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Critiques de Charles Richebourg (30)
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Odilon Quentin, tome 1 : La meurtrière innoce..

Un auteur sous pseudonyme de la première moitié du 20ème siècle dont les nouvelles paraissaient en fascicule. Rééditées depuis quelques années par les éditions Oxymoron, les premiers tomes des séries sont gratuits.



J’ai découvert la plume de Charles Richebourg avec 30 rouge pair, passe et j’ai été épatée par le fait qu’en si peu de pages il puisse donner une structure équilibrée à un polar tout en ayant présenté son personnage récurrent, simplement mais efficacement car nous arrivons sans problème à se le représenter !



Ici nous faisons connaissance avec l'inspecteur Odilon Quentin, homme passe-partout dont personne ne se méfie et qui s’adresse aux personnes qu’il interroge en se mettant à leur niveau et en employant leur langage.



Il cherche le meurtrier d’un usurier qui se défendait de l’être, un personnage qui passe pour un philanthrope dans son quartier. Il soupçonne son neveu qui est aussi son rabatteur. L’inspecteur va s’attirer les bonnes grâces de la concierge et d’une voisine pour arriver à ses fins !



Si vous avez envie de lire du polar de qualité, peu bavard mais efficace avec un petit côté suranné, n’hésitez pas c’est excellent !



Et si vous voulez plein d’infos sur les auteurs du genre de cette période, je vous recommande KiriHara qui en est le spécialiste sur Babelio



Challenge Mauvais Genre 2022

Challenge Riquiqui 2022
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30 rouge pair, passe

Très courte lecture mais agréable surprise ! Il est question de pickpockets parisiens, des années 40 à priori, qui ont un sens de l'honneur très développé !



Prosper Meunier, talentueux et grande classe écoute son sixième sens et s'en trouve heureux à chaque fois ! Tous ne sont pas aussi distingués et je me suis amusée avec le parler parisien qui m'a rappelé un de mes oncles, parigot depuis des générations !



En peu de pages l'auteur a réussi à développer une intrigue et une romance qui ressemble d'ailleurs plus à un contrat ! La première parution était en fascicule, procédé répandu au début du 20ème siècle, dont il est plaisant de redécouvrir l'exercice difficile de la nouvelle à suspense !!



Challenge Riquiqui 2022
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30 rouge pair, passe

J'ai découvert ce livre par le plus grand des hasards - je n'avais pas lu de livres de la collection Oxymoron depuis un certain temps. Ce fut, comme c'est souvent le cas, une lecture des plus agréables. Le roman est court, oui, mais l'intrigue est très bien construite, les personnages et les liens qui les unissent sont clairement définis. Prosper, le personnage principal, a beau être un pickpocket, il a des principes, et il les met en application. Il est prudent, aussi, ce qui explique sa carrière longue et, ma foi, florissante.

Une belle découverte.
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Les fantômes de Downcaster

Charles Richebourg est un auteur que l’on connaît (ou l’on devrait connaître) pour l’excellence de ses récits contant les enquêtes du commissaire Odilon Quentin, parus au milieu des années 1950 sous la forme de fascicules de 32 pages au sein de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi (43 titres auxquels s’ajoutent trois fascicules de 64 pages dans la collection « Police et Mystère 2e série » du même éditeur).



Mais cet écrivain, dont on ne connaît pas le véritable nom et dont on ne sait rien si ce n’est un autre de ses pseudonymes, Désiré Charlus, n’a pas écrit que cette série.



Effectivement, on trouve des titres signés de l’un ou l’autre de ses pseudonymes dans diverses collections des éditions Ferenczi et, notamment, au sein de la collection de fascicules de 32 pages « Mon Roman d’aventures », toujours chez Ferenczi.



« Les fantômes de Downcaster » font partie de ceux-ci et a été publié en 1955.

Un riche américain vient en Écosse et décide de louer un véritable château à moitié en ruine à son propriétaire sans le sou, Lord Downcaster.



L’américain accepte de rénover les lieux à ses frais afin de pouvoir y accueillir sa jeune fille dans les meilleures conditions.



Quel n’est pas son plaisir d’apprendre que le château est soi-disant hanté par un ancêtre du propriétaire !



Mais, pendant qu’il discute affaires avec le Lord dans une auberge, et qu’il lui demande s’il y a un coffre-fort dans les murs pour y mettre les magnifiques diamants de sa fille quand elle viendra, deux marins décavés surprennent la discussion et décident de profiter de l’aubaine…



Charles Richebourg nous propose ici une gentille petite bluette de pas tout à fait 9000 mots qui, vous l’aurez bien compris, ne marquera pas l’histoire de la littérature par son intrigue légère, la concision du texte et l’aspect un peu burlesque du récit qui se termine un peu en vaudeville, et ce malgré le fait que l’auteur n’en fait pas moins preuve d’une belle plume.



Cependant, le plaisir de lecture est tout de même plaisant et c’est déjà pas mal.



Au final, une petite histoire presque sous forme de conte burlesque et vaudevillesque qui ne marquera pas les esprits (dans tous les sens du terme), mais qui se lit avec plaisir.
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Odilon Quentin, tome 1 : La meurtrière innoce..

Une enquête rondement menée par l'inspecteur Odilon Quentin. Après le très réussi 30 rouge pair, passe, où l'on découvre le monde des pickpockets, Charles Richebourg nous entraîne cette fois dans un registre plus policier. L'écriture est fluide, rythmée. On sent que l'auteur maîtrise vraiment le format. Hâte de lire les autres enquêtes !

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30 rouge pair, passe

Réédition en numérique d'un ancien fascicule de 32 pages.

Charles Richebourg nous propose là une agréable histoire de pickpockets mâtinée de romance.

Charles Richebourg nous démontre encore une fois qu'il parvient à proposer aux lecteurs, en quelques pages, des personnages haut en couleur et attachant.

