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Citations de Charles-Augustin Sainte-Beuve (138)


Charles-Augustin Sainte-Beuve
Les livres sont nos meilleurs amis, ils sont tellement vexés quand nous les prêtons qu'ils ne reviennent jamais.
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Le degré où l'ennui prend est l'indice le plus direct peut-être de la qualité de l'esprit. Ceux qui s'ennuient vite sont délicats, mais légers. Ceux qui ne s'ennuient pas aisément sont vite ennuyeux. Ceux qui, tout en ressentant l'ennui, le supportent trop longtemps, finissent par s'en imbiber et l'exhaler.
Ceux pour qui l'ennui est un charme sont amoureux ou poètes : la rêverie du poète, c'est l'ennui enchanté.
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"Sous les derniers soleils de l’automne avancée,
Dans les derniers rayons des plus pâles beaux jours,
Il est une douceur plus tendre à la pensée,
Et belle encor d’effets et de riches retours.

Dans le déclin aussi de la beauté qu’on aime,
Dans ses yeux, dans ses traits et sur son sein pâli,
Il est un dernier charme, une haleine suprême,
Une blancheur de pampre, et comme un fruit d’oubli.

C’est la rose mourante et toujours plus touffue ;
Plus désirée à l’œil, la pêche qui va choir,
La prune qui se fend et sa chair entrevue,
Ivresse de l’abeille à son butin du soir !"
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
LA VEILLÉE

À mon ami Victor Hugo

Mon ami, vous voilà père d'un nouveau-né ;
C'est un garçon encor : le Ciel vous l'a donné
Beau, frais, souriant d'aise à cette vie amère ;
A peine il a coûté quelque plainte à sa mère.
Il est nuit ; je vous vois... à doux bruit, le sommeil
Sur un sein blanc qui dort a pris l'enfant vermeil,
Et vous, père, veillant contre la cheminée,
Recueilli dans vous-même, et la tête inclinée,
Vous vous tournez souvent pour revoir, ô douceur
Le nouveau-né, la mère, et le frère et la soeur
Comme un pasteur joyeux de ses toisons nouvelles,
Ou comme un maître, au soir, qui compte ses javelles.
A cette heure si grave, en ce calme profond,
Qui sait, hors vous, l'abîme où votre coeur se fond,
Ami ? qui sait vos pleurs, vos muettes caresses ;
Les trésors du génie épanchés en tendresses ;
... Vivez, soyez heureux, et chantez-nous un jour
Ces secrets plus qu'humains d'un ineffable amour !
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
LE BAL ALLAIT FINIR
À Alfred De Musset

