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Citations de Carine Pitocchi (127)


La justice anglaise, plus que tout autre chose, détestait que l'on s'en prenne à la propriété individuelle. Maître Atlea espérait que ce serait un argument de plus pour la défense.
- Vous êtes en train de nous dire que le fait que Lacustre se soit introduit chez vous sans y être invité est plus grave que ce qu'il a fait subir à Merry? demanda Oliver, qui n'était pas certain d'avoir bien compris le jargon de l'avocat.
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Moins d'une demi-heure s'était écoulée entre le moment où le docteur Patrick avait prélevé des échantillons de sang aux Cornwell et celui où il était revenu avec un étrange tuyau. Le père de Julia semblait compatible : la mise en contact des deux prélèvements de sang laissait penser que la coagulation restait normale.
Ils installèrent la transfusion à partir d'une des artères de Lord Cornwell. C'était un procédé nouveau et assez dangereux, ils en avaient conscience, mais le seul susceptible de sauver la vie de leur patiente. Relié à son enfant par un étrange boyau translucide, Septimus Cornwell regardait son fluide vital s'échapper de ses veines.
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- Mais vous allez la sauver?
- Il existe un moyen mais je n'ai pas le matériel avec moi. Et il faudrait tester le sang avant. Il faut la conduire à l'hôpital le plus proche et tenter une transfusion sanguine.
- Une transfusion?
- C'est un procédé qui requiert tout de même de s'assurer que le sang que nous lui donnerons ne la tuera pas.
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Ils avaient fait une exception en l'embauchant. C'était une femme séparée; d'ordinaire, seules les célibataires pouvaient prétendre à un poste dans un grand magasin, le mariage et les grossesses étant incompatibles avec un travail de vendeuse. Burbige était un précurseur en termes d'amélioration des conditions de travail de ses employés. Les journées ne comptaient que huit heures de travail et Edna avait découvert, effarée, que le personnel pouvait se reposer lejeudi après-midi quand le magasin était fermé. On l'avait affecté au rayon parfumerie et, même si elle avait été accueillie avec suspicion par ses collègues, elle s'était vite fait apprécier.
Harrods aidait aussi ses vendeuses à se loger. Edna avait donc quitté son appartement miteux pour une chambre certes pette, mais agréable, bien chauffée et surtout proche du grand magasin. Harrods venait d'achever sa mutation; la rénovation et l'agrandissement du grand temple des dames était à présent terminés. La concurrence féroce avec le Selfridges ouvert en 1909 ne leur avait pas laissé d'autre choix. L'Américain chassait sur les mêmes terres. Désormais la course au luxe et à la modernité faisait rage entre les deux enseignes.
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Elle prierait pour lui. Tous les jours. Une manière pour elle de commencer à expier ses péchés. D’entamer un chemin vers une rédemption que, elle-même en avait conscience, elle ne méritait pas. Ce désastre, ce fracas qu’était désormais son existence, elle ne le devait qu’à ses choix.
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Quand on trimbalait une infirmité comme la sienne en plein milieu du visage, il était difficile de se faire des relations. Peu de personnes avaient le courage de dépasser cette affreuse vision. Jacob espérait qu’à Longfield, les choses seraient différentes.
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Le juge, avec sa perruque grise ridicule, tapait comme un forcené avec son marteau pour faire revenir le calme dans l’assistance mais rien n’y fit. Il dut demander l’évacuation de la salle.

Les suffragettes présentes s’étaient enflammées en constatant que l’avocat général, non content de ne pas prendre en considération l’agression de Merry Murphy, traînait en plus sa réputation dans la boue.

Merry, à bout de nerfs, avait fini par perdre connaissance. Edna, dans la salle, s’était levée d’un bond pour voler au secours de son amie en poussant violemment toutes les personnes se trouvant sur son chemin.

Les jurés, mal à l’aise, avaient demandé une interruption de séance et cette quatrième journée du procès de Will Murphy s’était terminée dans un chaos indescriptible.

Excédé, le juge décréta que, « puisque ces femmes hystériques et cette populace de l’East End sont incapables de se tenir », dorénavant tous les débats auraient lieu à huis clos. Cette décision signait l’arrêt de mort de Will. Sans soutien populaire, il était condamné.

Ce fut dans une salle presque déserte que le jury, largement orienté par le juge et le procureur général, rendit sa décision. Will Murphy était reconnu coupable de meurtre avec préméditation et, pour cela, il était condamné à la peine de mort par pendaison.
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garçon était aussi fascinant qu’inquiétant. Comme si, derrière son masque de chérubin, se cachait l’expression du mal incarné.
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Bien que personne ne voulût vraiment l’admettre, la position de l’aristocratie britannique était de plus en plus inconfortable. L’Amérique s’imposait désormais comme la première économie du monde. On ne comptait déjà plus les unions entre des aristocrates anglais et les filles généreusement dotées de riches marchands américains. Il s’agissait là d’un échange de bons procédés, un titre contre une fortune. Tout le monde y trouvait son compte ou presque.