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Nancy de Portsmouth

« Nancy de Portsmouth » est à l’origine le titre d’un fascicule de 32 pages paru en 1957 dans la collection « Mon Roman d’Aventures » des éditions Ferenczi.



Il est signé Désiré Charlus, un pseudonyme de Charles Richebourg, lui aussi pseudonyme de… on ne sait pas.



Toujours est-il que Charles Richebourg est l’auteur de l’excellente série « Commissaire Odilon Quentin » regroupant les 46 titres (43 sous le format fascicule de 32 pages et 3 sous le format fascicule 64 pages) mettant en scène le policier.



On ne sait donc pas qui se cachait derrière l’auteur, mais à la lecture de ses différents textes, on peut être persuadé qu’il s’agissait d’un bon écrivain comme le démontre la lecture de ladite série qui est l’une des meilleures que j’aie lue dans ce format si contraignant qu’est le fascicule de 32 pages…



Bref.



Charles Richebourg a destiné l’entièreté (ou presque) de sa production aux éditions Ferenczi au cours des années 1950.



« Nancy de Portsmouth » est un récit policier d’aventures qui met en scène, en toute fin de récit, le personnage du détective Littlejohn que l’on retrouve dans quelques autres textes de l’auteur issus de la collection « Mon Roman d’aventures ».



Tim Slack est un marin dans la dèche et, bien qu’un pote lui ait trouvé une place enviable sur un navire, celui-ci refuse d’embarquer, car l’une des escales du bâtiment est l’île de Bali et une voyante lui a prédit qu’il serait pendu à cause de l’amour d’une Balinaise.



Tentant de noyer ses derniers sous dans un bar miteux, il croise une magnifique jeune femme aux cheveux de jais et le bonheur revient dans sa vie, mais il a oublié que nul n’échappe à son destin.



Voici donc un petit texte de 9 500 mots qui navigue entre les genres aventures et policiers (comme certains titres de la collection d’origine et, surtout, ceux de cet auteur).



En effet, s’il est question de marin, de voyages, de terres lointaines, l’action se déroule à Londres et l’intrigue va mener le personnage central au meurtre, au vol et… vous le devinerez aisément.



Si le texte est plaisant à lire, notamment grâce à la plume de Charles Richebourg qui ne se contente jamais de descriptions banales ou oiseuses, l’intrigue, quant à elle, est malheureusement cousue de fil blanc. En même temps, on ne lit pas des récits de ce format pour l’intrigue, puisqu’il n’y a pas la place d’en développer correctement une.



Le lecteur sait donc à l’avance comment le récit va se terminer ainsi que des détails sur la fille rencontrée que Tim n’apprendra que vers la fin.



Pas très grave, puisque le principal est d’avoir une lecture plaisante tout du long à défaut d’une lecture enthousiasmante.



Et on peut compter sur l’auteur pour cela, car il nous livre un récit proche dans l’esprit et la forme d’autres textes publiés dans la collection « Mon Roman d’Aventures ».



Au final, un petit récit navigant entre différentes eaux et qui se lit très agréablement comme tous les textes de Charles Richebourg.
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30 rouge pair, passe

Perbacco, sono commossa: un poliziesco che NON parla di omicidi! Ed è perfino interessante.

Ammetto che, avendo io un debole per i racconti che trattano di ladri, non è stato nemmeno troppo difficile rendermelo interessante. Tuttavia il protagonista della storia sembra ben fatto e perfino tridimensionale.

Non sarebbe male leggere altre storie su Prosper Meunier e signora, tanto per rilassarsi senza spargimenti inutili di sangue che alla lunga annoiano.
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Odilon Quentin : Décédé le 30 mars

Odilon Quentin, le commissaire né de la plume de l’énigmatique Charles Richebourg, revient pour une 42e enquête (on s’approche lentement de la fin de ses aventures).

Je ne reviendrais pas sur l’auteur dont on ne s’est rien (mais qui peut bien se cacher derrière le pseudonyme de Charles Richebourg alias Désiré Charlus ?).

Pour ce qui est du personnage, si vous n’avez lu qu’une partie des chroniques précédentes sur les autres titres de la série, il doit vous être familier.

On retrouve ici le format cher à Charles Richebourg (et à d’autres auteurs) :

– Un premier chapitre qui présente le crime.

– Un second chapitre dans lequel Odilon Quentin est chargé de l’enquête.

– Les chapitres III et IV pour démêler l’affaire.

– Le chapitre V en guise de conclusion à l’enquête (via l’arrestation ou l’aveu du coupable).





Ce pourrait être assez curieux de se tenir à un tel sommaire sur moins de 10 000 mots, mais le talent naissant souvent des contraintes, ou, tout du moins, celles-ci ayant pour avantage de guider une plume, il n’y a, en fait, rien d’étonnant qu’un auteur dans la nécessité de produire bien et vite se cadre par ce genre d’obligations.





Ici, le premier chapitre ne présente pas réellement le crime, mais il en explique la raison (c’est d’ailleurs une habitude dans la série que ce chapitre liminaire n’aille pas directement au but et c’est également un des atouts de celle-ci).





On va alors suivre les pérégrinations d’un trio de malfrats à la petite semaine qui vont mettre la main sur un colis. Cette subtilisation provoquera, par effet domino, le crime dont devra s’occuper Odilon Quentin.





Odilon Quentin, comme déjà dit dans différentes chroniques, est un policier qui s’occupe de crimes à échelle humaine. Et, même si dans ce cas, le meurtre dépasse le cadre du « simple délit », le méfait liminaire et les crapules qui l’ont commis sont eux, dans la lignée de ceux auxquels est ordinairement confronté le commissaire.





Il est d’ailleurs assez plaisant de suivre le déroulement de l’affaire et de constater, à chaque fois, que l’auteur, tout comme l’avoue bien souvent son personnage, la « joue par la bande ».





