narratrice ne fait pas d’elle le personnage principal, pourtant plein d’éléments concourent à cela : Francesca sauve la mise de celle qui deviendra son amie dès le début ; elle ouvre les yeux sur le monde qui l’entoure, échappant à l’indolence que sa mère lui inflige pour penser et agir par elle-même ; elle fait des erreurs, elle grandit, elle apprend. Maddalena est le modèle (presque sacralisé), Francesca est la simple humaine qui tente de ce rapprocher de cette perfection. Pourtant, ni l’une ni l’autre n’est parfaite – et rien ne l’est en ce bas monde.



Le contexte du récit a un impact fort sur l’ensemble du roman. Nous sommes quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, dans l’Italie fasciste de Mussolini, le Duce. Pour ce pays méditerranéen, c’est une autre guerre qui se prépare mais cela est bien loin de nos deux jeunes héroïnes. Elles entrent dans l’adolescence, elles découvrent ce que c’est être une femme ; Francesca avec sa mère pour qui les apparences comptent énormément, Maddalena de façon plus indirecte, sans s’en rendre forcément compte, avec sa grande sœur, son grand frère, ses copains… J’ai apprécié suivre les personnages, principaux ou secondaires, dans ce contexte historique. C’était parfois dur, brutal, mais c’était aussi parfois de bons moments, pleins d’innocence et pleins de vie. Mon cœur s’est déchiré et mon cœur a vibré. Et puis il y a cette révolte qui couve tout au long du roman : un partisan fasciste veut une épicerie ? Tant pis pour celui à qui appartient le local, ce n’est plus à lui mais au partisan. Petit à petit, des éléments viennent étayer cette hégémonie – ils semblent d’abord anodins mais se révèlent importants, même pour Maddalena et Francesca.

Moi qui ne connais que très mal l’Italie fasciste de Mussolini, j’ai désormais envie de creuser le sujet à l’occasion. Est-ce que cela veut dire que ce n’était pas assez approfondi dans La Malnata ? Pas du tout. A dire vrai, j’ai trouvé que le contexte historique était justement dosé dans ce roman dont le fil rouge est l’amitié entre deux filles. J’avais envie de découvrir ce livre pour ses héroïnes, l’Italie en 1935 était un plus dans mon envie de lecture. Et en y réfléchissant bien, ce contexte occupe divers champs du récit : on nous parle du quotidien, de l’école, de la classe bourgeoise comme de la classe ouvrière, de politique… Ce sont des petites touches qui, mises bout à bout, prennent un certain espace dans le récit et donnent une vie tangible à Francesca et Maddalena.



La Malnata nous raconte comment deux filles se lient d’amitié et, ensemble, deviennent plus fortes. C’est un récit qui m’a agréablement surprise, qui m’a emportée dans la ville de Monza aux côtés de Francesca et de Maddalena. Cette complicité entre les deux filles était superbe à découvrir, tout comme les amitiés qui grandissent ou celles qui périclitent. Le contexte historique crée un sentiment de réel et vient étoffer le texte. Beatrice Salvioni est indéniablement une autrice à suivre, et La Malnata un roman à lire.

Bonne lecture à vous.
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La Malnata

La Malnata c'est cette fille pestiférée issue de la classe populaire dont on dit qu'elle porte la poisse. Personne veut s'en approcher au risque de se voir jeter un mauvais sort. Francesca elle vient d'une famille aisée et ne peut s'empêcher d'être attirée par cette fille dont elle envie la liberté.  À l'abri des regards, commence alors une belle histoire d'amitié entre deux jeunes filles que tout oppose. Nous sommes plongés dans une Italie fasciste où, pour continuer à vivre normalement, il faut parfois contrevenir à sa propre morale. Au fil des pages, nous découvrons des personnages aux caractères bien trempés qui réussissent à nous émouvoir. La Matana, responsable de tous les maux, cache les drames qui ont jonché sa courte vie et se dévoile peu à peu à Francesca. Cette dernière échappe à son quotidien bien lisse pour partir à l'aventure avec sa nouvelle amie et sera souvent mis à l'épreuve pour prouver la force de son amitié. J'ai beaucoup aimé le décor dans lequel se plante cette tragédie, le contexte historique sombre et les personnages forts auxquels on s'attache très vite. Je me suis laissée guider à travers les ruelles pavées par La Maltana et Francesca pour suivre les nombreux rebondissements de leur amitié. C'est un court roman intense servit par une plume très immersive qui nous tient en haleine de la première à la dernière page. Une belle histoire d'amitié dont la fin nous marque au fer rouge.
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La Malnata

C'est un très beau premier roman que nous propose l'italienne Beatrice Salvioni. Direction Monza, l'été 1935.



