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3.53/5 (sur 58 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Ben Fountain est un auteur américain. Il vit à Dallas.
Il s'est fait connaître en France en 2008 avec " Brèves rencontres avec Che Guevara", un recueil de nouvelles couronné par le Prix PEN/Hemingway et salué par la presse aux Etats-Unis comme en France.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Tu sais ce qu'on dit: si tu donnes un poisson à un homme, il aura à manger pour un jour. Mais si tu lui apprends à pêcher ...
-... il mangera toujours"
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Ils baignent dans la manipulation, c’est leur élément, car quel est le boulot d’un soldat sinon d’être un pion qu’on avance ?
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Les américains sont incroyablement aimables tant qu'ils obtiennent ce qu'ils demandent.
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Les hommes de Bravo n'ont pas froid. C'est une journée de Thanksgiving fraîche et venteuse, et la météo annonce de la neige fondue et de la pluie glacée pour la fin de l'après-midi, mais les Bravo se sont bien réchauffés à coups de Jack Daniel's-Coca grâce à la lenteur légendaire de la circulation lors d'une journée de match et grâce au minibar de la limousine. Cinq verres en quarante minutes, c'est sans doute un peu beaucoup, mais Billy a besoin de se remettre les idées en place après le hall de l'hôtel où des bandes de citoyens reconnaissants shootés à la caféine ont fait du trampoline sur sa gueule de bois. Un homme surtout s'est attaché à lui, une espèce de minet pâle et spongieux engoncé dans un jean amidonné et des bottes de cow-boy tape-à-l'oeil. «J'ai pas fait mon service, lui a confié le type, se balançant sur les talons et agitant un gobelet géant Star-bucks, mais mon grand-père était à Pearl Harbor, et il m'a raconté toute l'histoire», après quoi, il s'est embarqué dans un discours décousu sur la guerre, Dieu et la nation, tandis que Billy laissait courir, laissait les mots tourbillonner et se télescoper dans son cerveau

terrRiste
liberté
mal
onzeseptembre
onzeseptembre
onzeseptembre
troupes
courrraje
soutien
sacrifice
Bush
valeurs
Dieu

Manque de pot, Billy va se payer le siège en bordure d'allée au Texas Stadium, et donc se taper ce genre de rencontres pendant la majeure partie de l'après-midi. Il a la nuque raide. Il a mal dormi cette nuit. Chacun des cinq Jack-Coca l'a enfoncé plus profondément dans le trou, mais la vue de la longue limousine garée devant l'hôtel, le paquebot Hummer d'un blanc de neige muni de six portières de chaque côté et de vitres teintées, a éveillé en lui des désirs fiévreux. «Qu'est-ce que j'avais dit !» a hurlé le sergent Dime en cognant sur le minibar, et tous de s'extasier devant le superbe aménagement intérieur, mais une fois l'espoir de guérison rapide envolé, Billy s'est abîmé dans une noire déprime.
«Billy, dit Dime. Tu décroches.
- Non, sergent, répond aussitôt Billy. Je pensais juste aux pom-pom girls des Dallas Cowboys.
- Brave garçon.» Puis, levant son verre, sans s'adresser à personne en particulier, le sergent reprend sur le ton de la conversation : «Le commandant Mac est gay.»
Holliday pousse un cri. «Merde, Dime, il est assis à côté de nous !»
Et en effet, le commandant McLaurin, installé sur la banquette arrière, regarde Dime en manifestant toute l'émotion d'un flétan sur un lit de glace.
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"L'hypocrisie coule sur eux, peut-être parce que le mercantilisme permanent de la vie américaine a engendré des seuils exceptionnellement élevés de tolérance devant l'imposture, la manipulation, l'escroquerie, la connerie et le mensonge éhonté, devant, en d'autres termes, la publicité sous toutes ses formes. Avant d'avoir servi en zone de combat, Billy lui-même n'avait jamais remarqué combien tout était truqué."(p 178)

"Quelque part en chemin, l'Amérique est devenue un gigantesque centre commercial auquel s'est greffée une nation."
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« Au moins, lui confie un homme, le 11 septembre à fait taire les féministes.

Ah bon ? » Billy consulte son verre. Les féministes ?

« Et comment ! Maintenant qu'on nous attaque, elles parlent moins de « libération ». Il y a des choses que fait un homme et qu'une femme est incapable de faire. Comme combattre, par exemple. Un tas de choses dans la vie exigent de la force physique.

