Citations de Bruno Loth (111)
Ce matin du 4 mai 1936, en arrivant à l'usine, se tient un comité d'accueil inhabituel... Les délégués syndicaux distribuent des tracts sur lesquels on peut lire : grève générale, usine occupée...
- La grève ? mais on [la gauche] a gagné les élections...
- Justement, les patrons, faut qu'ils casquent... On veut les congés payés, la semaine de 40 heures, des salaires décents et que Blum prenne le pouvoir tout de suite !
(p. 26)
La loi est un frein et ce n’est pas avec un frein qu’on arrive à la liberté !
(Ricardo Flores Magon)
- Dernièrement, j'ai lu pas mal de livres sur la peinture...
- Tu as raison de lire, mais le plus important pour un artiste, c'est le regard... Observer la nature et la comprendre, c'est essentiel... L'imagination vient ensuite ! Les livres t'apprennent la technique c'es tout ! Le regard, tu l'as ou tu l'as pas au départ.
Je passe la parole à Annette Becker, professeure à l'université de Paris-Nanterre, qui a étudié les monuments de la Première Guerre Mondiale...
- Je tiens à dire que je suis en total désaccord avec Monsieur Lafuente. Comme le dit le monsieur, il n'y a pas de traces matérielles sans hommes et idéologies derrière... Sauvegarder des pierres sans explication ne sert à rien ...
Mais l'instinct parfois ne suffit pas, et ces théoriciens nous aident à comprendre les mécanismes de la société... ils permettent une prise de conscience, une émancipation !
Le départ du cargo marque la fin de mon apprentissage. Ma vie d'ouvrier s'ouvre devant moi jusqu'à me boucher l'horizon. Mais la soif de connaissance, l'amour de la lecture, de l'art, le plaisir de la nature, feront de moi un éternel apprenti.
[Bordeaux, mars 1935]
(...) chantiers maritimes du sud-ouest, rue Blanqui... Un comble : cette rue, haut lieu de l'exploitation des ouvriers, portait le nom de celui qui, le premier, avait lancé à la face des bourgeois : "Ni Dieu, ni maître."
(p. 5)
- À bas l'État ! Vive l'anarchie !
- Vous insultez la France et son drapeau ! J'ai fait la guerre, moi, môssieur !
- C'est bien ce je vous reproche... Je préfère ceux qui font la paix, moi, môssieur !
Companeras, depuis notre plus jeune âge, nous souffrons en regardant les visages prématurément vieillis des femmes du peuple, la cause de ces rides profondes est un triple esclavage : celui de la tradition, celui de l'ignorance et celui de la reproduction.
[ discours de Lucia Sanchez Saornil]
¡ No ! ¡ Llegan los fascistas, debemos escaparnos de Madrid !
- Je ne vois pas le rapport...
- Il y en a un pourtant : la culture ! Elle doit être le fer de lance de la révolution !
Même s'il s'agissait du pape, personne ne dérange une répétition chez moi !
- Tu manques d'éducation, mon petit !
- Forcément, tu n'étais jamais là !!!
- ça va changer, Ermo, je vais m'occuper de toi...
- Mais Papa, c'est trop tard...Tu es mort...
- Oui, évidemment, c'est embêtant d'être mort...
Nous avons gagné ! Léon Blum accède au pouvoir et impose la semaine de 40 heures avec deux jours de repos, et on parle de deux semaines de congés payés pour l'été prochain...
L'art lave notre âme de la poussière du quotidien.
Apprenti n'est pas maître.
L'exil, c'est la nudité du droit.
Un mauvais ouvrier accuse ses outils.
♫ J'aime les avis les moins partagés
J'aime les orties, les ronces, les fées ♫
Des fois il y a des "accidents"...L'autre jour, un Fritz a poussé sans raison un Espagnol dans la fosse, 10 mètres plus bas...Plus tard, le Schleu a reçu un coup d'épaule... et hop ! Coulé dans le béton frais ! Oeil pour oeil, dent pour dent !