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Citations de Bradley P. Beaulieu (39)


A Sharakhaï, le combat n'était pas un simple divertissement, c'était une tradition. Il faisait partie de la vie des habitants au même titre que la faim, la soif et la chaleur implacable.
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Macide avait accepté d'éviter toute violence inutile si les Vierges remarquaient leur présence, mais n'avait rien promis.
- Dans une bataille, avait-il déclaré, les promesses n'ont aucune valeur.
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Tu es une flèche, Çedamihn. Une lance pointée vers le coeur de Sharakhaï.
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- Toi ? Tu voudrais combattre dans l'arène ?
- Oui. Et j'espérais que tu accepterais de m'entraîner. (Ceda)
Djaga éclata d'un rire bref.
- A ta place, je choisirai une autre carrière. Chien de poussière est un sale métier. Il n'est pas fait pour les gens comme toi.
- Je suis faite pour combattre dans les arènes.
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Les vêtements du colosse étaient couverts de sang. Le sien et celui du garçon.
— Ce n’était qu’un gamin, Emre. Pourquoi il m’a donné un coup de couteau comme ça ?
— Je ne sais pas, Lém. Beaucoup de choses sont en train de changer dans cette ville.
Lémi le Frêle ne sembla pas l’entendre.
— Ce n’était qu’un putain de gamin.
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— Par tous les dieux ! Davud, qu’est-ce qui se passe ? demanda Çeda.
Le jeune homme la regarda avec une expression de profond regret.
— Je suis désolé, Çeda.
Il approcha ses paumes l’une de l’autre et une flamme apparut entre elles. La jeune femme se rappela que Hamzakiir avait fait quelque chose de semblable au sommet de l’aqueduc. Il avait projeté des boules de feu sur Husamettín. Davud leva les mains vers elle et le trait magique partit comme une flèche. Çeda essaya de l’éviter, mais elle était trop près et la flamme trop rapide.
Soudain, le projectile se fendit en deux traits brûlants. Le premier s’écrasa sur le sol à droite de la jeune fille, le second frappa le mur sur sa gauche. Des gerbes brûlantes jaillirent de tous côtés. Davud se tourna et vit Zahndr qui remontait le couloir en courant.
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Un puissant grognement monta du navire. Dardzada soulevait le mât pour le mettre en place. Zaïde poussa un kiai retentissant, puis un autre en se tournant vers une Vierge puissamment bâtie. Kameyl. La guerrière était bien plus grande que la Matrone. Celle-ci brandit un petit bouclier rond et para une volée de coups avec l’énergie du désespoir. Des coups d’une redoutable puissance, Çeda le savait fort bien.
La jeune fille perdit la Matrone de vue. Le feu de camp disparut derrière le sommet de la dune, mais sa lumière découpait toujours les silhouettes des Vierges sur le ciel nocturne. Un cri étouffé retentit. La grande Kameyl posa un genou à terre, puis bascula en avant.
Zaïde se précipita vers l’adversaire de Melis. Rapide comme l’éclair, elle bloqua un coup de sabre, puis enfonça deux doigts dans le cou et dans la cuisse de la guerrière en poussant des cris si puissants que Çeda les sentit résonner dans sa poitrine.
La Vierge s’effondra et la Matrone s’élança vers la suivante.
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— Tu crois que j’ai besoin de cette pierre ? (Meryam essuya une goutte de sang du bout de l’index, puis glissa le doigt sur sa langue, la colorant ainsi en rouge.) Tu crois que tu peux t’opposer à moi et contrecarrer mes plans ?
Ramahd sentit l’attaque arriver. Il pensait être en mesure d’y résister, mais c’était très différent du jour où il avait empêché Hamzakiir de projeter un torrent de feu magique sur Guhldrathen. Le mage de sang avait procédé avec calme et mesure. L’attaque de Meryam ressemblait aux grandes vagues qui frappaient les côtes de la mer Australe : sauvage, violente, imprévisible et irrésistible.
— Meryam…
Il aurait voulu parler, mais la douleur le submergea d’un coup et il s’effondra. La dernière chose qu’il vit, ce fut Meryam qui se tenait devant lui, Basilio à ses côtés.
— Emmenez-le dans le désert, entendit-il tandis que la nuit se refermait autour de lui.
— Et ensuite, ma reine ?
— Enterrez-le.
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Le ver se mit à glisser sur le sable. Il ressemblait à un gigantesque serpent avec des cornes sur la tête et une peau luminescente. Ses ondulations étaient étranges, comme codifiées. La vieille femme s’arrêta. Elle était calme, impassible, comme si le monstre et elle accomplissaient un rituel dont l’issue était décidée d’avance.
