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Critiques de Bertrand Dermoncourt (11)
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Rencontre avec Valery Gergiev

Valery Gergiev, un des plus grands chefs d'orchestre vivant et directeur du théâtre Mariinsky de Saint Petersbourg depuis près de trente ans, répond dans ce livre, aux questions de B.Detmoncourt, journaliste et critique musicale.

Issu d'une famille originaire du Caucase, il entame très jeune une carrière de pianiste pour passer très rapidement à celle de chef d'orchestre. Un grand musicien, un grand philanthrope, qui traverse les grands bouleversements de l'histoire socio-politique de la Russie en ayant toujours comme ambition et objectif, servir la musique et son pays.

On suit avec passion l'évolution du Mariinsky, qui avec sa nouvelle salle de concert inauguré en 2006 et son second opéra en 2013, devient un complexe gigantesque de 80000 mètres carrées, doté de sa propre maison de disques. Non seulement Gergiev est un chef d'orchestre hors pair, mais aussi entrepreneur et un excellent administrateur.



Un livre intéressant pour tous les curieux en général, et le bonheur total pour les mélomanes, car foisonnant de références musicales et techniques.

Le seul bémol pour moi est qu'il semble être un sympathisant de Poutine et répond aux questions délicates sans se mouiller ou carrément à côté. Est-il vraiment sincère ou en est-il obligé vu sa position stratégique ? Dieu seul le sait, vu que dans ces pays où sévit la dictature, la vie est dure ou quasiment impossible pour tout opposant. Dans ces cas faire preuve de courage servirait-elle à une cause, ça c'est une autre question.









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Le retour de Gustav Mahler

Non, Stefan Zweig n'a pas connu intimement Gustav Mahler, qui régna sur l'Opéra de Vienne, de 1897 à 1907, et qui dut le quitter sur une cabale, menée de concert par une certaine presse, des membres de l'orchestre Philharmonique et quelques fonctionnaires.

Zweig n'a connu Mahler qu'en l'apercevant : c'était manifestement pour lui une joie de le voir passer sur un trottoir du "Ring" ou au détour d'une rue, de l'entendre diriger ou de le regarder, avec curiosité et inquiétude, faire, en 1911, sa dernière traversée de l'Atlantique, un voyage douloureux, accompli au terme de la dernière saison musicale mahlérienne aux États-Unis, et qui devait se terminer en calvaire, de retour en Europe, de Cherbourg à Paris, de Paris à Neuilly et de Neuilly à Vienne, avec la mort au bout du chemin, au sanatorium Loew, le soir du 18 mai 1911.

C'est fort peu de choses, en apparence, pour permettre à Zweig d'écrire sur Mahler, et pourtant, le jeune écrivain va célébrer ce musicien comme l'une des personnalités les marquantes de Vienne avant le cataclysme de 1914.

Pour Zweig, Mahler est non pas seulement celui qui a su porter au plus haut la conscience musicale dans la capitale autrichienne avant la Première Guerre mondiale, mais aussi celui qui a élevé à son sommet l'art musical viennois et autrichien. Sans doute, Zweig n'a-t-il encore qu'un vague aperçu de l'ensemble de l'œuvre de ce compositeur lorsqu'il écrit les deux textes qui sont réunis dans ce court volume : le premier sur le chef d'orchestre épouse une forme poétique et a été écrit pour le cinquantième anniversaire du maestro, en 1910 ; l'autre, intitulé : Le retour de Gustav Mahler, et qui est une manière d'honorer en 1915 la mémoire du disparu, nous fait deviner que Zweig s'est un peu familiarisé avec la création mahlérienne au travers du cycle de lieder connu sous le nom de Kindertotenlieder (Chants pour des enfants morts, la musique se plaquant sur des poèmes de Friedrich Ruckert) et du magnifique et bouleversant Chant de la terre (Das Lied von der Erde) qu'il aurait entendu en concert. Zweig évoque aussi, naturellement, la creation de la Huitième symphonie, dite des Mille, à Munich, événement qui attira en Bavière une bonne partie de l'élite culturelle européenne et valut à Mahler un surcroît de notoriété.



