Céline Ghys

Un polar très sympathique, qui alterne à chaque chapitre une enquête sur le meurtre d'un professeur d'histoire médiévale et une intrigue se déroulant autour de l'abbaye de Saint-Riquier au IXe s. Bien sûr, ces deux histoires finissent par se rejoindre...

Si le duo entre un policier aux manières peu orthodoxes et une Docteure en histoire médiévale reste assez classique, l'intrigue permet de visiter de chez soi une partie de la Côte d'Opale et même l'Allemagne. J'ai surtout apprécié l'histoire d'Odon et la description de la vie à Centule : l'autrice a très bien su profiter des interstices de l'histoire pour inventer ce personnage.

Alice Lepelletier, docteure en Histoire, doit donner une conférence à l’Abbaye de St Riquier, dans la Baie de Somme. Elle a d’ailleurs rendez-vous avec son mentor, le professeur Sylvain Declercq, qui pourtant, ne se montre pas… Inquiète, elle se rend chez lui, et découvre son corps sans vie. Alertée par différentes anomalies démontrant un décès non naturel, elle prévient la police.

Intriguée aussi par des indices laissés par son ancien professeur, Alice va se lancer dans un jeu de piste, accompagnée du capitaine Max Schneider… Tous deux vont être confrontés à des secrets enfouis depuis des siècles, que certains souhaitent s’approprier, à tout prix…

Un polar historique bien construit, sur deux temporalités : aujourd’hui, retraçant l’enquête d’Alice et Max, et en l’an 844, durant lequel on suit le moine Odon, et le petit-fils de Charlemagne, Nithard. Les deux intrigues alternent, et le rapport entre elles se révèle progressivement. L’aspect historique est bien documenté, et Céline Ghys réussit à le rendre hyper intéressant : j’ai déjà dit, sur l’une de mes lectures précédentes, le peu de goût que l’étudiante en histoire que j’étais avait pour cette période (hormis le XIVème siècle). Je dois dire que je (re)découvre avec bonheur cette partie du Haut Moyen-Age, grâce à ce roman, et au réel talent de conteuse de l’auteure... Quant à la partie contemporaine du récit, je dois dire que l’enquête tient la route que les personnages forment un duo crédible et attachant. Bref, une très bonne surprise, due au hasard de mon cheminement dans les allées de PolarLens.

Beaurainville, village entre Hesdin et Montreuil, ancien haut-lieu médiéval. Un chantier de fouilles, dirigé par un professeur quelque peu imbuvable, dont le corps est retrouvé sur la voie ferrée… Bayeux, commune de Normandie, célèbre pour sa tapisserie narrant la conquête de la Grande Bretagne par Guillaume le conquérant, au même moment. Un morceau de tapisserie est découpé par un voleur peu scrupuleux…

1064, au large des côtes françaises, Harold Godwinson, émissaire du Roi Edouard le Confesseur, fait voile vers la Normandie, afin de délivrer un important message au duc Guillaume. Le navire fait naufrage, et Harold est livré à Guy de Ponthieu, à Belrem, future Beaurainville…

Quel lien existe entre ces trois intrigues ? C’est ce que vont s’employer à découvrir Alice Lepelletier, docteure en Histoire, et son compagnon Max Schneider, policier…

On ne change pas une équipe qui gagne, ou en tout cas une structure qui fonctionne. J’apprécie beaucoup les alternances d’époques, que l’auteure avait déjà utilisées dans « le Manuscrit perdu de Saint Riquier », car elles entretiennent le suspense. Vraiment, Céline Ghys a le don de rendre intéressante la période historique choisie : l’enchaînement des évènements qui vont conduire Harold Godwinson à prêter serment à Guillaume, avant d’usurper la couronne d’Angleterre. Il faut dire que le récit en fait un personnage particulièrement peu recommandable, antipathique au possible… Parlant des personnages, ceux d’Alice et Max s’étoffent, de même que le lien qui les unit (une petite touche de romantisme dans l’enquête). L’intrigue est passionnante, et donne envie d’en connaitre davantage sur la tapisserie de Bayeux, sur l’histoire du Ponthieu, sur le contexte en général. Une réussite, encore !!!

Un professeur d’archéologie est retrouvé mort sur le chemin le ramenant à son bungalow près du site de fouilles dont il est directeur. Quelques heures plus tard, un vol est perpétré dans le musée accueillant la Tapisserie de Bayeux. Le rapport entre les deux : Guy de Ponthieu, présent sur la draperie et seigneur du château où se déroulent les excavations. Par quel mystère un millénaire plus tard ce personnage peut-il être indirectement responsable de ces crimes ?





