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Citations de Charity Norman (32)


Et puis ce monde tranquille a volé en éclats. J'entends encore les branchages craquer. Je sens l'impact. Il est inscrit en moi, cet instant où le corps de mon bébé a heurté le sol. Le choc a fait trembler la maison, il a fait trembler les collines, il a fait trembler le ciel. Je me suis précipitée en bas de l'escalier comme si je pouvais prendre de vitesse cette impossible horreur.
Une forme inanimée gisait sous le citronnier. Une petite masse sombre dans le jardin de la maison de mes rêves. J'ai cru que mon fils était mort. J'ai touché son visage livide, et j'ai senti le miracle de son pouls qui battait encore, implorant un Dieu auquel je n'avais jamais cru - vous ferez comme moi, vous verrez, si un jour le pire vous arrive : vous prierez de tout votre cœur, de toute votre âme avec cette partie de votre cerveau dont vous ne soupçonniez même pas l'existence. Croyez-moi, vous prierez : dans ces moments-là, l'athéisme est un luxe qu'on ne peut pas se permettre.
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Grace Serenity avait eu une première mère. Une mère qui l'avait mise au monde dans un grand hôpital gris. Elle s'appelait Cherie King et elle avait seize ans.
Mais son père n'avait pas arpenté la la salle d'accouchement. Ses grands-parents n'avaient pas attendu fébrilement de déboucher le champagne près du téléphone. On ne lui avait tricoté ni brassières, ni chaussons. Les sages-femmes mises à part, une seule personne avait assisté à sa naissance, et encore, par hasard: Imogen Christie, son assistante sociale.
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J'ai cru que mon fils était mort. J'ai touché son visage livide, et j'ai senti le miracle de son pouls qui battait encore, implorant un Dieu auquel je n'avais jamais cru - vous ferez comme moi, vous verrez, si un jour le pire vous arrive : vous prierez de tout votre cœur, de toute votre âme avec cette partie de votre cerveau dont vous ne soupçonniez même pas l'existence. Croyez-moi, vous prierez : dans ces moments-là, l'athéisme est un luxe qu'on ne peut pas se permettre.
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Mon fils a plongé la tête la première dans le vide, ses petites mains tendues pour essayer de se rattraper en vain, sans pousser un cri. Je vois encore son pyjama disparaitre dans la gueule de la nuit.
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Il n'a rien d'une victime. Au contraire, il mène son monde à la baguette. Il me fait penser à une araignée dans sa toile qui attend que les pauvres insectes que nous sommes viennent se prendre dans ses filets pour nous sucer le sang.
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La présentation des personnages est longue mais nécessaire. Après celà, on entre très vite dans l'histoire de ces familles et on veut toujours savoir ce qui va leur arriver ce qui fait que je l'ai lu en très peu de temps. J' ai vraiment beaucoup aimé ce roman.
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La discrétion était une tare familiale que mes parents cultivaient à un point qui frisait la démence. Leur voisin pourrait se trancher la jambe avec sa tronçonneuse et se tordre de douleur par terre en hurlant, ils ne regarderaient pas par dessus la haie. Je ne blague pas.
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Hilda choisit opportunément ce moment pour consacrer quelques minutes d'attention à sa bru.

Elle s'assit sur une chaise qui s'était libérée à côté d'elle.

-Eh bien, il paraît que l'adoption a raté... Voyez le bon côté des choses, c'est sûrement mieux pour vous.

-Et pourquoi?

-Vous savez bien que je vous le déconseille depuis le début. Un petit étranger ne peut pas s'intégrer correctement dans une famille. Ce serait courir à la catastrophe.

Leila tâcha de se contenir, mais sa fureur eut raison d'elle.

-David est très malheureux, Hilda, dit-elle assez fort pour que plusieurs invités de la table voisine se retournent. Est-ce que vous vous réjouissez des malheurs de votre fils? Il veut avoir un enfant.

-Mais enfin, Leila, cet enfant n'aurait pas été le sien!

-Vous n'avez pas de coeur!

Sa belle-mère s'empourpra.

-C'est mon opinion, je ne vais pas en changer.

