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Critiques de Benoîte Groult (306)
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Très bel ouvrage résumant en 2 parties la vie de cette Montalbanaise ne sachant ni lire, ni écrire devenue une figure parisienne importante voire fondatrice du droit de la femme et de sa "Déclaration des droits de la femme". Echos d'une femme visionnaire qui résonne encore plus de deux siècles après.

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Ainsi soit Olympe de Gouges

J'ai croisé plusieurs fois le nom d'Olympe de Gouges, ne sachant pas grand chose sur cette femme sauf qu'elle était parmi les toutes premières féministes françaises. J'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur ce personnage. Et quel personnage ! Présentée par une autre grande militante féministe, Benoîte Groult, on découvre au travers de cette biographie une véritable avant-gardiste, première femme à proposer une Déclaration des droits de la femme en 1791, à revendiquer l'égalité homme-femme, à écrire un plaidoyer pour le divorce et la reconnaissance des enfants naturels (ce qui était son cas, et ce dont elle a souffert), à proposer une caisse patriotique (un impôt équitable en fonction de ses biens et revenus).

Tout ceci est d'autant plus remarquable qu'elle était très peu instruite (autodidacte), ne sachant pas bien écrire, elle se voyait dans l'obligation de dicter ses textes. Dans une France en pleine révolution, elle aura défendu ses idées politiques contre vents et marée, jusqu'à l'échafaud ! Merci à Benoîte Groult de mette en lumière une femme d'une telle envergure, qui se sera battu pour les générations futures !



CHALLENGE ABC 2017 - 2018
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Moi qui croyais qu'Olympe de Gouges était un fait divers de la Révolution, une hystérique m'as-tu-vue... Eh bien voilà que je sais maintenant et d'une, qu'il n'en était rien, et de deux, comment j'en suis arrivée à avoir une telle opinion !



Dans une première partie, qu'elle a appelée "introduction", Benoîte Groult expose la vie et les combats d'Olympe, son courage, et les tactiques de ses détracteurs pour la décrédibiliser et la faire taire...



Révolutionnaire proche des Girondins, et notamment de Condorcet, seul homme à s'être exprimé en faveur de l'extension des Droits de l'Homme et du Citoyen aux femmes, elle s'opposera à la mise à mort de Louis XVI et à la violence. Quand Robespierre viendra au pouvoir, elle sera une des premières et une des plus virulentes à dénoncer le risque d'avoir destitué un roi pour le remplacer par un tyran... Et c'est ce qui lui vaudra la guillotine. Mais en dehors de la Révolution, elle s'était d'abord insurgée contre l'esclavagisme et la façon dont les pauvres étaient traités, et avait d'ailleurs obtenu audience près de Marie-Antoinette à ce sujet. On croise également d'autres femmes révolutionnaires dans cette introduction, notamment Théroine de Méricourt, Claire Lacombe, Sophie de Condorcet, les soeurs Ferig, Anne Quatresols, Madeleine Petitjean...



Mais alors, si cette première partie retraçant la vie et les combats d'Olympe de Gouges est une introduction, à quoi introduit-elle ? Eh bien aux textes politiques principaux d'Olympe, ou tout au moins à des extraits importants, entre autres : lettres au peuple, projet de création d'une caisse solidaire, réflexions sur les Hommes nègres, la fameuse déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (dédiée... à la Reine !) et aussi sa défense face au tribunal révolutionnaire.



Olympe de Gouges gagne à être connue, et merci à Benoîte Groult d'avoir ainsi réhabilité sa mémoire mise à mal par ds hommes : historiens du XIXe, comme Nodier qui la classe comme "enragée", ou même Georges-Lenôtre, qui l'occulte purement et simplement, Chateaubriand, Monselet et Dubroca qui la caricaturent... et même les médecins s'y sont mis, avec le Dr Guillois qui étudie son cas comme celui d'une malade mentale atteinte d'hystérie révolutionnaire !



