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Critiques de Catherine Pozzi (14)
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Journal de jeunesse, 1893-1906

"J'ai 18 ans depuis le 13.

Je les déteste! Je suis à présent la jeune fille à marier. Brrrrr. Si je n'étais pas sûre de mes parents, je me suiciderais. Car, j'ai l'idée même du mariage en horreur."





Catherine Pozzi, née en 1882, ( amie de Rainer Maria Rilke, Colette, Jean Paulhan, elle fut la muse de Paul Valery). Ce journal intime, à la fois psychologique et littéraire, est un document sur la vie d'un enfant de la Belle Epoque; mais c'est aussi un exemple de journal de jeune fille:





"Dimanche 7 juin 1896

Quand trouverai-je un coeur aimant ?" Ah, quand le trouverai-je ? Je n'ai pas d'amie, pas de véritable amie, en ce monde... Mais non. n'y a-t-il donc que moi en ce monde qui ai besoin d'aimer ???





"Dans la vie, la jeune fille est un être seul. Ah, combien seule ! Enfant, elle fut gâtée, chérie, adulée. Jeune fille, on la laisse. C'est une fleur dont on ne veut pas respirer le parfum."

"Je ris et je suis heureuse, parce que, après tout, je suis une jeune fille, et non pas une vieille femme à l'agonie..."

"J'écris parce que je viens de lire un journal qui ressemblait au mien - j'aime mieux le mien, il est plus candide - et que cela m'a donné la fièvre de la plume."





Se marier pour une jeune fille, au XIXe siècle (et même au début du XXe ?) s'apparentait à une soumission au joug du mari, pour des femmes sans autonomie financière...

Pour certaines, il ne reste que le suicide ou l'entrée dans les ordres, la religion! Quelques exceptions: Louise Michel qui refuse d'être "le pot au feu " de l'homme et George Sand qui mène une vie amoureuse au grand jour...
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Très haut amour : Poèmes et autres textes



Catherine Pozzi accepta de son vivant de publier six poèmes dans la revue Mesures. Nous les retrouvons dans ce recueil, accompagnés de poèmes retrouvés, prose poétique et de ses traductions de poèmes de Stefan George. Ce sont ceux qui m'ont le plus touchée.



Catherine Pozzi nous offre une poésie exigeante, en lien étroit avec sa vie personnelle. En cela, les notes sont précieuses et explicitent largement les références. Elles m'ont été fort utiles, connaissant mal l'oeuvre de Paul Valéry. Elles portent également un éclairage sur les effets des drogues qu'elle prenait pour atténuer les souffrances liées à sa maladie.







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Ce besoin d'aimer pour aimer

En achetant le Magazine « LIRE » de ce dernier mois de l'année, la très agréable surprise de trouver ce petit recueil Poésie-Gallimard, hors commerce, nous offrant un florilège autour de l'Amour, et je retrouve une de mes poétesses préférées : Marceline Desbordes-Valmore…. Un cadeau qui fera deux heureux, au moins : moi, le temps de parcourir ce choix magnifique de textes, aux tons et styles fort différents…et un ami, très féru de poésie, en écrivant lui-même, à qui je le destine ensuite. J'aime bien que les livres circulent, passent de main amie en main amie !...



« Sans l'oublier



Sans l'oublier, on peut fuir ce qu'on aime,

On peut bannir son nom de ses discours,

Et, de l'absence implorant le secours,

Se dérober à ce maître suprême,

Sans l'oublier !



Sans l'oublier, j'ai vu l'eau, dans sa course,

Porter au loin la vie à d'autres fleurs;

Fuyant alors le gazon sans couleurs,

j'imitai l'eau fuyant loin de la source,

Sans l'oublier !



Sans l'oublier une voix triste et tendre,

Oh ! que de jours j'ai vus naître et finir !

Je la redoute encor dans l'avenir:

C'est une voix que l'on cesse d'entendre,

Sans l'oublier !



[ Marceline Desbordes-Valmore , p.44 ]”



Ne pas rater , en cette fin d'année, ce LIRE, qui nous offre, en plus diverses sélections ,dont les 100 livres de l'année !! Je vais regarder les possibles « oubliés »… et j'en trouve déjà « un » qui en est " une", ; il s'agit d'une auteur turque que j'apprécie fort : Elif Shafak …j'ai manqué son dernier texte « 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange »…Allez, je vais profiter de ce nouveau couvre-feu prochain… pour faire diminuer ma PAL et ces « oubliés involontaires » !!!!

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Journal 1913-1934

Journal prenant, au style recherché, un peu alambiqué parfois, c'est que l'auteure mène une recherche stylistique...

