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Critiques de Bernard Assiniwi (7)
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Bras Coupé

Quel beau roman qu'une amie m'a fourré dans les mains en me disant « Ca va te plaire, c'est sûr ! ». Bras Coupé est une histoire simple, efficace et une sacrée aventure humaine.



Vers la fin du 19ème siècle, au nord de la rivière Gatineau, non loin d'Ottawa, vit une communauté de trappeurs et de coupeurs de bois. Dans ce village trois groupes se côtoient : les anglais, les français et les indiens algonquins.



Peu après avoir perdu sa femme, Minji-mendam, ‘celui qui se souvient longtemps', est la victime d'une échauffourée dans laquelle six blancs s'en prennent à lui après une beuverie et décident de lui donner une leçon. Au cours de la bagarre Minji-mendam a la main coupée. Il se réfugie alors dans les bois auprès d'un guérisseur indien pour recouvrer peu à peu la santé et méditer une vengeance par laquelle il décide d'éliminer un à un les coupables. Minji-mendam est trappeur, c'est donc avec l'esprit d'un chasseur qu'il orchestre une vengeance aussi subtile que diabolique. Mais la vengeance a souvent un prix pour celui qui la perpètre...



Bernard Assiniwi a été le premier auteur amérindien à publier une oeuvre romanesque en français. Pour ce qui est de ce roman c'est une réussite totale. On le lirait presque comme un thriller, mais ce serait vraiment trop le réduire. Grâce à un style fleuri et poétique Bernard Assiniwi nous fait vraiment pénétrer l'esprit de Minji-mendam, de sa façon toute à lui d'habiter le monde et de résister à la posture conquérante, méprisante des blancs. le texte est émaillé d'expressions indiennes, parfois de répliques en canadien français du 19ème ou en anglais ce qui l'ancre encore plus profondément dans le Canada de cette époque et dans la mentalité des communautés qui l'habitaient. Ce roman du québecois Bernard Assiniwi est vraiment une réussite et il serait dommage de passer à côté.

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La saga des Béothuks

Je ne sais plus où j’ai entendu parler de ce livre, mais c’était il y a longtemps, et j’ai été agréablement surprise de le trouver à la bibliothèque de mon quartier, alors qu’il me semble qu’il est épuisé et que mes chances de pouvoir le lire étaient minces. Il m’a fallu de la persévérance pour pouvoir l’emprunter, non qu’il y ait une liste d’attente pour ce livre mais, allez savoir pourquoi, les livres québécois sont sous clef, et il a fallu des semaines avant que la bibliothécaire ne puisse enfin ouvrir la caverne d’Ali Baba. Peut-être espérais-je trop de ce livre, que je voulais à la hauteur de l’attente pour le lire ? Toujours est-il que j’ai été déçue de cette lecture et que j’ai bien failli l’abandonner en cours de route.

Le sujet avait tout pour me plaire : un peuple sur les terres que les cartes désignent aujourd’hui du nom de Terre-Neuve, qui se développe, qui vit, puis qui meure à petit feu avec l’implantation toujours plus conquérante des Européens. Une histoire triste, comme il y en a eu aux beaux jours de la soi-disant découverte des nouveaux continents, une histoire triste comme il s’en déroule aujourd’hui encore des dizaines, sous nos yeux presque, mais pour lesquelles nous ne faisons rien.

Mais la façon dont l’auteur traite ce sujet m’a dérangée. D’abord, on ne sait pas ce qui est vrai et ce qui est inventé, tant dans la chronologie (d’après celle présentée à la fin, l’auteur a pris quelques libertés avec les évènements, ce qui n’est pas un problème en soi mais aurait mérité d’être expliqué) que dans la relation des légendes et des traditions du peuple Béothuk qui est au cœur de cet ouvrage. Ensuite, les nombreuses scènes de sexe étaient-elles nécessaires ? J’en doute, car elles ne semblent rien apporter au récit et semble plutôt l’exutoire d’une obsession de l’auteur pour le sujet, en particulier une fascination assez malsaine pour la polygamie et l’homosexualité féminine. S’il y avait peut-être des choses intéressantes à dire sur ce sujet, l’auteur noie cela dans des descriptions longues et complaisantes qui m’ont lassées et ont failli me faire lâcher le livre.

J’ai persévéré car la seconde partie est un peu moins portée sur la chose, et j’ai voulu donner une seconde chance à ce livre. Mais j’ai été une nouvelle fois déçue. Si la fondation du groupe est bien décrite, en particulier la fondation des mythes qui sous-tendent l’organisation de la communauté, la mort de ce groupe ethnique est décrite d’une façon trop factuelle, sans véritable émotion et sans que l’on puisse véritablement s’indigner ou même s’émouvoir. Il y aurait eu beaucoup à dire sur cette incroyable incompréhension de part et d’autre, sur tous ces actes manqués qui jalonnent l’histoire des contacts entre civilisations. Il y aurait eu beaucoup à dire sur ce que ressentait cette dernière gardienne de la mémoire, qui savait que son peuple disparaitrait avec elle. Ces sujets sont abordés, mais, me semble-t-il, sont à peine effleurés, bien que le livre soit d’un volume respectable. Comment cela est possible ? Je ne saurais l’expliquer, mais ce livre, bien que traitant d’un sujet grave, complexe, passionnant, semble au final ne brasser que du vent, saupoudré d’une bonne dose de sexe, mais surtout du vent. J’espérais un tombeau à un peuple disparu, je n’ai trouvé que le vent glacé sur les baies où les chasseurs viennent s’abriter à la nuit tombée. Un rendez-vous littéraire manqué, et c’est bien dommage car j’aurais aimé aimer ce livre.
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La saga des Béothuks

Le sentiment d’un énorme gâchis en refermant ce livre. Comment une population entière peut-elle disparaître par le sentiment de supériorité d’une autre ? Cette autre qui se révèle en fait bien inférieure à celle qu’elle méprise.