Non, Olympe de Gouges n'était ni folle, ni irresponsable, c'était quelqu'un de courageux qui s'est investie dans les causes de son temps, et qui en est morte.
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Révolutionnaire invétérée pour les droits des femmes et leurs combats, qui y laissa sa tête en 1793, durant la période de Terreur de la Révolution française, Olympe de Gouges a déchaîné son temps et construit un historique qui inspire et alimente toujours les idées et les débats de ses sœurs humaines du monde entier. Dans son livre Ainsi soit Olympe de Gouges, Benoîte Groult a retracé la biographie effrénée de la première féministe moderne, Marie Gouze, auto-transformée sous le pseudonyme d'Olympe de Gouges et présente ses principaux textes, dont la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

A lire, relire et mettre en pratique ! Livrement vôtre.
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Ce n’est pas seulement une biographie d’Olympe de Gouge que nous propose Benoîte Groult, c’est surtout un recueil de ses idées de femme lucide sur la condition de son sexe. L’autre sexe ainsi que le qualifie Simone de Beauvoir. Celui qui depuis l’aube des temps vit dans l’ombre de la mâle domination. Idées qu’Olympe de Gouge a traduites en d’innombrables textes placardés dans la capitale ou adressés aux tenants du pouvoir dans la frénésie de son combat. Idées qu’elle a aussi mises en scène dans les pièces de théâtre de son cru.



Des idées très avancées sur son temps. En ce sens qu’il n’était pas prêt à les recevoir. Mais de toute façon très en retard sur ces millénaires d’apparition de l’humanité sur terre. On dirait aujourd’hui qu’elles étaient très modernes ces idées. Sans doute pour dire qu’elles nous semblent encore d’actualité.



Son tort a été de les clamer haut et fort ces idées, à la face de ceux qui, bien qu’eux-mêmes initiateurs de procès en crimes contre le peuple devenu souverain, avaient oublié que le peuple est constitué pour moitié de femmes. Ils n’étaient donc pas prêts à faire leur propre procès pour avoir tenu sous le joug celle à qui ils ont imposé leur supériorité, forcément usurpée. Olympe de Gouge a cru pouvoir initier une autre révolution dans la Révolution. Elle ne réclamait ni plus ni moins que le droit de monter à la tribune puisqu’on lui opposait celui de monter à l’échafaud.



Emancipation de la femme, plaidoyer pour le droit au divorce à son initiative et un statut équitable pour les enfants naturels, mais aussi abolition de l’esclavage, création d’une caisse patriotique, forme de sécurité sociale qui ne disait pas encore son nom, d’un théâtre national en contre-poids d’une Comédie Française monopolisant la création, ouverture de maternité offrant de bonnes conditions sanitaires aux femmes en couche, le tout porté par une déclaration universelle des droits de la femme, tels étaient ces idées d’avant-garde étouffées par des millénaires de soumission. Une révolution qui dans sa grande naïveté irait au bout de celle engagée en 1789. Une révolution que les tenants du pouvoir du moment ont travesti en contre-révolution, afin de ne rien perdre des prérogatives qu’ils venaient de s’arroger à grand renfort de têtes coupées. La monarchie était tombée mais pas le patriarcat.



On n’en attendait pas moins de Benoîte Groult dont on connaît la pugnacité en termes de combat pour que non seulement notre siècle connaisse enfin l’équilibre, mais aussi pour que s’établisse la reconnaissance de l’usurpation de statut au bénéfice du seul mâle. Que soient moqués ceux qui se sont rendus illustres aux yeux de leur congénères en proclamant des sentences du style : « Il y a un principe bon qui a créé l’ordre, la lumière et l’homme. Et un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme. » (Pythagore au 5ème siècle avant notre ère).



Bel hommage de Benoîte Groult à celle dont le courage, poussé à l’inconscience, l’a fait monter à l’échafaud, sans renier ses convictions, convaincue de son bon droit. Ce que Benoîte Groult restitue bien à la lecture de son texte, c’est la solitude de cette femme dans son combat. Abandonnée par son père naturel auprès d’une famille d’adoption, elle forgea elle-même sa propre culture, mena seule son combat pour que soit réservée à la femme une autre condition que celle destinée à élever les enfants de son époux. Elle n’a pourtant pas trouvé le levier propre à soulever l’enthousiasme de ses contemporaines. Même son propre fils l’abandonna à son rêve d’une société juste et équilibrée.



