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Critiques de Bérengère Cournut (728)
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Zizi Cabane

Encore un très beau livre de Bérangère Cournut, un ouvrage plein de délicatesse, une écriture vraiment très poétique et onirique, et avec ce qu'il faut de compassion, c'est toujours une belle découverte un roman de cette autrice.



'' Zizi Cabane '' est le prénom de la fille, la benjamine d'Odile et Ferment, qui vivent à 5 dans une campagne, une campagne de vallons et de sources, avec beaucoup d'amour et une maison bricolée pour eux deux et les trois enfants.



Leur histoire sent bon: l'amour sincère, les maternités, le bois et les peaux, et le temps, le temps de vivre, elle sent aussi les inquiétudes de l'homme et les fatigues de la mère parfois.

Les choix des prénoms, et pourquoi et comment, sont déjà à eux seuls un délice, je ne vous laisse découvrir pourquoi Béguin, pourquoi Chiffon et pourquoi Zizi Cabane.



L'histoire contée ici va prendre un long détour car Odile va disparaitre, partir.



Elle se fondra dans les eaux et l'eau envahira la maison.



Bien sûr, elle va manquer.

Énormément.

Et c'est donc l'histoire d'une grande et profonde absence et de la façon dont chacune et chacun et ensemble, les membres de cette famille avec des ajouts, vont s'en débrouiller plus ou moins difficilement.

Ce sont des histoires belles et profondes, surprenantes ou pas, mais toujours emplies de beauté, de singularité de chaque personnage, de beaucoup de respect, de vie, d'une poésie pleine des éléments liés aux événements rencontrés par des humains en lien.



C'est encore, un très beau et inratable roman de Bérangère Cournut, une écrivaine française très singulière, une belle voix dans ce monde, un roman émouvant et sensible.

À lire absolument.
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Zizi Cabane

Émotions et fantaisie sont au rendez-vous pour une lecture tout en poésie et tendresse.



La mort, le deuil et la reconstruction avec l'absence quoique in fine, la disparue n'est pas tout à fait absente. Car ce livre est un conte où les songes, les rêves, la douce folie des choses et des êtres se matérialisent et ainsi apaisent, allègent les âmes.



Zizi Cabane - à la lecture vous découvrirez la chouette explication de ce titre, de même que des prénoms farfelus des enfants, si attachants, notamment "Chiffon" qui rend de vieux chiffons plus beaux que des cartes - est un beau moment suspendu de lecture, une charmante, onirique et réjouissante lecture.



Une lecture qui met du baume au cœur.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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De pierre et d'os

Un livre que je suis ravie d'avoir lu en audio. La lecture de la comédienne est sobre et de qualité. Et surtout, à la réalisation ils ont ajouté une ambiance sonore : une scansion au moment des chants, des percussions, des psalmodies. Cela plonge l'auditeur dans l'ambiance du roman. En tout cas, cela me mettait en condition pour entrer dans l'atmosphère, me plonger parmi les inuits.

Et je pense que c'est grâce à cela que j'ai passé un si bon moment lors de cette lecture.

Suivre Uqsuralik m'a dépaysé pendant quelques heures, m'a immergé dans un monde poétique et froid, mais pourtant teinté de chaleur et enveloppant. Au gré des chants, au gré de la banquise, au gré des rencontres, des événements, de sa vie, j'ai voyagé, avec cependant parfois quelques impressions de longueurs (ou de langueurs?).
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De pierre et d'os

Une histoire bourrée de poésie qui commence, si je puis dire, en douceur, et monte crescendo jusqu'aux dernières lignes.

Une plongée spectaculaire dans ce monde des inuits qui m'était inconnu jusque là (je dois humblement l'avouer), pour découvrir leurs coutumes, mythes et façons de vivre.



Même l'objet livre est beau, foncez !
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De pierre et d'os

Un livre conseillé par ma libraire et qui s'est révélé un vrai coup de cœur.



