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Citations de Charmaine Wilkerson (57)


Mais j’ai aussi l’impression que vous êtes moins bien encadrés, malgré tous ces tutos sur Internet. On dirait qu’il y a désormais tellement de choix qu’on ne peut plus savoir lequel est le bon. Et les préjugés sont encore tenaces. Peut-être moins solides, dans certains cas, mais toujours là.
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Depuis que des gens en maltraitent d’autres, les femmes ont été soumises à ce genre de violence. Il est grand temps qu’elles cessent d’en avoir honte.
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Où elle pourrait dire, à des gens qui ne pourraient peut-être pas comprendre mais qui l'écouteraient quand même, qu'elle en avait marre que son authenticité en tant que personne soir remise en doute en permanence simplement parce qu'elle ne voulait pas endosser les rôles que les autres avaient choisis pour elle ou parce qu'elle voulait jouer un rôle qui, selon les autres, ne lui convenait pas.
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Mélangez, incorporez, versez. Ce n'est que maintenant que Benny se rend compte que la recette ne contient aucun nombre, ne précise aucune quantité. Est-ce que ça a toujours été le cas ? Pourtant, c'est bien le même papier que dans son enfance, elle en est sûre. Benny voit, à présent, que la recette de sa mère n'a jamais été une suite d'instructions précises, mais plutôt une liste d'indices sur la façon de procéder.

Ce que Benny a appris de sa mère lui a été transmis par le geste, par la parole, par leur proximité. Ce que Benny a appris de sa mère, c'est à faire confiance à son intuition et à partir de là.
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Byron estime que la voie royale du militantisme, c'est de grimper l'échelle sociale, d'accumuler des biens, d'exercer son influence au cœur du pouvoir. Mais Lynette lui explique que ce n'est pas tant une manifestation qu'une veillée, pour tous ceux qui n'ont pas eu la chance de Jackson. Pour tous ces gens qui n'ont pas survécu à une arrestation de routine. Pour tous ceux qui sont encore en deuil. Dont nous, dit Lynette. On doit se donner l'autorisation de faire notre deuil, de s'éclaircir les idées, continue-t-elle, pour pouvoir ensuite retourner dans les mairies, les tribunaux, les conseils d'administration et les salles de classe, et provoquer des changements.
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– Certaines personnes pensent que le surf, c’est une relation qui se tisse entre toi et la mer, lui dit sa mère un jour que Byron se débattait avec sa planche. Mais le surf, en réalité, c’est une relation qui se tisse entre toi et toi-même. La mer, elle fait ce qu’elle veut.
Puis elle cligna de l’œil.
– Ce que tu dois faire, Byron, c’est savoir qui tu es et où tu es, à chaque instant. Il faut que toi, tu trouves ton centre et que tu le gardes. C’est comme ça qu’on attaque une vague. Par la suite, à toi de déterminer si tu dois davantage t’entraîner, si le courant est plus fort que d’habitude, la vague trop puissante. Tu vas peut-être même décider que tu n’es pas fait pour le surf, et ce n’est pas grave. Mais tu ne peux pas savoir tout ça si tu n’es pas dans le bon état d’esprit.
Ce qui était vrai pour le surf l’était aussi pour la vie.
p219
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Byron pense que bon nombre de ceux qui le suivent sur les réseaux saisissent l’importance de la cartographie sous-marine, que ce n’est pas qu’une question de technologie permettant de voir la forme de la terre sous la mer. Il s’agit de comprendre le climat, les tsunamis, les zones de défense, les zones de pêche, les câblages internet, la pollution et bien d’autres choses encore. Il s’agit de notre avenir. Et, bien entendu, de gros sous aussi. L’argent, toujours.
Byron reste parfois allongé dans son lit le matin à observer le plafond et à se demander si le travail qu’il fait va servir l’humanité ou simplement un groupe de profiteurs qui vont utiliser ses informations pour fouiller les fonds marins à la recherche de matériaux rares et précieux, pétrole et autres richesses naturelles. Qui, pour la plupart, entretiennent son confort de vie.
Les gens parlent de la gestion responsable des ressources naturelles, ils parlent de développement durable, de modération, mais Byron n’en a pas beaucoup vu au cours de ses vingt ans de carrière. Il pensait qu’en faisant bien son travail, en interagissant avec le public, en visant ce poste de directeur, il pourrait améliorer les choses. Mais, à présent que ses deux parents sont partis, il ne sait pas si sa vie a vraiment eu un impact positif sur quelqu’un ou quelque chose.
