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Citations de Charles d`Orléans (57)


Charles d'Orléans
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau. »
Charles d’Orléans,
« Rondeau XXXI », XVe siècle
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Se je povoye mes souhais
Et mes soupirs faire voler
Si tost que mon cueur les a fais
Passer leur feroye la mer
Et vers celle, tout droit aler,
Que j'aime du cueur si tresfort
Comme ma liesse mondaine,
Que je tendray jusqu'à la mort
Pour ma maistresse souveraine
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Charles d'Orléans
Jeunes amoureux nouveaux…


Jeunes amoureux nouveaux,
En la nouvelle saison,
Par les rues, sans raison
Chevauchent faisant les sauts.


Et font saillir des carreaux
Le feu, comme de charbon :
Jeunes amoureux nouveaux
En la nouvelle saison.


Je ne sais si leurs travaux
Ils emploient bien ou non ;
Mais piqués de l'éperon
Sont autant que leurs chevaux,

Jeunes amoureux nouveaux.
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Charles d'Orléans
Puis ça, puis la…

Puis ça, puis la,
Et sus et jus,
De plus en plus,
Tout vient et va.

Tous on verra,
Grans et menus,
Puis ça, puis la,
Et sus et jus.

Vieuls temps desja
S’en sont courus,
Et neufs venus,
Que dea ! que dea !
Puis ça, puis la.
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Jamais feu ne fut sans fumée
Ni douloureux coeur sans souci,
Ni réconfort sans espérance,
Ni joyeux regard sans plaisir,
Ni beau soleil qu'après l'averse.
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En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "

ENVOI

Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
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Yver, vous n'estes qu'un villain,
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent pluye et grezil;
On vous deust banie en essil.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !

[Hiver vous n'êtes qu'un vilain.
Eté est plaisant et gentil,
En témoignent Mai et Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.
Eté revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain,
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !]

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Le Printemps

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s'est vêtu de broderie,

De soleil luisant clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau

Qu'en son jargon ne chante ou crie.

Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent en livrée jolie

Gouttes d'argent d'orfèvrerie.

Chacun s'habille de nouveau,
Le temps a laissé son manteau.

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Comment se peut ung povre cueur deffendre,
Quand deux beaulx yeulx le viennent assaillir ;
Le cueur est seul, désarmé, ni et tendre,
Et les yeulx sont bien armez de plaisirs ;
Contre tous deux ne pourroit pié tenir.
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Pour ce lui dis : Maistresse, je vous prie
Pour le présent que je n’y voise mie,
Car j’ay oy à plusieurs raconter
Les maulx qu’Amour leur a fait endurer,
En son dangier bouter ne m’seroye,
Car ses tourmens endurer ne pourroye ;
Trop jeune suy pour porter si grant fais,
Il vaulx trop mieux que je ne tiengne en pais.
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En yver, du feu, du feu !

En yver, du feu, du feu !
Et en esté, boire, boire !
C'est de quoy on fait memoire,
Quant on vient en aucun lieu.

Ce n'est ne bourde, ne jeu,
Qui mon conseil vouldra croire :
En yver, du feu, du feu !
Et en esté, boire, boire !

Chaulx morceaulx faiz de bon queu
Fault en froit temps, voire, voire ;
En chault, froide pomme ou poire
C'est l'ordonnance de Dieu :
En yver, du feu, du feu !
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Yver, vous n'estes qu'un villain.

Yver, vous n'estes qu'un villain !
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livree de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent, pluye et grezil ;
On vous deust banir en essil.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !
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Ou puis parfont de ma merencolie.

Ou puis parfont de ma merencolie
L'eaue d'Espoir que ne cesse tirer,
Soif de Confort la me fait desirer,
Quoy que souvent je la trouve tarie.

Necte la voy ung temps et esclercie,
Et puis après troubler et empirer,
Ou puis parfont de ma merencolie
L'eaue d'Espoir que ne cesse tirer.

D'elle trempe mon ancre d'estudie,
Quant j'en escrips, mais pour mon cueur irer ;
Fortune vient mon pappier dessirer,
Et tout gecte par sa grant felonnie
Ou puis parfont de ma merencolie.
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En faictes vous doubte.

En faictes vous doubte
Que vostre ne soye ?
Se Dieu me doint joye
Au cueur, si suis toute.

Rien ne m'en deboute,
Pour chose que j'oye.
En faictes vous doubte
Que vostre ne soye ?

Dangier et sa route
S'en voisent leur voye,
Sans que plus les voye !
Tousjours il m'escoute.
En faictes vous doubte ?
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J'ayme qui m'ayme, autrement non.

J'ayme qui m'ayme, autrement non ;
Et non pour tant, je ne hay rien,
Mais vouldroye que tout fust bien,
A l'ordonnance de Raison.

