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Citations de Ben Jonson (40)


MOSCA : Dieu ! que le parasite est un être admirable !
Tombé du ciel au lieu d'être engendré sur terre,
Parmi tous ces lourdauds, ces balourds, ces butors !
Je ne vois pas pourquoi cet art si libéral
Ne serait point promu au rang d'une science ;
Car, naturellement, les sages de la terre
Ne sont guère que grands ou petits parasites.

Acte III, Scène 1.
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CELIA : Mais votre honneur ?
CORVINO : L'honneur ? Chansons ! Ce n'est qu'un souffle, un mot, pour faire peur aux sots !

(CELIA : Before your honour ?
CORVINO : Honour ! tut, a breath :
There's no such thing in nature : a mere term
Invented to awe fools.)

Acte III, Scène 6.
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VOLPONE : Richesse, dieu muet, qui donne à tous des langues
Et qui, ne faisant rien, nous permet de tout faire !
Prix des âmes ! L'Enfer avec toi vaut le Ciel.
Tu confères l'honneur, la gloire, la vertu,
Tout le reste. Celui qui te possède est noble,
Sage, honnête, vaillant...

(VOLPONE : Riches, the dumb god, that giv'st all men tongues,
That canst do nought, and yet mak'st men do all things ;
The price of souls ; even hell, with thee to boot,
Is made worth heaven. Thou art virtue, fame,
Honour, and all things else. Who can get thee,
He shall be noble, valiant, wise — )

Acte I.
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PEREGRINE : Les babouins, m'a-t-on dit, seraient des espions
Et viendraient d'un pays du côté de la Chine,
Un peuple très subtil.
SIR POLITICK HASPIR : Hé oui, les Mamelucks.
Ils ont trempé, c'est vrai, dans une ou deux intrigues
Des Français.

(PEREGRINE : I have heard, sir,
That your baboons were spies, and that they were
A kind of subtle nation near to China.
SIR POLITICK WOULD-BE : Ay, ay, your Mamaluchi. Faith, they had
Their hand in a French plot or two.)

Acte II, Scène 1.
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VOLPONE : Ha ! ha ! ha ! Les malheureux ! Je plains encore plus leur sottise et leur folie que leurs pertes de temps et d'argent ; car celles-ci peuvent se réparer à force de travail, mais d'être imbécile de naissance, c'est une incurable maladie.

Acte II, Scène 1.
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2ème JUGE : Si c'est le grand chemin qui mène à la richesse, vive la pauvreté !
3ème JUGE : Ceci n'est pas du gain, c'est un cruel tourment.
1er JUGE : Ces gens ont de l'argent, comme on dit qu'un malade a la fièvre : c'est elle, en fait, qui les possède.

Acte V, Scène 8.
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VOLTORE : Mais suis-je bien le seul héritier ?
MOSCA : Oui, pas d'autres :
Le testament fut confirmé ce matin même :
La cire est tiède encore et l'encre à peine sèche.
VOLTORE : Comme je suis heureux ! Mais par quel bon hasard,
Délicieux Mosca ?
MOSCA : C'est votre seul mérite ;
Je ne vois pas d'autre raison.
VOLTORE : Ta modestie
T'empêche de la voir : nous ne l'oublierons pas.
MOSCA : C'est votre état, Monsieur, qui l'a d'abord séduit.
Il m'a dit maintes fois combien il admirait
Ce métier libéral qui permet de plaider
Conformément au droit toute cause possible,
Et le pour et le contre, à s'enrouer la gorge ;
Ces souples avocats qui savent lestement
Pirouetter, nouer des nœuds, les dénouer ;
Donner de bons conseils fourchus ; prendre — et serrer —
L'or tentateur reçu des deux mains. Ces gens-là
Savent tirer parti de leur humilité ;
[...] dont la langue subtile,
Et bruyante pourtant, ne peut sans honoraire
Ni s'agiter, ni guère observer le silence,
Et dont le moindre mot qui tombe est un sequin.

Acte I, Scène unique.
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SIR POLITICK HASPIR : Tout d'abord l'attitude : elle doit être grave,
Sérieuse, Monsieur, discrète, renfermée :
Cacher tous vos secrets, même de votre père ;
Et serait-ce une fable, être très circonspect ;
Défiant dans le choix des gens, et des propos ;
Se garder de jamais dire une vérité...
PEREGRINE : Comment !
SIR POLITICK HASPIR : Aux inconnus : c'est avec eux surtout
Qu'il vous faut converser : vous ne devez connaître
Les autres que de loin, Monsieur, crainte d'ennuis ;
Autrement, à toute heure, ils vous joueraient des tours.
Pour la religion, n'en professer aucune,
Mais s'étonner toujours de leur diversité.

Acte IV, Scène 1.
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L'éloge de la Folie et trois dialogues de Lucien, traduits par Erasme, sont la source évidente de beaucoup d'idées, d'images, d'expressions que l'on admirait jusqu'ici comme étant de [Benjamin Jonson]. Le mot plagiat n'avait point alors le sens défavorable que nous y attachons: Shakespeare et Molière "prenaient leur bien où ils le trouvaient". Jonson, qui avait plus de culture et moins de génie, empruntait davantage encore.

-Introduction de Maurice Castelain-
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MOSCA : Son ouïe est partie ;
Il ne peut plus comprendre ; et cependant, Monsieur,
Cela lui fait du bien de vous voir.
CORVINO : J'apportais un diamant aussi, dites-lui.
MOSCA : Montrez-le :
Mettez-le dans sa main, car le toucher lui reste ;
C'est par là qu'il comprend ; voyez comme il l'étreint !