Il nous raconte la vie d'une Inuit depuis son adolescence jusque sa mort et au delà. L'histoire commence le jour où elle est séparée de sa famille à cause d'un accident naturel qui ouvre un gouffre dans la banquise et qui les éloigne. Elle doit alors apprendre à vivre ou plutôt survivre par ses propres moyens.



Son parcours sert de ligne directrice pour nous plonger dans la vie du peuple Inuit, avec la dureté de leur habitat, et nous montrer leur culture, leurs croyances, leur symbiose avec ce milieu arctique.



Le sujet est riche, et montre la forte connaissance de l'auteur de ce peuple et de son environnement. Et il est raconté avec un style qui combine le romanesque, le poétique, le roman d'aventure et l'étude ethnologique. Toujours captivant, sans points morts, avec une fluidité parfaite, avec des chants insérés au milieu qu'on découvre avec plaisir puisqu'ils s'insèrent parfaitement dans le récit. La description des traditions et de la spiritualité de ce peuple m'a fasciné.



Une leçon de respect de la nature et d'intégration avec son milieu. Dommage que l'homme occidental et le modernisme soient arrivés et bousculent cet équilibre, comme cela a été fait un peu partout nous menant à la situation actuelle de notre planète.



Un livre que je vous conseille sincèrement.

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De pierre et d'os

De pierre et d'os fait voyager dans une nature froide, éprouvante, une nature brute et belle à qui sait l'écouter et lui parler. On va suivre une jeune inuit livrée à elle même et par elle, c'est tout un monde ancestral que Bérangère Cournut nous expose. Un récit que je lis en plusieurs jours, doux comme un voyage, ponctué de chants, de prose. Un fascinant équilibre dans le monde des vivants et des morts, dans l'homme et son environnement. Les photos en fin d'ouvrage terminent ce roman initiatique à merveille, le voyage est complet.
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De pierre et d'os

J’enchaine les prix fnac en ce moment. Celui-ci est celui de 2019. Je l’avais acheté lors de notre passage dans la superbe librairie Dialogues de Brest l’an dernier. J’aime beaucoup en général les récits qui se passent dans ces pays froids et coupés du reste du monde, récits d’exploration ou comme ici récits d’autochtones… Le lecteur est dans les premières pages immédiatement dans le feu de l’action, un terrible accident sépare la jeune Uqsuralik de sa famille. Un matin, la banquise se fracture brutalement les éloignant à jamais. La jeune fille, à présent toute seule, doit survivre. Heureusement, elle a quelques outils sur elle, très peu, et surtout ses chiens. La voici isolée pour un moment, mais bientôt elle rejoindra des familles, aura un époux, un enfant. Et c’est toute la complexité des liens entre les inuits que Bérengère Cornut nous conte là à travers une épopée à la fois dangereuse et belle. Tout est codé chez inuits car ils croient à la présence des esprits. Uqsuralik doit faire ses preuves en tant que chasseuse, mais également en tant que membre du clan, puis épouse, et enfin chamane. J’ai beaucoup aimé cette histoire, vivre au plus près de cette jeune femme imaginée par l’autrice mais qui est tout au long du récit très vivante. J’ai peut-être moins aimé les interruptions chantées auxquelles j’ai eu du mal à être sensible et qui m’éloignaient du texte par leur présence. Pour autant, j’en ai compris l’importance au fil de l’histoire, et je n’en ai pas sauté la lecture, fort heureusement. Elles sont utiles à la compréhension. Au final, je conserve de ce roman un souvenir de force et de tendresse. En effet, sous les peaux de bête, la peau semble tendre, sensuelle. Mais au-delà, il y a le froid, la nécessité de chasser, la dureté du dehors, celle de certains hommes et la mort qui emporte parfois. Malgré mon petit bémol sur les chants, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a donnée envie de poursuivre mes lectures de récit de froid, comme par exemple les fameux racontars de Jorn Riel.
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De pierre et d'os

❄️ Séparée de ses parents par l’ouverture d’une faille sur la banquise, Uqsuralik, toute jeune fille Inuit, se retrouve seule avec un chien et une peau d’ours pour tout compagnon. Dans ce milieu hostile elle va devoir survivre et trouver un nouveau clan d’adoption, seule option de survie.



