Bruno Heckmann

empéguer (s'...) : se saouler, s'enivrer. "N'oubliez pas, les jeunes : s'empéguer ou conduire, il faut choisir !"

bader : 1. rêvasser, perdre son temps. "Fais tes devoirs au lieu de bader."

dache : (envoyer à...) : envoyer au diable, au loin.

Le football est un espéranto, un puissant enduit social un accélérateur de sociabilité. Quel autre phénomène de par le monde unit dans une même passion tant d'individus de tous âges, de toutes races, de toutes religions, de toutes conditions sociales?

Regarde voir ces monchus, ils se pensent montagnards !
Ils ont mis les chaînes sur les pneus arrière de l'auto !
On leur dit ? ou bien...

En devenant père, j'enterrais définitivement le mien, mon deuil prenait fin. [...]
J'ai été confronté à la mort avant de pouvoir célébrer la vie.
Je n'ai pas pleuré devant le lit de mort de mon père, je n'ai pas pleuré devant sa tombe et je pleure maintenant devant ce bonheur insoupçonné qui m'est offert, un bonheur inconcevable pour celui qui ne l'a pas vécu.

... Mais malgré tout, essayer, continuer. Car s'il y a toujours angoisse et doute, découragement parfois, il y a aussi espoir et rêve. Espoir que cet empilement de phrases ne sera pas totalement vain, que cette succession de mots aboutira à former cette chose magnifique et dérisoire que l'on appelle un roman. Une chose finalement aussi magnifique et dérisoire que peut l'être une partie de football.

Que je sois clair, la gynécologie est une science nécessaire. Pour jouir de la vitesse au volant d'une voiture, il faut bien qu'à un moment ou un autre un mécanicien mette les mains dans le cambouis.

Bisolet : petit vent sec. "Il fait beau, mais pas tant chaud avec ce bisolet". De bise, le vent du nord.

"les morts nous apparaissent en rêve parce que c'est leur seule manière de se faire voir, ce que nous n'est qu'une projection dirigée de très loin, la lumière nous provenant d'une étoile éteinte "

" - Apparemment, ce type de projet ne doit pas sortir de l'intimité d'un couple. C'est curieux, d'ailleurs. Entre potes, on s'avoue plus facilement avoir trompé sa femme qu'avoir hésité à lui faire un enfant..."

" - Je te faisais simplement part de ma méconnaissance des usages en vigueur dans les cabinets de gynécologie. Je n'ai guère eu le loisir de les fréquenter, figure-toi."
C'est au tour de Virginie de se cabrer.
" - Ca va, oubie-moi avec tes grandes phrases.
- Hmm, je constate que depuis que Madame n'a plus ses ragnagnas, son petit côté Obersturmführer a tendance à s'accentuer."

Un enfant, dans l'idée que j'en ai, c'est un peu comme un disque dur. Le rôle des parents est de lui transferer un maximum de données afin de le rendre le plus "performant" possible.

Une contraction, ça à l'air de faire comme une vague qu'on verrait venir de loin, qui approche en grossissant puis déferle avec fracas avant de refluer, laissant derrière elle ruine et désolation.

Songer que tous les importants, les puissants, les médiatiques, les décorés, les gradés, les élus, tous ceux qui comptent, qu'on adule, qu'on admire, qu'on divinise, qu'on prie, qu'on écoute ou qu'on craint, tous, absolument tous font leur petit caca quotidien, c'est juste jouissif.

C'est à se demander comment l'humanité a pu se perpétuer sans stérilisateurs de biberons. Parce que bon, comment elle faisait dans le temps? [...] Vous savez, en ce temps-là on faisait pas de chichis. Une femme tombait enceinte, et puis bah ! elle accouchait et le monde ne s'arrêtait pas de tourner pour autant.

En abolissant la notion du choix, carburant du capitalisme, le communisme avait quand même de bons côtés : Même bagnole, mêmes fringues, mêmes meubles pour tous et fermez vos gueules.

Lecteur sans enfant, homme libre, mon frère.
Un jour, ton heure viendra aussi. Un jour, une femme que tu ne connais peut-être pas encore portera le résultat de ta saillie. Tu te trouveras embarqué à ses côtés pour une traversée au long cours. [...]. Un calvaire sans nom, une torture d'un rare raffinement qui ne détruit pas le corps mais l'esprit.

Pourquoi ne prévoit-on pas dans chaque logement un endroit où les occupants successifs laisseraient des informations avant leur départ ? Pas grand chose, un tableau au fond d'un placard suffirait, où serait indiqué le nom des locataires, la durée de leur présence ici et éventuellement leur nouvelle destination. Se construirait ainsi une généalogie du lieu, sa mémoire, son histoire telle qu'on peut la retrouver dans un acte de vente notarié.
Mais non, à la place on remet les compteurs à zéro, on javellise, on ripoline, on efface toutes traces de passage.

La porte se referme derrière nous. Voilà, c'est fini.
Demain, de nouveaux occupants prendront possession des lieux. Il y aura de nouveaux meubles dans les pièces, de nouveaux tableaux sur les murs, de nouveaux noms sur la boîte aux lettres. Chez nous deviendra chez eux. Ils ne sauront rien du couple qui les a précédés.

[...] une délicieuse idiote pourvue d'une paire de seins à déclouter Jésus.

Un être humain, c'est jamais qu'un spermatozoïde qui a réussi dans la vie.