Le ver s’approchait avec méfiance. Il avançait, s’arrêtait, hésitait comme un étudiant du collegium confronté à un problème ardu, puis avançait de nouveau. Leorah agitait son bâton au gré de ses déplacements. Ils formaient un étrange duo. La bête et la sorcière du désert.
Un rayon de soleil glissa sur les gemmes incrustées dans le pommeau du bâton et elles scintillèrent comme une oasis dans le lointain. Par le souffle du désert ! Çeda était certaine d’avoir déjà vu ce bâton. Entre les mains d’une déesse. C’était la houlette de Nalamae !
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— Nous avons tous des vies difficiles. Notre valeur se mesure à la manière dont nous affrontons l’adversité.
— C’est un poncif.
— Ce n’est pas un poncif, protesta Sümeya. C’est une maxime très pertinente.
— Les choses ne sont pas aussi simples que cela.
— Elles le sont, justement. Les dieux nous confrontent chaque jour à des choix. Ils nous donnent des enfants que nous ne souhaitions pas. Ils prennent nos pères et nos mères avant l’heure. Ils placent des obstacles devant tout ce que nous voulons, ou bien ils exaucent nos désirs les plus profonds pour nous montrer à quel point ils sont futiles. Notre sens des responsabilités ne s’érode pas parce que les bonnes décisions sont plus difficiles à prendre. Au contraire. Plus le choix est dur, plus il trempe nos âmes.
Çeda fit un geste en direction de Zaïde.
— A-t-elle choisi son père ?
— Non, mais elle a choisi comment se comporter vis-à-vis de lui. Elle a choisi de ne pas rester à la Maison des Vierges, et aujourd’hui, elle a choisi de l’affronter.
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Hamzakiir posa la bouteille sur le plateau d’argent, mais au lieu de regagner sa place, il se glissa derrière le siège du roi.
— Non ! cria Ramahd.
Ce fut le seul mot qu’il parvint à articuler. Les yeux de Hamzakiir le transpercèrent et il fut réduit au silence, son personnage n’apparaissant pas dans la scène qui se jouait devant lui.
Aldouan posa son verre et se tourna pour voir ce qui avait suscité une telle réaction de la part de Ramahd. Hamzakiir le bâillonna de la main gauche, saisit son poignet de la main droite et enfonça un ongle aussi effilé qu’une serre d’aigle dans sa chair. Une gerbe de sang jaillit. Aldouan leva sa main libre pour griffer le visage de Hamzakiir, mais le mage était d’une force peu commune et il n’eut aucun mal à bloquer les coups maladroits.
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En guise de réponse, Azad prit les mains d’Ihsan et les guida jusqu’à son pendentif en cornaline. Ihsan s’aperçut que son cœur battait plus vite. Il jeta un coup d’œil en direction de l’entrée de la pièce puis, avec des gestes attentifs, fit passer le bijou par-dessus la tête d’Azad. Celui-ci cligna des paupières. Sa respiration avait accéléré, comme celle d’Ihsan. Ses narines frémirent lorsque le Roi Éloquent se pencha vers lui et l’embrassa.
Ihsan aimait ces transformations. Il aimait tenir Azad contre lui pour mieux les savourer. Les muscles de son corps se raidirent tandis qu’ils s’enlaçaient et se caressaient. Il sentit les hanches d’Azad s’élargir et sa taille s’affiner. Il leva une main et enveloppa un sein naissant. Le sein s’arrondit et les deux amants se laissèrent emporter par la passion. Ils se déshabillèrent rapidement et se pressèrent l’un contre l’autre, un homme contre une femme.
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Pendant un moment, la jeune fille envisagea de laisser les deux hommes s’enfuir, de laisser les Hôtes récupérer ce qu’ils étaient venus chercher au collegium. Puis elle songea que cette solution risquait d’affaiblir sa position vis-à-vis des Rois et sa maîtrise de la situation. L’Al’afwa Khadar avait réveillé Hamzakiir dans un but précis et Çeda était certaine que la présence de ces deux hommes avait un lien avec cette histoire. Les Hôtes avaient l’intention de se servir de Hamzakiir. Ou peut-être Hamzakiir avait-il l’intention de se servir des Hôtes. Il était possible – et même probable – que la structure hiérarchique de l’Al’afwa Khadar ait été bouleversée au profit du mage de sang. Macide et son père, Ishaq, avaient peut-être fait une grave erreur en réveillant ce démon.
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Les yeux clos, elle bloqua une première attaque, puis une deuxième et une troisième. Zaïde avança. Çeda recula, puis s’arrêta en parant une volée de coups avec une telle force que les manches de son uniforme claquèrent.
