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Citations de Charles Jackson (33)


Il n’était pas sans savoir que lorsqu’il était ivre, il préférait s’enivrer seul, alors que sobre, il buvait ou commençait à boire de compagnie ; encore trouvait-il souvent très vite quelque prétexte pour s’excuser (pas pour longtemps, naturellement, tout au moins le croyait-il et les autres aussi), et disparaître pour le reste de la soirée ou de la semaine. Quelque vestige de sens social l’avertissait-il alors, le prévenait-il qu’il fallait mieux qu’il s’enivre seul, minimisant ainsi les risques d’ennuis fâcheux ? Une dernière bribe d’orgueil subsistait-elle au milieu de son ivresse pour lui rappeler qu’ivre il n’était jamais complètement lui-même ?
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Que dire des jours innombrables, passés, perdus, irrémédiablement gaspillés dans ces abîmes ; du temps qui s'engouffrait dans cet égout et ne revenait jamais plus? Quel profit vous dédommagerait jamais de ces journées envolées?
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Le fond, bon Dieu ! Il n'y a pas de fond, aussi longtemps que subsistent en vous l'envie, le désir, des intentions, des besoins. Votre coeur et vos poumons fonctionnent encore sans accroc...

p. 152
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Oh ! que de gens importuns on peut noyer dans l'alcool sans même qu'ils s'en doutent ; sans leur causer de mal et de dommage réels, mais avec quelle satisfaction quant à soi. Que de gens on peut ainsi noyer à jet continu. Et mieux encore vous noyer vous-même avec eux, en compagnie de beaucoup d'autres, à perpétuité. Comme ils reculaient, s'effaçaient, devenaient anonymes à mesure que la chaleur vivifiante de l'alcool apaisait votre cœur ; puis, lorsque le stimulant commençait à agir et à réveiller votre cerveau, rendant vos facultés critiques plus lucides et plus brillantes que jamais, comme ils émergeaient alors de l'ombre, se tenant devant vous pour être jugés objectivement, avec froideur, sans passion et sans intérêt.
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Étancher veut dire diminuer, satisfaire, rassasier. Et l’alcool ne fait rien de tout cela. Bien au contraire, un verre conduit inévitablement au suivant : plus on ingurgite, plus on en désire, et cela devient, par paliers progressifs, de plus en plus facile, jusqu’au moment où on n’est plus que la victime de ce besoin désespéré qui, lui, n’est pas facile, ce besoin qui le martyrisait des jours comme celui-ci. Le besoin de respirer n’est pas plus essentiel.
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La soif – quelle erreur d’appellation ! Il pouvait dire avec sincérité qu’il n’avait jamais connu la soif en tant que désir effréné d’alcool, non, pas même au lendemain d’une soûlerie. Il ne buvait pas parce qu’il avait soif ni pour goûter la saveur (à dire vrai, le whisky est détestable au palais et lui-même l’avalait d’un coup pour s’en débarrasser le plus vite possible) : il buvait pour la sensation que ça lui procurait.
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Certes, ce risque méritait d’être couru ; autrement, de quelle manière un homme enrichirait-il sa vie, sinon par de nouvelles expériences, et en subissant l’attrait qu’offrent les millions de possibilités qui forment la trame d’une existence variée. Tout essayer, entreprendre n’importe quoi ! « Vivre dangereusement » ! Mais il se désintéressa vite de ces digressions philosophiques et reporta toutes les forces de sa volonté, toute l’astuce et la vigilance de son cerveau surexcité sur la réussite de sa tentative.
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Il connaissait assez les Européens pour le savoir. Il avait joué à l’aristocrate vis-à-vis du paysan, du paysan qui n’ose jamais refuser quoi que ce soit à l’aristocrate, qui n’en attend rien de moins et considère comme un honneur d’être imposé par cette classe privilégiée, charmante et irresponsable, qui, sa vie durant, reste endetté, sa famille et lui, afin de garantir à l’aristocratie son droit de naissance.
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Il allait s’en procurer, de l’argent, toujours, toujours plus d’argent, et acheter autant de bouteilles qu’il lui plairait, mais en prenant soin cependant de garder assez sur lui pour en acheter encore bien davantage. Comment ? Il y avait trente-six moyens, et jusqu’à présent il avait toujours découvert le bon truc, souvent même un subterfuge inédit, sauf, bien entendu, quand il était physiquement incapable de se lever et de sortir. Dorénavant, il allait éviter d’être ainsi pris au piège, il aurait dans la maison même des bouteilles et des bouteilles. Pour une fois, il serait prévoyant et s’arrangerait pour en accumuler une provision suffisante.
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Quelle bénédiction que d’avoir tout cet argent en poche, mais il lui en fallait davantage, bien davantage, en perspective d’une telle orgie.
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Supposons que l’on puisse modifier le cours du temps et que l’enfant d’il y a vingt ans, lorsqu’il se regardait dans le miroir, s’y soit vu à l’âge de trente-trois ans, tel que lui s’y voyait à présent. Qu’aurait-il pensé, ce garçonnet ? L’aurait-il accepté ?… Était-ce là ce qu’il eût rêvé de devenir ? L’eût-il admis l’espace d’une seconde ?
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Le délire est une maladie de la nuit.
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Pour un type comme toi, le premier verre est celui en trop, et le dernier ne suffit jamais
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