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Citations de Caroline Carton (53)


Celui qui fait une bête de lui-même se débarrasse de la douleur d’être humain.

Citation de Samuel Johnson, tirée du film Las Vegas parano.
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Son discours n’avait aucun sens, mais Suzanne le savait : ce que veut le peuple, c’est un coupable. Quand un coupable est désigné, la paix revient, la peur s’en va et le véritable monstre peut continuer ses affaires dans un autre secteur. Un coupable, c’est tout ce que demandent les gens.
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Si quelqu'un avait vu la scène, il aurait été interloqué par cette femme maintenant, dans un état semi hypnotique, un grand dadaïsme dont l âme semblait se dissoudre pour sortir par sa bouche ouverte.
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Je ne me suis jamais senti aussi bien de ma vie pour tout vous dire, mademoiselle Bloomer… » À mesure que ces mots sortaient de ma bouche, je réalisai à quel point c’était la vérité. Depuis combien d’années n’avais-je pas dormi aussi bien, sans aucune chose qui me tracasse ? Depuis toujours. Voilà ce que je me suis dit.
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Tout ça m’appartenait. Tout était parfait. Si parfait. Je passai mes doigts sur la table de bois à l’odeur typique, pour y découvrir une très fine couche de poussière, à peine perceptible, et l’essuyai d’un revers de manche. Mon premier repas fut parfait lui aussi. Des sandwiches, pas de télé abrutissante et un regard sur l’extérieur avec au loin la montagne, la forêt en son pied et… il me sembla apercevoir un troupeau de bovins l’espace d’un instant, puis plus rien. Sûrement mon imagination qui me joua un tour pendant ce moment si parfait.
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Pour un homme qui n’aimait pas les interactions humaines, j’aurais pu dire que je venais de rencontrer mon alter ego et qu’il aurait dû me plaire directement. Cependant, il se dégageait autre chose de Flinktown. Autre chose que l’envie de couper court aux discussions ou d’en finir rapidement. Il avait effectivement envie d’en finir mais parce qu’il avait quelque chose d’important et crucial à faire, et ce quelque chose réclamait qu’on ne s’éternise pas avant d’être réalisé.
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Je suis quelqu’un qui ne… » Qui ne quoi ? Qui ne s’intéresse pas aux autres et à leur vie ? Qui n’en a rien à foutre ? Qui… « … qui n’aime pas s’immiscer dans les histoires sans y avoir été expressément invité. »
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Le ranch avait réellement quelque chose d’envoûtant. Pour le reste je savais aussi que les gens des villages enfoncés dans les terres, et d’autant plus ces petits villages dans des endroits reclus, sur des anciennes terres indiennes, devaient avoir des facilités à s’imaginer toutes sortes de choses ou de croyances. Il allait sans dire que Lilie Bloomer, enceinte à un stade assez avancé, ne devait pas mener une vie facile et pour le reste je me gardai de juger.
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Il lui sembla toujours sentir une présence, entendre des bruits suspects, sentir une odeur venue de nulle part, mais jamais il ne renonça et rendit l’endroit propre comme un sou neuf. Il ne lui restait plus qu’à le photographier, et le mettre dans les agences immobilières les plus proches, croisant les doigts pour en finir le plus rapidement possible.
 
 
Il se rendit dans un premier temps jusque Claycreek pour acquérir un nouveau téléphone portable. Sur le coup, il n’aurait pas su expliquer pourquoi, mais il voulait absolument séparer sa vie personnelle de cette vente et c’est la raison pour laquelle il arriva dans les agences avec un tout nouveau numéro entièrement dédié à cette transaction.
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Il fallait que j’en sache plus. Il fallait que je rentre et je rachèterai le tout si besoin. Je paierais une fortune si nécessaire. Mais ce lieu… ce lieu est vierge. Vierge de haine, vierge de capitalisme, vierge de Cécilia, vierge de politique. Vierge de moutons débiles, de pognon puant et de guerres à la con.
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En vérité, je savais très bien ce qu’elle voulait : elle voulait que je la considère. De la considération, c’est tout ce que mon ex-femme avait toujours voulu dans sa vie, et je me comportais comme un parfait rustre. Le parfait Jake Ridestean que j’ai toujours été, pour être franc. Celui qui ne s’occupe que de lui.
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Pendant la semaine qui suivit, le temps passa à la vitesse d’un escargot escaladant une montagne. C’était comme si tout était fait pour me mettre des bâtons dans les roues. Je fus sommé de rester dans le secteur, à la fois pour le jugement, mais aussi par rapport à Cécilia qui ne faisait que rajouter des charges à mon compte déjà bien mal engagé.
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On venait de m’enlever à mon paradis vierge pour me rappeler à quel point l’État allait se servir sur mon argent pour justifier les demandes ridicules de ma patriote de femme.
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Je pense que dans la plupart des divorces, les choses doivent se régler beaucoup plus vite, mais pensez bien qu’avec des millions de dollars en jeu, on épluche absolument tout ce qu’il y a à éplucher. Le fait est que je sombrais réellement à force de faire semblant, à la fois épuisé de l’entendre déblatérer nos vies et bercé par sa voix qui clamait un texte si bien préparé.
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Je voulais qu’elle remarque à quel point son plaidoyer ridicule ne me passionnait pas, et que je lui céderais la moitié sans discuter pourvu qu’elle la ferme. Autant demander à un requin d’arrêter de nager…
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Cécilia me traitait de fou et ça ne me dérangeait pas, je voulais encore une fois qu’on me laisse tranquille, qu’on me foute la paix. Personne ne semblait comprendre. Je faisais des siestes. Énormément. Elles n’avaient toutes qu’un seul et unique but : rêver. Retrouver mon ranch imaginaire et ce foulard, retenter ma chance et m’envoler, peut-être un peu moins vite cette fois pour pouvoir observer…
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Elle était l’anti naturel, elle était la femme parfaite, refaite, américaine procapitaliste, pourrie par l’argent et les excès et si heureuse de vivre. J’étais la nature, celle qui danse sous le vent comme un foulard rouge attaché à une clôture.
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Je crois qu’encore une fois ce qu’elle voyait n’était pas l’homme qu’elle avait épousé mais un parfait psychopathe coincé dans son monde. Quand je vis son regard… Je voudrais tellement ne plus me rappeler ce détail, malheureusement c’est pourtant une des sensations si rares dans la vie, qu’on ne peut réussir à l’occulter.
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J’avais envie de lui clouer le bec à chaque fois qu’elle me racontait sa journée. Parfois, je sentais même que je pourrais lui hurler dessus qu’elle ne comprenait rien à rien à ce dans quoi elle mettait les pieds, puis je me contenais. Je me contenais sans arrêt. Pour plein de raisons : la première, elle s’était battue pour avoir ce boulot et il semblait la combler bien plus que moi. La deuxième, je l’aurais détruite, pièce par pièce avec tout ce que j’avais à recracher comme haine du système…
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L’idée de prendre une maîtresse était le cadet de mes soucis, vous l’aurez compris. En fait, l’idée de me retrouver avec une autre personne que Cécilia devenait pire qu’angoissante, jusqu’au point où l’idée même de me retrouver auprès de Cécilia est devenue dérangeante.
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