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Critiques de Bruce Chatwin (71)
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Le chant des pistes

Au commencement était le verbe. L'homme se dressa et démarra son cheminement à travers le monde pour le nommer, en le chantant.

Texte initiatique. Traité sur le nomadisme.

Ce roman nous transmet le point de vue si significatif que porte Bruce Chatwin sur la sédentarisation de l'homme. A vous de le partager ou de le rejeter, mais il ne peut laisser indifférent. On remet en cause, on se questionne. Le rapport que nous entretenons avec notre confort ne semble plus si puissamment intégré dans notre vie.

Une envie soudaine de (re)tailler la route, de tenter, de découvrir. Avec ces moments de joies et de galères, si particuliers une fois qu'on en vient à les raconter ou qu'on laisse les souvenirs affluer. Le voyage est, sans aucun doute pour moi, inscrit dans le génome humain.

A vous de vous faire votre propre idée.

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En Patagonie

Bruce Chatwin : En Patagonie

Ed. Grasset 1979



C’est un souvenir d’enfance qui conduit Bruce Chatwin jusqu’au détroit de Magellan, à la Terre de Feu et au Cap Horn : un fragment de peau de brontosaure (?) ramené par Charles Milward, un cousin lointain et exotique. Ce fragment contemplé derrière une vitrine chez sa grand-mère éveille une vocation. Plus tard, une carte de Patagonie accrochée au mur chez Eileen Gray.

Nous sommes en 1976, le Chili de Pinochet, l’Argentine de Videla. Des juntes militaires dures, mais la Patagonie aux frontières qui sinuent entre lesdeux pays est si loin, si peu peuplée … Qui la peuple ? Des Gallois, des Ecossais, des Allemands, des Espagnols, des Russes, des Mormons,

jetés au bout du monde par les aléas individuels ou politiques. Ils se sont approprié les meilleures terres de cette immense région pleine de couleurs. Il reste peu d’Indiens : ils ont résisté longtemps mais ont fini massacrés, ou parqués dans des réserves, contaminés par l’importation de l’alcool et des maladies. Les tentatives de conversions par les missionnaires ont sauvé, comme en Afrique, des lambeaux de cultures et de langues objets de mépris, à commencer par celui de Darwin. Toutes les conditions sont réunies pour faire de la Patagonie un réservoir d’excentriques, d’aventuriers, de fermiers brutaux, de peones serviles, de pilleurs de banques, de bandits de grands chemins, de chômeurs en colère, de syndicalistes violents et de militaires répressifs. Certains d’entre eux sont des légendes vivantes, même après leur mort. L’odyssée du cousin Charlie, la cruauté du “Cochon rouge” massacreur d’Indiens, la virée argentine de Butch Cassidy et du Kid, le recueil par le Révérend Thomas Bridges de la langue des Yaghans, au bout du bout de la Terre de Feu sont des morceaux d’anthologie.

Ce sont ces régions aux histoires pleines de bruits et de fureur que parcourt Bruce Chatwind, logeant parfois à la belle étoile, parcourant d’autres fois des étapes de 60 km – les camions sont rares – en promenant son regard lucide, curieux et empthique sur un environnement humain ou naturel hors normes. Là où nous n’imaginons que brumes, pluies, grisailles et morosité, l’auteur nous peint des régions enchantées :



(…) Se dressant au-dessus d’une rivière d’un vert jade, ses parois (d’une meseta) formaient un rempart abrupt de 600 mètres, entassement de strates volcaniques zébré de rose et de vert comme une bannière de chavalier. Là où la meseta s’arrêtait, quatre montagnes, quatre sommets s’empilaient les uns sur les autres : d’abord une bosse pourpre, puis une colonne orange, un faisceau d’aiguilles roses et, au faîte, le cône gris cendré d’un volcan éteint couronné de neige.

La rivière se jetait dans les eaux turquoises d’un lac, le Lago Ghio. Dominant des rives d’une blancheur aveuglante, les falaises présentaient des parois tantôt uniformément blanches, tantôt rayées horizontalement de strates brunes. Le long de la rive nord une bande herbeuse séparait les eaux de saphir bleu des lagons des eaux opalines du lac. Des milliers de cygnes à col noir piquetaient la surface. Les hauts fonds étaient roses de flamants. (p. 122)



Quant aux Yaghans nomades – on sait toute la passion que Bruce Chatwin éprouvait pour le nomadisme – l’auteur manifeste devant leur langue aux ressorts logiques si étrangers aux nôtres un étonnement admiratif ;



