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Citations de Carl Norac (157)


Carl Norac
Un poème parfois, ce n’est pas grand-chose.
Un insecte sur ta peau dont tu écoutes la musique des pattes.
La sirène d’un bateau suivie par des oiseaux, ou un pli de vagues.
Un arbre un peu tordu qui parle pourtant du soleil.
Ou souviens-toi, ces mots tracés sur un mur de ta rue :
« Sois libre et ne te tais pas ! ».

Un poème parfois, ce n’est pas grand-chose.
Pas une longue chanson, mais assez de musique pour partir
en promenade ou sur une étoile,
à vue de rêve ou de passant.
C’est un aller qui part sans son retour
pour voir de quoi le monde est fait.
C’est le sourire des inconnus
au coin d’une heure, d’une avenue.

Au fond, un poème, c’est souvent ça,
de simples regards, des mouvements de lèvres,
la façon dont tu peux caresser une aile, une peau, une carapace,
dont tu salues encore ce bateau qui ouvre à peine les yeux,
dont tu peux tendre une main ou une banderole,
et aussi la manière dont tu te diras :
« Courage ! Sur le chemin que j’ai choisi, j’y vais, j’y suis ! ».

Un poème, à la fois, ce n’est pas grand-chose
et tout l’univers...
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J'ai tout compris : si [les Indiens] ont construit tant d'échelles et sont montés si haut, c'est pour arracher les drapeaux que les hommes ont planté dans le sol lunaire.
Ils les ont tous trouvés et sont à présent tout à fait contents. La lune est libre, comme avant.
Elle n'appartient plus à personne. De joie, les Indiens se sont mis à danser autour d'un cratère en poussant des cris. Pour ne pas les vexer, je les ai accompagnés.
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Je lui demande en souriant comment il fait pour toujours me surprendre.
- Oh, ça fait partie de mon métier, répond-il. Car dans la vie, tu vois, je suis poéme.
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Le soleil est une femme tatouée
qui brille pour tout le monde.
Quelque part dans l'univers,
elle a dû désirer être mère.
Tatouée, elle l'est de ses rayons,
elle nous enseigne, de loin, l'horizon,
à vivre l'ombre et la lumière,
à nouer ensemble le jour et la nuit.
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J'ai un silence à te dire.
Il est bavard, ce silence. Il siffle dans ma tête
dès que je te vois, il rougit sur mes joues,
me gratte le nez, tremble sur mes lèvres,
toussote dans ma gorge,
fait des claquettes sur le parquet
et sur cette page, voilà
qu'il me tombe des mains.
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Nous avons peur que le silence nous dévore :
c'est écrit.
Nous avons peur du temps quand il passe
trop vite ou se tait pour nous attendre :
cela demeure à écrire,
à l'envers de la nuit ou à contre-jour.
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LE CHANT DU CHAMP



Beau comme le bruit
d’un épi de blé,
c’est craquant,
ce crac crac crac
qui craquette dans l’été.
Ça fait fuir les mouches,
ça met du beau à la bouche.
Et, dans le champ,
ce matin,
cette chanson du blé,
c’est déjà bon comme du pain.
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UNE DERNIÉRE QUESTION



Ce qui est beau pour moi :

un bateau où personne
n’a peur de se noyer,

une école où on apprend
aussi à rire
et à rêver,

un livre qui nous parle
comme si c’était un ami,

un caillou ou un nuage
qui soient uniques au monde,

un mot caché
qui s’envole de tes lèvres
avant même que tu parles,

Et pour toi, s’il te plaît,
au fond de toi,
sur tes sentiers, dis-moi :
de quoi te parle-t-elle
en secret, la beauté ?
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PREMIER REGARD



Un battement d’ailes de papillon
peut changer l’avenir.
Alors, que dire du battement
de tes cils ?

Tu me regardes en riant
et le futur n’a qu’à bien se tenir.

Tous les instants vont par deux
et prennent tout leur temps
quand ils sont dans tes yeux.
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APRÈS LES ANNÉES



« Papa, quand je serai grande, après les années,
est-ce que j’aurai un cœur grand comme ça ?
— Oui, il va grandir un peu.
— Est-ce que ça veut dire que je pourrai mettre plus
de gens à l’intérieur ?
— Pourquoi dis-tu ça ?

— Parce que moi, j’aime tout le monde. »
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LES JOUES



Comme je suis plutôt timide,
une fille de ma classe m’a dit :
« Tu es beau comme une fraise. »

Alors, j’ai rougi encore plus,
je me suis écrasé sur ma chaise.
Ces mots-là ne sont pas du sucre.