Sur la rive du Lambro, Francesca la jeune narratrice observe trois adolescents :

- Filippo Colombo, le fils d'un fasciste

- Matteo Fossati, le fils d'un communiste

- Maddalena Merlini, issue de la classe ouvrière, celle que l'on nomme "La Malnata" , la malnée, celle qui porte malheur, la sorcière, le diable incarné, celle qu'il ne faut pas fréquenter. Pourtant ce n'est qu'une ado de 11ans qui n'a peur de rien et en a déjà bien bavé.



Francesca est fascinée par cette fille. Issue d'un milieu bourgeois que tout oppose à elle, un père qui fabrique des chapeaux. Eduquée dans la religion catholique, obligée d'assister à la messe du dimanche, elle va s'en approcher, faire partie de sa bande, devenir son amie et découvrir que les apparences sont souvent bien trompeuses.



Peu à peu avec Francesca, elle va quitter l'innocence, les croyances et découvrir la vie, apprendre à s'émanciper et se révolter contre la violence sociale, morale et les hommes.



Ce roman c'est l'apprentissage de la vie, la réalité du monde, la découverte de l'amitié avec la loyauté, les trahisons, solidarité et rébellion. Mais ce roman c'est aussi un pan de l'Histoire de l'Italie, les croyances au régime fasciste, l'adoration du Duce enseignée à l'école, le rêve de pouvoir de l'Italie avec la guerre en Abyssinie, la lutte des classes.



L'écriture est magnifique, visuelle, prenante, envoûtante. C'est vraiment un très beau voyage que je vous recommande chaleureusement.



Ma note : coup de coeur ♥♥♥♥♥
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La Malnata



La Malnata passe ses journées au bord du Lambro avec Matteo et Filippo.

Depuis la fenêtre de sa petite maison, Francesca observe ses 3 amis s’épanouir, flâner et se bousculer en riant. Attirée comme un aimant par ces instants de vie, Francesca qui ne connaît que la rigidité sociale de ses parents, va se démener pour connaître le quotidien aux côtés de la Malnata. Mais la Malnata porte ce surnom de malheur pour des raisons morbides paraît-il, on raconte qu’elle a côtoyé le diable et que ceux qui l’approchent finissent mal.



La Malnata et Francesca vont néanmoins vivre une amitié qui donnera naissance à des valeurs fortes de loyauté et de solidarité. Une amitié qui traverse les diktats d’une Italie qui est aux prémices d’une Guerre mondiale. Ses hommes vont déserter le pays petit à petit pour envahir l’Éthiopie et pendant ce temps là le duo amical va mettre en lumière la notion de liberté d’expression. C’est une notion qui déplaît car à cette époque, la femme doit se donner à l’homme, se taire, prier, aduler Mussolini dit « le duce ». Alors quand ces deux gamines deviennent biologiquement des femmes, c’est leur rébellion qui prend vie.



Ces deux amies m’ont énormément plu, l’aplomb de Francesca, la fougue de la Malnata et leurs combats ont quelque chose d’attachants. Les deux adolescentes font férocement écho en nous, en nos âmes d’adolescent qui planent dans nos souvenirs.



Les romans italiens ont toujours ce quelque chose d’authentique et de traditionnel qui les rendent identifiables et proches de nous.

Dans une Italie Fasciste, « La Malnata » est un roman d’apprentissage où nos deux héroïnes vont payer le prix de leur émancipation mais l’adéquation à leur valeur est bien plus puissante.
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La Malnata

Un roman plaisant à lire, pas vraiment un coup de coeur toutefois.

La Malnata est un roman d'apprentissage , il

déroule la vie de deux petites filles jusqu'à leur adolescence . C'est aussi un récit sur le féminisme: Francesca et Maddalena affichent leur émancipation, elles vivent en

iItalie du nord sous Mussolini, dans une société machiste et patriarcale.

La Malnata ( mal née) est une enfant sale, livrée à elle-même, effrontée. C'est une fillette que l'on fuit car on lui prête des pouvoirs maléfiques, ce qui est tout à fait irrationnel. Elle a le pouvoir de la parole.

Francesca vit dans la bourgeoisie, son père fabricant de chapeaux obtient grâce à l'appui de l'amant de sa femme , le marché des bérets pour la guerre.Elle est attirée par Maddalena malgré l'hostilité de sa mère et c'est Maddalena qui la conduit peu à peu vers la liberté, un cheminement parsemé d'embûches…
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La Malnata

Monza, 1935, le corps d'un jeune fasciste est retrouvé noyé dans le Lambro.