Les deux premiers ouvrages que j’avais lus de la main de Benoîte Groult avait forgé mon engouement pour cette auteure. J’ai été comblé de pouvoir, grâce à elle, faire la connaissance de cette femme d’autant plus méritante que son combat fut solitaire à une époque où l’on ne risquait rien moins que sa vie pour faire valoir ses idées.

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Ainsi soit Olympe de Gouges

J’ai acheté ce livre sans trop savoir ce que j’allais trouver dedans, en fait je l’ai surtout acheté parce qu’il y avait le nom de la grande Olympe de Gouges sur la couverture, et que j’espérais en apprendre plus sur cette grande dame à qui l’histoire n’a pas toujours rendu justice. Là dessus je n’ai pas été déçue je dois dire, puisque Benoîte Groult va en effet développer la vie d’Olympe de Gouges, mais va aller aussi au-delà, en replaçant rapidement le rôle de la femme dans l’histoire depuis l’antiquité. Rôle qui pourrait se résumer ainsi, foyer, enfants, cuisine, mais surtout ne pas penser car juger dangereuse et stupide. (Pensées purement misogynes et débiles on en convient, mais qui ont eu la vie bien looooonnnnnngue…)



Pourtant c’est oublié, même si l'auteure n'en parle pas directement, que depuis l’antiquité y’a eu des femmes philosophes, (Hypatie d’Alexandrie, Sosipatra, Aedesia, Asclépigeneia…), des femmes de lettre (Sapphô et Corinne, Myrtis, Télésilla, Anyté de Tégée, Christine de Pizan), ou des femmes guerrières, la plus connue en France étant Jeanne d’Arc, mais y’en a eu un bon paquet dans d’autres pays du monde et je pense notamment aux Japon, ou encore en Angleterre avec Boadicée. Et je ne parle pas de ces femmes qui ont gouverné des pays.



Bref, comme va le montrer ce livre l’histoire a mal jugé Olympe de Gouges, et les femmes en général. Par exemple et pour en revenir un peu plus à Olympe de Gouges, les abruties et misogynes de psy en feront une névrosée, prenant son envie de changer le monde pour de la paranoïa reformatoria parce que c'était une femme. Comme si le désir de changement était une folie chez la femme mais pas chez l'homme...



Cependant l'histoire n'a pas été la seule à mal juger Olympe, puisque ses contemporains ne lui épargneront rien non plus. Ils la ridiculiseront plus d’une fois en lui rappelant où doit être selon eux sa vraie place, pour finir par la décapiter en 1793 au terme d'un procès déjà jugé d'avance par les partisans de Robespierre ennemi juré d'Olympe de Gouge. Voilà d'ailleurs ce qu'elle dira devant ce tribunal « Robespierre m’a toujours paru un ambitieux, sans génie, sans âme. Je l’ai vu toujours prêt a sacrifier la nation entière pour parvenir à la dictature ; je n’ai pu supporter cette ambition folle et sanguinaire, et je l’ai poursuivi comme j’ai poursuivi les tyrans. La haine de ce lâche ennemi s’est cachée longtemps sous la cendre, et depuis, lui et ses adhérents attendaient avec avidité le moment favorable de me sacrifier à sa vengeance . » Cependant voilà ce qu'elle en disant déjà avant le procès dans une affiche placardée dans le tout Paris où cette dernière avait pris position contre Marat et surtout contre Robespierre, en inscrivant ceci :

"Tu te dis l'unique auteur de la Révolution Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?

... Tu voudrais assassiner Louis le dernier pour l'empêcher d'être jugé légalement. Tu voudrais assassiner Pétion, Roland, Vergniaud, Condorcet, Louvet, Brissot, Lasource, Guadet, Gensonné, Hérault de Séchelles, en un mot tous les flambeaux de la République..." (A part Louvet, tous seront en effet exécutés dans l'année... )

Et encore, ce n'est peut-être pas la plus violente prise de position contre Robespierre. Je vous mettrai une lettre en bas de ce billet qu'Olympe de Gouges a adressée à Robespierre, afin que vous puissiez juger par vous même de la carrure de cette femme et de sa haine envers cet homme de la Terreur, car elle avait vite compris que les révolutions peuvent souvent conduire à la dictature.