Les Yaghans étaient des nomades nés, mais ils n’allaient jamais très loin. Leur ethnographe, le père Martin Gusinde, a écrit d’eux : “Ils ressemblent à des oiseaux migrateurs qui ne tiennent pas en place et ne trouvent le bonheur et le calme intérieur que lorsqu’ils voyagent”, et leur langue révèle une attitude proche de celle du marin obsédé par l’espace et le temps. Car, quoique ne comptant pas jusqu’à cinq, ils définissaient les points cardinaux avec de minutieuses distinctions et lisaient les changements saisonniers comme on lit un chronomètre de grande précision. (p.197)



Et la peau de brontosaure, prétexte de la randonnée ?

C’était celle d’un mylodon ou paresseux géant.



En Patagonie tient du récit de voyage, du journal intime, de l’épopée, de l’ethnographie et de la sociologie. Grande culture de l’auteur, écriture parfois décousue mais “classe”, moments poétiques et mondes disparus ou en voie de disparition : les grandes croisières australes tellement mode à l’heure actuelle peuvent-elles donner ce sentiment d’aventure authentique et cette envie de découvertes que Bruce Chatwin réussit à insuffler à ses lecteurs ?

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En Patagonie

j'ai acheté ce livre à mon retour de Patagonie, pour prolonger mon voyage. j'avoue que je ne me souviens plus trop de ce livre, qui reste cependant dans ma bibliothèque au rayon : Pas touche, je ne le prête pas.

En parler me donne envie de le relire pour repartir en voyage.
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Qu'est-ce que je fais là

Ce livre contient des textes choisis par l’auteur, parmi les récits, portraits et journaux de voyages qu’il a rédigés. C’est en quelque sorte un résumé de sa vision du monde, basée sur de nombreuses analyses (géographiques, historiques, sociologiques, voire scientifiques) mais surtout sur des rencontres.
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En Patagonie

"En Patagonie", m'avait particulièrement marqué à l'époque

Promu à un avenir brillant , il travaille pour Sothebys's .

Problèmes de vue et de vues , Allez !

Il largue tout, direction la Patagonie et road !



De mémoire ( approximatif ) , il avait dit :

"Une maison n'a juste besoin que d'un porte -manteau pour y poser son chapeau."



Dans en Patagonie, des anecdotes, entre journal de bord, carnet de voyages, journal intime....tout est si riche....

Par la suite, j'ai lu la quasi intégralité de son oeuvre, et chaque fois un plaisir recommencé.

Bonnes lectures

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En Patagonie

Sauf erreur, la lecture d'un livre sert à se distraire et passer un bon moment, ou s'instruire sur un sujet, ou s'élever l'esprit, ou apprendre la géographie, l'histoire.. Que sais je ? J'ai choisi cette lecture pour m'immerger en Patagonie, comprendre un peu de ce territoire immense ou je m'apprête à passer quelques semaines... En réalité, cette lecture ma perdu dans des récits croisés incompréhensibles, passant du 16 ième siècle à aujourd'hui sans transition, bref on se demande si d'éditeur à fait relire et corriger le texte..
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Utz

Utz (1988) a été adapté pour le cinéma en 1992 sous le titre de Utz, la passion de l’art par le britannique George Sluizer.



C’est un livre qui véhicule plusieurs choses, des connaissances historiques sur la Tchécoslovaquie de la Guerre Froide, de l’humour autour du complexe et excentrique personnage central : le baron Kaspar Joachim von Utz, collectionneur maladif de porcelaines de Meissen dont il a réussi à réunir une énorme quantité. L’état communiste ayant pris connaissance de cette collection unique, il a décrété sa confiscation, soit immédiate, soit le legs imposé et post mortem de ces objets merveilleux pour un musée



Le baron, malgré une vie chiche et sans intérêt à Prague, arrive à s’évader une fois par an à l’étranger à la chasse de pièces de porcelaine que les transfuges tchèques auraient pu sortir à l’étranger. Ceci est la version officielle pour la nomenklatura.



Mais ce cher baron a de l’argent en Suisse et lors de chaque voyage, il s’arrange pour faire une escapade en Suisse où il retire de l’argent cash, avec lequel argent il a constitué peu à peu, une deuxième collection, presque aussi fabuleuse que la première et qu’il cache en Suisse.



Il y a quelques scènes cocasses où l’État l’épie, le surveille, le fait suivre, sans compter que son appartement est truffé de micros et que pour pouvoir échanger « en cachette » avec quelqu’un, il a plusieurs méthodes pour brouiller les pistes.