En clair, on a vraiment affaire à un feuilleton policier comme on en a affaire à la télé, mais, par écrit et, qui date de plus d’un demi-siècle.





Car, comme dans toute bonne série policière télévisée de la fin du XXe siècle, on sait que la première scène va présenter le crime, mais on ne sait encore de quelle façon, si ce sera directement ou indirectement.





Il en est de même avec Odilon Quentin. Parfois, Charles Richebourg nous offre en crime en « direct ». D’autrefois, il le fait raconter par un témoin. Là, il nous décrit l’action qui va amener au crime…





Pour ce qui est du reste, la critique sur cet épisode sera la même que pour les autres : l’auteur se joue à merveille de la contrainte pourtant très difficile à surmonter, du roman ultra-court de 10 000 mots (32 pages au format fascicule d’origine), et parvient à dépeindre, à chaque fois, ses personnages, le crime, l’enquête, la résolution et la conclusion d’une manière à la fois concise, prenant et agréable à lire.





Déjà 42 enquêtes de dévorées et, pourtant, aucune fausse note, aucun mauvais épisode, pas même un seul de moyen, à peine si on pourra trouver tel ou tel épisode encore meilleur que les autres.





Au final, je ne suis jamais déçu par les enquêtes d’Odilon Quentin et j’ai bien l’impression que l’unique déception que je pourrais avoir avec le personnage, sera celle qui succédera à la lecture de la dernière phrase de la dernière enquête en réalisant que l’aventure littéraire est définitivement terminée. Heureusement, il reste encore quelques épisodes à découvrir. 
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Odilon Quentin : Le doigt de la morte

38e enquête du commissaire Odilon Quentin de Charles Richebourg.



Je ne m’attarderai pas sur l’auteur, dont le véritable nom est inconnu.Tout part de ce qui pourrait être une simple blague de carabin, un professeur de médecine reçoit un colis avec un doigt coupé et une lettre le mettant au défi de trouver l’identité de la propriétaire du doigt, lui qui se vante d’être si doué.



Effectivement, la lettre laisse à penser à une vengeance d’un élève déchu, mais le commissaire Odilon Quentin ne s’arrête pas aux évidences et va mener son enquête en lançant ses hommes, comme à son habitude, sur les différentes pistes qui s’offrent à lui.



Avec la police scientifique (qui, déjà, à l’époque, dans les années 50, rendait de grands services), le commissaire connaît la marque et le modèle de la machine à écrire avec laquelle a été tapée la lettre accompagnant le doigt. Par le spécialiste de la médecine légale, il confirme l’âge approximatif de la propriétaire du doigt, son problème de manque de calcium provoquant, probablement, des problèmes de dents, et le fait que le doigt a probablement été coupé par un boucher (aux dires du médecin légiste). Malheureusement, les impressions entrent en contradiction. La lettre mènerait à un élève en médecine, l’étude du doigt à quelqu’un qui n’a pas la pratique de la médecine et qui use d’objets tranchants bien plus épais qu’un scalpel, genre, couteau de boucher.



Encore une fois, Charles Richebourg nous propose une histoire mettant en scène la misère humaine et aussi les aspects plus sombres de la société et des gens. Il ne traite pas de crimes spectaculaires ni de monstres, juste des petits crimes commis par des gens « ordinaires »...



Son commissaire est à l’image des enquêtes, à la fois ordinaire et humain, et son travail est au diapason du policier, ordinaire et humain. Le policier n’est pas un grand détective de romans policiers, comme il aime à le répéter, mais un fonctionnaire de la justice qui s’appuie sur les faits et non sur des déductions à la limite de la divination.



C’est ainsi que le commissaire Odilon Quentin quitte rarement son bureau puisqu’il organise tout à partir de ce point central et laisse les tâches actives et physiques à ses hommes.



On suit donc le cheminement d’une enquête classique que le commissaire pilote depuis ses quartiers, laissant les tâches subalternes à son équipe.



Le policier aura plusieurs pistes à suivre. Il les écartera au fur et à mesure pour ne conserver que la bonne, comme à son habitude.



Au final, c’est presque lassant de répéter à chaque fois que je ne suis jamais déçu avec les enquêtes d’Odilon Quentin, mais, que voulez-vous, c’est ainsi : je ne suis jamais déçu avec les enquêtes du Commissaire Odilon Quentin !
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Odilon Quentin : Échec à la dame

Odilon Quentin est de retour pour une 36e enquête, une enquête « double » puisque, pour l’occasion, le titre passe du format habituel de 32 pages (10 000 mots environ) à celui de 64 pages (20 000 mots environ).



Deux fois plus d’Odilon Quentin dans cet épisode, donc, mais le policier reste fidèle à lui-même.

Le titre débute par une scène de tribunal durant laquelle deux journalistes assistent à la condamnation à l’échafaud de Lenoir, un petit caïd du milieu grâce à la technique de Maître Bédarieux qui, à l’aide d’une astuce d’avocat parvient à convaincre les jurés de la culpabilité du prévenu. L’un des deux journalistes note le regard très sombre, meurtrier, même, de la petite amie du condamné et sent que les choses vont mal tourner pour l’avocat.



Et, peu de temps après, Maître Bédarieux est retrouvé poignardé à mort dans son cabinet.



Le commissaire Odilon Quentin fouille la vie du défunt et constate que l’homme avait de multiples maîtresses. Parmi celles-ci, sa secrétaire, dont le petit ami promet de demander des comptes à son patron. Mais le fiancé outragé prétend avoir croisé chez l’avocat, une sorte de brute. Puis, il y a l’ultime client mystérieux de l’avocat. Les pistes sont donc nombreuses.



Si l’histoire est plutôt classique et navigue toujours dans le crime à taille humaine, mêlant les représentants de différentes strates de la société, celle-ci apporte son lot de fausse piste et de rebondissement, du moins, autant que lui permet la taille du texte.