Cela étant, dieu sait qu’Olympe de Gouges était vraiment une femme singulière au caractère bien trempé et visionnaire. Même si parfois elle s’est exprimée un peu naïvement, elle a vraiment eu des idées novatrices pour l’époque, et pas seulement sa déclaration des droits de la femme - dédiée au passage à Marie-Antoinette . Par exemple, alors qu'on ne parlait pas d’hygiène dans les "hôpitaux", ni de foyer sociaux pour les travailleurs et ni de divorce, elle si ! Tout comme elle avait pris position contre l’esclavage des noirs, et déplorait aussi le manque de conscience des femmes sur leur condition.

Pour faire court, Olympe de Gouges était vraiment une femme admirable qui ne manquait pas de courage, et pour bien le souligner Benoîte Groult met en fin de livre les écrits audacieux qu’Olympe de Gouges a pu laisser derrière elle. (Sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, etc, etc…)



Et pour finir, ce que j’ai en plus aimé dans ce bouquin, c’est que j’ai fait la découverte d’autres femmes oubliées de l’histoire, ou presque. Par exemple j’ai découvert Théroigne de Méricourt, mais aussi Hubertine Auclert, Claire Lacombe, les sœurs Ferning qui se battirent dans les armées de la République, Anne Quatresols qui s’engagea à 16 ans et conduisit des chevaux d’artillerie aux sièges de Liège et de d’Aix-La-Chapelle, ou encore Madeleine Petitjean qui s’enrôla à 49 ans dans l’Armée de l’Ouest après avoir perdu 15 enfants.



En résumé c’est un petit livre sympa que je conseille vivement !
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Un peu déçu par ce livre ... trop anecdotique , manque de fond sur la vie et l'oeuvre d'Olympe de Gouges
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Celles qui fréquentent la plume vive et drôle de Benoîte Groult la retrouveront avec plaisir dans cet ouvrage captivant qui raconte la vie d'Olympe de Gouges, auteure de la première déclaration des droits de la femme en France, en 1791.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Ainsi soit Olympe de Gouges

La biographie d'une femme qui mérite d'être connue et reconnue pour ses idées.

"(...)la femme a le droit de monter sur l'échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la tribune(...)"
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Que mes amis et lecteurs masculins me pardonnent. Qu’ils n’y voient aucune attaque personnelle contre le sexe fort et qu’ils sachent que la personne que je vénère le plus en ce monde fait partie de leur genre. Mais – parce qu’il y a un bien un mais – il faut le dire, dans ce monde aux règles dictées par – et pour – les hommes, lorsqu’une femme dérange, il faut qu’on l’affuble de sobriquets peu élogieux. C’est une technique qui vise à mieux la dominer ; la faire taire. Amoindrir l’impact qu’elle pourrait avoir en la décrédibilisant. Petit joueur – certes – mais efficace. Et nombreuses sont celles à en avoir fait les frais. Alors c’est folie, délire, hystérie, hérésie. La paranoïa reformatoria. Et amen...
Lien : http://publikart.net/ainsi-s..
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Ainsi soit Olympe de Gouges

«Parce qu'elle a été la première en France, en 1791, à formuler une «déclaration des droits de la femme» qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes.

Parce qu'elle a été la première  « féministe » à comprendre, bien avant que ces mots en -isme n'existent, que le sexisme n'était qu'une variante du racisme, et à s'élever à la fois contre l'oppression des femmes et contre l'esclavage des Noirs.

Parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants- dits -bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal.

Enfin parce qu'elle a payé de sa vie sa fidélité à un idéal.

En lui tranchant la tête, en 1793, les révolutionnaires de la Terreur un acte symbolique : avec sa tête allaient tomber également ses idées féministes, ses utopies souvent prophétiques, que l'on attribuera à d'autres, et disparaître ses écrits innombrables, pièce de théâtre, mémoires, manifestes politiques, romans détruits ou enfouis dans l'Enfer des bibliothèques, et que personne ne se souciera de publier pendant deux siècles.»

Il fallait bien rappeler qui était Olympe de Gouges, née Marie Gouze, fille « reconnue » par Pierre Gouze, boucher de son état, et enfant illégitime du marquis Le Franc de Pompignan.

