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Critiques de Boris Savinkov (9)
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Le cheval blême

Dans cet ouvrage, nous nous retrouvons au cœur d'un groupe terroriste et l'écriture nous donne presque l'impression d'être l'un des membres de ce groupe. Nous sommes avec George, le chef et peut-être une représentation littéraire de l'auteur et autour de lui Vania, Fiodor, Erna et Heinrich.



L'auteur a choisit une forme particulière, celle du journal et au fil des jours, nous voyons se succéder, se mêler les préparatifs pour des attentats, les errements amoureux, les pensées et débats religieux. Nous sommes à la fois balancés entre la violence omniprésente et la vie quotidienne, presque banale. C'est à la fois parfois surprenant et intéressant de voir en quelque sorte une normalité dans un contexte anormal.



Le grand projet qui parcours l'ouvrage est la mort du gouverneur, Il faut qu'il meurt, comme un symbole pour la cause et quel qu’en soit le prix. On voit le petit groupe se tendre au fil des échecs et des préparatifs... Réussiront-ils, iront-ils jusqu'au bout, c'est l'un des fils conducteurs de cet ouvrage.

Un autre questionnement qui parcourt le livre est de savoir si tout est possible pour la cause, n'y a-t-il pas de limites ? Comme dans Les Justes d'Albert Camus, la question du sacrifice des innocents pour atteindre un but se pose et fait débat.



Au final, c'est une lecture instructive sur la période, à savoir le début du XXème siècle en Russie.

Il y a des passages que j'ai trouvé un peu long et rébarbatifs, notamment les longues citations religieuses. Mais au final ce livre acheté à la librairie « Le comptoir des mots » dans le 20ème arrondissement fut instructif.
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Le cheval blême

Étonnant petit roman inspiré d'une vie de terroriste, partagée, déchirée entre les commandements de Dieu et les scories de sa créature humaine. Boris Savinkov raconte, sous forme de journal, les semaines qui précédent la mort du grand-duc Sergueï Romanov, gouverneur de Moscou, en 1905 - dont il est le véritable responsable historique, d'où l'intérêt de l'oeuvre. Anarchiste, guidé par son instinct de mort, la haine de l'aristocratie vénale, le narrateur renie jusqu'à sa propre humanité, ignorant le paradis terrestre promis par les marxistes et le paradis céleste des croyants. Sur fond de citations bibliques et d'anecdotes, probablement véridiques, l'auteur questionne son âme et ses faiblesses à travers un roman vivifiant et épuré. Seuls le style (un peu pâlot) et quelques dialogues amoureux gâchent parfois le plaisir.
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Le cheval blême

Il aura fallu attendre Gorki pour voir un "gueux" accéder à la notoriété, et encore avec des lacunes culturelles qui tempérèrent la qualité de son oeuvre, mais c'était le premier à écrire sur la misère de laquelle il est parti et c'est ce qui a plu au public de la ville.



Quant à ce genre d'énergumènes ici, issus généralement de milieu cossu, bourgeois, qu'on a rencontrés dès les années 1860 avec pour certains des dehors bien sympathiques et pour d'autres de l'engeance exploitant le vent de l'histoire, alternant donc entre leur cause sincère pour les paysans malheureux et le désir de les instrumentaliser, ils vont se distinguer nettement du lot des socialistes révolutionnaires par leur désir de passer à l'acte terroriste.



Ici on assite à la genèse d'un authentique terroriste qui va organiser, participer à l'assassinat froid, calculé de dignitaires du régime et qui sera condamné à mort deux fois. Ce ne sont en fait que les soubresauts de l'histoire qui vont lui donner quelques opportunités d'échapper coup sur coup à l'exécution de ses condamnations, et ironie de l'histoire toujours dans le même esprit, il tentera un retour au bercail sous les auspices des bolcheviks avec le succès que l'on connaît puisqu'il sera en fin de compte "suicidé" par la guépéou selon les historiens. Oui, on n'aimait pas trop ce genre d'illuminés socialistes révolutionnaires terroristes dont l'expansion fut arrêtée en 1917.



Pour moi Ce Boris Savinkov, dis-je avec mépris, symbolise la ligne de partage que je ne franchis pas, le terrorisme qui fut ou pas socialiste révolutionnaire. le terrorisme n'est jamais légitime, même si en toile de fond l'autocratie tsariste dénoncée était par bien des côtés condamnable, sachant qu'un tsar payait pour l'autre : on entrait ainsi dans une forme de régime totalitaire, systémique, donc basculer d'un camp à l'autre pire encore sous Staline..



Mais ce qui fut pour moi encore plus raffiné dans l'ignominie furent, genre de faisandage hypocrite et méprisable, les accointances que Savinkov put nourrir avec des gens comme Merejkovski, Cendrars, Picasso, Apollinaire.. en France donc. Un peu plus près de nous comme Mitterrand avec Battisti !..



L'édition française qui a publié les textes de cette crevure en début de siècle dernier ne s'est pas glorifiée à le faire.



Je vois quelle pente va subir ce livre : rejoindre ma bibliothèque impure en sous-sol !
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Le cheval blême

Journal d'un terroriste, effectivement une partie du texte tient à l'organisation et à la réalisation d'un attentat mais il y a plus .



Finalement des attentats il y en a depuis la nuit des temps, j'avais oublié cette période du début du XXe siècle où les attentats anarchistes et révolutionnaires ont fleuri.