Les flambeaux pâlissaient, le bal allait finir,
Et les mères disaient qu’il fallait s’en venir ;
Et l’on dansait toujours, et l’heure enchanteresse
S’envolait : la fatigue aiguillonnait l’ivresse.
Oh ! quel délire alors ! Plus d’un pâle bouquet
Glisse d’un sein de vierge et jonche le parquet.
Une molle sueur embrase chaque joue ;
Aux fronts voluptueux le bandeau se dénoue
Et retombe en désordre, et les yeux en langueur
Laissent lire aux amants les tendresses du cœur ;
Les mains sentent des mains l’étreinte involontaire ;
Tous ces seins haletants gardent mal leur mystère ;
On entend des soupirs ; sous les gants déchirés
On froisse des bras nus, à plaisir dévorés,
Et la beauté sourit d’un regard qui pardonne,
Et plus lasse, en valsant, se penche et s’abandonne.
Moi, je valsais aussi ce soir-là, bienheureux,
Entourant ma beauté de mon bras amoureux,
Sa main sur mon épaule, et dans ma main sa taille ;
Ses beaux seins suspendus à mon cœur qui tressaille
Comme à l’arbre ses fruits, — quand d’un accent bien doux ;
« Que je suis lasse, ami ! dit-elle : asseyons-nous."»
Et nous voilà tous deux assis, un peu derrière,
Moi, son bouquet ravi parant ma boutonnière,
En main son éventail, jouissant de la voir
Passer, pour s’essuyer, à son front son mouchoir ;
Et la trouvant si belle, et la jambe si fine,
Petite, en corset noir, à la taille divine,
Aux yeux, aux cheveux bruns, et la croyant à moi,
Mon cœur bondissait d’aise et j’étais comme un roi,
Mais cette voix bientôt, qui sans cesse s’élève
Du milieu des plaisirs pour gâter notre rêve,
S’éleva dans mon coeur et me dit ; « Jeune amant,
« Amant si plein d’espoir, pèse bien ce moment.
« Jouis bien, jouis bien de cet instant rapide ;
« Mire ton front si pur à ce flot si limpide,
« Car le flot va courir ; et, je te le promets,
« Ces cinq minutes-là ne reviendront jamais.
« Non, quand cette beauté, pour tes rivaux si fiére,
« A toi se donnerait dés demain tout entière ;
« Quand mille autres bientôt, prises à ton amour,
« Et passer à ton cou leurs chaînes adorées ;
« Quand beaucoup, vers le soir, dans les bois rencontrées,
« Pâles s’en reviendraient au logis tout pleurant,
« Et mourraient, et prieraient pour ton âme en mourant ;
« Quand pour prix des soupirs de ta vie inquiète,
« Descendue en les nuits, la Gloire, ô grand poète,
« De son aile effleurant ton luth harmonieux,
« Emporterait ton nom et tes chants dans les cieux ;
« Non, dans tous ces plaisirs, dans ces folles merveilles,
« Tu ne reverras pas cinq minutes pareilles
« A celles de ce soir. — Oh ! retiens-les longtemps,
« Cœur gonflé d’avenir, amant de dix-sept ans. »
Ainsi parlait la voix dans mon âme oppressée ;
Et moi, silencieux, écoutant ma pensée,
Par degrés je sentais la tristesse arriver ;
Oubliant de jouir, j’étais près de rêver ;
Quand Elle, tout à coup reposée et légère,
Honteuse d’avoir fui la valse passagère,
Reprit son éventail tombé sur mes genoux,
Et m’en frappa, disant : « A quoi donc pensez-vous ? »
Et je revins à moi ; ma main saisit la sienne,
Et je revis ses yeux, sa grâce italienne,
Son beau sein si brillant dans le noir du satin ; —
Et nous valsions encor quand parut le matin.
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Dieu est impitoyable. A partir d'un certain age, il vous prend les poils de la tête pour vous les mettre dans les oreilles.
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Sonnet

Je ne suis pas de ceux pour qui les causeries,
Au coin du feu, l’hiver, ont de grandes douceurs ;
Car j’ai pour tous voisins d’intrépides chasseurs,
Rêvant de chiens dressés, de meutes aguerries,

Et des fermiers causant jachères et prairies,
Et le juge de paix avec ses vieilles sœurs,
Deux revêches beautés parlant de ravisseurs,
Portraits comme on en voit sur les tapisseries.

Oh ! combien je préfère à ce caquet si vain,
Tout le soir, du silence, — un silence sans fin ;
Être assis sans penser, sans désir, sans mémoire ;

Et, seul, sur mes chenets, m’éclairant aux tisons,
Écouter le vent battre, et gémir les cloisons,
Et le fagot flamber, et chanter ma bouilloire !

Les poésies de Joseph Delorme
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«  Vieillir est ennuyeux, mais c’est le seul moyen que l’on ait trouvé de vivre longtemps » ...
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Piquante est la bouffée à travers la nuit claire ;
Dans les buissons séchés la bise va sifflant ;
Les étoiles au ciel font froid en scintillant,
Et j’ai, pour arriver, bien du chemin à faire.

