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Critiques de Chloé Wary (81)
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Conduite interdite

Dans un décret publié le 25 septembre 2017, le roi d'Arabie saoudite a ordonné « de permettre d'accorder le permis de conduire aux femmes ».

L'Arabie restait le seul pays au monde où les femmes n'avaient pas le droit de prendre le volant. Pourquoi ? Il faut croire que Dieu, né bien avant l'invention de l'automobile mais qui a plusieurs coups d'avance, en a décidé ainsi - relisez bien les textes sacrés, on peut justifier toutes les décisions masculines en 'Son Nom', depuis des siècles et des siècles...



Dans ce royaume ultraconservateur du Golfe, les femmes restent mineures à vie, ne pouvant échapper à l'autorité du père ou des frères qu'en se mariant, passant ainsi sous la tutelle du conjoint - y a intérêt à bien le choisir, celui-là, sauf que les mariages sont généralement arrangés.



Cette bonne nouvelle a été médiatisée. J'ignorais en revanche que ce décret fait suite à trente années de lutte des femmes saoudiennes pour acquérir ce droit. On le voit dans cette BD, qui montre le parcours d'une militante dans les années 90, une jeune femme ayant vécu en Occident et refusant de reprendre son joug en revenant dans son pays d'origine.



Après la découverte de cet album enrichissant, aussi agréable que les ouvrages de Marjane Satrapi, j'ai relu le chapitre que Julien Blanc-Gras consacre à l'Arabie Saoudite dans son dernier carnet de voyage. On y apprend que c'est « le seul pays au monde qui ne délivre pas de visa touristique. [...] Même la Corée du Nord admet quelques voyageurs sous étroite surveillance. [...] La Mecque [...] est interdite aux non musulmans [alors que] les non catholiques peuvent venir au Vatican, les non hindous à Bénarès, les non juifs à Jérusalem. [...] L'apostasie, l'homosexualité ou l'adultère sont passibles de la peine de mort, en général pratiquée sous forme de décapitation sur la place publique. »



Mais (et c'est toujours Julien Blanc-Gras qui parle) :

« Toutes ces joyeusetés ne scandalisent pas outre mesure les chancelleries occidentales d'ordinaire si promptes à dénoncer les manquements aux droits de l'homme. Il faut dire que tu pèses lourd en pétrole, en contrats, en diplomatie et en influence religieuse. Et que ton alliance inébranlable avec les Etats-Unis (pétrole contre sécurité) te protège. Il faut reconnaître que tu es habile, tu as quand même réussi à prendre la tête d'une commission du Conseil des Droits de l'Homme aux Nations Unies, ce qui revient peu ou prou à confier la protection de l'enfance à Marc Dutroux. »

('Dans le désert', p. 111-113)
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Conduite interdite

L' Arabie Saoudite est le seul pays du monde dans lequel les femmes n'ont pas le droit de conduire . Dans "Conduite Interdite", bel album récemment paru aux éditions Steinkis, Chloé Wary raconte l'histoire d'un collectif de femmes qui refusent cette interdiction totalement arbitraire et archaïque et ont décidé de se battre pour leurs droits.



.Le récit se situe en 1990 et prend sa source dans un fait réel, un premier mouvement de rebellion qui mène à la création d'un mouvement « Women to drive ».



A travers le parcours de Nour, un personnage de fiction qui revient de plusieurs années passées à Londres, personnage inventé par l'auteur, mais largement inspiré de femmes saoudiennes ayant participé à ce mouvement protestataire, la jeune scénariste et illustratrice nous plonge dans cette société si liberticide et incompréhensible pour les occidentaux.



Le fait que l'héroïne ait vécu plusieurs années à Londres où tous ces droits étaient acquis rend le point de vue plutot pertinent puisqu'il est d'autant plus difficile pour Nour d'accepter la perte de ces droits et autonomies alors qu'elles étaient naturelles dans sa vie d'avant



Pouvoir conduire c'est plus largement, être débarrassée de la tutelle permanente dun homme, règle de base qui gère toute la vie d'une femme saoudienne, soit la tutelle de son père, soit celle de son mari une fois qu'elle a prix époux, un époux évidemment rarement choisi sauf pour Nour qui a plutôt de la chance sur ce coup là.



Le graphisme en noir et blanc à l'encre de Chine très épuré, va à l'essentiel, évite tout superflu, et le ton arrondi, assez enfantin fait un peu penser à celui de Pénélope Bagieu, notamment lorsqu'elle se pique aussi d'histoire avec California Dreamin.