La colonisation dans toute son horreur : mépris de l’autre, atrocités, tortures, saccages, déni d’existence…jusqu’à l’extermination totale.

En l’an mil, Anin, le Béothuk fonde un nouveau clan et organise la vie sociale sur l’île de Terre-Neuve. Il devient une légende vivante et de générations en générations, les « raconteurs » vont transmettre l’histoire de leur peuple et les règles de vie.

Il faudra cinq cents cycles de saison (cinq siècles) pour bâtir cette société pacifique, respectueuse et sage, basée sur la transmission et la solidarité.

A partir des années 1500, des navires étrangers arrivent, venus de France d’abord, puis d’Angleterre. Les Béothuks doivent s’organiser contre ces étrangers peu respectueux de leurs vies. Vers 1600, les anglais réussissent à s’installer sur les côtes, repoussant les indiens qui doivent reculer dans les terres, les affamant, les tuant, les capturant vivants pour les exposer comme des bêtes de foire en Angleterre. En deux siècles, les Béothuks verront les leurs disparaître progressivement jusqu’à l’extinction totale de leur race.

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La saga des Béothuks

Magnifique épopée... Ou comment découvrir une ethnie à la disparition tragique... Tradition orale, valeurs animistes sont les piliers de cette civilisation. L'auteur réussit par écrit à la faire perdurer grâce à des personnages inoubliables, à des époques multiples et à partager avec nous des préceptes de vie que nous pouvons faire vivre encore aujourd'hui, notamment au sujet des effets néfastes de la peur, et du mensonge.
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La saga des Béothuks

Un livre magnifique et horrible à la fois! Comment une civilisation peut elle se croire supérieure à une autre et la détruire délibérément? merci à Bernard Assiniwi de nous permettre de connaitre l'histoire de ce grand peuple malheureusement mal connu et oublié....
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La saga des Béothuks

Le génocide est Béothuks a fortement marqué l’histoire du Canada. J’ai lu « Le Saga des Béothuks » afin d’en savoir plus long. Bernard Assiniwi réussit finalement à mettre beaucoup de lumière sur le phénomène. Malheureusement son roman a énormément de défauts sur le plan littéraire.

On voit les racines du problème dans sa bibliographie. Le roman se divise en trois parties. Pour la première partie qui couvre la période de l’an 1000 jusqu’à 1497, il existe seulement deux textes contemporains, en l’occurrence deux sagas Viking. Donc pour la première partie du roman Assiniwi s’est basé sur les études archéologiques et anthropologiques et il est très difficile de construire un narratif de telles sources. Pour la deuxième partie qui couvre la période de 1497 jusqu’à 1700, il existe des chroniques des explorateurs européens qui sont très bons pour ceux veulent écrire l’histoire de l’exploration mais qui ne sont pas très utiles pour ceux qui veulent raconter l’histoire d’un des peuples indigènes. Pour la troisième période qui traitent de la période de 1700 à 1829 l’année ou le dernier Béothuk meurt, il y a assez de chroniques contemporains pour écrire un narratif solide du peuple Béothuk. Tous les personnages de la troisième partie sont des vraies personnes.

Bien d’autres critiques ont signalé la qualité très inégale du texte du roman. Ils ont tous raison. Cette inégalité n’est pas dû au fait Assiniwi est un mauvais écrivain. Le problème est plutôt qu’il a accepté un défi impossible; c’est-à-dire de raconter 829 ans d’histoire dans un seul roman.

À mon avis la meilleure partie est la troisième où il raconte l’histoire du génocide qui est au cœur de son projet. Assiniwi juge sévèrement mais il est juste. Il n’y a jamais eu une politique d’exterminer les Béothuk. Au contraire, la politique officielle était de laisser les Béothuks en paix dans leur territoire ancestrale. Malheureusement, ceux qui voulaient la paix avec les Béothuks n’ont pris aucune mesure concrète pour les protéger contre les colons et marchands sur place qui sautaient sur chaque opportunité d’attaquer les Béothuks.

Assiniwi présente des nuances. Il reconnait aussi les maladies ont fait autant de mal que les agressions. La tuberculose a peut-être tué plus de Béothuks que des blancs avec des mousquets. Aussi, il reconnait que les tribus qui se sont converti au Christianisme avait des protecteurs que n’avaient pas les Béothuks et ont fini par survivre.

C’est la première partie du roman qui m’a la plus agacé. Faute de pouvoir raconter des événements véritables, Assiniwi invente tout. Il parle beaucoup de la polygamie, du saphisme, de la position d’andromaque et des accouplements en groupe. J’aurai pu fort bien m’en passer.

« Le Saga des Béothuks » informe mais il déplait énormément. C’est regrettable car l’auteur a très bien présenté plusieurs aspects de cette histoire tragique.
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La saga des Béothuks

Une très belle lecture mais qui n'est pas facile a critiqué. Au début je trouvais qu'il y avait beaucoup de passage sur leur ébat et je me demandais qu'est ce que j'étais en train de lire ! Mais ensuite quand l'histoire c'est mise en place je me suis immergée complètement dans cette communauté.

J'ai adoré la construction du livre, avec les 3 parties qui nous emmène dans des époques différentes. On s'attaque très vite aux personnages, en particulier à ceux de la dernière partie.

On se rend compte à quel point l'Homme était et est toujours intolérant avec les gens qui n'ont pas le même mode de vie, il faut absolument les formater à son image.

Un très beau livre sur une belle communauté.
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