Catherine Pozzi était une femme d'une haute exigence intellectuelle, ce qui a fasciné Paul Valéry pendant une décennie.

Elle était aussi une femme malade, isolée et courageuse : la contemporaine de Proust, qu'elle connut un peu (très peu).

Elle écrivit aussi six magnifiques poèmes qui firent sa renommée, dont le très célèbre adressé bien sûr à son grand amour et jumeau intellectuel, Paul Valéry :



La grande amour que vous m'aviez donné



Le vent des jours a rompu ses rayons



Où fut la flamme, où fut la destinée



Où nous étions, où par la main serrés



Nous nous tenions.



Mais le futur que vous attendez vivre



Est moins présent que le bien disparu



Toute vendange à la fin qu'il vous livre



Vous la boirez sans pouvoir être qu'ivre



Du vin perdu.

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Très haut amour : Poèmes et autres textes

Je connaissais seulement le nom de Catherine Pozzi, qui aima Paul Valéry et fut sa confidente. Leur liaison, très orageuse, dura huit ans. Mais je n'en savais pas plus. En fait, Catherine Pozzi était remarquablement cultivée et exigeante vis-à-vis d'elle-même, mais aussi névrosée et gravement malade (elle mourra de la tuberculose). De son vivant, elle a validé en tout et pour tout six courts poèmes ! Ce sont des textes concis, peu faciles d'accès et finement ciselés. Ils sont écrits dans une manière peu éloignée de l'art de Paul Valéry. Je trouve qu'ils méritent d'être découverts. Dans le présent volume, ces six poésies précèdent d'autres poésies de la poétesse initialement non retenues.
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Peau d'âme

Avec ce titre vaguement explicité par une allusion à Barbe Bleue, Catherine (alias Karin) Pozzi inaugurait une entreprise originale. Il ne s'agissait de rien moins qu'un conte philosophico-mystique sur l'origine des sensations. L'ouvrage a été publié inachevé en 1935, après sa mort, et devait constituer le premier volet d'une trilogie métaphysique, scientifique et théologique (voir le commentaire de P. Boutang, "Karin Pozzi et la quête de l'immortalité", lien ci-dessous). Le ton libre, impertinent, mutin contraste avec la profondeur du projet. Initiée, peut-être de trop fraîche date, aux développements de la physique, de la chimie, de la biologie et de la psychologie de son temps, l'auteur déploie sur un mode ironique, non conceptuel, les conséquences d'une intuition cosmologique fondamentale : les signes venus de l'univers, tels qu'ils se réduisent en nombres, comme le confirment les sciences, ne sont pas traduisibles en qualités. En clair, la vibration mesurable de points d'onde (que C.K. Pozzi appelle "grains") ne se transforme en couleur jaune ou bleue que par la médiation d'un vivant. Mais le corps humain n'est lui-même que "grains", molécules, cellules, ou tout ce que la chimie nous expose. Lorsque les nombres l'atteignent, comment pourrait-il les percevoir comme sensations ? Sur cette frontière absolue, explorée par les philosophes, de Protagoras à Descartes, les poètes, de Lucrèce à Baudelaire, les savants, d'Archimède à Louis de Broglie, C.K. Pozzi construit l'enveloppe "cotte de mailles", "peau d'âme" formée de tous les signes, l'énergie perdue du passé qui s'est accumulée dans le vivant et permet peut-être de passer de l'un à l'autre. Ce livre, phénoménal et sans équivalent à ma connaissance, se lit vite, agréablement et de façon émouvante, grâce à l'humour un peu potache de la poétesse trop tôt disparue. Il laisse en vous des résonances (c'est un de ses concepts-images), et donne à penser comme à rêver.
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Très haut amour : Poèmes et autres textes

Catherine Pozzi : 1882 - 1934 - 52 ans - Une vie courte et pleine de douleurs. Douleurs du corps, la tuberculose, douleurs familiales - mariage raté, frère fou, parents séparés puis divorcés, douleurs de l'amour, car son Très haut Amour a été un amour déjà marié, inaccessible ne lui offrant que le rang de maîtresse, Paul Valéry - douleur mystique qui s'exprime dans "Mon Dieu Esprit".



Je ne la connaissais pas. J'ai acheté ce petit livre de cette contemporaine de Proust, de Noailles, de Valéry, de Sarah B. de Paulhan dont elle est l'amie, et de bien d'autres artistes ou personnalités de l'époque, et qui n'a pas écrit beaucoup, mais a laissé s'exprimer son ennui, sa tristesse et ses douleurs dans textes intimes profonds.