Quelque chose toucha l’esprit de la jeune fille. Quelque chose qui provoqua une quinte de toux et un mouvement de recul aussi bien physique que mental. Çeda se sentit soudain vulnérable. Elle essaya d’utiliser le lien qu’elle partageait avec Zaïde à son avantage. Elle franchit les défenses de son adversaire et atteignit son but. Elle entendit la Matrone tousser à son tour.
Çeda resta immobile, les yeux fermés. Elle sentait encore les doigts de Zaïde sur sa peau. Elle se rendit compte que leurs cœurs battaient toujours à l’unisson et qu’il était difficile de retrouver son indépendance. Au bout d’un moment, le lien se dissolut et elle réintégra son corps – sans savoir si cela était dû à ses efforts ou au bon vouloir de Zaïde.
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Çeda croisa les yeux morts de l’érudit et songea que tout cela n’avait plus d’importance. Elle se rappela alors sa conversation avec Emre dans la cabine du Javelot. « Les ennemis de mes ennemis… », avait commencé le jeune homme. « … ne sont pas mes amis au bout du compte. Pas vraiment », avait-elle terminé. Elle n’avait pas imaginé à quel point c’était vrai. Elle était lasse de ces efforts incessants pour cacher sa véritable nature, son héritage, la douleur et l’existence même de son peuple. Ihsan était peut-être un allié, mais elle ne lui ferait jamais confiance. Mieux valait semer le doute et la zizanie entre les Rois, puis patienter et observer leurs réactions.
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Ils boivent peut-être du vin, mais cela ne les empêchera pas de convoiter ton verre. Ils mangent du gibier, mais ils n'hésiteront pas à voler ta maigre pitance; ils t'accorderont une aumône et te traiteront comme s'ils t'avaient offert tout l'or du monde.
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La créature cligna des paupières et fronça les sourcils, la mâchoire en avant. Elle semblait confuse – Çeda aurait été bien incapable d’expliquer pourquoi. L’asir écarquilla les yeux, puis se pencha un peu plus et leva la main vers le visage de la jeune fille. Çeda se força à ne pas bouger, ne pas reculer, ne pas esquiver. Elle ne tressaillit même pas lorsque les doigts desséchés écartèrent son voile et effleurèrent sa joue. Elle ne s’était pourtant jamais sentie aussi vulnérable. L’asir la renifla et lui lécha le cou à l’endroit où la carotide palpitait avec le plus de force. Le geste n’était pas dépourvu d’une certaine tendresse, et Çeda éprouva une sensation étrange en songeant que la scène était une caricature perverse du serment d’allégeance entre un Roi et une Vierge. Elle avait envie de bouger, de hurler, de se battre, de sentir autre chose que ce terrible sentiment de soumission. Mais elle ne pouvait rien faire. Elle était à la merci de l’horrible créature.
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Elle ne murmura pas. Elle parla d’une voix claire et nette, comme si les Rois se tenaient devant elle.
— Ici, ô Rois, je fais une promesse. Je promets qu’un jour, je viendrai réclamer vengeance.
Un nouveau hurlement monta du désert, plus fort et plus pressant que les précédents. Plusieurs loups le reprirent en chœur, et bientôt, ils furent des dizaines à faire écho au serment de la fillette.
Les derniers grains de sable tombèrent aux pieds de Çeda.
— Je me vengerai de vous tous. Sans exception
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Certains d’entre eux venaient donc se mesurer aux Sharakhiens, convaincus que leurs nobles origines et leur entraînement rigoureux les rendaient invincibles. On trouvait parmi eux quelques redoutables guerriers, mais la plupart n’étaient que des prétentieux espérant accaparer un peu de gloire dans la cité qui se vantait de compter les meilleures lames des cinq royaumes. Ils découvraient vite pourquoi Sharakhaï n’avait jamais plié devant une armée ennemie. Les enfants du désert apprenaient le maniement du sabre, de la lance et du bouclier dès qu’ils savaient marcher. À Sharakhaï, le combat n’était pas un simple divertissement, c’était une tradition. Il faisait partie de la vie des habitants au même titre que la faim, la soif et la chaleur implacable.
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La jeune fille sentit des larmes envahir ses yeux. Ce n'était pas seulement à cause de tous ces gens ou du fait qu'ils aient survécu à la bataille contre les Rois. Ce moment était tout ce que sa mère avait rêvé d'accomplir. Çeda avait joué un rôle majeur dans la résurrection de la treizième tribu, mais tout avait commencé lorsque Ahya s'était rendue à Sharakhaï et avait tué Azad après avoir découvert trois poèmes de sang. Plus que jamais, la jeune fille eut l'impression que sa mère lui avait passé le relais, et cette idée la ravissait.
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