Pour son second ouvrage Céline Ghys choisit à nouveau de proposer un polar historique. On retrouve d’ailleurs des marqueurs du premier tome avec notamment les deux enquêteurs : Alice l’historienne et Max le flic. Contactés par l’OCBC (police de l’art) pour piloter les investigations ainsi que de hauts serviteurs de l’Etat (on reconnaîtra une ex ministre haute en couleur), ils devront mener à bien une mission d’infiltration afin de dénicher les potentiels coupables de cette affaire. Je vous rassure, pas besoin d’avoir lu le premier livre pour suivre l’évolution de ce duo puisque l’auteure disperse quelques piqûres de rappel.

Autre similitude : l’enchaînement en quinconce des chapitres passé/présent avec toujours en entête date et situation géographique. Ceci est très agréable pour le liseur qui n’est jamais perdu dans l’action.

Céline met à nouveau en exergue les beautés des Hauts de France avec quelques incursions en Normandie, Guy de Ponthieu étant un contemporain d’un certain Guillaume le Conquérant dont il sera ennemi puis allié.

Le Moyen Age est exploré toujours avec cette volonté didactique qui fait le gros plus de ce récit avec d’une part des notes en bas de pages et un lexique terminal qui permet de compléter les connaissances.

L’ésotérisme se taille aussi une petite part du gâteau sous la forme d’une des plus grandes quêtes de cette période. L’auteure évoque aussi une présence nazie sous la forme quasi mystique de l’Ahnenerbe et de son sinistre dirigeant Himmler.





La grande différence avec le roman précédent est qu’ici point d’ecclésiastique, on entre plutôt dans un domaine plus politique où trahison, soif de pouvoir, attitude rogue envers les petits sont de mise d’une certaine classe. Toutefois Céline Ghys embrasse la cause féministe au travers d’une protagoniste qui par son intelligence, sa volonté et sa bienveillance tire son épingle du jeu à l’instar de son mari. L’écrivaine démontre que le sentiment amoureux pouvait aussi avoir tout son sens dans cette époque médiévale. Les rustres ne sont pas ceux que l’on croit et la noblesse de cœur triomphe souvent d’une adversité retorse.

La force de cet écrit réside dans le souci du détail que l’auteure insuffle dans la partie historique. Elle dépeint tous les pans de cette société au travers de différentes fonctions et nous présente divers aspects de la cette vie trop souvent oubliée de l’Histoire.





Céline Ghys confirme son talent de conteuse pour une époque qui lui tient particulièrement à cœur. En se basant sur des faits réels, elle tisse une intrigue qui s’étoffe au fil des pages et propose aux liseurs un voyage aux frontières du passé, du mystère et du suspense. Un ouvrage où savoir et intrigue fournissent tous les ingrédients d’un agréable moment de lecture.

Son ancien professeur d’Histoire et mentor retrouvé mort chez lui, Alice Lepelletier ne doute pas un instant que celui-ci a été assassiné. Elle tente alors de convaincre la police d’enquêter avec pour seule preuve tangible une hypothétique trace d’un symbole saxon.



Pour son premier roman, Céline Ghys utilise à merveille sa fonction de professeure d’Histoire pour nous proposer un polar historique, alternant chapitres actuels et moyenâgeux. L’intitulé des chapitres comporte une indication de temps qui permet au liseur de ne pas se perdre dans les époques.



Pour ne rien vous cacher, j’ai préféré la partie historique liée à l’histoire d’Odon. En effet, l’investigation policière souffre à mon sens d’un manque de recherches dans ce milieu, l’intrigue nous tient certes en haleine mais ne masque pas certains soucis de procédures et actions policières.



La force de cet ouvrage réside dans son enquête médiévale. Le lecteur apprend de nombreuses choses, les détails sont fouillés et précis, l’imaginaire insufflé est tout à fait plausible. On y découvre d’abord Saint Riquier et son abbaye (que je vous invite à visiter), à quelques kilomètres d’Abbeville. Céline évoque ensuite Nithard, petit fils de Charlemagne ainsi que les us et coutumes de ces temps quelque peu barbares. On entre alors dans un monde de mythes et de légendes où la beauté de l’âme peut réaliser des miracles.

Autre point positif, la description détaillée actuelle de Saint Riquier (hôtel, boulangère, etc.) Pour y être passé, tout est vrai.