Elle n'aura rien lâché, rien concédé face aux hommes de la Terreur.

Elle se met à écrire à l'âge de trente deux ans et rien n'arrivera plus à la faire taire.

D'une arrogance extraordinairement pertinente, elle deviendra l'ennemie déclarée de Robespierre.

L'égérie de la république est une femme, « Dieu que Marianne était jolie... ».

Mais voilà Olympe de Gouges ne cessera pas de demander le droit de parole pour Marianne et ses soeurs. Elle ne lâchera rien. Placardant ses écrits sur les portes de Paris. Provoquant ses ennemis en duel. Courage inouï. «  Profitez de la leçon que je vous donne : on trouve communément des hommes de votre espèce, mais apprenez qu'il faut des siècles pour faire des femmes de ma trempe ».

En 1785, sa pièce de théâtre Zamore et Mirza, sera la première à dénoncer l'esclavage. Pièce jugée incendiaire car risquant de provoquer une insurrection dans les colonies ...«Elle sera la seule femme citée en 1808 dans les listes des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l'abolition de la Traite des Noirs »

Elle parla d'assistance sociale, d'établissement pour les vieillards, de refuges pour les enfants d'ouvriers, d'ateliers publics pour les chômeurs ( idée reprise en 1848 sous le nom d'Ateliers Nationaux), demanda 'assainissement des hôpitaux et des maternités.

Elle interpelle, elle condamne, elle désigne. Mais elle ne fait pas que cela. Elle pense, elle réfléchit. Elle élabore. Elle planifie sa politique. Elle invente l'idée d'une taxe sur le LUXE ! Une idée que nous avions repris, ( faut il rappeler qu'il n'y a pas si longtemps en France existait une Tva à 33 % sur les objets de luxe), l'idée d'Olympe ne fut pas entendue au 18e siècle, et la notre au 20e siècle fut belle et bien perdue....

Elle défendra, comme le fera Flora Tristan, la grand mère de Paul Gauguin, la statut des enfants non reconnus. Le seul a entendre De Gouges sera Condorcet, lui aussi en perdra la tête dans un panier d'osier.

De Gouges savait qu'elle risquait bien plus que la fessée, ( c'était là en effet la punition infligée aux femmes en place publique par le comité de Salut publique.) De Gouges tenait bien plus à sa tête qu'à ses fesses, et pourtant elle savait qu'en défendant ses idées elle risquait de la voir tomber.

«  Les femmes ont le droit de monter à l'échafaud. Elle doivent avoir également celui de monter à la tribune ».

La convention de 93 interdit tout rassemblement féminin.

Elle a quarante cinq lorsque le Comité du Salut Public referme des griffes sur Olympe. Son appel à un état fédératif fut pour Robespierre le mot de trop. On lui diagnostiqua une « folie réformatrice ». Opposition au féminin cela se traduit en langage mysogine par : hystérie, maladie de quelque mauvais sang. Pour Olympe ils choisissent : paranoïa reformatoria. L'inquisition n'étant plus de mise sous la révolution, le terme d'hérésie ne fut pas prononcé.

Et puis comme cela ne suffit à la faire taire, et que les bûchers étaient oubliés, sur sa nuque une lame est tombée.

Elle aura subi la haine du club des Colons, la méfiance des Comédiens -français, les mâchoires de Robespierre, alors il fallait bien que dans ce siècle elle reçut l'hommage que lui devait au moins une bonne moitié de la nation.



Astrid Shriqui Garain

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Ainsi soit Olympe de Gouges

Ainsi soit Olympe de Gouges est un ouvrage en deux parties, la première est une biographie dans laquelle Benoîte Groult s'attache au profil politique d'Olympe de Gouges. Ne sachant ni lire ni écrire quand elle arrive à Paris, elle apprendra progressivement et utilisera des assistants à qui elle dictera ses nombreuses interventions. Au travers de ses combats, nombreux, de la réduction de la dette par une contribution volontaire de chacun, à la défense des plus faibles - femmes, fille-mères, femmes célibataires, veuves, indigents, lutte contre l'esclavage des noirs qu'elle exprime dans une pièce de théâtre qu'elle fait jouer à la Comédie française, c'est une femme entière, courageuse et d'une énergie à toute épreuve que l'on peut découvrir. Fourmillant d'idées souvent pragmatiques, elle embrasse toutes les problématiques, aucun des combats qu'elle entreprend ne l'épuise, mettant en œuvre sa propre fortune et tous les moyens de communication de l'époque au service des causes qu'elle défend : journaux - elle créé même son propre journal - placards sur les murs, pièces de théâtre, courriers directs aux intéressés ou aux décideurs.