Comme à son habitude, le commissaire orchestre l’enquête depuis son bureau, envoyant ses hommes sur le terrain. Lui s’octroie les interrogatoires dans lesquels il excelle toujours en s’adaptant à son interlocuteur. Aussi, il use, au choix, de douceur, d’une stupidité feinte, de fermeté, d’un langage châtié...



Au final, je ne suis jamais déçu avec Odilon Quentin. Pas un seul bémol depuis le début de la série aussi, quand un épisode est deux fois plus long qu’à l’accoutumée, le plaisir est lui aussi doublé.
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Odilon Quentin : Beaucoup de sang pour un c..

34ème enquête du commissaire Odilon Quentin.



Le commissaire Odilon Quentin est rarement chargé d'affaires de grandes envergures, mais le policier s'attache, surtout, à l'aspect humain de certains crimes.



Et c'est ce qui fait, à chaque fois, l'attrait de la série. Outre un personnage principale attachant et des rôles secondaires intéressants, l'auteur s'attèle toujours à proposer des intrigues à dimension humaine, même si l'intrigue de base peut déboucher sur une affaire bien plus complexe.



Odilon Quentin ne vit pas dans la démesure littéraire, mais la taille des épisodes ne lui permettrait de toute façon pas.



Du coup, le lecteur a l'impression qu'il assiste à un crime qui pourrait se produire à côté de chez lui et cette sensation renforce l'attrait que le lecteur peut avoir pour ces enquêtes.



Au final, encore un bon moment passé en compagnie du commissaire Odilon Quentin et de ses hommes.
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Odilon Quentin : ''Interpol'' nous communique

32ème enquête du commissaire Odilon Quentin de Charles Richebourg.

Charles Richebourg pousse le soin d'un certain « réalisme » que l'on sentait déjà présent dans les enquêtes précédentes en s'intéressant au travail de la police, à la mécanique de la justice et en s'appuyant sur une véritable affaire pour présenter l'escroc qui sera au centre de ce court roman.



Court roman, moins de 9000 mots, qui prend pourtant le temps présenter le « métier », comme dit précédement.



32ème enquête, déjà, et pourtant le plaisir est toujours le même, bien que l'on sente que l'auteur tente d'installer son texte comme un certain témoignage de la profession, sensation qui s'amplifiera encore dans les épisodes suivants.



Le Commissaire Odilon Quentin s'épanouit dans son rôle de « Maître du jeu » en gérant toute l'enquête depuis son bureau, déléguant les taches de terrain à ses hommes.



Au final, encore un bon épisode dans cette série qui ne compte encore aucun râté.
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Odilon Quentin : Venin sous enveloppe

33ème enquête du commissaire Odilon Quentin de Charles Richebourg.

Peut-il y avoir assassin sans crime ? La question pourrait se poser puisque le Commissaire Odilon Quentin s'est juré de faire tomber le corbeau qui a poussé au suicide une jeune dactylo influençable. Des dactylos, une concierge, toutes travaillent pour la même firme, ce qui ne laisse aucun doute que le ou la responsable navigue dans cette entreprise.





Une fois encore, Odilon Quentin va manoeuvrer depuis son bureau, interroger, noter, réfléchir, conclure. Les tâches de terrain seront destinées à ses hommes.







Il n'y a pas de petits crimes pour le commissaire Odilon Quentin et même un « corbeau » peut être mis en cage, surtout quand son agressivité provoque le suicide d'une jeune femme un peu fragile.



Une enquête qui n'est pas des plus haletantes mais qui, grâce à la plume de l'auteur et à la sympathie qui émane du personnage principal, offre un bon moment de lecture.



Au final, pas le meilleur épisode de la série, mais le plaisir est toujours là grâce à l'aspect très « humain » des protagonistes, à une plume maîtrisée et à un personnage attachant et sympathique.
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Odilon Quentin : Trois bas de nylon

Charles Richebourg est un auteur énigmatique dont je vous ai déjà parlé.



Le commissaire Odilon Quentin est un personnage, moins énigmatique, dont je vous ai également déjà parlé.



Le 27ème épisode (du moins, du 27ème dans l’ordre de la collection « Odilon Quentin » chez OXYMORON Éditions) est l’occasion de déguster une aventure un peu plus longue que d’ordinaire.



Effectivement, si les premiers épisodes sont des rééditions de titres d’une collection de fascicules de 32 pages, cet épisode provient d’une autre collection, de fascicules de 64 pages.



Le lecteur aura donc droit à une double dose de son commissaire préféré.



Changement de taille, donc, mais le style et les personnages, eux, demeurent heureusement les mêmes.



Après un premier chapitre en forme de prologue, comme la série nous y a habitués, le commissaire Odilon Quentin entre en scène pour tenter de résoudre l’affaire.



Encore une fois, il faut se méfier des faux semblants et le coupable qui est livré sur un plat au policier n’est pas le bon.



Odilon Quentin, c’est un bon gros policier bien rustique qui ne paye pas de mine. Cependant, il a plusieurs qualités. Il sait s’adapter à son interlocuteur, sait se faire passer pour plus bête qu’il n’est afin d’éviter qu’on se méfie de lui, sait faire preuve d’opiniâtreté, sait également s’entourer d’hommes dévoués et qualifiés, et, surtout, manage parfaitement ses affaires depuis son bureau. C’est un général de bataille qui prépare son plan, instruit ses généraux, anticipe les mouvements de l’ennemi, le tout depuis son Q.G. en évitant un maximum les champs de bataille.



C’est encore une fois le cas dans cette enquête et ce sont ses adjoints Chenu, Dubosc et Charron. L’un est un vieux briscard, l’autre possède la gouaille argotique des bas-fonds, le troisième a tout du jeune premier bien propre sur lui. Chacun a des atouts et, ensemble, ils forment un tout efficace.



On suit donc avec un réel plaisir cette nouvelle enquête et, au final, la lecture est tellement agréable, on dévore à ce point cette enquête qu’on ne s’aperçoit même pas de la longueur double de cet épisode.



