Catherine Sauvat

Qui se laisse fouetter mérite d’être fouetté.

Edgar Allan Poe (1809-1849) à Charles Dickens (1802-1870)

(...) au fil de leur échange, Dickens et Poe se trouvent de nombreuses affinités. Le premier a été lui-même journaliste, et le second est un fin connaisseur de la littérature anglaise-ayant passé cinq ans en Angleterre pendant son enfance-, autant de sujets à débattre lors d'un prochain entretien. (...)
De retour en Angleterre, il (Dickens) écrit ses fameuses -Notes américaines, dans lesquelles il se montre sévère envers le pays et ses habitants qui l'ont chaleureusement accueilli. Il leur reproche leurs mauvaises manières, leur âpreté dans les affaires et leur absence de morale. Les idéaux prônés par la jeune démocratie américaine qui éveillent un certain écho chez lui ne peuvent justifier à ses yeux l'esclavagisme et un manque total global de civilisation.(p. 52)

"La littérature ne semble pas être le sujet le plus aisé à aborder. Lorsqu'ils offrent leurs propres livres, Junky pour Burroughs, Howl pour Ginsberg et le Gasoline de Corso, Céline les met de côté sans même y jeter un œil. Et puis, qu'on ne lui parle pas des auteurs contemporains ! Ils lancent plusieurs noms, et non des moindres, Sartre, Genet, Beckett. Ils obtiennent la même réponse : « Chaque année, il y a un nouveau poisson dans la marre de la littérature ! Ce n'est rien, ce n'est rien », tranche-t-il en joignant un geste de dénégation à la parole."

On n'était pas un vrai Viennois sans cet amour de la culture, sans ce don de joindre le sens du plaisir à celui de l'examen critique devant ce plus sain des superflus qu'offre la vie.