La deuxième partie reprend les textes originaux où elle expose ses idées avant-gardistes, altruistes quelques fois simples à mettre en place mais un purisme, une véhémence de propos et surtout une opposition politique de ses détracteurs vont la desservir. On ne peut en aucun cas lui reprocher son manque de courage, elle en déborde en touchant aux sujets sociétaux : elle rédige le contrat social de l'homme et de la femme (une nouvelle mouture de contrat de mariage complètement novateur) et, anticipant la critique, ajoute dans son langage fleuri et tout personnel "Voilà à peu près la formule de l'acte conjugal dont je propose l'exécution. A la lecture de ce bizarre écrit, je vois s'élever contre moi les tartuffes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale". Elle demande le droit au divorce et un statut pour les enfants naturels (qu'elle était elle-même).

Mon seul bémol est le style de l'époque et j'ai eu quelquefois du mal à suivre ses démonstrations mais elle reste une personnalité incroyable et j'ai eu plaisir à découvrir, Olympe de Gouges sa vie de combattante et sa mort presque revendiquée, une progressiste pure et dure.
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Une féministe parlant d'une féministe. Un court essai/bio écrit par Benoîte Groult sur Olympe de Gouges, son parcours et ses quelques textes célèbres.



Intéressant pour une première approche de l'étude de cette écrivaine féministe de la fin du 18e siècle. Peut servir de lecture préambule vers des lectures plus développées sur elle comme sur l'aube du féminisme, le féminisme du 18e et 19e siècle...
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Personnage d'un temps où le droit et la liberté d'être et de penser se révoltaient.



A ses convictions s'opposèrent le gibet et la guillotine.



Aux tribunes réclamées, l'échafaud se présenta à cette femme ne demandant que reconnaissance d'être et d'exister comme tout un chacun.



La révolution en marche se fait aussi sourde et obscure que ses cibles pour se refuser à entendre celle par qui la reconnaissance de toutes et tous se voulait être.



Femme d'exception à connaître et reconnaître plus que cet oubli dont les "lumières" l'ont marqué.
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Parce qu'elle a été la première en France en 1791 à formuler une Déclaration des Droits de la Femme qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l'égalité des deux sexes, parce qu'elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l'union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu'un leurre si l'on ne s'attaquait pas en même temps au droit patriarcal, Marie Goze, dite Olympe de Gouges, monte sur l’échafaud en 1793.

L’auteure d’Ainsi soit-elle et de La Touche étoile rend hommage à celle qui demeure une pionnière, la première féministe moderne.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Après la BD de Catel et Boquet, voici une biographie de la première femme osant réclamer en public l'égalité homme-femme, l'abolition de la traite négrière et celle de la peine de mort : Olympe de Gouge. La première à l'avoir formulé clairement dans un texte : La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Et qui en plus d'être décapitée fut moquée, ridiculisée, insultée, puis oubliée, comme bon nombre de femmes ayant participé aux changements de l'histoire. Benoîte Groult la replace dans son époque, avec toutes des réprobations et "scandales" que suscitaient ses positions et comportements (le pire étant qu'elle ne se soit jamais remariée). Elle n'a jamais su ni voulu rester à la place qui lui a été attribuée par la société et les lois, n'a jamais tu ce que lui inspirait les évènements, ni les personnes. Faisant preuve là d'un courage... mortel.

Suivi des textes politiques, dont la fameuse mais oubliée Déclaration et le texte contre Robespierre. Celui lui valu la guillotine.
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Dans ce petit volume, l'auteure féministe très connue Benoîte Groult compose, en deux parties égales, une assez brève biographie de la femme de lettres et révolutionnaire Olympe de Gouges – que l'on n'associe généralement qu'à sa Déclaration des Droits de la Femme de 1791 – suivie d'une anthologie de quelques écrits politiques de la protagoniste.