Au final, encore un épisode de très bonne facture, une lecture agréable où l’auteur parvient à réitérer la qualité qu’il a insufflée, jusqu’ici, à chacun des épisodes de la série.
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Odilon Quentin, tome 1 : La meurtrière innoce..

Comment ai-je pu omettre de vous parler de la série « Commissaire Odilon Quentin » de Charles Richebourg ???

Charles Richebourg, je l’ai déjà évoqué (ainsi qu’Odilon Quentin), dans ma chronique sur « 30 rouge pair passe » du même auteur.

Mais, l’auteur et la série méritent bien plus que d’être simplement évoqués.

Si je ne vais pas pouvoir m’étaler sur Charles Richebourg, faute d’informations le concernant, si ce n’est, quelques pseudonymes sous lesquels il se cachait, j’ai envie de vous parler un peu de sa série « Odilon Quentin ».



À la base, le personnage d’Odilon Quentin ne fait pas partie d’une série, mais est noyé dans une immense collection du milieu du XXe siècle, la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi. Plus de 500 titres la composent dont chacun tient sur 32 pages et dont la couverture est ornée d’une illustration monochrome de l’excellent Georges Sogny.

Des titres dont la qualité est variable selon l’auteur et le personnage central.



Si la plupart des ouvrages sont dissociables les uns des autres, lorsque l’on se penche un peu plus sur la collection, on constate que des héros reviennent plusieurs fois.

– Teddy Verano ou Guy Farnèse de Maurice Limat

– Yves Michelot de Florent Manuel (Henri Musnik)

– Robert Lacelles de Claude Ascain (Henri Musnik)

– Luc Hardy de Paul Dargens

– L’Ange de Paul Tossel

– Le père Leboeuf de Léo Frachet

– L’inspecteur Cartier ou Jean Lhortier de Léo Gestelys

– Le commissaire Sihol d’Étienne Retterdy

Etc.



Mais, si la qualité est parfois discutable et les personnages plus ou moins attachants et intéressants, du fait de la difficulté à placer son héros, une ambiance et un style sur seulement 32 pages, deux auteurs sont bien au-dessus du lot et remportent la palme :

– René Thomas et son Inspecteur Lémoz

– Charles Richebourg et son Commissaire Odilon Quentin



Mais, s’il ne fallait choisir qu’un de ces deux héros, mon cœur irait immédiatement à Odilon Quentin pour plusieurs raisons.

Déjà, parce que Charles Richebourg, dès les premières lignes du premier titre, nous démontre une plume aguerrie, riche et maîtrisée, ce qui, pour ce genre de littérature et de format se révèle un exploit. Ensuite, parce qu’avec un certain talent dans la concision, il parvient à nous décrire son personnage en quelques mots. Pas besoin de s’étendre sur 20 pages, il lui suffit de trois détails physiques et voilà que l’on s’imagine parfaitement à quoi peut ressembler Odilon Quentin. Mieux, avec ces trois mêmes caractéristiques, l’auteur parvient à nous faire comprendre comment est perçu le policier par les autres et de quelle façon il joue sur cette perception pour arriver à ses fins.

Mais, ce qui permet à Odilon Quentin de surclasser Lémoz, c’est aussi sa longévité. Effectivement, là où le premier partage avec le lecteur un peu plus de 10 enquêtes, le second lui, en fait profiter de près d’une cinquantaine, rien de moins. Quarante-deux enquêtes de 32 pages au sein de la collection « Mon Roman Policier » et quatre dans une autre collection du même éditeur « Police et Mystère » où les titres comportent, non plus 32 pages, mais 64 pages.



Odilon Quentin est un commissaire à l’ancienne, qui ressemble à un marchand de bestiaux. Quand on le voit, on ne se méfie pas de lui, car on sous-estime son intelligence et c’est là-dessus qu’il compte, bien souvent, pour soutirer des confidences aux personnes qu’il questionne. Car le policier n’interroge pas, non, quand il veut obtenir des réponses, il ne convoque pas la personne dans ses bureaux, il se rend, soit, chez lui, ou, mieux encore, au bistrot, devant un petit verre. Jamais il ne pose des questions directes sur ce qui l’intéresse, lui, il joue par la bande, discutant d’un sujet neutre pour, finement, amener son interlocuteur à en venir sur le point névralgique... s’attardant sur des détails insignifiants pour rassurer l’autre, le faire parler, sans prendre de notes, pour ne pas l’affoler, le laisser mariner dans une conversation futile comme il pourrait en avoir avec son concierge. À ce sujet, c’est justement avec les concierges qu’il préfère discuter, car, celles-ci, sont des sources intarissables de renseignements.

Quand il n’est pas dans un troquet, pour déguster un calva, ou dans une loge, pour tailler la bavette avec une concierge, le commissaire Odilon Quentin aime diriger son enquête et son équipe depuis son bureau, tel un chef d’orchestre, donnant les ordres, passant des appels et, surtout, réfléchissant à l’enquête en cours.

Car, le commissaire est soutenu par une équipe de flics aussi importants que différents. Du flic modèle le considérant comme son père spirituel au mecton gouailleur qui passe inaperçu dans les milieux interlopes avec sa dégaine et son langage du peuple.

L’autre atout du Commissaire Odilon Quentin, c’est de savoir s’adapter à son interlocuteur. Il use de manières et du langage propre à celui qu’il veut dompter, pour le rassurer. Mais, s’il a clairement de la sympathie pour les gens du peuple, le commissaire est irrité par les parvenus et les noblillons qui se pensent plus importants que les autres du fait de leur statut social.