Pourtant, je n’ai souci ni de la bise amère,
Ni des lampes d’argent dans le blanc firmament,
Ni de la feuille morte à l’affreux sifflement,
Ni même du bon gite où tu m’attends, mon frère !

Car je suis tout rempli de l’accueil de ce soir,
Sous un modeste toit où je viens de m’asseoir,
Devisant de Milton l’aveugle au beau visage ;

De son doux Lycidas par l’orage entraîné ;
De Laure en robe verte, en l’avril de son âge,
Et du féal Pétrarque en pompe couronné.
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Vieillir est ennuyeux, mais c'est le seul moyen que l'on ait trouvé de vivre longtemps.
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Mon ami, vous désespérez de vous ; avec l’idée du bien et le désir d’y atteindre, vous vous croyez sans retour emporté dans un cercle d’entraînements inférieurs et d’habitudes mauvaises. Vous vous dites que le pli en est pris, que votre passé pèse sur vous et vous fait choir, et, invoquant une expérience malheureuse, il vous semble que vos résolutions les plus fermes doivent céder toujours au moindre choc comme ces portes banales dont les gonds polis et trop usés ne savent que tourner indifféremment et n’ont pas même assez de résistance pour gémir. Pourtant, vous me l’avez assez de fois confié, votre mal est simple, votre plaie unique. Ce n’est ni de la fausse science, ni de l’orgueilleux amour de la domination, ni du besoin factice d’éblouir et de paraître, que vous êtes travaillé. Vos goûts sont humbles ; votre cœur modeste, après le premier enivrement des doctrines diverses, vous a averti que la vérité n’était pas là, bien qu’il y en eût partout des fragments épars. Vous savez que les disputes fourvoient, que l’étude la plus saine, pour fructifier, doit s’échauffer à quelque chose de plus intime et de plus vif ; que la science n’est qu’un amas mobile qui a besoin de support et de dôme ; océan plein de périls et d’abîmes, dès qu’il ne réfléchit pas les cieux. Vous savez cela, mon ami, et vous me l’avez exprimé souvent dans vos lettres ou dans nos dernières causeries, mieux que je ne le pourrais reproduire. Vous n’avez non plus aucune de ces sottes passions artificielles qui s’incrustent comme des superfétations monstrueuses ou grotesques à l’écorce des sociétés vieillies ; vous êtes une nature vraie, et vous avez su demeurer sincère. Arrivé jeune à un degré honorable dans l’estime publique par votre esprit et vos talents, vous appréciez ces succès à leur valeur ; vous ne prenez pas là votre point d’appui pour vous élever plus haut, et ce n’est nullement par cette anse fragile que vous cherchez à mettre la main sur votre avenir. Exempt de tant de fausses vues, libre de tant de lourdes chaînes, avec des ressources si nombreuses, ce semble, pour accomplir votre destination et vous sauver du naufrage, vous vous plaignez toutefois ; vous ne croyez plus à votre pouvoir, à votre direction, à vous-même, et sans qu’il y ait pour vous encore de quoi désespérer ainsi, vous avez, je l’avoue, quelque raison de craindre.
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Aristote et Burke avaient déjà remarqué que le caractère moral du démagogue flatteur du peuple, et celui du courtisan flatteur des rois, se ressemblent identiquement au fond.
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Répétons-nous souvent: Oh! que nos âges d'autrefois, ces jeunes amis morts, s'ils revenaient au monde, rougiraient de nous voir ainsi déchus!
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Chaque époque a sa folie et son ridicule ; en littérature, nous avons déjà assisté, (et trop aidé, peut-être) à bien des manies. Le démon de l’élégie, du désespoir, a huit cents ans ; l’art pur a été son culte, sa mysticité ; mais voici que le masque change ; l’industrie pénètre dans le rêve et le fait à son image, tout en se faisant fantastique, comme lui ; le démon de la propriété littéraire monte les têtes, et paraît constituer, chercher quelques frein à une vraie maladie pindarique , une danse de saint Guy curieuse à décrire
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Mes Livres