Ses parents ont sacrifié tellement pour leur offrir une belle vie, à Benny et à lui. Est-ce qu’il les honore ? Est-ce qu’il en fait assez ?
Byron ne saurait dire si, en lui faisant croire pendant toutes ces années qu’il était quelqu’un d’unique, ses parents lui ont fait un cadeau ou pas. Il espère, au moins, que sa visibilité comptera pour quelque chose , au moins pour ces gamins qui lui ressemblent et qui auraient peut-être envie de suivre ses traces, ou pour ceux qui ont simplement besoin de voir quelqu’un qui en face leur ressemble, qui est souriant, bien habillé et traité avec respect.
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Ce n’était pas la fille qu’il avait élevée. C’était une personne qui avait tourné le dos aux occasions qu’il lui avait fournies à la sueur de son front. Qui ne cessait de changer d’avis sur ce qu’elle voulait faire et qui ne savait pas quel genre de personnes lui convenait. Benny ne cessait de se compliquer la vie alors qu’il avait tout fait pour la lui simplifier. Cette fille qu’il avait élevée aurait dû dire : Pardon, Papa, et se précipiter dans ses bras.
Bert pivota et sortit de la pièce. Sa femme accourut à ses côtés peu après, les yeux humides. Derrière lui, Eleanor glissa ses bras autour de sa taille et posa sa tête sur son dos.
- Bert, souffla-t-elle, mais il était incapable de parler.
Ensuite, Eleanor fit ce qu’elle faisait de mieux pour leur couple. Elle resta là, sans bouger, sans parler, mais présente. Il y a bien longtemps, ils avaient failli se perdre pour toujours. Ils avaient failli ne pas avoir cette belle famille qu’ils avaient construite ensemble. Après ça, elle ne l’avait jamais quitté.
- Laisse-moi juste quelques instants, d’accord ? répondit-il. Quelques instants. Ensuite, je retournerai lui parler.
Mais quand Bert et Eleanor retournèrent dans le salon, Benny était partie et les premiers invités franchissaient déjà la porte de la cuisine. Ce jour-là, Bert eut le sentiment que beaucoup de choses l’avaient dépassé.
[…]
Ce jour-là, Benny avait accusé Bert d’étroitesse d’esprit, mais c’était Benny qui s’était refermée en grandissant, qui était moins patiente, qui refusait la discussion. Elle était partie parce qu’elle ne pouvait pas affronter ses parents, ne pouvait pas accepter qu’ils aient des doutes. Et depuis quand, dans cette famille, on s’inquiétait de savoir si les autres étaient du même avis ?
Où seraient-ils, aujourd’hui, si Bert avait eu peur de suivre des cours du soir en droit – le seul homme noir et le plus âgé du groupe ? Où seraient-ils, aujourd’hui, s’il avait eu peur de déménager dans un Etat avec toutes ces plantes grasses, ces crotales, ces tremblements de terre et ces gens aux voix trop aiguës ? où seraient-ils, aujourd’hui, s’il avait eu peur de fonder une famille avec une femme qui ne pouvait pas s’autoriser à avoir un passé ? Qui ne pouvait pas autoriser Bert à en avoir un ? De temps en temps, il pensait à son oncle et à ses cousins restés sur l’île. Il aurait aimé prendre son téléphone et avoir de leurs nouvelles. Mais un tel geste pouvait détruire sa vie.
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Le truc avec l’identité… Il y a notre histoire familiale, il y a la façon dont on se voit et il y a celle dont les autres nous voient. Tous ces éléments constituent notre identité, que cela nous plaise ou non. Charles Mitch est fier d’appartenir à l’association des avocats noirs de Californie, mais il pense qu’une partie de son succès professionnel tient au fait que bon nombre de personnes n’ont pas remarqué son héritage africain.
Les gens ont du mal à voir au-delà de la couleur de peau de Charles. Et ce, en dépit de sa participation au mouvement des droits civiques (et de cette photo de lui, étudiant). En dépit de son travail bénévole avec les jeunes délinquants de couleur (bien qu’il ait aidé d’autres jeunes aussi). En dépit de l’apparence de ses enfants (qui tiennent de leur magnifique mère, qu’elle repose en paix).