En conclusion, j’ai apprécié l’écriture fluide et la structure alternée du livre. Il me tarde de lire une autre production, peut-être uniquement historique, car on sent que l’auteure en a sous la pédale dans ce domaine.

Je me suis laissé tenté par un thriller historique et franchement, je ne suis pas déçu. Un roman vraiment divertissant mais aussi assez pointu sur les connaissances historiques que l'écrivaine maîtrise à la perfection. Je ne connaissais pas Nithard mais plutôt son grand-père, le sacré Charlemagne et franchement, je ne savais pas qu'il avait été aussi cruel. Le personnage d'Odon est franchement réussi. C'est un magnifique personnage très dense. J'ai aimé le rythme et l'aspect visuel de l'écriture. J'ai eu l'impression de vivre l'intensité d'une très bonne série historique. Bref, j'ai passé un excellent moment.

Un très bon moment de lecture !

Cette enquête, menée par une jeune docteur en histoire sur le meurtre de son ancien professeur, nous plonge dans le passé de l'abbaye de Saint Riquier au temps des Carolingiens. Les chapitres, assez brefs, alternent avec bonheur entre le VIIIe siècle et le nôtre, ce qui renforce le suspense de l'intrigue et nous pousse, chaque fois, à nous avancer un peu plus dans l'histoire. Difficile dans ces conditions de refermer le livre avant la dernière ligne.

Me voilà à présent un peu triste d'abandonner tous ces personnages.

Vous ne le saviez pas, mais le premier livre de votre été, c’est celui-là. Vous ne le saviez pas (bis), mais un livre sur le Moyen-Âge va vous transporter et vous amuser !

Et ce livre, c’est Le Secret de Guy de Ponthieu. Deux époques s’entremêlent : la nôtre qui voit un voleur tenter de dérober un morceau de la Tapisserie de Bayeux alors qu’un directeur des fouilles est assassiné. Alice et Max, l’historienne et le policier (qui se cherchent soit dit en passant) vont être chargés de l’enquête, sous couverture et sous une chaleur écrasante. Et la deuxième moitié du XIe siècle, où on va suivre Harold, un o-di-eux personnage (et c’est un euphémisme !), chargé de dire à Guillaume de Normandie que le roi d’Angleterre l’a choisi pour successeur. Mais le voyage ne va pas se passer comme prévu (évidemment !).

C’est un livre que j’ai adoré ! Pour son côté page turner : il se lit vite, sans qu’on s’en rende compte, il donne l’impression qu’on touche du doigt quelque chose à chaque fin de chapitre… Mais aussi parce que le récit est crédible, mêlé à cette histoire d’amour en fond qu’on attend désespérément de voir décoller. Les personnages sont ultra travaillés, j’ai adoré ceux du Moyen-Âge, j’ai adoré les aimer, notamment Ade, j’ai adoré détester, Harold, j’ai adoré vouloir désespérément que les autres voient son vrai visage. Le livre nous permet aussi de nous intéresser au Moyen-Âge et à la Tapisserie. Il permet de donner de la chaleur à cette œuvre qu’on a tous déjà vue au moins en photo sur papier glacé, de rappeler que tous ses mystères n’ont pas encore été percés et qu’elle nous réserve encore de belles surprises. Comme un moyen d’aborder par un petit bout (de tapisserie donc) notre histoire, ses mystères et les légendes qui traversent les siècles. Un vrai moment de plaisir !

Alors, le voyage (spacio)temporel vous tente ? 🐴🏰👑

Ps : en plus, l’autrice est trop sympa !

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J'ai découvert Céline Ghys, l'autrice au Salon du Roman Policier de Templemars. Elle est déjà très sympathique et déborde d'érudition.

J'ai dévoré ce roman richement documenté sur l'époque médiévale. L'écriture est fluide, très rythmée. La maîtrise de la structure alternée est totale. L'intrigue est passionnante. J'ai suivi avec délice la partie médiévale et la partie contemporaine. Un excellent roman dont on sort un peu remué par la cruauté des Carolingiens. J'attends avec impatience la suite !

Je viens de terminer un livre étonnant : Le crâne de Saint-Jean-Baptiste de Céline Ghys.

C'est un roman qui mêle l'historique très documenté et le cosy mystery.

Je suis sortie de la zone de confort et j'ai aimé ça !

Nous suivons un trio détonnant mené par la stupéfiante Geneviève Malfoy. Je ne veux pas vous détailler l'intrigue pour ne rien divulgacher, mais c'est une très jolie découverte. J'espère retrouver ce trio dans de nouvelles aventures !