❄️ Loin de mes lectures habituelles, ce roman m’a séduite par sa sobriété et par la peinture de ce magnifique portrait de femme. Et quelle femme forte!

Avec Uqsuralik, je suis partie loin, loin sur la banquise. Avec elle j’ai eu froid, j’ai eu faim, j’ai eu peur. Avec elle, j’ai découvert les traditions inuit, les légendes, les croyances et les rites de ce peuple méconnu. A ses côtés j’ai expérimenté l’âpreté de cette vie de nomade, la rudesse de son quotidien, la beauté brute de son univers. Enfin, j’ai savouré le bonheur des choses simples et mesuré combien le besoin de socialisation et de tendresse est la base de toute humanité, le point commun de toute communauté.



❄️ Ce livre est un enchantement, un conte polaire, une immersion poétique, un voyage et un dépaysement total, au rythme des saisons de ces terres lointaines.

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De pierre et d'os

Je sors de ce livre conquis. J'ai passé un excellent moment en le lisant. Un grand merci à la librairie « La Vie devant Soi » de Nantes pour ce conseil de lecture. Je ne sais pas si j'aurais remarqué cet ouvrage, malgré sa superbe couverture, au milieu des milliers d'autres livres.



Je me suis complètement laissé entraîné par Uqsuralik dans sa quête de vie. C'est un livre incroyable, visiblement extrêmement documenté sur la civilisation inuit.

Nous suivons la vie de cette jeune femme, que les éléments plongent une nuit dans le noir et la plus grande solitude. Alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, elle devra survivre seule dans des conditions extrêmes et trouver sa voie en s'appuyant sur ce que lui ont appris ses parents, transmis ses ancêtres, et surtout grâce à son courage et à son intelligence.



Il se dégage de cet ouvrage une douceur et un calme malgré la rigueur et parfois la dureté des propos, une tranquillité voir une quiétude. Je pense que cette ambiance harmonieuse est liée au caractère du personnage principale et aux chants si poétiques qui scandent l'ouvrage et le rythment. La vie est dure mais les coeurs sont grands, c'est une existence tout à la fois ancrée dans le réel pour survivre et qui s'appuie sur le monde invisible des esprits, des ancêtres ou des animaux.



Il y a dans cet ouvrage une galerie de personnages incroyables, attachants, touchants, détestables : la vieille Sauniq, Pukajaak, Tulukaraq, Hila, Naja, le Vieux etc que j'ai eu plaisir à croiser, aimer ou détester.



C'est un véritable hymne à la vie, au courage, à la persévérance. Tout comme dans la vie d'Uqsuralik, il y a une grande efficacité dans ce livre, avec très peu de superflu.

Je ne connaissais pas cette auteure, j'ai adoré son écriture et je ne vais sans doute pas tarder à me plonger dans un autre ouvrage de Bérengère Cournut.



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De pierre et d'os

Il y a tout d'abord la couverture que je trouve tout simplement superbe et qui constitue l'une des premières motivations à entrer dans cette lecture.

Et puis il y a le style d'écriture de Bérengère Cornut, à la fois précis, poétique et délicat. Enfin il y a ces chants ou poèmes qui ponctuent le récit.

Celui-ci narre le quotidien d'une jeune femme inuit, Uqsuralik, qui va devoir se débrouiller seule après qu'un morceau de banquise l'ait séparée de sa famille.

Elle doit alors survivre dans ce monde de glace hostile, au gré des rencontres et d'aventures plus ou moins positives.

L'histoire est surtout un prétexte pour découvrir le mode de vie, les croyances et la culture du peuple inuit, à une époque où l'homme blanc n'est pas présent en ces terres.