La justification morale de l'attentat est au coeur de ce texte, bien/mal , les différents protagonistes ont des motivations et des convictions différentes et c'est en ça que ce texte est intéressant ...mais pas facile.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le cheval blême

J'avais découvert ce livre en lisant la bande dessinée en deux volumes Mort au Tsar (1. Le Gouverneur et 2. Le Terroriste, ce roman étant en effet cité parmi les sources de l'auteur de la BD. J'avais beaucoup apprécié ce récit de l'attentat perpétré par un groupe de cinq révolutionnaires et qui avait coûté la vie au Gouverneur Général de Moscou en 1905. Les deux albums étaient centrés l'un sur le personnage de la victime, l'autre sur celle du bourreau, le cerveau des terroristes.



Dans la "vraie vie", ce cerveau était Boris Savinkov, qui livra en 1908 un récit en grande partie autobiographique d'un attentat terroriste contre le gouverneur général de Moscou : 



" Sous la forme d'un journal intime, Le Cheval blême rapporte la confession d'un chef révolutionnaire russe, un homme sans foi ni loi, qui prépare un attentat contre le gouverneur général de Moscou. Combat politique, interrogations mystiques, scrupules et doutes, mais aussi amour et sexe lient les cinq membres du commando, dont un seul réchappera à la mort.



Publié en 1908, ce roman empreint d'un profond désarroi moral et largement autobiographique - Boris Savinkov fut le cerveau de l'assassinat du grand-duc Serge en 1905 -, interroge la justification éthique de l'acte terroriste sur fond de commandement biblique (« Tu ne tueras point »).



Dans la lignée de Dostoïevski, cette uvre à la fois cynique et saisissante est, aujourd'hui encore, d'une prodigieuse modernité."



Je le redis, ce récit est évidemment en grande partie autobiographique, même si l'auteur a pris la peine de se créer pour les besoins de la fiction un alter-ego nommé George. Celui-ci est un chef terroriste désabusé, à la tête d'un groupe qui rassemble autour de lui quatre révolutionnaires très différents : Erna, la chimiste amoureuse de son chef ; Vania, le mystique ; Heinrich, l'étudiant dépassé ; Fiodor, le révolutionnaire convaincu.



Le roman se présente sous la forme d'un journal tenu par le chef des terroristes. Il nous raconte trois tentatives d'attentat contre le gouverneur général de Moscou, jusqu'à celle qui sera un "succès", tout en partageant avec nous ses pensées et ses discussions avec ses camarades. Plus que le récit de l'attentat, c'est en effet tout ce qui l'entoure qui m'a semblé intéressant.



Je pense notamment les discussions entre George et Vania, qui est à la fois révolutionnaire et très croyant et qui cherche dans sa foi la justification de l'acte de donner la mort. Je retiens également les réflexions désabusées du narrateur, qui est d'abord obsédé par sa volonté de tuer le gouverneur général, mais qui ne sait plus vraiment pourquoi il souhaite sa mort.



Au-delà du témoignage historique passionnant, c'est donc un roman très psychologique que nous sommes amenés à lire. Et c'est clairement réussi, tant ce livre pourtant court (à peine 160 pages en poche) est riche.
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Le cheval blême

Le terrorisme n’est pas mort hélas, et Boris Savinkov, en son temps, s’en était fait l’un des théoriciens passé à la pratique puisqu’il fut le cerveau de l’assassinat du grand-duc Serge en 1905. Son journal intime décrit minutieusement la préparation d’un acte terroriste dont il cherche la justification en explorant les tréfonds de sa conscience à la manière du Raskolnikov de Dostoïevski. La finalité d’une cause justifie-t-elle les moyens? Que faire du deuxième commandement biblique “tu ne tueras point”? La nécessité d’un crime – éliminer un homme qui incarne le mal - peut-il faire de l’assassin un sauveur? Dans Le cheval blême, Savinkov écarte l’idée d’un attentat aveugle qui ferait des victimes innocentes, en particulier des enfants. On ne tue pas sans une certaine noblesse d’âme! Avec un peu d’imagination, on lui pardonnerait presque ses errements criminels. Et pour cause. Savinkov était aussi un personnage romantique qui fréquentait les artistes de Montparnasse et dont Winston Churchill lui-même a dit « qu’il a manifesté la sagesse d’un homme d’état, le talent d’un général d’armée, le courage d’un héros, l’endurance d’un martyr ». L’histoire ne dit pas combien de gins tonic Churchill avait ingurgités avant de faire cet éloge.
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Le cheval blême

Boris Savinkov est très connu en Russie pour l'attentat mené contre le Grand-Duc Serge en 1905.

L'histoire prend une tournure biographique que l'on ressent avec l'utilisation de la 1ere personne du singulier mais aussi cette forme qui rappelle celle d'un journal de bord.

Néanmoins, les noms sont changés mais tout coïncide assez bien avec la vie de l'auteur.



L'histoire se résume facilement. Nous suivons Georges et ses camarades durant la préparation d'un attentat contre le Grand-Duc gouverneur général de Moscou.



J'ai beaucoup réfléchi à la fin de cette lecture. Pouvons-nous parler de terrorisme éthique ou non ?

Mais j'ai aussi pris plaisir à lire ce livre oubliant parfois le trait réaliste des événements.

Je retiens surtout les échanges entre Georges et Vania, qui sont forts et nous amènent à réfléchir également.



Je tiens à préciser que l'introduction par Michel Niqueux est vraiment bien faite. Elle permet de mieux comprendre le contexte actuel de la Russie dans le livre. Il nous parle aussi de Boris Savinkov ce qui nous permet de mieux sentir le côté biographique du roman.
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Le cheval blême

Un roman étrange comme le personnage. La problématique sera revisitée par Camus dans “Les possédés” et le débat ne cessera jamais, même pour des mauvaises causes. Suivez mon regard.
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Le cheval blême

Le roman d’un attentat terroriste bien réel, dans la Russie de 1905, par son auteur même.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/09/note-de-lecture-le-cheval-bleme-boris-savinkov/
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