Je parle trop, las ! se faiz mon !
Au fort, en ce propos me tien :
J'ayme qui m'ayme, autrement non,
Et non pour tant je ne hay rien.

De pensees son chapperon
A brodé le povre cueur mien ;
Tout droit de devers lui je vien,
Et ma baillé ceste chançon :
J'ayme qui m'ayme, autrement non.
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Les fourriers d'Eté sont venus.

Les fourriers d'Eté sont venus
Pour appareiller son logis,
Et ont fait tendre ses tapis,
De fleurs et verdure tissus.

En étendant tapis velus,
De vert herbe par le pays,
Les fourriers d'Eté sont venus
Pour appareiller son logis.

Coeurs d'ennui piéça morfondus,
Dieu merci, sont sains et jolis ;
Allez-vous-en, prenez pays,
Hiver, vous ne demeurez plus ;
Les fourriers d'Eté sont venus.
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Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse.

Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse,
A grant marchié, comme pour rien,
Es mains de ma dame Viellesse
Qui ne me fait gueres de bien ?
A elle peu tenu me tien,
Mais il convient que je l'endure,
Puis que c'est le cours de nature.

Son hostel de noir de tristesse
Est tandu. Quant dedans je vien,
J'y voy l'istoire de Destresse
Qui me fait changer mon maintien,
Quant la ly et maint mal soustien :
Espargnee n'est créature,
Puis que c'est le cours de nature.

Prenant en gré ceste rudesse,
Le mal d'aultruy compare au myen.
Lors me tance dame Sagesse ;
Adoncques en moy je revien
Et croy de tout le conseil sien
Qui est en ce plain de droiture,
Puis que c'est le cours de nature.

ENVOI

Prince, dire ne saroye conbien
Dedans mon coeur mal je retien,
Serré d'une vielle sainture,
Puis que c'est le cours de nature.
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Je meurs de soif en couste la fontaine.

Je meurs de soif en couste la fontaine ;
Tremblant de froit ou feu des amoureux ;
Aveugle suis, et si les autres maine ;
Povre de sens, entre saichans l'un d'eulx ;
Trop negligent, en vain souvent songneux ;
C'est de mon fait une chose faiee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je gaingne temps, et pers mainte sepmaine ;
Je joue et ris, quant me sens douloreux ;
Desplaisance j'ay d'esperance plaine ;
J'atens bon eur en regret engoisseux ;
Rien ne me plaist, et si suis desireux ;
Je m'esjoïs, et cource a ma pensee,
En bien et mal par Fortune menee.

Je parle trop, et me tais a grant paine ;
Je m'esbays, et si suis couraigeux ;
Tristesse tient mon confort en demaine ;
Faillir ne puis, au mains a l'un des deulx ;
Bonne chiere je faiz quant je me deulx ;
Maladie m'est en santé donnee,
En bien et mal par Fortune menee.

ENVOI

Prince, je dy que mon fait maleureux
Et mon prouffit aussi avantageux,
Sur ung hasart j'asserray quelque annee,
En bien et mal par Fortune menee.
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En regardant vers le païs de France.

En regardant vers le païs de France,
Un jour m'avint, a Dovre sur la mer,
Qu'il me souvint de la doulce plaisance
Que souloye oudit pays trouver ;
Si commençay de cueur a souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Je m'avisay que c'estoit non savance
De telz souspirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournay en confort mon penser.
ais non pourtant mon cueur ne se lassoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Alors chargay en la nef d'Esperance
Tous mes souhaitz, en leur priant d'aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et a France de me recommander.
Or nous doint Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc auray loisir, mais qu'ainsi soit,
De voir France que mon cueur amer doit.

ENVOI

Paix est tresor qu'on ne peut trop loer.
Je hé guerre, point ne la doy prisier ;
Destourbé m'a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cueur amer doit.
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Mon cueur m'a fait commandement.

Mon cueur m'a fait commandement
De venir vers vostre jeunesse,
Belle que j'ayme loyaument,
Comme doy faire ma princesse.
Se vous demandés : " Pour quoy esse ?
C'est pour savoir quant vous plaira
Alegier sa dure destresse
Ma dame, le sauray je ja ?

Ditez le par vostre serment !
Je vous fais leale promesse
Nul ne le saura, seulement
Fors que lui pour avoir leesse.
Or lui moustrés qu'estes maistresse
Et lui mandez qu'il guerira,
Ou s'il doit morir de destresse !
Madame, le sauray je ja ?

Penser ne porroit nullement
Que la douleur, qui tant le blesse,
Ne vous desplaise aucunement.
Or faitez dont tant qu'elle cesse
Et le remettés en l'adresse
D'espoir, dont il party pieça !
Respondez sans que plus vous presse !
Madame le sauray je ja ?
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