La biographie est suffisamment riche pour faire état d'une pensée ainsi que d'un engagement plus articulés que le seul militantisme féministe et révolutionnaire. Les textes, même si la sélection privilégie les « placards » et autres articles de circonstance courts outre la célèbre Déclaration, suffisent à me faire douter que cette dernière soit son écrit le plus intéressant, le plus abouti ou le plus représentatif de sa philosophie. Toutefois, la perspective propre à Groult tend à s'attarder principalement sinon exclusivement sur l'immense ostracisme misogyne auquel Olympe fut confrontée dans toutes les étapes de sa vie, par une pléthore de citations dédaigneuses, sarcastiques, abaissantes, calomnieuses, qui, à mon avis, faillissent à élucider deux points absolument essentiels de son parcours : de quelle formation culturelle et de quels appuis sociaux l'héroïne put-elle bénéficier pour mûrir d'un état de probable semi-illettrisme (de surcroît, étant Occitane, elle ne tenait même pas le français pour sa langue maternelle) à une sophistication intellectuelle et littéraire tout à fait remarquable ; et de quelle manière le mépris contre son sexe et l'humiliation contre sa personne – en particulier l'accusation d'immoralité (Restif de la Bretonne l'avait placée dans sa « Liste des Prostituées de Paris ») – se métamorphosèrent en haine et rivalité politiques aussi profondes que son arrestation et sa décapitation paraissent vraisemblablement dues à une hostilité personnelle de Robespierre.

Née en 1748 dans une famille relativement modeste comme fille illégitime jamais reconnue d'un marquis lettré, Marie Gouze alias Olympe de Gouges est mère et aussitôt veuve à dix-sept ans lorsqu'elle « monte » à Paris, et « elle inspire une passion durable à un riche célibataire » qu'elle refusera d'épouser, malgré son manque d'instruction et de patrimoine. Sa carrière littéraire commence en 1785 par le théâtre, en particulier par une pièce intitulée Zamore et Mirza qui dénonce l'esclavage et la traite négrière. Si elle se met à dos à la fois les Comédiens-Français et le lobby très puissant des colons, il est aujourd'hui encore passionnant qu'elle ait opéré d'emblée le lien entre l'oppression des Noirs et celle des femmes, et qu'un thème aussi polémique et socialement critique soit abordé pour le première fois au théâtre par elle, une femme. Dans les années suivantes, ses œuvres dramaturgiques conservent la marque de cet engagement politique : par ex. dans Les Vœux forcés (sur les jeunes filles non dotées contraintes à prendre le voile), dans son ode funèbre à Mirabeau, intitulée Mirabeau aux Champs-Élysées (1791). Olympe de Gouges possède désormais une telle renommée comme dramaturge qu'elle peut se permettre de défier Beaumarchais à une joute publique.

Parallèlement, depuis 1788 et durant les années de la Révolution, elle publie ses premières brochures politiques : « La lettre au peuple ou projet d'une caisse patriotique », puis les « Remarques patriotiques » dans lesquelles se dessine le contour de son action révolutionnaire. Celle-ci est caractérisée par des propositions très concrètes, en dehors d'un cadre théorique unitaire : un projet d'assistance sociale pour les vieillards et les enfants d'ouvriers au lieu de la charité, des ateliers publics pour ceux qu'on appellerait plus tard les chômeurs, l'aménagement hospitalier des maternités, au sens et selon nos exigences modernes de l'hygiène, au lieu des hôtels-dieu. Ensuite, elle prônera l'instauration d'une contribution fiscale volontaire pour redresser la dette, un impôt sur le luxe, la construction d'un second théâtre national aux côtés de la Comédie Française, l'abolition de l'esclavage, une réforme de l'institution matrimoniale assortie du droit au divorce et d'un statut équitable pour les enfants naturels. Il est évident qu'elle n'aspire pas à créer une théorie féministe qui aille au-delà de l'égalité formelle des femmes et des hommes devant la loi – cf. par ex. l'art X de la Déclaration : « […] la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune [...] » – et d'une exhortation à la solidarité « sororale » des femmes. De même, du point de vue révolutionnaire, il apparaît qu'elle a évolué d'un soutien à une monarchie constitutionnelle égalitariste entre les « trois états » avec accès des femmes à toute fonction et administration, à un républicanisme modéré en ligne avec les Girondins et très opposé à Robespierre et Marat. Elle est pragmatique en politique et s'attelle à des problèmes spécifiques face auxquels elle propose des solutions concrètes, souvent avec autant d'humour que de confiance en elle : « Les Merveilleux de la Cour crièrent à l'audace et prétendirent qu'il valait mieux que je fisse l'amour que des livres. J'aurais pu les en croire... s'ils avaient été en mesure de me le persuader ! » (cit. p. 52).
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Un court roman qui permet à Benoite Groult, ardente féministe s'il en est, de rendre hommage à Olympe de Gouges et de lui redonner une place dans l'Histoire, autre que celle que les hommes ont bien voulu lui réserver jusque-là.