J'ai apprécié le dépaysement provoqué par cette lecture, mais aussi le style de l'auteure qui me donne envie de lire ses autres romans.
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De pierre et d'os

Il y a des hasards heureux : tomber sur l'auteure de ce roman dans une librairie. Quand j'ai vu la 4ème de couverture, je n'ai pas hésité.

Et quand j'ai eu fini de le lire, je n'ai pas regretté.

Vous allez partir vivre pour un peu plus de 200 pages, avec les inuits. Et quelle vie !!! Tout est nature, froid, mouvement. Mouvement pour ne pas mourir de froid. Mouvement pour trouver à manger. Mouvement pour se retrouver en fonction des saisons. La nature est particulièrement rude. Alors il faut leur expérience pour extirper le meilleur du presque rien. Imaginez un monde glacé, privé plusieurs semaines de soleil.

La construction d'igloo, d'abris, de vêtements, de traîneaux, de canoës n'aura plus de secret pour vous.

Ca m'a rappelé un peu les Enfants de la Terre de Jean Mary Auel dans la manière qu'a l'auteure de nous faire intégrer la communauté, sa façon de survivre, vivre et exister. On touche du doigt leurs croyances, leurs coutumes et leur infini respect pour la nature, la vie et la mort, dont les frontières mouvantes permettent parfois aux esprits de visiter les vivants.



C'est beau. Tellement vrai. Comme un morceau de glace que le soleil et la mer parent de ses plus beaux reflets bleutés.



Alors, faut-il le lire ? Oui. Au risque de trouver notre vie très compliqué en comparaison...
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De pierre et d'os

De Pierre et d'os de Bérengère Cournut est un roman qui concilie ethnologie, grands espaces articques, rites animistes et chamanisme autour du personnage d'Uqsuralik, jeune femme livrée à elle même.

Le roman n'est pas daté mais nous sommes certainement à la fin du 19eme siècle quelque part au milieu des glaces et de la banquise  sur le Territoire de Nuna. Nous sommes sur la Terre des Inuits entre Grand Nord Canadien et Groenland.

La famille d'Uqsuralik à posé son campement sur la banquise : igloo, chiens et traîneaux.

Un matin Uqsuralik entend un énorme grondement

" Il est trop tard :la banquise est en train de se fendre à quelques pas de moi. L'igloo est de l'autre côté de la faille, ainsi que le traîneau et les chiens. Je pourrais crier, mais cela ne servirait à rien. ...... Bientôt la faille se transforme en chenal, un brouillard s'élève de l'eau sombre. Petit à petit, ma famille disparaît dans la brume." ( page 12 )

Uqsuralik est seule sur la banquise , avec son chien Ikasuk ,3 jeunes chiens et un couteau en demi lune.

Commence alors pour Uqsuralik une errance dans le Territoire de Nuna.

Uqsuralik sera confrontée à la nature belle et sauvage, aux animaux,  aux hommes et aux femmes Inuits mais aussi aux esprits qui peuplent la nuit gelée et glacée de l' Articque.

Le temps est rythmé  par les demi-lunes , les jours sans nuits et les nuits sans jours, mais aussi par l'éclosion des oiseaux, le bruit et la couleur de la glace.

Et dans ce rythme lancinant les hommes et femmes passent et vivent.

Ils vivent de leur pêche,  de leur chasse, de leurs histoires avec les esprits.

Ils vivent de leur chants que perpétue la tradition.

Bérengère Cournut rythme aussi son récit par les chants qui racontent les Inuits.

L'errance d'Uqsuralik est rythmée par tout ces éléments  et alors Bérengère Cournut nous brosse une fresque poétique du monde des Inuits.

Mais pas que..

 

Car à travers cette errance , est magnifié le féminin,  la procréation,  la vie.