L'album de Wary va à l'essentiel, peut etre même un peu trop ( la dernière partie racontant la rencontre entre Nour et les femmes du collectif est trop survolé), mais possède le grand mérite de poser le curseur sur un pays ou les restrictions contre les femmes sont quotidiennes et ne peuvent être laissées sous silence..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une année avec L'orchestre - Beethov sur Seine

Cette (dé)composition entre une musique a priori savante, élitiste et le crayonné organique de Chloé Wary -autant que l'est la musique de Beethoven- abat les frontières de l'art et souffle à son·sa lecteur·rice un désir de découvrir et ressentir cet univers, bien qu'impressionnant, en fin de compte très chaleureux et sensible.

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Comme à l'accoutumée, le trait de l'autrice est toujours approprié au récit qu'elle souhaite narrer : ici, les courbes, les lignes épaisses et les tons monochromes accompagnent d'un côté, le tumulte et la force d'un Beethov effréné et de l'autre le jeu passionné de l'ensemble Insula orchestra, fondé par la cheffe Laurence Equilbey. Chloé Wary offre par ailleurs de très beaux poèmes de sa main, comme la mémoire sensorielle de ses impressions instantanées. Un partage supplémentaire qui parfait l'énergie du livre.

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Au fond, Beethov sur Seine est une ode à la musique classique, accessible à tous·tes : un ouvrage, malgré son absence de couleurs, vif et étincelant et la promesse d'un très beau spectacle, engagé, la création scénique Pastoral for the Planet avec la troupe de spectacle La Fura dels Baus.
Lien : https://bib-bazar.blog/2021/..
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Saison des Roses

Je dois reconnaître que je ne me suis jamais intéressée au foot.

« C’est parce que t’es une fille, les filles ça joue pas au foot ! »



Si vous croyez à ce genre de phrases, courez lire la bande dessinée Saison des Roses, qui va justement parler de football féminin. L’histoire se situe en France, dans une ville fictive, Rosigny et nous allons suivre Barbara, la capitaine de l’équipe. Cette dernière vit pour le foot et veut absolument jouer au championnat. Seulement, le budget est réduit et l’équipe qui ne pourra pas jouer est celle des filles…



Cette histoire, c’est l’occasion de parler du sexisme et de la place qu’occupent les femmes dans le milieu du sport (c’est-à-dire rien comparé aux places qui peuvent être occupées par des hommes, bien sûr). C’était aussi l’occasion pour Chloé Wary de parler de foot, évidemment, mais aussi de relations mère-fille, d’amour, d’amitié et de passion. Pas la passion amoureuse, non. Celle qui, parfois, vous dévore complètement, est au centre de votre vie, de votre quotidien. Pour moi, c’est la lecture. Pour Barbara, c’est le foot.



Et ce que vit cette jeune fille, ainsi que son équipe, durant cet ouvrage est à la fois parfaitement injuste et totalement crédible, si bien que je me suis prise à me révolter mentalement avec elles afin qu’elles puissent participer au championnat. Moi, qui serais incapable de reconnaître une faute sur le terrain ou un joueur professionnel (et, je le concède, encore moins une joueuse, malheureusement…).



Bien que je n’aie pas adhéré au style graphique, l’histoire a su m’émouvoir, me donner l’envie de me battre. L’autrice a le mérite d’avoir touché un sujet auquel je ne pense pas forcément lorsque je parle de féminisme : le sport. C’était très intéressant d’en entendre parler à travers cette histoire.
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Conduite interdite

Chloé Wary revient sur une révoltante histoire du Moyen-Orient. La Conduite mène à une certaine indépendance...considérée comme un acquis dans toutes les régions du monde, il paraît impensable de ne pas bénéficier de ce droit. Femmes et libre de ses mouvements ne semblent toutefois pas une équation admise en Arabie Saoudite. Cette lecture, instructive et s’inspirant de faits réels, nous offre une première ou nouvelle appréhension des événements autour du collectif protestataire « Women to drive » apparu dans les années 90 et nous permet d’entrevoir la condition et la considération des femmes dans ce pays. L’autrice, dont nous pouvons féliciter le premier ouvrage, commémore ce cri d’indignation à travers le personnage de Nour et au moyen d’un coup de crayon sobre et essentiel mais qui ne perd en rien son caractère expressif. Il aura fallu attendre juin 2018 pour que le droit de conduire soit accordé aux femmes saoudiennes. Ne l’oublions pas, il y a encore du chemin à faire, militons, révoltons-nous.
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Saison des Roses

On adore le punch, la claque graphique si distinctive que laisse ce trait au feutre (gloire au retour du feutre, c'est régressif et on adore). L'histoire est linéaire et la fin prévisible mais cela n'enlève rien au plaisir de découvrir le personnage principal, son club et leur aventure.

