Ce qui est arrivé. Disons, qui a fini par arriver. Avant cela, il m’emmène en voiture, la nuit, au bord d’un lac difficile d’accès à cause du sol marécageux. Il m’embrasse, pétrit ma poitrine, mes tétons se raidissent sous ses doigts.
Je ne suis pas vraiment certaine de ce qu’il va faire avant qu’il le fasse. Il est raide, sec et brûlant, il sent le pain et, lorsqu’il me pénètre, je crie et m’accroche à lui comme une naufragée. Son corps se colle au mien, il fonce, s’enfonce, puis se retire avant la fin et termine dans l’humidité de mon sang. Je suis fascinée, exaltée par le rythme, la perception concrète de son besoin, la précision de sa délivrance.
Le garçon est de dos. Je vois les muscles de son cou et de ses épaules, son corps légèrement comprimé dans la chemise boutonnée, façon travailleur qui se serait habillé pour aller danser, et je fonds. Pourtant, j’ai l’embarras du choix. Je suis belle. J’ai une jolie bouche. Des seins qui débordent de mes robes, innocents et pervers. Je suis une fille bien, de bonne famille. Il a quelque chose d’un peu rugueux, à la manière des hommes parfois, qui me donne envie. Et il donne l’impression d’avoir la même envie.