J’aime rimer et j’aime lire aussi.
Lorsqu’à rêver mon front s’est obscurci,
Qu’il est sorti de ma pauvre cervelle,
Deux jours durant, une églogue nouvelle,
Soixante vers ou quatre-vingts au plus,
Et qu’au réveil, lourd encore et l’âme ivre,
Pour près d’un mois je me sens tout perclus,
Ô mes amis, alors je prends un livre.
Non pas un seul, mais dix, mais vingt, mais cent ;
Non les meilleurs, Byron le magnanime,
Le grand Milton ou Dante le puissant ;
Mais tous Anas de naissance anonyme
Semés de traits que je note en passant.
C’est mon bonheur. Sauriez-vous pas, de grâce,
En quel recoin et parmi quel fatras
Il me serait possible d’avoir trace
Du long séjour que fit à Carpentras
Monsieur Malherbe ; ou de quel air Ménage
Chez Sévigné jouait son personnage ?
Monsieur Conrart savait-il le latin
Mieux que Jouy ? consommait-il en plumes
Moins que Suard ? le docteur Gui Patin
Avait-il plus de dix mille volumes ?

Problèmes fins, procès toujours pendants,
Qu’à grand plaisir je retourne et travaille !
Vaut-il pas mieux, quand on est sur les dents,
Plutôt qu’aller rimailler rien qui vaille,
Se faire rat et ronger une maille ?

En cette humeur, s’il me vient sous la main,
Le long des quais, un vélin un peu jaune,
Le titre en rouge et la date en romain,
Au frontispice un saint Jean sur un trône,
Le tout couvert d’un fort blanc parchemin,
Oh ! que ce soit un Ronsard, un Pétrone,
Un A-Kempis, pour moi c’est un trésor,
Que j’ouvre et ferme et que je rouvre encor :
Je rôde autour et du doigt je le touche ;
Au parapet rien qu’à le voir couché,
En plein midi, l’eau me vient à la bouche ;
Et lorsqu’enfin j’ai conclu le marché,
Dans mon armoire il ne prend point la place
Où désormais il dormira caché,
Que je n’en aie au moins lu la préface.

On est au bal ; déjà sur le piano
Dix jolis doigts ont marqué la cadence ;
Sur le parquet déjà la contredanse
Déroule et brise et rejoint son anneau.
Mais tout d’un coup le bon Nodier qui m’aime,
Se souvenant d’avoir, le matin même,
Je ne sais où, découvert un bouquin
Que souligna de son crayon insigne
François Guyet (c’est, je crois, un Lucain),
De l’autre bout du salon m’a fait signe ;
J’y cours, adieu, vierges au cou de cygne !
Et, tout le soir, je lorgne un maroquin.
On l’a bien dit ; un cerveau de poëte,
Après cent vers, a grand besoin de diète,
Et pour ma part j’en sens l’effet heureux.
Quand j’ai huit jours cuvé mon ambroisie,
Las de bouquins et de poudre moisie,
Je reprends goût au nectar généreux.
Pas trop pourtant ; peu de sublime encore ;
L’eau me suffit, qu’un vin léger colore.

Vers ce temps-là l’on me voit au jardin,
Un doigt dans Pope, Addison ou Fontane,
Quitter vingt fois et reprendre soudain,
Comme en buvant son sorbet la sultane ;
Chaulieu m’endort à l’ombre d’un platane ;
Vite au réveil je relis le Mondain.
Je relis tout ; et bouquets à Climène
Et Corilas entretenant Ismène,
Et l’Aminta chantant son inhumaine ;
Mais la Chartreuse est surtout à mon gré ;
Et, mieux refait, la troisième semaine,
Je puis aller jusqu’à Goldsmith et Gray.
Dès lors la Muse a repris sa puissance,
Et mon génie entre en convalescence.