A mettre vite entre les mains de n'importe quel amateur de foot, de femmes fortes et vraies, du français tel qu'il est vraiment parlé, des couleurs vives, ou tout simplement de très bonnes BD !
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Conduite interdite

Un BD vraiment intéressante sur la condition des femmes en Arabie Saoudite, mais il m'a manqué un petit quelque chose... et surtout la fin m'a totalement frustrée. Heureusement il y a le petit dossier pour "aller plus loin".

J'ai beaucoup aimé les dessins et le personnage de Nour.
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Saison des Roses

Une equipe de foot féminine se bat pour assurer sa place en championnat. Super BD, même pour ceux ou celles qui ne sont pas fan de foot (feminin ou masculin), le graphisme colle parfaitement au rythme de l'histoire et à son héroïne, la capitaine de l'équipe. Du féminisme, du sport, de l'adrénaline, foncez!
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Saison des Roses

Le foot (et plus particulièrement le football féminin) est le sujet de cette bande dessinée colorée et dynamique. Il y a du sport donc (et d'ailleurs les actions de jeux sont très réalistes) mais pas que : c'est aussi un récit sur la condition de la femme et sa difficulté à s'imposer dans un milieu masculin, sur les parades amoureuses à l'adolescence, sur l'amitié, sur les relations mère-fille, sur les choix de vie enfin. Une BD ingénieuse et pétillante !
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Conduite interdite

1990, Arabie Saoudite. Nour revient d'une parenthèse de 5 ans à Londres où les femmes sont libres. Rendez vous compte : pas de tuteurs masculins, des droits ! Elle rencontre un groupe de féministe, et un jour, elles se prennent un droit : celui de conduire (et de prendre des photos, ce qui fait 2, en fait).

Et il aura fallut attendre 27 ans avant que ce droit ne leur soit accordé. Tout arrive, il faut simplement de la patience (beaucoup, beaucoup de patience)

Ce que montre cette BD, c'est l'énorme hypocrisie du régime saoudien (c'est pas une surprise, hein). C'est un pays qui a admit petit à petit que les femmes éduquées qui l'habitent sont une force économique. Elles ont peu à peu acquis plus de liberté (mais toujours pas la majorité), peuvent voter, être élues, être cheffe d'entreprise... Mais ne peuvent prendre le volant que depuis 2017, alors même qu'elles conduisent à l'étranger. A la suite de la voiture d'Intisar ou du Monde d'Aïcha (mais la question de la voiture ne s'y pose pas), Chloé Wary interroge les sociétés fondamentalistes, mais aussi le regard que nous avons sur elles : il y a ce qu'on nous montre, et les mouvements souterrains plus ou moins invisibles en Occident.

Et en plus, c'est un dessin assez original et agréable à regarder, qui semble être dessinée au stylo bille. Ca donne un côté assez "pris sur le vif", avec du mouvement, tout en étant précis.

Une bonne histoire, un chouette dessin, un portrait de femme qui se rebelle, que demander de plus ?
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Conduite interdite

Merci aux éditions Steinkis et à Babelio de m'avoir donné l'occasion de découvrir "Conduite interdite". Je ne suis pas adepte de BD parce que je n'y connais rien en fait. Aussi, chaque fois que Babelio propose une Masse critique sur ce thème, j'y vois l'occasion de faire des découvertes.

J'ai beaucoup aimé celle-ci : le dessin est sobre, le noir et blanc sied bien au sujet et renforce la symbolique du voile. Les dialogues sont succincts mais les dessins sont suffisamment expressifs pour que s'ouvrent à nous les émotions, les réflexions qui y sont contenues.

Nour est saoudienne, elle revient au pays après avoir fait des études à Londres et expérimenté la liberté - celle de choisir sa voie, ses vêtements, ses prétendants. Le retour rime avec la fin de ce mode de vie. Soutenue par sa mère, elle cherche à s'opposer à son père, mais c'est se confronter à la loi d'un pays tout entier, qui proscrit toute liberté aux femmes.

"Conduite interdite", c'est l'histoire d'une révolte, d'un mouvement qui se structure, qui s'affranchit des règles pour réclamer le droit à l'égalité.