N'hésitez pas !!

Dévoré ! Un roman difficile à lâcher. On veut vite arriver au bout, pour connaître la clé de l'énigme, savoir si on est ou pas sur la bonne piste, mais en voyant le nombre de pages diminuer, on regrette de devoir se séparer des trois héros qui mènent l'enquête. Une enquête menée tambour battant avec un rythme d'écriture qui tient le lecteur continuellement en haleine et, ce qui ne gâte rien, des dialogues plein d'humour. J'ai adoré aussi (plus encore peut-être) la rencontre de ces trois enquêteurs que rien ne destinait à cohabiter. Ces trois êtes, prisonniers de leur éducation, de leur histoire personnelle et, sans qu'ils en soient vraiment conscients, de leurs préjugés, nous offrent une belle leçon de tolérance. Ils sont si émouvants, dans leur maladresse et leur générosité, que l'on voudrait partager leur amitié. Céline Ghys a écrit un excellent polar, mais pas que !

J'ai rencontré l'auteur à Saint-Valéry-Sur-Somme, c'est une personne très sympathique et passionné lors de ces explications avec pleins de détails.

Le livre à un bon rythme les passages entre: présent/passé permet de rester concentré [l'ajout à la fin "discerner le vrai du faux" est apprécié]

Bref il ne me reste plus qu'à visiter l'endroit en vraie. Merci Céline Ghys pour cette pépite historique.

Cette seconde enquête de Max et Alice est aussi rythmée et addictive que la première (Le manuscrit perdu de saint riquier). Deux intrigues s'enchevêtrent (alternance des chapitres). L'une se déroule au XIe siècle, l'autre de nos jours, autour de la Tapisserie de Bayeux, dans la région du Crotoy. Paysages, histoire, enquête policière, rebondissements, amour, tout y est. Une belle réussite !

Céline Ghys signe un très beau troisième roman avec des nouveaux héros très attachants. L'intrigue est bien ficelée et on retrouve toujours ce fond historique qui éveille encore un peu plus notre curiosité. Si les 2 premiers romans sont faits de chapitres courts qui nagent entre le passé et le présent, celui-ci change de style. Des chapitres plus longs, on reste dans le fil de l'enquête et Céline Ghys se permet aussi d'aborder des faits de société actuels qu'elle traite plutôt bien sans dénaturer l'intrigue de son livre. Vivement le 4ème...

C'est du pur sucre !

Un polar qui fait du bien au moral, à lire comme on regarde un très bon film !

Sous l'intrigue, très bien ficelée d'ailleurs, les problèmes de notre société sont très bien amenés : le racisme, le fait migratoire, la famille, le harcèlement scolaire ou au travail. Les trois personnages nous entraînent dans leurs aventures pour découvrir toute l'histoire de cette relique sacrée, le crâne de Saint Jean-Baptiste que je ne connaissais pas ! Une très belle écriture d'une autrice dont j'attends la sortie des livres avec impatience. Une fois terminé, je voudrai déjà lire le prochain ! Ou, pourquoi pas, voir un jour l'adaptation au cinéma !

Alerte pépitas ! Gros coup de coeur pour ce polar historique haletant doté d'une ambiance parfaite !



Amiens, 19ème siècle. Un tueur en série s’amuse à signer ses crimes du nom de Némo, célèbre personnage de Jules Verne. Celui-ci, Amiénois d’adoption, refuse de laisser cet assassin agir dans sa ville de cœur et pire : qu’il utilise le nom d’un de ses personnages. Aidé d’un jeune journaliste et du nouveau commissaire de la brigade criminelle, ils ne reculeront devant rien pour arrêter celui qui se cache derrière le pseudonyme de Némo.



J’adore les polars historiques mais je trouve que c’est un genre assez périlleux car il faut trouver le juste milieu entre vérités de l’époque utilisée et inventions. Ici c’était absolument parfait ! J’ai eu l’impression de déambuler dans les rues d’Amiens au 19ème avec les personnages, de sentir les odeurs, d’entendre tous les sons tant l'ambiance m'a enveloppée. Je connais bien Amiens, étant moi-même d’origine picarde et ce fut un plaisir de lire une histoire s’y passant.



L'enquête, passionnante et haletante, nous plonge dans les débuts timides de la police scientifique qui tâtonne pour trouver des preuves. La tension monte crescendo tout au long du roman jusqu'à la phase finale où j'étais scotchée à mon livre n'osant à peine respirer ! J'avoue avoir compris avant les personnages qui était coupable mais cela ne m'a pas dérangé.