Car si, le soir, sous un jasmin en fleurs,
Édouard en main, je songe à Nathalie,
Et que bientôt un nuage de pleurs
Voile à mes yeux la page que j’oublie ;
Car de Tastu si le luth adoré,
Au bruit d’une eau, sous un saule éploré,
Me fait rêver à la feuille qui tombe,
Et que non loin gémisse une colombe ;
Si sur ma lèvre un murmure sacré,
Comme un doux chant d’abeille qui butine,
Trois fois ramène un vers de Lamartine,
Et qu’en mon cœur une corde ait vibré ;
Oh ! c’en est fait ; après tant de silence
Je veux chanter à mon tour ; je m’élance,
Les yeux au ciel et les ailes au vent,
Et me voilà rimeur comme devant.
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Comme les amitiés humaines sont petites, si Dieu ne s'y mêle ! Comme elle s'excluent l'une et l'autre ! comme elles se succèdent et se chassent, pareilles à des flots !
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Les amis de M. De Tocqueville eurent besoin eux-mêmes de quelques explications pour être assurés de sa pensée fondamentale et de son but.

Lorsque les deux premiers volumes de la Démocratie en Amérique parurent, M. De Corcelles avait été frappé de cette sorte de contradiction qu’il y avait entre le tableau vraiment assez triste de cette démocratie moderne, présente ou future, et les conclusions du livre qui tendaient à l’acceptation et à l’organisation progressive de cette même démocratie.

M. De Tocqueville lui répondait, comme aussi à un autre de ses amis, en leur indiquant le double effet qu’il avait la prétention de produire sur les hommes de son temps : diminuer l’ardeur de ceux qui se figuraient la démocratie brillante et facile ; diminuer la terreur de ceux qui la voyaient menaçante et impraticable ; les concilier, les régler, les guider s’il était possible, leur montrer les périls et en même temps que les conditions essentielles, les voies et moyens.
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Charles-Augustin Sainte-Beuve
Pourquoi donc reculer devant l'expression entière de la nature humaine dans sa vérité ? Aurons-nous toujours l'idole et jamais l'homme ?
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Le sourire est le signe le plus délicat et le plus sensible de la distinction et de la qualité de l'esprit.
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En 1825, il y avait une école ultra-critique et toute raisonneuse qui posait ceci en principe :
« notre siècle comprendra les chefs-d’oeuvre, mais n’en fera pas. Il y a des époques d’artistes, il en est d’autres qui ne produisent que des gens d’esprit, d’infiniment d’esprit si vous voulez. »

Beyle (Stendhal) répondait à cette théorie désespérante dans une lettre insérée au Globe le 31 mars 1825 :

« Pour être artiste après La Harpe, il faut un courage de fer.
Il faut encore moins songer aux critiques qu’un jeune officiers de dragons, chargeant avec sa compagnie, ne songe à l’hôpital et aux blessures.
C’est le manque absolu de ce courage qui cloue dans la médiocrité nos pauvres poètes.
Il faut écrire pour se faire plaisir à soi-même, écrire comme je vous écris cette lettre ; l’idée m’en est venue, et j’ai pris un morceau de papier.
C’est faute de courage que nous n’avons plus d’artistes.
Nierez-vous que Canova et Rossini ne soient de grands artistes ?
Peu d’hommes ont plus méprisé les critiques.
Vers 1785, il n’y avait peut-être pas un amateur à Rome qui ne trouvât ridicules les ouvrages de Canova, ect. »

Toutes les fois que Beyle a eu une idée, il a donc pris un morceau de papier, et il a écrit, sans s’inquiéter du qu’en dira-t-on, et sans jamais mendier d’éloges : un vrai galant homme en cela.
Ses romans sont ce qu’ils peuvent, mais ils ne sont pas vulgaires ; ils donnent des idées et ouvrent bien des vies.
Entre toutes ces pistes qui s’entre-croisent, peut-être l’homme de talent dans le genre trouvera la sienne.
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