L'insomnie et la littérature vont souvent de paire : nombreux sont les écrivains insomniaques, qui trouvent l'inspiration dans leurs nuits blanches. Les autrices Chloé Thomas et Marie Darrieussecq sont les invitées du Book Club pour évoquer leurs deux livres qui explorent l'absence de sommeil.
#bookclubculture #sommeil #litterature
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On venait à l'usine pour découvrir la vraie vie; c'est très adolescent, tu sais, tu connais peut-être ça, cette idée que la vraie vie est ailleurs. La vraie vie n'est jamais autre chose que l'autre vie, celle à laquelle on n'est pas destiné. L'usine ou les voyages, pour les étudiants; les études ou bien la richesse, pour les ouvriers.
Il y a des histoires qui ne se racontent pas.
C'est le bruit du temps qui sourd dans le silence de la nuit sans sommeil.
P.112
On a les vanités que son époque mérite.
Elle connaît tous les signes de sa présence et le creux laissé dans le lit quand il n'est pas là, le son de sa voix et la couleur de ses silences.
Bernard prenait le temps de choisir ses mots, faisait semblant de prendre le temps ; ses mots, ils étaient prêts depuis longtemps. Faut-il rappeler qu'ils n'ont jamais été écrits ; et ils arrivent à Jeanne, à son écoute attentive, dans toute leur fraîcheur d'inédits. Pourtant, à elle, ils paraîtront toujours un bégaiement lointain, une citation éculée, une réminiscence qu'elle ne situera jamais tout à fait ; c'est là sa propre nostalgie, la nôtre (mais peut-être aussi bien ne nous est-elle pas propre) : que toute parole répète, évidemment, répète.
Les autres dorment toujours mieux que nous et, fréquemment, on les envie, on les méprise. Les idiots dorment bien et ronflent goulûment ; nous, secs et torturés de pensées harcelantes, nous nous retournons dans le lit. Eux n'ont pourtant, pas plus que nous, appris à dormir.
(Jeanne la petite ami de Pierre le fils de Bernard, revient du Havre où elle a vue Marie)
Elle avait demandé qu'on ne lui pose pas de questions, et ils'y tinrent. Elle n'avait, de toutes façons rien à dire.