Le baron a depuis longtemps une servante toute dévouée, Marta, qui, de plus, l’adore. Elle l’adore parce qu’il l’a tiré d’un très mauvais pas, mais c’est une paysanne mal dégrossie. Comme le baron aime courir le guilledou, lorsqu’il amène ses maitresses chez lui, Marta devient la plus désagréable des femmes, toutefois dans les limites de ce qu’elle peut exprimer, ce qui donne lieu à quelques situations drôles.



Parce que le baron Utz s’y connait en Meissen; Bruce Chatwin nous donne une leçon intéressante sur le sujet. L’ « inventeur » de la porcelaine est Johannes Böttger né en 1682 en Thuringe, lequel, grâce à une teinture rouge transmise par un moine mendiant grec, va réaliser sa première transmutation. En 1708 il remet ses premiers échantillons de grès rouge et, l’année suivante, de porcelaine blanche; il est très connu pour ses boîtes à thé, ses chopes à monture d’argent, ses théières décorées avec des scènes de Watteau…Utz avait choisi chaque pièce pour qu’elle reflétât les humeurs et les diverses facettes du « siècle de la porcelaine », l’esprit, le charme, la courtoisie, le goût de l’exotisme, la cruauté et la gaieté insouciante, avant que tout cela ne fût balayé par la révolution et le bruit de bottes des soudards.



En 1973 Utz aura une première attaque cérébrale et il prendra une décision pour ses collections. Ainsi se vengera-t-il de l’État communiste avec panache quoique drastiquement.



Une petite histoire amusante, bien racontée par quelqu’un qui connaissait bien les antiquités puisque Bruce Chatwin travailla des années pour Sothebys.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le chant des pistes

Un très beau témoignage de pèlerinage sur les terres d'Australie. Bien écrit, ce récit m'a fait voyagé dans ce pays qui me fait rêver. Ces description de paysages me donne envie de relire un autre livre qui se passe aussi sur les terres australiennes.
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Le chant des pistes

Cette lecture nous emmène à la rencontre du peuple aborigène : au fil d'un voyage itinérant à travers un décor australien parfaitement exprimé, nous rencontrons des hommes et des femmes attachants par leur courage et ténacité, par leur souffrance et leur désespoir aussi car les "blancs" n'ont rien compris à ce qu'ils sont et ils détruisent leur territoire naturel mais aussi leur monde fait d'invisible.
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Utz

ce roman ,aussi court que la vie de son auteur ou que son titre énigmatique m’ a plu. Il illustre cette capacité de la fiction de vous introduire dans des univers totalement éloignés de vos intérêts et de vous les rendre attachants et familiers .De plus il se termine d’une façon que j’adore , comme une porte ouverte sur l’infini des possibles.
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Le chant des pistes

J’aime cet écrivain voyageur : ne comptez pas sur lui comme guide de sites classés , expert en paysages ou en attractions culturelles, lui jalonne les étapes de son errance de rencontres avec des personnes . Au fil du temps et de l’espace ,dans un kaleidoscope d’âmes perdues ou illuminées , c’ est la longue piste de l’humanisation que nous chante son livre .



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Bruce Chatwin - Oeuvres complètes

Bruce Chatwin est snas doute l'un des écrivains voyageurs les plus renommé de notre temps, avec Nicolas Bouvier. Cela tient sans doute à son style très lisible, à sa démarche intellectuelle honnête, à l'hétérogénéité de ses écrits. On y découvre l'Australie des aborigènes (ou ce qu'il en reste !), l'Afrique, et des études sur l'errance, la nomadicité. Cet éternel voyageur, dandy anglais, parsème aussi ses écrits d'une drôlerie et d'un humour qui rende la lecture des 1500 page de ce bouquin aisé !
Lien : https://www.amazon.fr/review..
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En Patagonie

Je m'attendais à un récit à la Wild de Cheryl Strayed mais le côté quête psychologique qui m'avait plu est absent du roman de Bruce Chatwin, du coup, j'ai été quelque peu déçu par la tournure historique qu'a pris le roman qui aurait pu prendre le titre "Patagoniens" pour être plus cohérent avec le contenu.

Mais c'est ça qui fait la force de la Patagonie, ce brassage de culture, de personnes hors du commun ; le lieu de rencontre de pirates, de réfugiés politiques argentins, de personnes comme vous et moi qui ont entendu parler du côté indomptable du panorama et veulent s'y établir.