Francesca, 13 ans, raconte l'histoire son amitié passionnée pour la Malnata, celle qu'on ne doit ni fréquenter, ni même nommer, celle qui porte malheur. Francesca est la fille unique du patron d'une usine textile, éducation bourgeoise, conformiste, catholique, fasciste et hypocrite. Dès la fin de l'école primaire, elle est fascinée par La Malnata, Maddalena, farouche, violente, fille d'une famille nombreuse pauvre. Maddalena n'a peur de rien, elle joue avec les garçons de son âge sur les bords de la rivière, pêche, chasse les lézards. Rien ne lui fait peur. Pour se faire admette Francesca devra subir des épreuves initiatiques. On pense aux deux filles de l'Amie prodigieuse quoique le roman n'a pas la même ampleur









Toutes les autorités habillées de pied en cap se tenaient au garde-à-vous devant le casque renversé où les dames jetaient leur alliance, à côté des noms des morts de cette guerre où avait combattu le frère de maman et qu’ils appelaient « la Grande Guerre ».



[...]

Tout le monde s’en fiche du sang versé par ceux qui sont morts. La vieille guerre, ils l’ont déjà oubliée, ou ils ne

s’en souviennent que quand ça les arrange. Maintenant, ils parlent de la nouvelle, tu ne le vois pas ?









Roman historique : l'ambiance de Monza, à la veille de la guerre d'Ethiopie est racontée avec beaucoup de soin. Rites fascistes, compromissions, menaces pour ceux qui s'opposent. La Malnata sera renvoyée du collège pour avoir mal parlé (en latin) du Duce. Sanctions de la GrandeBretagne et de la France à l'invasion de l'Ethiopie.



" A cause de la Grande-Bretagne et de la France, qui pendant ce temps jouissaient de leur place au soleil et

colonisaient à loisir tous les pays d’Afrique, on ne trouvait même plus de thé et ma mère en était réduite à boire du karkadè – du thé d’hibiscus."



Roman d'apprentissage. Au début, Francesca et Maddalena sont des petites filles qui jouent avec les garçons. Puis viennent les premières règles, les premières "affaires de femmes" elles découvrent la place assignée aux jeunes filles. Et celle des hommes qui doivent aller à la guerre.



"C’était peut-être cela, être grande et être une femme : ce n’était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n’étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C’était rencontrer les yeux d’un homme qui vous disait : « Tu es à moi », et lui répondre : « Je ne suis à personne. »"









Je me suis laissé emporter par l'histoire et j'ai dévoré ce roman.
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La Malnata

Dès la scène inaugurale du viol de Francesca et de la mort de son auteur dont Maddalena serait responsable (« Je voulais seulement qu'il arrête » dit-elle), on devine que le livre que l'on tient entre les mains relève du drame.

Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que va nous raconter Beatrice Salvioni dans un premier roman très réussi.

Maddalena c'est la Malnata, la mal-née en français, une pré adolescente qui aurait le mauvais œil depuis le décès de son petit-frère dont elle avait la garde. Intrépide, courageuse, rebelle, parfois cruelle pour mieux cacher ses blessures, elle n'a peur de rien.

Elle vit dans la misère avec une mère qui l'ignore, une sœur et un grand frère qu'elle adore. Une malédiction semble planer sur cette famille qui va se disloquer.

Francesca est la fille unique d'un couple de petits-bourgeois dont la mère volage l'élève dans les règles de la bienséance.

Dans cette Italie fasciste (nous sommes au mitan des années 1930) le regard du voisin est de plus en plus suspicieux. Gare à celui qui mettra en cause la politique du Duce !

C'est dans cette ambiance où règne la peur que vont se rencontrer les deux gamines.

Pendant que la Malnata « joue » dans le Lambro flanqué de deux garçons sur lesquels elle exerce son pouvoir charismatique, Francesca l'observe.

Va alors se nouer une amitié « à la vie à la mort » entre les fillettes qui feront les quatre cents coups sous le regard désapprobateur de la communauté.

Mais sortir du rang dans une société corsetée par la religion et l'idéologie fasciste n'est pas une bonne idée.

Porté par des personnages forts que la « Grande Histoire » va malmener, le récit de Beatrice Salvioni recèle une puissance visuelle et dramaturgique dans la lignée des romanciers et des cinéastes réalistes.