L’écriture de l’auteure est pêchue avec une pointe d’humour absolument grisante ! J’ai adoré qu’elle ait utilisé le patois picard dans le roman pour coller encore plus à l’époque mais aussi et surtout à la région. J’avais l’impression d’entendre parler ma grand-mère picarde et ce fut un immense plaisir ! Le tout est fluide et entrainant et je n’ai pas vu les pages défilées tant j’étais ancrée dans ma lecture !



Dans son roman l’auteure évoque des thèmes forts comme la place des femmes dans la société mais aussi l’hypocrisie des hauts dirigeants qui, pour se protéger avant toutes choses, usant et abusant de stratagèmes en tout genre. J’ai trouvé ces thèmes encore terriblement actuels et bien exploités !



En bref, amateurs ou non de polars historiques, jetez vous sur ce roman addictif et terriblement bien écrit ! Vous y trouverez une enquête passionnante, des personnages attachants et une ambiance enveloppante qui vous plongera en pleine Picardie du 19ème siècle : un régal !

Que j'ai aimé ce roman !

À peine en ai-je commencé la lecture que j'ai eu envie de me balader avec dans ma ville d'Amiens, là où se déroule ce récit palpitant.

Amiens, 1882.

Des meurtres s'enchainent, violents et sanguinaires. L'assassin signe ses crimes du nom de Nemo dans des lettres qu'il envoie à la presse. Nemo, comme le héros du roman de Jules Verne, " Vingt mille lieues sous les mers ".

Le commissaire Gaston Chastagnol se voit confier l'enquête. Tout juste arrivé de Paris, Chastagnol a accepté sa mutation à la condition de mettre en place une brigade criminelle au faîte du progrès.

Il va s'adjoindre l'aide du jeune journaliste Delafuye, chroniqueur criminaliste au Progrès de la Somme, fraîchement débarqué de la capitale, lui aussi, ainsi que celle de Jules Verne qui n'accepte pas qu'un criminel vienne entacher sa réputation.

Et nous voilà embarqués à la poursuite de ce tueur.

Il y a du suspense, du rythme. Et puis, ces petites choses que l'on ne voit pas venir et qui nous font nous écrier : " Nannnnn !!! " ou bien " Géniaaal !!! "

Il y a du patois picard. Il y a les sciences. Le tout à juste dose, histoire de ne pas nous perdre.

( si vous n'êtes pas d'min coin et si vous êtes plutôt littéraires, nulle crainte.)

Ce récit aborde aussi la place des femmes dans la société. Leur combat pour L'accès aux études et aux métiers qu'elles souhaitent, le droit à l'indépendance.

Et pour moi qui commence à connaître un peu l'auteure, je retrouve tellement d'elle-même dans ce livre :

- le garçon manqué issu d'un milieu ouvrier. L'enseignante qui sait si bien transmettre.

Sans oublier le petit clin d'oeil à Nacho.

L'envie de me promener dans ma ville vous disais-je.

De lui porter un autre regard. De laisser la rêverie vagabonder et les personnages envahir les lieux.

Le nouveau roman de Céline Ghys est passionnant ! À ne louper sous aucun prétexte !

Geneviève Malfoy, professeur d’université à Amiens, en congés forcés, vit seule depuis la mort de son mari. Aisée, elle emploie Fatou, pour le ménage et la cuisine, sans vraiment s’intéresser à elle. Ni à d’autres, d’ailleurs ! Mais lorsque cette dernière doit se rendre au Gabon, elle laisse à Geneviève son fils, David. Un choc de générations !!!

Geneviève s’emploie à faire connaître l’Amiens historique à son nouveau protégé, et notamment la Cathédrale, dans laquelle est exposé une précieuse relique, le Crâne de Jean-Baptiste, mais surtout y est retrouvé le cadavre de Monseigneur Lavigne. Pile au moment de leur visite. Tous deux font la connaissance de Malik, commandant de police chargé de l’affaire. Et tous trois vont tenter de découvrir le meurtrier…

J’ai tout eu un peu de mal à entrer dans l’histoire de ce roman. Je pense simplement qu’en deux romans, Céline Ghys m’avait habituée au duo Alice/Max, et que j’ai été un peu déroutée par le changement… Mais j’y suis évidemment revenue, parce que, finalement, le Crâne de St Jean Baptiste rassemble toutes les recettes qui m’avaient plu dans les précédents romans de l’auteure : sa plume, d’abord, dont j’apprécie la fluidité ; des personnages bien travaillés, ici atypiques mais bourrés d’humour ; les lieux (hé oui, les Hauts de France, c’est chez moi !) ; et sa capacité à intégrer une intrigue policière dans un contexte historique précis. Encore une très bonne lecture, en ce qui me concerne, qui a, certes, moins retenu mon attention que le Manuscrit perdu de St Riquier ou le Secret de Guy de Ponthieu, mais qui m’a néanmoins beaucoup plu !