Cet ancien monde déstabilisé et en perte de vitesse laissait à Julia un affreux sentiment de désolation.
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Plus les jours passaient, et plus elle se rendait compte qu’elle n’avait qu’un seul désir, le revoir. C’était indécent, immoral et totalement indigne d’une jeune veuve. Charles était mort depuis trop peu de temps pour que les pensées de Julia convergent déjà vers un autre homme. Un roturier désargenté de surcroît.
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Trois semaines d’avance. Ce n’était pas une catastrophe, mais les bébés arrivés à terme étaient tout de même plus solides et en bien meilleure santé que les prématurés. Alma, malgré elle, se demanda ce qui se produirait si cet enfant ne survivait pas. Assurément, cela tuerait Lady Julia. Durant les derniers mois, elle n’avait lutté que pour la petite vie qui poussait en elle. Alma chassa ces idées noires de son esprit par des prières où elle demandait à Dieu d’accorder enfin un peu de joie à sa maîtresse.
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Elle rêvait de lui. La nuit précédente encore, il était apparu dans un de ses songes. Ses caresses fiévreuses, son corps fin et athlétique… Elle rougissait de honte en repensant à ces fantasmes nocturnes qui, invariablement, la chamboulaient dans ses désirs les plus profonds. C’était sans doute stupide, mais elle avait l’impression de trahir Charles. Plus idiot encore, elle ignorait ce qu’il était advenu de Will et ne le saurait probablement jamais.
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Le bébé semblait se porter comme un charme et donnait régulièrement des coups de pied à sa mère, comme pour lui signifier qu’il était vigoureux et en bonne santé. Elle lui parlait souvent, de son père, de Longfield, de son enfance à elle et de ce qu’ils feraient ensemble quand il montrerait le bout de son nez. Elle lui chantait des chansons en espérant qu’il ou elle l’entendait. Si elle n’était pas très cheval sur le sexe de son enfant, elle espérait tout de même un héritier pour Longfield, un beau garçon qui ressemblerait à Charles.
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Edna s’habilla avec ses plus beaux vêtements et tenta de mettre un peu d’ordre dans sa longue chevelure blonde. Elle s’observa un moment dans le miroir. Elle reconnaissait bien cette jeune femme aux joues creuses, au corps amaigri et brisé. Ce qui avait changé, en revanche, c’était son regard. Ce regard si triste et terne d’ordinaire. Il y avait là quelque chose de nouveau, une infime mais pourtant perceptible lueur – peut-être bien celle de l’espoir.

Les lettres de Mrs Alder bien à l’abri dans son panier en osier, elle se rendit jusqu’au pub des Murphy le cœur battant. En quoi ces courriers pouvaient-ils bien intéresser le plus influent des gangsters de Londres ?
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Tu n’as pas le droit de geindre sur ton propre sort ! Ces gens auraient donné ce qu’ils avaient de plus cher pour être en vie comme toi aujourd’hui, alors, de grâce, ressaisis-toi !

La réaction d’Emily pétrifia Julia au point qu’elle cessa instantanément de pleurer. Le regard sévère que sa cousine posait sur elle la fit rougir de honte et ce jour-là, elle se fit la promesse de ne plus jamais se plaindre d’avoir eu la vie sauve.
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Lady Emily rejetait avec ardeur les derniers vestiges d’une époque qu’elle estimait révolue et revendiquait haut et fort son statut de femme libre. Elle montait à cheval comme un homme, ne portait pas de corset et quelquefois, quand l’envie lui prenait, s’habillait d’un pantalon. Sa fortune personnelle le lui permettait. Mais peu de femmes pouvaient se targuer d’une telle indépendance financière : Emily restait une exception dans cette société où l’on favorisait toujours les garçons. Julia se réjouissait de leur venue. Son ventre s’arrondissait et elle attendait impatiemment de pouvoir sentir son bébé bouger.
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Il aurait dû être jaloux, elle pleurait son mari ; mais en un sens, savoir qu’elle avait fait un mariage d’amour l’avait un peu réconforté. Il le savait, Julia et Charles s’étaient choisis, elle en était tombée amoureuse, elle le lui avait affirmé la dernière fois qu’ils s’étaient vus, quelques années plus tôt. Il l’avait crue. Julia ne lui aurait jamais menti.
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Charles avait vite compris que sa jeune épouse n’avait pas grandi dans les mêmes conditions que lui ; il avait donc accepté et même encouragé les balades de celle-ci dans les quartiers des employés. Cela semblait la rendre heureuse et Charles approuvait de bon cœur tout ce qui pouvait faire plaisir à sa femme, quitte à choquer le reste de sa famille.

Julia, en entrant dans la cuisine, eut d’abord une pensée pour Maria. Elle regarda l’endroit où elle avait allumé la bougie quelques semaines plus tôt et sa gorge se serra. Cette nuit-là, elle avait perdu non seulement son mari mais aussi sa seule amie à Longfield. Maria, qui avait sensiblement le même âge qu’elle, avait été sa confidente durant ces quatre premières années de vie aux côtés de Charles.
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Du haut de ses seize ans, elle avait tenu bon, arguant que si elle le devait, elle recommencerait. Son entêtement avait amusé Charles qui était venu lui dire qu’il admirait les gens qui affirmaient haut et fort leurs convictions. Il lui avait aussi promis que quand elle serait assez âgée pour cela, il lui ferait la cour. Promesse qu’il avait tenue quelques mois plus tard. Charles était alors le parti le plus convoité d’Angleterre.
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Chroniquement imbue d’elle-même, cette femme brune au tempérament capricieux affichait une éternelle mine faussement enjouée qui cachait en réalité un caractère belliqueux, entêté et égoïste. La sœur de feu Lord Ashford ne s’intéressait aux autres que pour ce qu’ils pouvaient lui apporter.
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