Mais hier, dans le jardin,
une seule fraise a poussé
au milieu des pâquerettes.

Ce fruit était si vrai à croquer :
je crois qu’elle m’aime un peu,
cette fille, pour me parler ainsi
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LES GENS



J’aime bien marcher avec les gens.
J’aime les gens.

Dans la rue, je les dépasse
ou je les laisse passer :
parfois les gens sont si pressés,
ils courent après le bout de leur nez
et oublient la beauté du jour.

Mais parmi ces passants,
il y a ceux qui, par tous les temps,
vont promenant, vont baladant
leurs pas et leurs rêves.

Rien n’est plus doux
qu’un matin où, par hasard,
la foule et moi, nous partons
quelque part sans penser
au bout de notre nez
et sans oublier la beauté du jour.
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Un rêve trop haut
(petit poème bizarre à ne pas répéter en haut d’un escalier
     ou d’une échelle)



La première fois où j’ai voulu monter sur un nuage,
le ciel était parfaitement bleu.
Je suis tombé. C’était un dimanche.
Rien n’était ouvert tout en bas,
dans mon quartier :
pas moyen de trouver un sparadrap.
La deuxième fois où j’ai voulu monter là-haut,
il y avait bien un nuage, si beau.
Alors, j’ai sauté.
Ce cumulus était fait d’une douce vapeur,
il était si transparent à l’intérieur :
j’ai un peu flotté, puis je suis tombé.
Heureusement, j’avais réfléchi,
là on était un samedi :
tout de suite, j’ai pu aller à la pharmacie.
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Poème pour apprendre à conjuguer



J’étoile, tu étoiles, il étoile, nous étoilons, vous étoilez,
ils brillent un peu, les mots.
J’infinis, tu infinis, elle infinit, nous infinissons, vous infinissez,
elles s’allongent un peu, les phrases.
Je nuage, tu nuages, il nuage, nous nuageons, vous nuagez,
ils ajoutent du ciel bleu, les stylos.
Je page, tu pages, elle page, nous pageons, vous pagez,
elles vivent hors des lignes, les idées.
Je poème, tu poèmes, il poème, nous poèmons, vous poèmez.
Je queneau, tu michaux, il prévert, nous tardieusons,
     vous jacobez, ils norgent.
Hé l’art du poème, à présent, on dirait que tu l’aimes.
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Le grand jour est arrivé.
La foule d'animaux est impressionnante.
Le lion, en peignoir, fait le tri à l'entrée :
- Une seule file devant môa, merci !
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Le silence s’épuise avant moi. Je reprends la parole où je l’avais noyée.
Elle est le souffle d’un poisson, le clapotis d’une pierre sur l’eau, la seule complainte diurne. J’étale devant moi des cailloux, je les glisse dans le manteau que j’enfilerai quand je serai un vieil homme. Je passe des jours à refluer les feuillages de mon seuil, alors qu’un hiver tôt en moi étale son beurre de glace. Les merles tombent des branchages. Le ciel ait son âge aujourd’hui. Et moi, je reflue les feuillages de mon seuil, Sisyphe dont la montagne est le bord de ses mains, ses poignets dans le vide.

Sonate pour un enfant roi
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Ma voix se tait depuis si longtemps que son écho revient par un détour d’étoiles.
Sonate pour un homme seul
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Certains lieux sont aussi surprenants au sein de la capitale comme le jardin de la Pagode, d’inspiration asiatique, le jardin d'Agronomie tropicale*, ou la « Ruche ».
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Carl Norac
LE BON MOMENT

Le temps passe sans que personne
ne lui demande de passer.
On croit que ce qu’il préfère,
ce sont les siècles, les millénaires.

Mais quand le temps
s’abandonne un instant,
quand le temps prend son temps
ou rêve d’en perdre un peu,
il arrive qu’il dise, à toute vitesse,
comme un enfant qui court,
en retard pour l’école : – Pour moi qui suis le temps,
qui vais de par le monde,
rien n’est plus beau
qu’une seconde…
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COMPTINE HAÏKU
À LA MODE DU JAPON
QUI NE DURE QU'UN INSTANT
ET DONT LE TITRE AU FOND
PREND TOUT SON TEMPS,
DEVIENT BEAUCOUP PLUS LONG
QUE LE POÈME
LUI-MÊME

(à dire lentement pour mieux en profiter)

Le perce-neige
ne perce rien.

La neige a fondu
ce matin.

(p. 31)
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