On a peut-être besoin d'une guerre de temps en temps pour reconsidérer l'ordre des priorités », ajoute un autre homme.
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Adossés au mur, ils sirotent leurs bières et se contentent de regarder passer la foule. Avec toutes les variétés d’êtres humains qui défilent, on dirait une scène de migration dans un documentaire sur la faune, toute une palette de formes, d’âges, de tailles, de couleurs, de classes sociales, bien que la population soit en majorité anglo et blanche. Servant sous le drapeau au nom de ces gens, Billy ne cesse de s’interroger à leur sujet. Qu’est-ce qu’ils pensent ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Savent-ils qu’ils sont vivants ? Comme si un flirt prolongé avec la mort était nécessaire pour habiter pleinement la vie.
« À quoi ils pensent, tu crois ? »
Mango hésite, puis sourit de son large sourire de coyote. « À des trucs lourds. Du genre Dieu, tu vois. La philosophie. Le sens de la vie. » Ils rient. « Nan, mec, regarde-les. Ils pensent au match, à leurs paris et au score par lequel les Cowboys vont gagner ou perdre. Ils se demandent si à l’endroit où ils sont assis, ils vont se faire saucer. Ce qu’ils vont bouffer, quand ils vont recevoir leur paie. Des conneries de ce genre. »
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Ils sont dix dans le somptueux espace passager de la limousine, les huit soldats restants de la compagnie Bravo, plus le commandant Mac, leur escorte du service des Affaires publiques, et le producteur de films Albert Ratner qui, en ce moment, est penché en position Blackberry. Si l’on compte le pauvre Shroom mort au combat et Lake grièvement blessé, il y a là deux Silver Stars et huit Bronzer Stars, et les dix médailles constituent un défi à la moindre explication cohérente. « À quoi pensiez-vous pendant la bataille ? » a demandé la jolie journaliste télé à Tulsa, et Billy a essayé de répondre. Dieu sait qu’il a essayé, et il n’a jamais arrêté d’essayer, mais la réponse ne cessait de lui échapper, de partir en vrille, la nature de la chose, ce on ne sait quoi d’ineffable.
« Je sais pas vraiment, a-t-il répondu. En gros, c’était surtout comme le genre d’agressivité quand on est au volant. Tout explosait autour de nous, ils tiraient sur nos hommes et j’ai foncé, et en fait, je ne pensais pas du tout. »
Quand la fusillade a éclaté, il a surtout eu peur de merder. Sous cet aspect-là, la vie militaire est une horreur. Tu merdes, on te gueule dessus, tu merdes encore, on te gueule encore dessus, mais sur les petits merdoyages ridicules, insignifiants et en général prévus, plane la menace omniprésente du merdoyage final, du merdoyage énorme, global, au point d’anéantir toute chance de rédemption. Deux jours après la bataille, tandis qu’il longeait le chemin gravillonné pour aller bouffer, il a soudain éprouvé ce sentiment de répit ou de libération, comme si on le soulageait d’un terrible fardeau, et tout cela sans plus d’efforts de sa part que l’exhalation d’une respiration normale. Ce sentiment de ahhhh, comme s’il y avait de l’espoir pour lui. Comme s’il était libre. Les images de Fox News avaient déjà contaminé les médias, tout, et la rumeur circulait que Bravo allait rentrer au pays, le style de discours porteur d’un espoir suicidaire auquel aucun soldat sain d’esprit n’accorderait crédit, et puis voilà qu’après avoir été prévenus deux heures à l’avance, on les expédiait aussitôt à Bagdad d’où ils s’embarquaient pour leur Tournée de la Victoire.
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Enfin, Billy, t'es pas au courant : le bizarre, c'est le nouveau normal.
(p. 26)
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Regardez tous ces faucons d'aujourd'hui qui se sont débrouillés pour couper au Vietnam, bon d'accord, je devrais être le dernier à leur jeter la pierre. Bush, Cheney, Rove, tous ces types-là, ils ont fait ce que tout le monde faisait, et j'étais comme eux, un trouillard comme les autres. Le problème maintenant, c'est que ce sont les pires bellicistes qui nous sortent leur connerie de guerre à outrance. Bon Dieu, ils devraient faire preuve d'un peu d'humilité, ces gens-là. Être aussi économes des vies de nos jeunes soldats qu'ils l'ont été des leurs.
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