Le commissaire Odilon Quentin, enfin, est intelligent et perspicace, mais, surtout, malgré sa dégaine, est un être très méthodique. Pour résoudre les crimes, il évite de se borner aux évidences, aux hypothèses, préférant utiliser la méthode des « Trois Questions ». Effectivement, pour lui, une enquête est résolue lorsqu’il a répondu à « Comment » le crime a été perpétré. « Pourquoi » le crime a-t-il été commis. Et, enfin, « Par qui » le crime a été perpétré. Bien souvent, la réponse aux deux premières questions induit la réponse à la troisième.



Mais, Odilon Quentin, le personnage central, n’est pas le seul intérêt de la série. Non, le style de l’auteur est là, également.

Style, car, dès les premières lignes du premier titre, on distingue, pour ceux et celles qui sont habitués à ce format de 32 pages, une aisance que n’ont pas beaucoup d’autres auteurs dans ce domaine. Certes, on est loin des envolées lyriques d’autres auteurs, mais, quand la plume se doit d’être concise, il est difficile de mettre en place un juste milieu pour éviter un style trop narratif, se contentant de conter les évènements sans laisser la place à d’autres considérations.

La narration, également, qui étaye le style. Dès la toute première enquête, Charles Richebourg met en place un préambule à ses histoires. Sur 32 pages, on pourrait être tenté d’aller droit au but, direct au meurtre, mais l’auteur, lui, ne voit pas les choses ainsi. Il prend le temps, même si c’est un temps court, le temps d’un premier chapitre, de poser les bases de son crime, en dépeignant la victime, afin que le lecteur devine, ou pense deviner, pourquoi et par qui celui-ci a été commis.

Car, évidemment, les apparences sont souvent trompeuses.

Et, cette narration, l’auteur la tient d’épisode en épisode, ce qui renforce l’attachement que l’on peut avoir pour la série (un peu comme Jean-Bernard Pouy a pu le faire avec sa série « Le Poulpe » en imposant aux auteurs un premier chapitre mettant en scène la découverte du crime, dans un article de journal, par Gabriel Lecouvreur).



Alors, bien évidemment, sur 32 pages, on se doute bien que Charles Richebourg ne nous propose jamais une intrigue haletante, un suspens insoutenable, mais là n’est pas le but de la manœuvre. Certes, les crimes sont plutôt communs (enfin... presque), et peuvent ressembler à ceux dont doivent s’occuper les policiers la plupart du temps. Les victimes, bien souvent, sont des gens du peuple, les criminels, également.



Au final, les enquêtes du Commissaire Odilon Quentin se dégustent facilement, chacune en une heure de lecture, mais se lisent, surtout, avec un très grand plaisir, ce qui est une gageure dans le monde très particulier des romans ultra-courts faisant dans les 10 000 mots. À picorer sans modération.
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La Brigade des 5, tome 6 : Les années 50

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son sixième volume consacré aux années 1950.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français, la collection traverse les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire jusqu'aux années 1950 qui furent témoins de l'extinction du fascicule au profit du format poche qui fit son apparition en 1953 et qui gagna rapidement le cœur des lecteurs.



Et c'est cette ultime décennie qui est mise en avant dans ce sixième volume.



Et ce 6ème volume s'ouvre sur du lourd, du très lourd, le summum du fascicule policier.



On retrouve à la barre le commissaire Odilon Quentin, un personnage fort inspiré par Jules Maigret, mais qui apporte ici ses propres caractéristiques dont celle de laisser croire aux protagonistes qu'ils ont affaire à un type un peu benêt afin de les amadouer et de profiter qu'ils ne se méfient pas de lui pour obtenir les informations qu'il recherche.



Mais un fascicule policier n'a pas tant besoin d'un personnage fort que d'un auteur maîtrisant le genre policier et le format fasciculaire et Odilon Quentin est mené par la baguette d'un des meilleurs auteurs du diptyque "fascicule/policier" : Charles Richebourg...



Si personne ne sait désormais qui se cachait derrière ce pseudonyme et si la seule information que l'on a est qu'il signait également certains récits d'un autre pseudonyme, Désiré Charlus, une chose est certaine : l'auteur avait une qualité de plume indéniable et maîtrisait parfaitement le genre policier et le format fasciculaire.



Ainsi, chacune des 46 enquêtes menées par le commissaire Odilon Quentin est un chef d'œuvre du genre proposant à chaque fois une véritable enquête à hauteur humaine (le lecteur n'a jamais affaire à des crimes extraordinaires ou a des tueurs élaborés) menée par un policier humain.



Pas une seule faute de goût dans la carrière littéraire d'Odilon Quentin, à part, peut-être, de n'avoir pas s'être essayé au format roman. 



Du grand art !



Le second Brigadier est lui aussi inspiré de Jules Maigret dont il va jusqu'à partager le prénom : le commissaire Jules Troufflard.



Son auteur, René Byzance, est également connu pour avoir mit en scène un autre policier récurrent : Gonzague Gaveau alias Le Professeur.



René Byzance fait preuve ici, comme dans les enquêtes du Professeur, d'humour, mais Jules Troufflard est lui plus fouillé que son prédécesseur et ses enquêtes plus approfondies également.



« Le drame du Val de Cère », l'enquête du jour, est l'occasion pour l'auteur de confronter deux mondes, celui populaire de son héros, le commissaire Troufflard, à celui plus huppés des protagonistes de l'affaire. Mais c'est également l'occasion de proposer des personnages hauts en couleurs au service d'une enquête très plaisante à lire.



Et on enchaîne avec un troisième Brigadier ou une troupe de Brigadiers, puisqu'il s'agit d'une agence de détective, l'Agence Garnier et l'un des auteurs les plus performant dans le genre fascicule policier : J. A Flanigham.



De l'auteur, on ne sait rien, sauf qu'il développa plusieurs personnages récurrents, l'attachant journaliste Bill Disley, le charmant couple d'aventuriers Dick et Betty et... les membres de l'Agence Garnier.



Ces derniers n'apparurent qu'à 6 reprises, dans autant de numéro d'un magazine éphémère qui était destiné à recueillir leurs aventures.