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La Malnata

Monza dans les années 30. Dans l’Italie fasciste, la ville industrielle est coupée en deux : d’un côté la classe bourgeoise où le paraître prime, quels que soient les compromis à faire, et de l’autre la classe ouvrière et paysanne qui survit difficilement au service de l’autre. Dans cette ville, Francesca, la fille du chapelier rêve à la liberté dont semble bénéficier Maddalena, la malnata (ou mal-née) du titre, une orpheline pauvre à la réputation de sorcière. Peu à peu, un lien fort va se nouer entre les deux adolescentes que leurs vies et leurs caractères opposent, mais que leur envie de liberté rapproche.

Avec La Malnata, Beatrice Salvioni nous conte une histoire plongeant dans une époque peu représentée (en France du moins), celle de l’Italie fasciste vue de l’intérieur. Ici, les deux adolescentes vivent sous le régime fasciste depuis toujours et la guerre d’Éthiopie est sur le point d’éclater. Et l’autrice nous montre cette période à hauteur de gens ordinaires. Ses protagonistes quittent brutalement l’innocence de l’enfance en refusant leur destin de femme qui, selon les principes politiques en vigueur, doit se comporter comme l’épouse de Mussolini : se donner et se taire. S’ouvrant sur une scène de mort violente et de corps dissimulé par les deux adolescentes, le roman va revenir quelques mois en arrière pour nous narrer la rencontre entre Francesca et Maddalena et l’enchaînement d’événements qui vont les conduire à cet acte. Le tout prenant la forme d’un pendant féminin, italien et tragique des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol et plus particulièrement La Gloire de mon père et Le Château de ma mère où Marcel, jeune citadin se lit d’amitié avec un paysan de son âge bien plus éveillé que lui). C’est ce mélange de souvenirs d’enfances, de scènes fortes (les jeux avec les lézards et les chats, le vol de clémentines…) et de fonds tragiques qui fait la force de La Malnata. Le fascisme y est dénoncé par des exemples concrets : comment le père de Matteo a perdu sa boucherie, l’emprise du signor Colombo sur la famille de Francesca, les rites imposés à l’école et à l’extérieur. La veulerie des hommes et la lâcheté des adultes sont également bien présentes. Dans La Malnata, les parents sont soient violents, soit démissionnaires. Aucun ne viendra au secours des deux héroïnes qui ne pourront compter que sur elles-mêmes. Et peut-être l’une sur l’autre ?

La Malnata est le premier roman de Beatrice Salvioni, mais son rythme enlevé, son écriture visuelle sans tomber dans le voyeurisme et ses personnages attachants en font une réussite totale. Une autrice à suivre…
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La Malnata

Dans l’Italie fasciste des années 1930 , près de Milan, ce roman LA MALNATA raconte l’intense amitié entre une petite bourgeoise à l’étriqué dans sa famille rigide et une sauvageonne libre dans sa tête. Deux ados devenues inséparables pour affronter jusqu’au sang le machisme qui sévit autour d’elles. Une histoire terrible qui met en valeur le courage et l’humanité d’une certaine jeunesse face à la violence ahurissante des hommes à cette époque. Porté par une écriture riche et nerveuse, ce très beau premier roman de BEATRICE SALVIONI se dévore par l’empathie qu’il fait naitre en nous pour ces deux héroïnes si touchantes.
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La Malnata

Dans l’Italie fasciste, deux jeunes filles que tout opposent deviennent amies. S’émancipant de sa classe bourgeoise, Francesca se rapproche de Maddalena, surnomée « La Malnata« , supposée porter malheur depuis que son frère est mystérieusement décédé en sa compagnie. Entre elles, une solide amitié se construit et les soude à travers les épreuves qui ne cessent de se dresser devant elles. Dans ce premier roman qui se lit comme un polar, Beatrice Salvioni aborde de nombreux thèmes-clés de la société italienne, aussi prégnants à l’époque qu’aujourd’hui : le catholicisme, la place de la femme, la masculinité toxique, la réussite sociale, la soumission à l’ordre établi.



Maddalena étonne par la complexité de sa personnalité, jeune fille brisée par les tragédies de sa jeune vie, préférant revendiquer ce sobriquet malheureux qu’on lui donne que d’avouer son impuissance de femme en devenir. Elle ouvre les yeux de Francesca sur de nombreux sujets, l’expose à une vision de la société bien éloignée de la politesse résignée de son père et du traditionalisme hypocrite de sa mère. Ecrasée par le carcan d’une société fasciste vénérant le Duce, Francesca trouve dans l’amitié de Maddalena un souffle de vie qui lui manquait jusqu’à présent.



Ensemble, les deux gamines vont s’élever au-dessus de leur condition de femmes, loin de la place méprisable à laquelle les réduit la société de l’époque. C’est un roman émouvant et bien écrit qui tient en haleine et se lit d’une traite, une belle entrée en littérature pour cette jeune romancière.
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