Wild était assez monolithique : une personne/ses rencontres et un paysage découvert par l'effort physique. "En Patagonie" c'est des histoires qui forment L Histoire mais aussi c'est des rencontres et une "enquête" qui justifient le voyage.
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Le Vice-roi de Ouidah

A peine romancée, la vie d'un négrier brésilien, frère de sang du roi d'Abomey et fondateur du Bénin



Publié en 1980, ce livre du romancier-voyageur anglais Bruce Chatwin (mondialement célèbre pour son "En Patagonie" de 1977) narre avec vigueur l'une de ces extrêmes bizarreries de l'histoire que peut parfois découvrir le curieux attentif : librement adaptée au cinéma à partir du roman par Werner Herzog ("Cobra Verde"), voici donc la vie de Francisco Manuel da Silva, métis brésilien de basse extraction mais redoutablement déterminé, qui deviendra au début du XIXème siècle capitaine de navire négrier, avant d'obtenir, installé à Ouidah au Dahomey (actuel Bénin), plus grand port négrier d'Afrique à l'époque, au prix de terribles aventures, vexations, inconforts et retournements de situation, en vrai "entrepreneur", le monopole de la traite d'esclaves au Dahomey avec la "bénédiction" du roi d'Abomey, devenu son frère de sang, et de fonder, grâce à une très abondante descendance d'enfants naturels l'une des grandes "dynasties" dirigeantes du Bénin d'aujourd'hui !



N'ayant pu à l'époque combler tous les interstices de l'histoire (réelle) de la famille De Souza (dont fait partie notamment la femme de l'actuel président du Bénin), Bruce Chatwin prit le parti d'imaginer ces quelques vides, et d'appeler son héros Da Silva, ce qui ne l'empêcha pas d'avoir quelques démêlés avec les autorités locales de l'époque... à propos d'une histoire vieille de plus de 150 ans... Mais encore aujourd'hui, certains paradoxes tenaces n'aiment pas être rappelés de manière trop crue...



Un livre passionnant, légèrement desservi toutefois par un style alternant parfois trop violemment une certaine fadeur et un lyrisme excessif...



"Un soir où l'harmattan soufflait, elle rencontra un agent anglais qui remontait de la plage. Il lui parla d'un navire marchand ancré dans la rade. À bord il y avait un professeur venu pour recueillir les plantes et les animaux du Dahomey.

Cette nuit-là elle ne put trouver le sommeil et tenta d'imaginer les traits du professeur. À l'aube elle enfila une robe de mousseline blanche brodée de fleurs bleues. Elle noua un ruban à son chapeau de paille et accompagna Mr. Townsend jusqu'au rivage.

Des crabes s'enfuirent précipitamment devant eux quand ils descendirent le talus de sable blanc. À travers la brume se profilaient la coque et les vergues agitées par le roulis : puis, comme le temps s'éclaircissait, ils aperçurent le rouge du pavillon et les points noirs que formaient les passagers et l'équipage.

Mais le ressac était trop fort. Aucun passager ne put débarquer et les kroumans s'en retournèrent dans leurs cases.

Cinq jours plus tard, la mer se calma. Mr. Townsend envoya le signal "Paré". Elle regarda l'avant de la pirogue se dresser au milieu de l'écume et le dos des kroumans sous le soleil changeant.

Des requins passaient entre les lignes extérieures et intérieures des brisants, au cas où l'embarcation chavirerait : on disait qu'ils avaient une préférence pour la chair des Blancs. Le sorcier debout dans l'eau faisait cliqueter son chapelet à l'arrivée de la première pirogue. Elle priait également. Elle supportait difficilement le spectacle de ces hommes qui pagayaient pour maintenir leur embarcation en droite ligne."

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En Patagonie

[...] En Patagonie ne se contente pas de nous décrire un chemin et ne reste jamais centré sur son auteur-voyageur. C’est un roman résolument tourné vers les gens, ce qui le rend passionnant. Lire ce livre, c’est rencontrer les habitants de la Patagonie et écouter leurs histoires. Bruce Chatwin nous parle aussi bien de ceux qu’il a croisé en chemin que de ceux qui ont vécu sur cette terre il y a plus ou moins longtemps. C’est alors que le voyageur devient conteur, déployant sous nos yeux des histoires plus ou moins légendaires. [...]
Lien : http://federicoconejo.wordpr..
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Le Vice-roi de Ouidah

Le Vice roi d’Ouidah est un vrai roman d’aventure historique. Chatwin s’inspire d’un personnage réel très ambigu, marchand d’esclaves ami du Roi d’Abomey. J’imaginais le personnage honni et je découvre sur la place du marché aux esclaves une plaque au nom de Chacha, surnom de De Souza, que Chatwyn appelle Da Silva. Le livre nous transporte dans le sertao brésilien. Allers et retour entre le Brésil et le Bénin actuel. Métissages, la capitale du Bénin n’est elle pas Porto Novo et lees vieilles maisons coloniales ne sont-elles pas qualifiées de brésiliennes?



