En créant la Maison du Livre nous avons aussi voulu la doter d'une publication servant de lien entre les bibliophiles et les artistes dont l'effort s'est tendu vers la publication d'art et qui ont mis leur talent et leurs idées au service du livre.
ADOLPHE MENZEL, ILLUSTRATEUR
DOLPHE MENZEL est né à Breslau le 8 décembre 1815. Son père était lithographe, et l'enfant fut appelé de bonne heure à l'aider dans ses travaux. Quand, en 1832, Menzel se trouva orphelin, il dut subvenir lui-même à ses besoins : il se mit à dessiner des étiquettes, des cartes d'invitations, des en-têtes de lettres d'affaires ; l'art de la lithogravure lui devint familier, il y fit preuve de deux grandes qualités: la composition et l'ingéniosité du détail. En 1834, parut son premier cahier de lithographies : Les Tribulations d'un Artiste : six planches contenant parfois deux dessins chacune.
Les livres illustrés du mois
La librairie parisienne a peut-être été plus éprouvée qu'aucune autre corps de métier ; il n'a pas fallu, pour violenter l'attention du public, moins que les horreurs sanglantes de Quo vadis et les audacieux potins de la Femme de chambre. Quand à la librairie d,art, elle a pu constater que, s'il y a des amateurs de beaux livres, à l'étranger, ils sont prudemment restés chez eux cette année, pour éviter que leurs yeux ne fussent offensés par la misère de nos fêtes publiques.
Le "fer à dorer" poussé sur les plats des reliures et le plus généralement emprunté aux armoiries servit aussi de marque intérieure. L'imprimerie, en augmentant le nombre des livres et en diminuant leur prix, rendit plus nécessaires les marques de possession. En France, les seigneurs firent dessiner en fer à dorer leurs armes sur le plat de leurs reliures, ce qui constituait un ex-libris, c'est-à-dire une marque de propriété indiscutable.
Le programme que nous nous étions imposé au début de L'OEUVRE ET L'IMAGE a été suivi d'aussi près que possible.
Les différentes transformations que nous avons tentées avaient été nécessitées par des impossibilités matérielles et l'importance du texte n'offrait peut-être pas toujours assez d'intérêt bibliographique pour les lecteurs de cette revue qui tendait de plus en plus à devenir l'organe des bibliophiles. La transformation en numéros trimestriels avait l'avantage de laisser aux collaborateurs une plus grande place, désirable pour des études spéciales exigeant un certain développement.
L'OEUVRE ET L'IMAGE s'est attachée à ne publier que des articles inédits et spécialement écrits pour la cause que nous défendons, d'une documentation précise et serrée. Après une année d'essai nous avons consulté nos lecteurs et le plus grand nombre a répondu que la rapidité de la vie actuelle s'opposait à ce qu'on puisse lire à son apparition un volume de 150 pages. Ces raisons ont été seules à nous faire abandonner l'importance de cette publication pour laquelle nous n'avons reculé devant aucune difficulté matérielle en vue de satisfaire les lecteurs bibliophiles.
Est-il possible, après la publication de ce premier recueil, de se prononcer avec certitude sur l'avenir des autres ouvrages qui suivront? Cette âme d'André Corthis est-elle un fruit tardif, né sur la cime de la plus haute branche, et nourri par la sève des écrivains illustres qui l'auront précédée ? Est-elle au contraire une fleur toute parfumée, toute gonflée des promesses d'un art nouveau et d'une pensée nouvelle ? Que l'influence de Baudelaire, de Rodenbach, d'Henri de Régnier, de Verlaine, soit sensible chez elle, rien n'est moins contestable.
C'est à ce moment que commence la réelle, vogue des ex-libris, mais aussi que l'on voit se perdre le sens de l'héraldique. Beaucoup de bourgeois enrichis jouent au naturel le Bourgeois gentilhomme, pour le plus grand profit des finances royales.
A tant faire que de s'offrir des armes à beaux deniers comptants, ils ne lésinèrent pas sur les tortils et les couronnes et, si leurs armes sont parfois cocasses au point de vue du blason, elles ont du moins l'avantage de laisser toute latitude au graveur qui en tire souvent le plus heureux parti.
Physiologie du bibliophile de ce temps
Les anciennes physiologies du bibliophile nous le représentent comme un être doux et studieux, dont la journée se passe en chasses laborieuses dans les casiers des bouquinistes, et la soirée en lectures assidues, sous la lampe familiale, près du foyer, pendant que sa ménagère brode ou compte les points de sa tapisserie, heureuse de l'innocente passion qui li conserve, pur de toute autre excitation, la chaste époux auquel elle a donné sa foi.
Le carnaval a été brillant cette année à Montelabaud-sur-Loire à la grande stupeur, au profond ahurissement des antifrivolitistes. De tous, M. de la Pipardière paraissait le plus navré, on dit même qu'il va donner sa démission de président de la société.