Ses combats : des droits pour les femmes, égaux à ceux des hommes, la suppression de la peine de mort, l'abolition de l'esclavage, autant de grandes causes pour lesquelles son nom n'est jamais cité.

Après la biographie, on trouve un recueil de ses textes politiques, très intéressants.

Une belle découverte !
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Olympe de Gouges fait partie des figures historiques dont le nom a été très longtemps martelé: non pas en lettres en creux, sur le piédestal de statues érigées en son honneur, mais à l'instar des noms des pharaons effacés au burin sur des bas-reliefs égyptiens.

Cette femme qui fut à l'origine de la déclaration des droits de la femme, du divorce, qui voulut la reconnaissance des filles-mères, de leurs enfants bâtards, la reconnaissance de paternité, leur prise en charge financières quand elles étaient dans l'indigence, a été honnie, de son vivant, et jusqu'au XXe siècle, par les partisans de la République...

Entendons bien entendu par les hommes de la République, sexistes assumés, et beaucoup de femmes qui n'eurent pas le courage d'Olympe de Gouges à revendiquer l'égalité des droits. Ce livre donne à tous les débats d'actualité sur l'égalité une perspective profonde.
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1EukbHS
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Ainsi soit Olympe de Gouges

Quand on y réfléchit un tant soit peu Benoïte Groult qui publie un écrit sur Olympe de Gouges c'est une évidence. A travers ce petit ouvrage ces deux grandes figures du féminisme français qui dialoguent de manière plus ou moins consciente.

L'auteure de "La touche étoile" résume la vie de cette femme qui a joué un rôle public durant la première révolution française. En s’essayant à cet exercice Benoîte Groult ne fournit pas seulement une nouvelle preuve (s'il y en avait encore besoin d'une ) de son engagement pour le respect de l'égalité ente les hommes et les femmes, elle construit une nécessaire commémoration à cette grande Femme qu'a été Olympe de Gouges. Elle pointe de façon très juste comment l'auteure de la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" est la grande oubliée des manuels et des cours d'histoire alors qu'elle est à l'origine de grandes idées et a fait preuve d'un courage inouï jusqu'au jour de sa mort sur l'échafaud. "Mourir pour une idée" n'a pas été qu'un concept pour cette fille d'amours illégitimes qui s'est sortie en partie de la misère grâce à sa persévérance, son intelligence et son charme.

A travers la courte biographie écrite par Benoïte Groult et les extraits de quelques textes d'Olympes de Gouges (qui sont tous très difficiles d'accès-il faut espérer que les éditeurs y remédient-) on découvre avec stupéfaction à quel point cette femme était en avance sur son temps. Elle ne s'était pas érigée uniquement en ardente défenseure de son sexe, elle était aussi partisane de l'abolition de l'esclavage, soucieuse de l'hygiène des hôpitaux, du sort des enfants illégitimes, du petit peuple et des chômeurs....

C'est aussi une femme touchante par sa franchise, son intelligence pure quasiment de toute éducation, sa droiture et son grand cœur. Elle ne savait pas lire mais fut l'auteure de nombreuses pièces de théâtre dont certaines ont été joué dans de grands théâtres parisiens.

Olympe porte bien ce surnom qu'elle s'est choisie elle même. Elle fut et elle reste une montagne. Un monument.
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