Terrible ambiguité du commerce des esclaves que souligne cet ouvrage passionnant.
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Le Vice-roi de Ouidah

The Viceroy of Ouidah est l'histoire de Francisco Manoel da Silva, personnage directement inspiré de Francisco da Souza, un marchand d'esclave brésilien qui fut nommé Vice-Roi de Ouidah, après avoir aidé le roi de Dahomey, Ghézo, à prendre le pouvoir. A l'origine, Bruce Chatwin voulait écrire une biographie fidèle de ce personnage, mais le sujet avait déjà été traité de manière très précise par Pierre Verger. Il décida donc d'écrire une version courte et romancée de la vie si particulière de cet homme.

On découvre donc Dom Francisco de son enfance au Brésil, à sa mort, en passant par son arrivée au Bénin en tant que marchand d'esclave et son amitié avec le roi de Dahomey. Le récit débute, cependant, au XXème siècle, avec la réunion familiale annuelle de tous les descendants da Silva afin d'honorer leur ancêtre commun. Il faut dire que Francisco da Souza est connu pour avoir eu plus de 63 enfants et 1000 femmes et ses descendants se répartissent aujourd'hui dans tout l'Afrique de l'Ouest.



Il est difficile de parler plus en détails de l'histoire sans en dévoiler tout le contenu. Je peux vous assurer, cependant, que le personnage de Dom Francisco vaut la peine d'être découvert. Le style de Bruce Chatwin est tout simplement magnifique, en particulier ses descriptions de personnages et de lieux, et le lecteur est vraiment plongé dans les différentes atmosphères, que ce soit Ouidah, le Brésil, le palais d'Abomey et ses têtes coupées par l'armée des Amazones ou la route des esclaves.

Si je devais trouver un défaut à ce livre, c'est peut être sa brièveté. 101 pages ne permettent pas à l'auteur de traiter toute l'étendue de cette histoire et certains événements auraient pu être beaucoup plus développés. Un livre donc à découvrir, pour son sujet si étonnant et pour Bruce Chatwin qui mérite définitivement d'être mieux connu dans les pays francophones.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Les jumeaux de Black Hill

Curieux roman dont on se demande en le refermant quelles étaient les intentions de l'auteur. Il s'agit d'une chronique rurale s'étalant sur toute la durée de la vie de jumeaux restés vieux garçons et presque vierges durant laquelle ils croisent tout un cortège de personnages qui, à chaque fois, auraient pu infléchir le cours de leur vie mais non, rien ne se passe, ils sont comme enfermés dans le corset de leur gémellité. Ce volet est omniprésent dans le roman mais finalement peu développé malgré l'apparition d'une psychologue juive autrichienne passionnée par le sujet. La pauvreté physique, et morale, est tellement prégnante que même lorsqu'ils deviennent riches, ils ne s'en rendent pas compte et ne songent même pas à améliorer leurs rudes conditions de vie. Et quand, enfin, trop tard sans doute, Benjamin accepte d'acheter un tracteur pour faciliter le travail de Lewis, cet engin de malheur scellera sa fin. Ce roman m'a laissé un goût d'inachevé, c'était peut-être le but de Bruce Chatwin, mettre l'accent sur ce qui aurait pu être et ce qui fut, parabole de l'immobilisme qui vient s'opposer au nomadisme revendiqué par l'auteur.

A noter une étonnante construction qui revient tout au long de l'ouvrage, à la fin de chaque paragraphe, l'auteur résume le suivant en une ou deux lignes avant de le développer.
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En Patagonie

J'ai lu ce livre il y a plus de 20 ans et j'ai aimé toutes les rencontres que fait Bruce Chatwin, c'est vrai les histoires sont décousues mais c'est remarquablement bien écrit. Je vais encore le relire, pour le conforter à mes souvenirs, c'était avant mon périple en Patagonie, ce seras après.
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Le chant des pistes

passionnante plongée dans le monde aborigène et le chant des pistes
Lien : https://www.franceculture.fr..
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