Chant de Sauniq à Uqsuralik

Je suis née par beau temps

Dans une famille nombreuse

Ma mère m'avait prédit longue vie

J'ai échappé à plusieurs famines

Et connu plusieurs maris



J'ai donné naissance à beaucoup d'enfants

Certains nés de mon ventre

D'autres extraits par mes mains

Grâce à  eux, j'habiterai longtemps Nuna

Notre territoire commun



Parmi tous ces enfants

Uqsuralik,  ma dernière fille,

Tu es la seule pour qui je me fais du souci



Tu es à la fois ourse et hermine

Ta fille est un corbeau

Vous avez à  vous deux

La force de plusieurs animaux



En tirant ses cheveux

Ma petite mère Hila

A précipité la mort du Vieux

Et vengé son père



En s'associant de ton côté

A l'étranger nommé Naja

Tu t'apprêtes à voyager au delà

Des mondes perçus par la plupart d'entre nous



Uqsuralik,  ma dernière née

Ne dis à personne que ton initiation à commencé

Ou bien tes visions seront brouillées,  emprisonnées



Uqsuralik,  ma dernière née

Ne dis à personne que les esprits t'ont visitée

Ou bien tes pouvoirs seront brimés, entravés



Les femmes puissantes

Encourent d'abord

Tous les dangers.






Lien : https://auxventsdesmots.word..
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De pierre et d'os

Que cela fait du bien de voyager au pays des Inuits(surtout en ce moment)

Ce livre empreint de poésie est une communion avec la nature avec laquelle les Hommes doivent composer pour survivre.

Moment d'évasion glacial mais réchauffée par une écriture tout en douceur et chaleureuse.
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De pierre et d'os

Un très beau roman, troublant , envoûtant. La vie dure d'une Inuit, dans un univers impitoyable .La description du Grand Nord est magnifique, extrêmement dépaysante . Le récit, plein de poésie, est ponctué par des chants qui entraîne encore plus dans un monde irréel.C'est cette confrontation entre dures réalités et monde onirique qui fait toute le beauté de ce roman
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De pierre et d'os

Un régal cette immersion dans le monde des Inuits..

Chamanisme grands espaces poésie chants sont les ingrédients dépaysant du prix Fnac 2019

Tout y est superbe de la couverture aux photos finales..
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Née contente à Oraibi

Tayatitaawa signifie, dans la langue Hopi, Celle-qui-salue-le Soleil-en-riant, d'où le titre de ce roman franco-hopi (franco parce qu'écrit en français et hopi parce que l'auteure, Bérengère Cournut, l'a elle-même spécifié sur la page de titre). Tayatitaawa est donc la jeune héroïne de ce roman que l'on peut aussi qualifier d'ethnologique, même si c'est un peu réducteur. Car c'est aussi un roman initiatique ... mais pas seulement. Il n'y a pas de repère temporel dans la narration, mais quelques photos, à la fin du bouquin, suggèrent que le récit se déroule vers le début du 20ème siècle. le texte nous plonge dans la surprenante richesse de la culture Hopi. On y apprend que le clan du Papillon est frère de celui du Blaireau ( !), qu'il est aussi lié à celui de l'Ours gris et par conséquent à celui de l'Ours noir. On y croise Màasan le gardien des morts, Grand-mère Araignée (qui fait moins peur que la « Maman » de Louise Bourgeois), les Kachinas qui sont à la fois les hommes masqués de certaines cérémonies et les Esprits qu'ils représentent ... Toute une mythologie, et aussi un homme-médecine qui interprète bien mieux les rêves que Sigmund (ceci étant subjectivement mon avis). On y découvre les rites et les fêtes qui rythment les saisons ; Powamuy où Mère-Corbeau apporte des cadeaux aux enfants, puis Lakon au printemps ... Les danses, les chants et les célébrations, tout un foisonnement culturel qui contraste avec la sécheresse du territoire Hopi. Ce territoire, cette nature, leur « Terre-mère », dont les hopis sont très proches et qui s'étend sur quelques plateaux arides d'Arizona (les 3 Mésas), cernés par les territoires Navarro. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est pourtant l'universalité des rapports humains, des sentiments ; Tayatitaawa n'est encore qu'une enfant lorsque son père décède (il fumait trop), ce deuil la tourmente plus qu'elle ne le pense, puis sa mère, la sage du clan, se remariera avec Pataugwupööqua (Tige-de-Courge, mais non ce n'est pas ce que vous pensez ! C'est juste un grand échalas). Mànkwatsi, son frère, un peu plus âgé qu'elle, tourne mal, attiré par la « Société du Serpent », mais il reviendra dans le droit chemin, peut-être grâce à sa soeur, il deviendra alors Mahukisa (Chez les hopis on peut changer de nom selon son histoire personnelle). Les caractères sont bien campés, Tayatitaawa devient une adolescente curieuse, un peu rebelle, et aventurière, elle tombera malade mais guérira grâce à un fameux chaman, jusqu'à ce dernier chapitre qui la voit... /. Je ne peux pas vous raconter la fin de cet étonnant roman, de ce singulier récit, car les lois de Babélio ne me le permettent pas :-) Ce que je peux vous dire c'est qu'un énigmatique personnage apparait dans les dernières pages, un étranger qu'il me semble avoir reconnu, mais je ne peux pas en dire plus ... pour l'instant. Une belle découverte qui vaut pour moi 4*. Allez, salut.