Mais pour Stefan Zweig, on le sent bien, célébrer Mahler, c'est aussi, après coup, se souvenir du temps béni de la jeunesse, quand le monde ne connaissait pas encore la guerre qui allait embraser l'Europe et le Moyen-Orient.

Zweig aura toujours avec la musique une relation particulière, ce qui l'amènera à fréquenter après guerre le compositeur Richard Strauss, dont il mettra du temps à se séparer, en dépit de la collusion de cet artiste avec le régime nazi, pendant les premières années du régime hitlérien.

Il faudra quelques années à Stefan Zweig pour ouvrir les yeux. Mais une fois qu'il les aura ouverts, il ne parviendra plus à les refermer que pour se suicider.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015) et Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2015)
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La discothèque idéale de l'opéra

Ce livre propose un choix de discographie d’opéras. Son avantage est qu’il ne néglige pas les œuvres plus contemporaines. L’auteur nous donne pour chaque œuvre les données du compositeur, des interprètes, de la date d’enregistrement ainsi qu’un bref commentaire.

Tout choix par définition peut paraître subjectif, mais je trouve celui-ci assez judicieux.

Manque peut-être le synopsis de l’opéra mais cela aurait Gonfle considérablement le nombre de pages…
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Dimitri Chostakovitch

Pas besoin de s'y connaitre en musique pour apprécier ce livre d'autant plus que celui-ci donne beaucoup d'informations sur l'époque du compositeur. La musique de Chostakovitch, c'est une mise en scène de la violence, tantôt camouflée, tantôt exacerbée. La biographie met en lumière cette force d'écriture inhérente au compositeur,que soit dans ses compositions les plus grandiloquentes ou les plus épurées.



Ses œuvres d'abord insufflées par une écriture novatrice, comme par exemple la quatrième Symphonie, sont contraintes de se diriger vers une forme plus académique, sous peine de censure. Ainsi est composée la cinquième Symphonie, qui est aujourd'hui l’œuvre la plus jouée de Chostakovitch. Mais sous sa forme classique qui pourrait passer pour un signe d’allégeance envers le gouvernement, se cache une critique ironique . D'autant plus ironique que cette symphonie est une œuvre officielle par excellence.



Cette ambiguïté sera ainsi présente dans son œuvre jusqu'à ces dernières compositions qui marqueront par une impression de perplexité, d'un temps qui se délite comme si Chostakovitch n'avait plus rien à prouver. Chostakovitch jouera ainsi avec le régime d'URSS toute sa vie, mettant en musique ses angoisses. Car c'est le gouvernement qui le ronge, le remplit d'amertume. En effet, le compositeur se trouve lâche de courber l'échine devant un régime qui malmène la liberté des artistes et plus généralement de la population. Sa musique combat l'URSS de l'intérieur. Mais son oeuvre ne se résume pas qu'a une transcription de la peur et de la violence. Elle montre aussi la grandeur du peuple russe, et plus généralement de l'Homme malgré ses hésitations et ses compromis.
Lien : http://leszonzonnements.blog..
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David Bowie de A à Z

Un très bon condensé de la vie et de l'oeuvre de ce si grand artiste.
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Igor Stravinsky

Cette biographie de 200 pages est à la fois dense, technique et très éclairante sur la vie d’Igor Stravinsky. Le choix de ne pas procéder de manière chronologique est un peu désarçonnante quand on n’a pas lu d’autres biographies du compositeur (et si on en a lu une, à quoi bon lire celle-ci?). Mais l’auteur nous entraine intelligemment dans le processus créatif de l’Oiseau de feu, de Pétrouchka et du Sacre du Printemps. Les dernières 20 pages du livre sont passionnantes sur les controverses des années 60 et 70 entre les tenants de Schoenberg (mort en 51) et les proches de Stravinsky, même si ce dernier a mis tout le monde d’accord en se ralliant au dodécaphonisme après la mort de son inventeur. Je suis cependant resté un peu frustré par l’assertion selon laquelle Stravinsky n’avait pas été le promoteur d’une passerelle entre le classique et le jazz car toute son oeuvre des années 50 indique le contraire (The Rake’s Progress par exemple). Ce livre se lit en 3 heures, alors pourquoi s’en priver ?
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Rencontre avec Valery Gergiev