-Voilà quinze ans que vous me l'imposez, votre opinion! J'en ai assez de votre étroitesse d'esprit, de votre égoïsme! Tans pis, c'est dit!
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Sa capacité à reconnaître ses faiblesses était sa plus grande force. Une qualité beaucoup plus appréciable que le contrôle de soi, ou le courage, ou le stoïcisme.
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L’idée de vivre toute sa vie et de mourir dans le même endroit lui faisait horreur. Il refusait d’être un numéro dans la ligne de succession et de n’être connu que comme le fils de son père. Alors il était parti pour entrer dans une école d’art à Dublin, où il s’était marié, puis il avait déménagé à Londres, où sa femme l’avait presque aussitôt quitté.
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C’est vrai que ma sœur avait tendance à être un peu rancunière. Elle a changé son testament plus souvent qu’elle ne changeait de culotte.
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L’anglais de mon voisin était grammaticalement irréprochable, beaucoup plus correct que le mien. Il parlait de façon mesurée et parfaitement maîtrisée. Je fus tentée d’essayer mon français de lycéenne, mais je préférai m’abstenir.
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Les ultimes adieux. Les plus déchirants. Les garçons étaient comme des piles électriques. Ils couraient dans tout le terminal comme s’ils avaient bu dix litres de Coca chacun. Mes intrépides petits explorateurs avaient eu l’autorisation d’emporter dans la cabine leur trésor le plus précieux. Bob le boucanier voyageait donc dans le sac à dos de Finn, sa tête en tricot dépassant de la fermeture Éclair pour qu’il puisse voir ce qui se passait.
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Ma mère est vraiment en train de foutre ma vie en l’air. Elle se moque complètement de ce que je veux. Elle sacrifie mon bonheur pour poursuivre un rêve. Moi, je fais juste partie des bagages.Elle a l’air de croire que je suis jalouse de Kit et des garçons, mais c’est faux. Je n’ai rien contre mon beau-père. Kit n’est pas parfait, et il me fait peur parfois quand il boit, mais nous nous entendons très bien. Il a le chic pour raconter des choses carrément drôles qui me font mourir de rire, tout en restant sérieux.
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Le problème, c’est que ma mère n’a aucune modestie. Elle se croit parfaite. Les gens ne s’en rendent pas compte, mais c’est pourtant clair. Quand on est petit, on prend sa mère pour une déesse. En grandissant, on se rend compte à quel point on s’est trompé. Mes amis la trouvent cool. Les garçons disent même qu’elle est canon, ce que je trouve dégoûtant. Les gens imaginent que c’est une femme très humaine et très simple parce qu’elle plaisante sur ses jambes et sur son double menton. Mais elle n’a aucun mérite, puisque ses jambes et son menton sont très bien. C’est facile de se moquer de faux défauts. Ce qu’elle ne tourne pas en dérision, ce sont tous les vrais crimes qu’elle commet. Comme de sacrifier sa fille sur l’autel de son grand projet d’émigration !!
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Ces derniers temps, quand je rangeais le grenier, ou quand je faisais les cartons en prévision du départ, il m’arrivait de les feuilleter. Ils évoquaient des jours heureux à travers le filtre adoucissant du temps. C’était comme vivre à l’intérieur d’une boîte de chocolats.
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C’est vraiment dur d’être encore jeune et de se sentir inutile.
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Notre vie ronronne. Je déteste les gens qui ne se posent jamais de questions et qui ne se rendent pas compte qu’ils vivent dans un petit univers protégé. On a tous besoin de se secouer un peu.
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Cet écart de langage dans la bouche de ma sœur était particulièrement choquant parce que, d’ordinaire, elle s’interdisait les gros mots devant les enfants. Ma mère avait dit un jour en arrivant à l’improviste dans ma chambre et en m’entendant jurer : « Seules les personnes limitées dans leur vocabulaire ont recours à ce genre de grossièretés. »
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Ma sœur est épanouie comme une pivoine. Plus elle s’arrondit, plus elle est belle. Elle a sûrement posé pour Botticelli dans une autre vie. Elle ressemble à sa Vénus, enveloppée de cheveux serpentins couleur de miel, le nez légèrement busqué, les sourcils arqués. On dit que nous nous ressemblons autant que des jumelles, mais la comparaison ne me plaît pas beaucoup. Lou ne pourrait jamais, au grand jamais, rentrer dans mes jeans.
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