On retrouve dans « Filles au rabais », l'enquête proposée, tout ce qui fit le talent de Flanigham : qualité de plume, art des incises de dialogues, maîtrise du genre policier...



Et même si les personnages sont un peu clichés, à l'instar du roman "Hardboiled" à l'américaine qui inspira tant l'auteur, l'ensemble s'avère très plaisant à lire.



On était dans le "Hardboiled", on y reste avec Lew Dolegan, un personnage né de la plume de Louis de la Hattais à qui l'on doit également les aventures de Jim Patterson alias Monsieur Silence.



Ici, on retrouve tout ce qui fait le genre singé (le "Hardboiled") qui inspira aussi bien Frédéric Dard et son San Antonio que Léo Malet et son Nestor Burma : un enquêteur beau gosse, qui prend des coups et en donne, des belles pépés dont certaines sont vénéneuses, de l'humour, du noir...



Rien de transcendant dans cette série plaisante à lire mais respectant un peu trop les règles du genre sans jamais les transcender.



Enfin, on clos le recueil, la décennie et le voyage dans le temps avec un voleur, cette fois-ci inspiré d'Arsène Lupin : Edward Warrency alias L'Ange.



Ce personnage né de la plume du prolifique Paul Tossel apparaît tout du long des années 50 (et depuis le milieu des années 1940) dans l'une des dernières grandes collections fasciculaires policières : « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi.



C'est la 23ème et dernière aventure de L'Ange qui a été sélectionnée pour clore la rétrospective : « Massacre pour trente millions ».



L'Ange est un voleur qui ne s'attaque qu'à des truands et les dépouille de leurs biens mal acquis. Il est épaulé par sa compagne la belle Diana Deel et pourchassé inlassablement par l'inspecteur Kenneth Hartling.



Du fait de la concision des récits, cette série ne propose rien de bien original et chaque épisode fonctionne sur le même principe du jeu du chat et de la souris ou du gendarme et du voleur. Cependant, l'ensemble est plaisant à lire à défaut d'être original tant par les intrigues que par la plume de l'auteur.



Et voilà, le voyage dans le temps est terminé.



On retrouvera probablement d'autres Brigadiers réunis sous d'autres caractéristiques communes que leur époque d'activités.
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Horrible vengeance

Charles Richebourg est un de ces nombreux auteurs énigmatiques de la littérature populaire fasciculaire des deux premiers tiers du XXe siècle.



Il œuvra principalement chez l’éditeur Ferenczi, dans la première moitié des années 50 et la grande majorité de sa production se dirigea vers la collection « Mon Roman Policier » pour laquelle il livra plus de 40 enquêtes du commissaire Odilon Quentin. Mais il écrivit également quelques titres pour la collection « Mon Roman d’Aventures » (et une poignée d’autres sous ce pseudonyme ou celui de Désiré Charlus).



Hormis les textes qu’il a laissés, on ne sait rien de lui et c’est fort dommage, car sa production témoigne du talent de cet auteur et de sa parfaite maîtrise des formats courts.



« Horrible vengeance » est un récit initialement paru dans la collection « Mon Roman d’Aventures » en 1955.



Deux malfrats sont missionnés pour mettre la main sur le plan d’un gisement d’or en Afrique. Pour cela, il suffit de tuer un vieux grec rentré en France alors qu’il est en train d’agoniser pour remettre ce plan à sa nièce, sa seule famille.



Une fois le plan en poche, les deux bandits se rendent en Espagne puis en Afrique pour rencontrer le donneur d’ordre...



Dans la même collection d’origine, je vous ai déjà parlé d’un triptyque « Le bourreau a disparu »/« Les deux yeux de saphir »/« Les Enfants du Dragon », qui ne forment qu’une seule histoire.



On retrouve ici un peu le même schéma, mais sur un seul titre.



En clair, pas de héros, les personnages centraux sont de minables malfaiteurs. Ils vont chercher à s’approprier le bien d’autrui et, ainsi, s’exposer à une horrible vengeance.



Dans les deux exemples, le récit est traité avec une certaine légèreté, et l’on y retrouve un humour, habituel chez Richebourg (notamment dans les descriptions de personnages) qui va terriblement contraster avec une fin violente et sanglante...



Bien évidemment, en à peine 9 700 mots, on comprend que l’intrigue sera assez simple et la narration linéaire. Pas de suspens, donc, plutôt de l’action, même si le titre n’est pas ultra dynamique de ce point de vue



Non, le principal intérêt réside, dans la fin, bien évidemment, mais surtout, pour le reste du texte, dans le talent de son auteur.



Effectivement, Charles Richebourg fait une nouvelle fois montre d’une réelle plume, drôle, fine, au service d’un bon petit moment de lecture. Il n’hésite jamais à être drôle, et léger, et ne cherche jamais à s’engluer dans la prose ampoulée – comme il était l’usage quelques années auparavant – ni trop dans un langage argotique – comme il commence à être la coutume au début des années 50.



Son style est juste, ses personnages principaux bien dépeints et ce, malgré la concision inhérente à ce format très court et l’histoire, si elle ne peut rivaliser avec les grands thrillers, n’est pas inintéressante.



Tout comme le triptyque, le besoin d’exotisme du lecteur pousse l’auteur à surfer sur les mystères du monde (l’Orient dans la trilogie, l’Afrique, ici).



Et puis, il y a cette fin qui donne le titre au récit.



Au final, Richebourg continue à démontrer qu’il avait un certain talent. Dommage qu’on ne sache pas qui se cachait derrière ce pseudonyme.

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Vendetta sicilienne

« Vendetta sicilienne » est initialement paru en 1957 sous la forme d’un fascicule de 32 pages dans la collection « Mon Roman d’Aventures » des éditions Ferenczi.



Il est signé Désiré Charlus.