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Mr Mitch incline la tête. Si seulement Eleanor avait pu parler de tout ça à sa famille avant. Depuis que des gens en maltraitent d’autres, les femmes ont été soumises à ce genre de violence. Il est grand temps qu’elles cessent d’en avoir honte.
Benny parcourt le couloir en direction de la chambre de ses parents. Elle attrape un petit cadre sur la table de nuit de sa mère, une photo Polaroid prise de ses parents devant le bureau d’état civil le jour de leur mariage. Du pouce, elle essuie les traces de poussière sur le verre. Ça pourrait être n’importe quelle belle occasion. Deux personnes souriantes, une robe pâle, un costume marron, un petit bouquet de pivoines.
Benny examine le visage de sa mère. À un moment donné, sa mère a rencontré son père. À un moment donné, elle est retombée amoureuse. À un moment donné, sa mère a été heureuse, non ? Une personne peut encore trouver le bonheur même après avoir traversé tout cela, non ? Benny a besoin de le croire. Non, elle a besoin d’en être sûre. Benny repose le cadre sur la table de nuit et retourne au salon. Sans regarder Byron ni Mr Mitch, elle s’assied et place un coussin sur son ventre.
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B & B, à présent, vous avez certainement compris ce que j’essaie de vous dire, que Coventina Lyncook, c’est moi, la jeune femme qui est allée vivre en Angleterre sous le nom de Coventina Brown. Ou, du moins, c’était moi. C’était il y a cinquante ans, une autre vie. Mais tout est lié.
Je sais vous devez être sous le choc. Je suis désolée. Personne d’autre que moi ne peut vous expliquer tout ça. J’aurais pu laisser tomber, ne rien dire, vous laisser poursuivre le cours de votre vie, mais ensuite ? […]. Si je ne vous avoue pas la vérité maintenant, avant de disparaître, vous serez tous les trois perdus à jamais, vous ne pourrez pas vous retrouver. J’ai passé tellement de temps à vous cacher ça, mais je vous dois la vérité à présent. Je vous dois de vous raconter mon passé parce que c’est aussi votre histoire.
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Byron pivote et s’éloigne dans le couloir en marmonnant : « Ce n’est pas comme ça qu’on fait chez les Bennett. » Puis il grimace. On croirait entendre son père.
- Tu as tort, Byron, crie sa sœur. C’est comme ça qu’on fait chez les Bennett. Pas d’erreur possible, pas de volonté de comprendre, pas de place pour les désaccords.
Byron s’arrête et se fige, mais ne se retourne pas.
- Avant, je pensais que c’était parce qu’on était noirs, reprend Benny. Que nos parents voulaient qu’on réussisse, qu’il nous fallait travailler deux fois plus dur, être au-delà du reproche. Aujourd’hui, je comprends. Il fallait qu’on soit parfaits pour mieux cacher que notre famille est construite sur un immense mensonge.
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Qu’est-ce qu’un homme, se demanda Lin, qui n’a plus de foyer ?
Lin savait que les gens le considéraient toujours comme un étranger, bien qu’il soit allé à l’école dans cette ville, s’y soit marié et y ait élevé un enfant. Bien que ses frères, comme tant d’autres, aient succombé à la tuberculose. Lin, aussi, s’était toujours considéré comme un étranger, alors même qu’il déposait ses dominos sur la table de son jardin, alors même qu’il jurait en patwa local, lors même qu’il s’asseyait sur les marches de sa véranda et dégustait une mangue cueillie sur l’arbre que son père avait planté de ses propres mains.
Tout cela changea la nuit où ses magasins partirent en flammes, la nuit où quelqu’un mit le feu au local où il travaillait depuis qu’il était timanmay, la nuit où il s’était retrouvé à s’inquiéter pour al sécurité de sa fille dans la ville où elle était née. La nuit où Lin, sans argent et sans objets à troquer, s’avoua qu’il était complétement dépassé.
Cette nuit-là, tous les noms dont les gens l’avaient affublé dans son dos, tous les airs de désapprobation qu’on lui avait adressés tandis que son enfant, dépourvue de mère et dont la peau était marron, le suivait partout, une main agrippant sa chemise, lui revinrent en mémoire, le tranchant à vif. Il comprit alors qu’il n’était pas un étranger, que cet endroit était sa seule maison, qu’il n’avait nulle part d’autre où aller. Certes, c’était Little Jian de Guangzhou qui était arrivé ici, mais il avait passé plus de temps à être Johnny « Lin » Lyncook, résident de la paroisse de Portland, à environ quatre-vingt-dix kilomètres de la capitale et beaucoup trop loin de la Chine. Il ne pouvait plus être l’un sans l’autre.