C'est en achetant les oeuvres d'Ingeborg Bachmann qu'Amazon (encore Amazon !) m'a proposé Catherine Pozzi. Dès qu'il s'agit d'une femme de lettre de cette époque si riche en drames intimes (Voir d'ailleurs la vie de Katherine Mansfield - 1888-1923 presque proche de celle de C Pozzi), j'en fais l'acquisition, pour enrichir ma connaissance de l'atmosphère littéraire et artistique de cette époque où le mâle domine, laissant peu de place à ces femmes pourtant si remarquables d'intelligence et de sensibilité. Je pourrais d'ailleurs, encore citer Camille Claudel, génie écrasé par Rodin...



C'est un beau livre de poésie dramatique que ce livre qui rassemble les textes (sans doute pas tous les textes) de Catherine Pozzi.



Pat







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Agnès

Faux journal intime, vraie autofiction, dirait-on aujourd'hui, Agnès est le récit diaristique de l'alter ego. Catherine Pozzi a fréquenté le gratin littéraire (Paul Valéry, dont elle fut passagèrement la maîtresse) et catholique de l'entre-deux guerres (Maritain, par exemple). Elle a surtout beaucoup souffert, de sa famille, de ses maris, de ses amants (l'aventure avec Valéry fait furieusement penser à la relation destructrice d'un autre Paul : Claudel, avec sa soeur), de ses doutes religieux, de sa maladie (phtisique, elle meurt à cinquante-deux ans). Mais il semble surtout qu'elle dût souffrir de son intelligence et de sa sensibilité. Philosophe et poète, elle publie peu, tandis que son magnifique Journal reste inconnu jusque dans les années quatre-vingts. Les éditions Claire Paulhan le publient, ainsi que la correspondance.

" Agnès éclaire (d'un rayon noir) la relation avec le père. Ce chirurgien brillant du Paris 1900 aurait été l'un des modèles de Proust pour le Docteur Cottard ? Le tragique degré d'indifférence dont il témoigne envers sa fille, telle qu'elle la ressent du moins dans ces pages, peut expliquer sans doute un destin torturé. Ce petit livre en reste un témoignage poignant. On voudrait avoir connu et compris Catherine Pozzi, quand il en était temps.
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Agnès

Dans ce court texte, la narratrice s'adresse à son futur amour, un alter ego inconnu. Elle exprime la solitude qui est la sienne entre un père absent et une grand mère très pieuse. Elle cherche à s'instruire mais se heurte aux limites propres à l'éducation d'une jeune fille à cette époque. Catherine Pozzi livre ici un texte très autobiographique qui connu un certain succès mais fut d'abord attribué au poète Valery qui était son amant.
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Ce besoin d'aimer pour aimer

"On est enamourés ou épris,lorsque les défauts sont plus des merveilles et les propos drues une émotion sentimentale voire les disputes des discussions d'éloquence ; le plus violent devient sentimental où le doux ...



Oko-Olingoba Noemet-Lanzorod

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Ce besoin d'aimer pour aimer

"Ce besoin d'aimer pour aimer" est une édition offerte par Lire Magazine littéraire. Huit poètes français ont été réunis dans ce recueil pour célébrer l'amour. L'amour nous mène par le bout du nez. Il nous perd, nous enchaine, nous bouleverse, nous enivre, nous rend fou, nous écrase.

J'ai un peu de mal avec la poésie versifiée. Elle heurte, mesure. La prose me plait davantage. Il y a une fluidité, une musicalité. Sa nature est plus proche de ma sensibilité.
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Très haut amour : Poèmes et autres textes

Ce recueil de poèmes, extraits de journaux, de textes, se lit plaisamment et évidemment décline encore mieux tout son sens avec un minimum de connaissance de la vie de Catherine Pozzi. Ses poèmes m’ont touchée sans excès mais je ne sais dire pourquoi.
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Journal de jeunesse, 1893-1906

J’aime les journaux d'écrivains... un régal donc que celui de Catherine Pozzi tenu de l'âge De 10 ans à celui de 23 ans en ce qui concerne celui-ci . On y comprend son quotidien, sa pensée, son monde, l'émergence d’une conscience poétique et philosophique, la place des femmes en ce monde, la société à ce moment là. On est frappé par ce mélange d’immaturité et de réflexion, d’indépendance et de soumission à cette société et tous les errements d’un être profond en devenir néanmoins soumise à cette condition de femme peu porteuse à cette époque.
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Agnès

Catherine Pozzi écrit "Agnès" en 1927 elle tente de transcender les limites qu'elle ressentait dans son rôle de femme. En particulier, sa relation complexe avec Paul Valéry et sa lutte pour s'extraire de sa domination intellectuelle.
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