La seule chose que l’on sache de Désiré Charlus, c’est qu’il cache le même auteur que le pseudonyme Charles Richebourg. Et tout ce que l’on sait de Charles Richebourg, outre qu’il avait également pour pseudonyme Désiré Charlus, c’est qu’il possédait une belle plume, une excellente maîtrise des formats courts (il a principalement voué sa plume à des fascicules 32 pages... et quelques fascicules de 64 pages), qu’il maniait bien la langue française et l’humour et, surtout, qu’il a écrit 46 excellentes enquêtes du commissaire Odilon Quentin.

Pour de sombres histoires de bornages de terrain, deux hommes fomentent un plan pour faire accuser et arrêter un troisième pour vol.



Mais le fils de ce dernier décide de venger son père en assassinant les deux personnes responsables de sa déchéance. Il prend alors le maquis, arme au poing...



Signé Désiré Charlus, ce petit récit conte donc la vendetta d’un fils pour venger l’honneur de son père et le décès de sa mère, morte par le chagrin.



Intrigue simple et linéaire, donc, totalement adaptée au format du fascicule 32 pages.



La vengeance semble être au cœur de la plupart des écrits de Charles Richebourg destinés à la collection d’aventures, du moins est-ce le sujet central des trois textes issus de cette collection que je viens de lire (« Les Enfants du Dragon », « Horrible vengeance » et celui-ci).



Et, le moins que l’on puisse dire est que la vengeance n’est jamais bon enfant, ce qui est un doux euphémisme.



Ces textes laissent imaginer un penchant sadique à l’auteur que l’on n’entrevoyait pas du tout dans la série Odilon Quentin.



Il faut dire que l’avantage d’une telle vengeance définitive, c’est qu’elle permet de couper court à n’importe quelle histoire de façon brutale sans que l’on ait à y redire (ce qui, là encore, convient tout à fait à la concision inhérente au format).



Mais, contrairement aux deux autres textes, signés, eux, Charles Richebourg, ici, l’humour est totalement banni. Est-ce le changement de pseudonyme qui explique le changement de style ? Peut-être.



On retrouve donc des personnages classiques : les traîtres pleutres, le vengeur déterminé, la population qui penche vers le héros et la gendarmerie qui se trouve entre les deux.



Un récit pas désagréable à lire bien qu’il manque la légère note d’humour que met généralement l’auteur dans ses textes et qui vaut principalement pour sa fin abrupte et peut-être morale...



Au final, moins enlevé et léger que les textes précédents de l’auteur avec une plume un peu moins alerte, mais un agréable petit moment de lecture tout de même.



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Le coup de Trafalgar

Continuons notre découverte de la plume de l’énigmatique Charles Richebourg, un auteur de littérature populaire fasciculaire qui fut actif au milieu des années 50 et à qui l’on doit les excellentes enquêtes du commissaire Odilon Quentin dont il avait abreuvé la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi vers 1955.



À cette occasion, les lecteurs avaient pu se rendre compte de la qualité de plume de l’auteur ainsi que de sa maîtrise du format fasciculaire 32 pages, un format d’une concision pas évidente à dompter.



Mais Charles Richebourg, dont on ne connaît rien si ce n’est un autre de ses pseudonymes, Désiré Charlus, a également écrit quelques titres pour l’autre collection de l’époque des éditions Ferenczi : « Mon Roman d’Aventures ».



Je vous ai déjà parlé de quelques-uns de ces titres.



En voici un autre :



Sam Higgins est un ancien arnaqueur qui vient de sortir pour la énième fois de prison. Il faut dire que si ses escroqueries sont plutôt habiles, il finit toujours par se faire pincer.



Aussi a-t-il décidé de rentrer dans le rang et de se faire honnête. Il est devenu tipster, un donneur de tuyaux lors des diverses courses hippiques. Il a une technique infaillible pour en sortir toujours gagnant et conserver une bonne réputation.



D’ailleurs, un Lord a qui il vient de faire gagner une grosse somme, pour le remercier, décide de le payer pour jouer son rôle et se rendre à une invitation en Bretagne chez une vague comtesse avec laquelle son riche oncle veut la marier. Son but, tout faire pour dégoûter la prétendante.



Sam Higgins débarque donc en Bretagne pour faire son job, mais, très vite, hors de son pays, son naturel revient vite au galop...



Ahhh, qu’il est plaisant de retrouver Charles Richebourg dans son domaine de prédilection : le récit léger mettant en scène des petites gens qui même si elles sont malhonnêtes, n’en sont pas moins des personnes sympathiques et attachantes.



Effectivement, si les quelques récits précédents ayant pour personnages de vraies crapules étaient agréables à lire, c’est vraiment dans cette ambiance « bon enfant » que le talent et l’humour de l’auteur sont les plus performants.



D’ailleurs, en termes d’ambiance, de légèreté, d’humour et même de thème, « Le coup de Trafalgar » serait plus à rapprocher de « 30 rouge pair, passe ».



Ici, pas de pickpockets, mais un arnaqueur, Sam Higgins. Et si l’on se souvient de l’intrigue du second, on en retrouvera ici un peu de l’aspect sentimental.



Mais le point commun et principal de ces récits plus léger est à trouver dans les descriptions des divers personnages, pas tant des descriptions physiques, mais plus un léger cynisme sur les comportements, et les attitudes.



Dans « Le coup de Trafalgar » pas réellement de méchant, ni même de personnage détestable, ce qui rend le récit léger et permet de distiller légèrement un humour de fond, comme l’on conterait une bonne plaisanterie.



D’autant le destin du personnage central est lui aussi taquin et que les coïncidences renforcent cet aspect badin de l’ensemble.



Pas de terribles vengeances, donc, mais plutôt d’agréables coups du sort qui s’ils sont moins frappants que les chutes des récits des truands, donnent tout de même plus le sourire.



Au final, un très bon petit récit dont la légèreté et l’humour font passer un excellent moment.
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