P.S. : J'ajoute aujourd'hui (24/03/18) cette petite note ; Le personnage du dernier chapitre est bien celui que je croyais (l'auteure me l'a confirmé), je vous dis ici seulement ses initiales (C.M.), pour vous donner davantage envie de lire ce très beau roman.
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De pierre et d'os

Une petite fille inuit confrontée à la violence des éléments naturels et des hommes : chaque chapitre de ce roman initiatique où le seul enjeu est la survie nous questionne sur notre société de consommation, les rapports humains, notre bref passage sur la planète Terre et la place de la spiritualité dans notre vie. Pour ma part j'ai trouvé salvateur ce retour aux temps immémoriaux l'instant d'une lecture.

C'est un texte fort et troublant qui m'a rappelé Le Grand Marin, à la fois poétique et terriblement brutal et cru.

Et la couverture du livre est très belle...
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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De pierre et d'os

un livre merveilleux et lumineux bien que l'histoire soit par moments très dure, mais aussi pleine d'humanité et de solidarité . Les épreuves subies sont suivies de moments de bonheur, ce qui laisse une impression d'espoir



le style m'a entraîné par sa poésie. et nous permet de faire un beau voyage par la lecture dans ces contrées inhospitalières



Le milieu des glaces et des Inuits est parfaitement décrit. en effet je l'ai fait lire à quelqu'un qui a travaillé dans le grand Nord.
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De pierre et d'os

Un de mes coups de cœur de l'année, assurément !

Quelle plume ! Bérengère Cournut nous plonge dans l'hiver glacial et impitoyable du Grand Nord, où chaque faux pas peut se payer au prix fort et où l'entraide est la clé de la survie. C'est à la fois brut et réchauffant, cru et enveloppant, dans tous les cas, on suit avec intérêt le chemin de Uqsuralik et Hila, si proches et lointaines à la fois.
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De pierre et d'os

Par une nuit d'hiver, Uksuralik, une jeune inuit, sent le sang couler entre ses jambes pour la première fois. Alors qu'elle se précipite en dehors de l'igloo familial, une fracture de baquise l'empêche de revenir sur ses pas et de retrouver les siens. Son père a tout juste le temps de lui envoyer une peau d'ours, un harpon cassé ainsi qu'un talisman et voilà la jeune fille livrée à elle-même. C'est ainsi que commence ce beau roman d'apprentissage, où Uksuralik connaîtra, au gré des rencontres, une vie remplie de malheurs comme des grandes joies. Roman d'apprentissage pour le lecteur également grâce aux chants entonnés par les différents personnages, qui permettent de découvrir le quotidien et les traditions ancestrales de ce peuple.

C'est poétique et saisissant, et le carnet de photographies est également très inspirant. Je vous conseille donc chaleureusement la lecture de ce beau portrait de femme, ainsi que Née contente à Oraibi de la même autrice, qui vous permettra d'aller à la rencontre des Hopis.
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