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Covey resta seule dans la maison jusqu’à l’aube, à attendre et se ronger les sangs. Ces derniers temps, Covey avait surtout cherché à éviter son père, rêvant du jour où Gibbs et elle pourraient quitter l’île ensemble ; Mais, cette nuit-là, elle ne désirait rien de plus que voir son père franchir la porte. Sa mère était partie, mais son père, non. Ses grands-parents étaient décédés, son oncle, ses tantes et ses cousins avaient déménagé, mais son père était toujours là. Cet homme égoïste, à l’esprit étroit et au sale caractère, était toute la famille qui lui restait.
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Quand elle était petite, Ma et Pa lui avaient certifié qu’elle pouvait devenir ce qu’elle voulait. Cependant, une fois leur petite fille devenue jeune femme, ils commencèrent à dire des choses comme « On a fait des sacrifices pour que tu aies ce qu’il y a de mieux ». Ce qu’il y avait de mieux pour qui ? Pas nécessairement pour Benny. Pire : apparemment, ce qu’elle était, ce n’était pas non plus ce qu’il y avait de mieux. Abandonner une bourse dans une université prestigieuse, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux. Suivre des cours de cuisine et d’art, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux. Enchaîner les emplois précaires dans l’espoir d’ouvrir un café, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux. La vie amoureuse de Benny. Ça, par-dessus tout, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux.
Benny se dirige vers le sofa et s’assied à côté du fauteuil inoccupé de son père. Elle pose une main sur l’accoudoir, se penche, respire le tissu en tweed, à la recherche d’un reste de la brillantine pour les cheveux que son père utilisait, un truc vert, démodé, tellement nocif que ça aurait pu faire démarrer un pick-up. Benny donnerait cher pour que ses parents soient de nouveau là, assis dans leurs fauteuils préférés, et peu importe s’ils ont encore du mal à la comprendre.
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Charmaine Wilkerson
De nos jours
____
Mrs Bennett


B & B, à présent, vous avez certainement compris ce que j'essaie de vous dire, que Coventina Lyncook, c'est moi, la jeune femme qui est allée vivre en Angleterre sous le nom de Coventina Brown. Ou, du moins, c'était moi. C'était il y a cinquante ans, une autre vie. Mais tout est lié.
Je sais, vous devez être sous le choc. Je suis désolée. Personne d'autre que moi ne peut vous expliquer tout ça. J'aurais pu laisser tomber, ne rien dire, vous laisser poursuivre le cours de votre vie, mais ensuite? Vous avez une soeur. Si je ne vous avoue pas la vérité maintenant, avant de disparaître, vous serez tous les trois perdus à jamais, vous ne pourrez pas vous retrouver. J'ai passé tellement de temps à vous cacher ça, mais je vous dois la vérité à présent. Je vous dois de vous raconter mon passé parce que c'est aussi votre histoire.
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Byron se décala pour révéler ce qu'il avait écrit sur le tableau: surfez la vague.
-Voilà ce que j'aimerais vous dire. Dans la vie, il faut prendre la vague et la chevaucher. Alors, que faire s'il n'y a pas de bonnes vagues dans votre coin? Eh bien, il faut aller la chercher. Et ne jamais cesser de la chercher, d'accord? Une solution, c'est de poursuivre ses études. Ne sous-estimez pas l'importance d'une bonne éducation. Parce que vous ne pourrez pas gagner...
Byron enroula ses deux mains autour de ses oreilles et se pencha vers l'assistance.
-...si vous ne jouez pas! répondirent-ils.
(page 281)
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Quand on apprend que les gens en qui on avait le plus confiance nous ont menti pendant tant d'années, et même si on comprend leurs motivations, la prise de conscience est telle qu'elle contamine toutes les autres relations existantes
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La beauté d’une chose en justifie le pillage
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Covey et Elly estimaient qu’elles appartenaient avant tout aux collines, grottes et littoraux de l’île où elles avaient grandi, mais aussi qu’elles faisaient partie de la culture qui avait influencé tant d’aspects de leur vie quotidienne. Partir s’installer en Grande-Bretagne, c’était censé être comme venir vivre chez un parent – un refuge pour deux jeunes femmes qui avaient tout perdu.
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