Pour son 3ème opus, Céline a décidé de changer un peu d’univers : fini les allers retours passé/présent et mise au repos (provisoire ?) de son couple d’enquêteurs fétiche. Vous ne serez pas complètement déboussolés puisqu’en bonne prof d’Histoire, elle utilise encore ses connaissances et des recherches fouillées pour nous emmener vers Amiens et plus particulièrement sa célèbre cathédrale. Un meurtre y est perpétré en la personne de l’évêque, le tout semble avoir un rapport direct avec, là aussi, une célèbre relique contenue en les murs : le crâne de St Jean-Baptiste.



Dans ce polar doux pour ne pas dire cosy, le lecteur va faire connaissance avec un trio hétéroclite que seul un événement extraordinaire, et j’entends par là sortant de l’ordinaire, peut rassembler Avec, par ordre d’apparition, Geneviève, professeure d’Histoire de son état (tiens, tiens !), veuve à la cinquantaine bien tassée, bourgeoise disons vieille France, gentille mais aux idées trop arrêtées. L’expression grivoise avoir un balai dans le uc lui sied à merveille. Un personnage qui peut être déroutant pour le liseur : comment avoir de l’empathie pour cette femme, qui va mener l’enquête, mais qui est un vrai cliché ambulant à la limite de la caricature ? C’est une des belles surprises de cette intrigue, un personnage qui n’est pas lisse, érudite, maligne dans ses déductions mais trop collet monté dans ses certitudes, dans sa vision étriquée du monde qui l’entoure.

Elle est à l’inverse de David, pétillant préado, vif, plein de vie, dingue de football au grand dam de Geneviève et de son mobilier. Le petit « Ginola », laissé au bon soin de celle-ci par une mère employée de maison, est un gamin qui sait se faire rapidement aimer. Ce débrouillard éveillé a son utilité dans la résolution du crime car il est intuitif et cerne rapidement son vis-à-vis.

Enfin Malik, le policier, commandant patenté, à la recherche de la vérité. Un flic avec du flair mais solitaire et vagabond à ses heures.

Ce trio atypique va réussir à s’entendre en se basant sur les qualités de chacun pour tenter de résoudre le mystère de la mort du prélat.



Comme d’habitude, et les habitudes peuvent avoir du bon, Céline déroule sa palette de connaissances pour étayer son intrigue d’une foule d’informations historiques et patrimoniales. Elle ne se limite d’ailleurs pas à la cathédrale mais évoque au détour d’un chapitre, le Prieuré de Sion ou des écrits contestés.



Certains parleront de ce livre comme un titre du terroir ou régionaliste, j’y vois plutôt, en se baladant entre la Somme et le Pas de Calais, une occasion de mettre en avant des thématiques plus profondes qui divisent notre société actuelle, un éclairage particulier sur la condition d’une frange de la population notamment.

Ce manuscrit se veut aussi à l’inverse d’une certaine mode où les écrits du genre sombre dans l’extrême violence. Crime, il y a mais on ne verse pas dans le sanglant. Au contraire, Céline Ghys saupoudre son récit de notes d’humour et n’hésite pas à égratigner un de ses personnages.



Pour ce roman, Céline a voulu sortir de sa zone de confort et c’est réussi. Tout en conservant quelques marqueurs, elle nous propose une plongée dans un présent où intrigue, ésotérisme et besoin de reconnaissance se mêlent pour votre plus grand plaisir de lecture.

Une très très belle découverte. A la recherche de roman historique j'ai rencontré Céline Ghys au salon du polar de Lens. J'ai acheté ce livre.

Je me suis prit dans cette aventure et je n'ai plus lâché le livre pendant 1.5 jours. C'est bien fait, le fond historique est réel et l'intrigue qui s'y colle est bien menée.

Les chapitres sont courts et nous entrainent dans un rythme effréné entre passé et présent jusqu'à la fin du roman.