Acte I, Scène unique.
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VOLPONE : Voici, dissimulée dans ce papier, une poudre, et si j'en voulais exprimer les mérites, neuf mille volumes devraient être condensés en une page, cette page en une ligne, cette ligne en un mot : si court serait pour les exprimer ce court pèlerinage de l'homme que d'aucuns dénomment la vie.

Acte II, Scène 1.
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Mosca: J'arracherais mon coeur,
S'il pouvait expier mon malheur. Voulez-vous
Me pendre, m'égorger ? Pour vous j'en fais autant.
Nous vécûmes en Grecs; mourons en Romains.
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VOLPONE : Pourtant il me semble que vous, si versé dans le monde, judicieux marchand, bel oiseau, Corvino, dont le nom seul est comme un symbole moral, n'auriez pas dû chanter votre honte si haut, lâcher votre fromage et laisser le Renard narguer votre sottise !

(VOLPONE : Methinks
Yet you, that are so traded in the world,
A witty merchant, the fine bird, Corvino,
That have such moral emblems on your name,
Should not have sung your shame, and dropt your cheese,
To let the Fox laugh at your emptiness.)

Acte V, Scène 5.
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VOLPONE : Ô Santé ! Santé ! Bénédiction des riches ! Richesse des Pauvres ! Qui pourrait t'acheter trop cher, puisqu'on ne saurait sans toi jouir de ce monde !

(VOLPONE : O, health ! healt ! the blessing of the rich ! the riches of the poor ! who can buy thee at too dear a rate, since there is no enjoying this world without thee ?)

Acte II, Scène 1.
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CORVINO : Sais-je point que les femmes,
Quand elles ont en tête une idée, un caprice,
Malgré la surveillance, arrivent à leurs fins,
Et que l'or attendrit les plus durs espions ?

(CORVINO : Do not I know, if women have a will,
They'll do 'gainst all the watches of the world,
And that the fiercest spies are tamed with gold ?)

Acte II, Scène 3.
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CLÉRIMONT : On dit que c’est un savant.

TRUEWIT : Il est le premier à le dire. La peste de lui ! il prétend l’être, et il n’achète des livres que pour leurs titres ; aussi n’en a-t-il que les titres dans la tête.

CLÉRIMONT : Le monde prétend qu’il est très-lettré.

TRUEWIT : Je suis fâché que le monde conspire pour le calomnier.

[Épicène, acte1, scène 1]
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MOSCA : [...] Oh ! les parasites, race précieuse venue directement d’en haut, et non pas née de la terre parmi les niais et les imbéciles ! Je m’étonne qu’on n’ait pas fait de cette profession une science, tant elle est honorable et recherchée. Les sages de ce monde sont tous, ou peu s’en faut, des parasites ou des sous-parasites. Je ne parle pas de ceux qui n’ont que l’art vulgaire de gagner leur pain, qui n’ont ni maison, ni famille, ni souci de l’avenir, qui pétrissent des contes et en font des amorces pour les oreilles des hommes ; ni de ceux qui ont des inventions de cuisiniers et trouvent d’attrayantes recettes pour flatter l’estomac et le ventre ; ni de ceux qui, grâce à leur humilité de chien couchant, savent ramper, gambader et cajoler servilement, qui se font un revenu de leurs genoux et de leurs grimaces, qui sont l’écho de Milord et lèchent ses habits pour en ôter les mites : je parle de cette canaille fine et élégante qui sait s’élever et descendre presque en même temps comme une flèche, traverser l’air aussi lestement qu’une étoile, faire des crochets comme une hirondelle ; être ici et là, là et ici tout à la fois, prête à toute occasion et pour toutes les fantaisies, et qui change de masque aussi rapidement que la pensée. Voilà la créature qui est née avec le génie de l’art lui-même ; qui ne travaille pas à l’apprendre, mais le pratique par l’instinct de sa propre et excellente nature ; ceux-là, ces mignons, sont les vrais parasites, les autres ne sont que leurs bouffons. [...]
(Volpone, Acte 3, scène 1.)
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Corvino : Puissé-je lui lancer, tels des boulets, mes yeux !
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VOLPONE : C’est vrai, c’est vrai. Quel rare châtiment l’avarice trouve en elle-même !

MOSCA : Nous y aidons un peu, monsieur.

VOLPONE : Ils ont tous les soucis, les maladies sans nombre, les perpétuelles terreurs qui accompagnent la vieillesse. Ils appellent mille fois la mort, car c’est le souhait ordinaire de ces hommes. Leurs membres sont mous, leurs sens sont obtus ; leur vue, leur ouïe, leur tact sont morts avant eux ; leurs dents même, ces instruments de la vie, sont tombées, et ils croient vivre encore. En voilà un qui retourne chez lui et qui désire végéter encore longtemps. Il ne sent ni sa goutte ni sa paralysie ; il se feint plus jeune de quelques vingtaines d’années. L’âge a beau raisonner, il lui donne un démenti formel. Il espère, comme Éson, retrouver la jeunesse à force d’incantations, et il se vautre dans ces pensées, comme si le destin devait être aussi facilement dupé qu’il se dupe lui-même, et autant en emporte le vent. (On frappe au dedans.) Qu’est-ce que c’est, maintenant ? Un troisième ?
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Nous ne pensons pas comme La Harpe, que les temps dont il parle et le langage qui leur appartient fussent singulièrement propres à la peinture et à la représentation du sujet dont il s’agit. La susceptibilité des tyrans révolutionnaires n’aurait pas manqué de s’alarmer de la vérité d’une imitation qui les aurait peints avec trop de ressemblance. Il faut être irréprochable pour supporter sans effroi l’énergie de certains tableaux ; et l’on prétend que l’arrêt de Robespierre qui, dans la révolution, mit en état d’arrestation une partie de la comédie-française, n’avait pour objet que de prévenir une représentation de Catilina qu’on préparait à ce théâtre.
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