Chef d'orchestre exceptionnellement doué, Valery Gergiev méritait une confession. Elle fait l'objet d'un livre passionnant.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Dimitri Chostakovitch

Ce livre assez court (200 pages) offre un point de vue intéressant sur la vie de Dimitri Chostakovitch, surtout un point de vue nuancé parmi des approches qui ne le furent pas vraiment. Contrairement à Stravinsky, à Prokoviev et à bien d’autres, Chostakovitch est resté et a subi toutes les foudres du régime. Mais il est quand même monté dans la hiérarchie du parti devenant même député bien que ses œuvres furent longtemps interdites. Grande leçon de résilience ou incroyable leçon de lâcheté et de collaboration ? L’auteur penche plutôt pour la première hypothèse démontrant que Chostakovitch a tout au long de son œuvre des signes de sa dissidence. Mais il est vrai que pour ceux qui sont partis il était impossible de rester sans se compromettre. Et en lisant le livre de Bertrand Dermoncourt, il nous convainc assez de cela…
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Le retour de Gustav Mahler

Deux écrits de dimension réduite (31 pages dans un petit format d'Actes Sud).



"Le chef d'orchestre" (écrit en 1910) s'inspire de la période pendant laquelle Mahler était chef d'orchestre à Vienne, dans la jeunesse de S. Zweig. C'est un texte qui pourrait s'appliquer à tous les grands chefs, dans un mouvement admiratif, qui décrit très bien l'enthousiasme que l'on ressent lors de l'exécution d'une oeuvre par un maître de la direction d'orchestre.



"Le retour de Mahler" écrit en 1915, célèbre avec émotion, le succès des oeuvres de Malher à Vienne, après sa mort comme pour beaucoup d'artistes! Il y a bien sûr un élan de nostalgie, en souvenir de la jeunesse de Zweig, alors que Mahler a été chassé de l'Opéra de Vienne.



En introduction, un texte très intéressant de Bertrand Dermoncourt, qui élargit la discussion proprement historique et musicale, en évoquant notamment les liens de Zweig avec R Strauss
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Igor Stravinsky

Retour sur l'oeuvre de Stravinski, l'homme qui voulait rompre avec la musique romantique. Une monographie de Bertrand Dermoncourt.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Tout Bach

Critique de Aliette Armel pour le Magazine Littéraire



« L'image de Bach s'est forgée, dès les origines, sur l'idée de démesure divine. » Pour affronter ce titan, Bertrand Dermoncourt a fait le pari du dictionnaire, jouant sur les différences de tonalité entre ses collaborateurs, qui renouvellent l'exercice convenu de la notice. Certaines entrées donnent lieu à des démonstrations virtuoses, lorsqu'il s'agit de suivre, par exemple, la présence tout en sourdine de Bach chez Anthony Burgess ou de montrer l'importance de l'héritage pianistique d'un compositeur qui n'a jamais connu cet instrument. Parfois le dictionnaire se change en guide de voyage ou en florilège de citations. Il n'élude pas l'alimentation du musicien ni son rapport aux femmes, dépoussiérant l'image sévère habituelle. Quant au guide discographique, il fait des choix clairs, privilégiant les enregistrements où - comme dans les cantates dirigées par Herreweghe - « la synthèse, l'équilibre [...] entre le détail et le tout, le sens de l'architecture et de la mobilité, sont souverains ». Cette section entre ainsi en résonance avec l'introduction. Bach est « l'unique » parce qu'il apparaît comme « le grand réconciliateur » entre ses croyances luthériennes et la liturgie catholique, entre l'harmonie et le contrepoint, entre une esthétique ancrée dans l'histoire et la modernité dont il ouvre le premier chapitre. Comme l'affirme Natalie Dessay, Bach n'est pas qu'un « homme de son temps témoignant pour celui-ci : [il] est toujours à venir ».
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