Une BD pour tout public parce que aisé à lire et très agréable à regarder. Si elle ne nous apprend rien de nouveau sur le sort des femmes dans ce pays, elle permet en tout cas de montrer que les grands combats se mènent souvent sans bruit, par des actions symboliques qui font sens.
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Conduite interdite

C’est une bd qui a été écrite pour dénoncer le fait que les femmes n’ont pas le droit de conduite en Arabie Saoudite depuis un décret du début des années 1980. L’actualité a rattrapé cette œuvre puisque le royaume a annoncé que les femmes pourront reconduire à partir de juin 2018. Il faut s’attendre à un tsunami de demande de permis de conduire.



Que l’Etat interdise un certain nombre de choses, on l’accepte car cela s’appelle la loi. Maintenant que la religion au nom d’un Dieu dont on suppose l’existence sans preuve matérielle et scientifique interdise, c’est sans doute plus difficile à admettre. C’est dommage de se créer de telles restrictions supplémentaires que ce soit dans l’alimentaire ou dans les actes courantes de la vie de tous les jours.



Les femmes en sont malheureusement les premières victimes. On a le droit de dire qu’on n’est pas d’accord avec de telles restrictions discriminatoires. Cette œuvre y concourt largement en citant d’ailleurs des sourates qui font d’ailleurs froid dans le dos. Je n’ai rien contre cette religion d’amour et de paix mais contre toutes les religions qui asservissent les gens au nom de certaines interprétations des textes sacrés. Finalement, quelle joie d’être libre en ayant aucune croyance. Il n’y aura pas d’erreur d’interprétation. Tout cela, ce ne sont que des chimères, point final.



Cette bd est à pleurer sur le sort de ces pauvres femmes. On va suivre l’évolution d’une jeune fille qui a gouté les espaces de liberté quand le père de famille a travaillé à Londres. C’est certain que l’Occident, cela n’a rien à voir. Le retour dans la monarchie islamiste est difficile surtout avec la présence de la muttawa, la police des mœurs qui veille à ce que le port du voile soit intégral. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et la conduite des femmes interdite. Féminisme et libertés ne font pas bon ménage.



J’ai bien entendu été sensible au message d’espoir apporté par cette bd. Cela va se concrétiser bientôt. Il était sans doute nécessaire d’en parler afin de sensibiliser le public sur ce qui se passe dans une autre partie du monde où les mœurs et coutumes sont différentes. Mais bon, il faut savoir que selon un classement totalement indépendant, l’Arabie Saoudite est l’un des pays qui respecte le moins les droits de l’homme. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme. Du coup, on ne peut être qu’admiratif envers ces femmes qui ont décidé de braver le pouvoir en conduisant pendant quelques minutes. Une escapade qu’elles paieront très cher.
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Saison des Roses

Roman graphique emprunté un peu par hasard à la médiathèque qui s'est révélé une très bonne lecture!

Chloé Wary nous y présente un énième lieu de discrimination contre les femmes : le sport. Une équipe féminine se voit écartée d'une compétition au profit de l'équipe masculine, plus rentable et plus populaire.

J'ai beaucoup aimé les dessins colorés et plein d'énergie notamment sur les vignettes décrivant les matchs.

Je ne suis pas une grande fan de football et malgré tout, j'ai accroché à l'atmosphère de la narration et surtout j'ai adoré la combativité des joueuses mise en avant par l'autrice.

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Conduite interdite

A travers l'histoire de Nour, jeune trentenaire Saoudienne, l'auteur relate un épisode récent et marquant de l'Histoire de ce pays, un certain matin de novembre 1990 où 47 femmes ont enfreint la loi en prenant le volant pour une balade en automobiles...

Les contextes historique et culturel sont replacés et accentuent la prise de conscience du lecteur, devant cette sororité qui se déploie secrètement entre générations. Le malaise de Nour, son sentiment d'injustice grandissant nous rendent témoins de son questionnement et de son cheminement.

Le graphisme très personnel de Chloé Wary et le choix du noir et blanc contribuent à nous intégrer à l'ambiance dans laquelle Nour évolue.

Une lecture indispensable...
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Saison des Roses

Barbara, capitaine de l'équipe de foot féminine de Rosigny, enrage : faute d'argent, la présidente du club veut retirer les filles du championnat pour tout miser sur l'équipe masculine. Mais Barbara et ses coéquipières sont bien décidées à se battre.



Beaucoup de mal à entrer dans cette BD. Le dessin ne me plaisait guère mais, surtout, les couleurs m'ont particulièrement rebutée. Le coloriage au bon vieux feutre des collèges, c'est un concept mais ça pique les yeux quand même.

Le deuxième point qui m'a fait grincer des dents, c'est le langage des personnages. Je veux bien comprendre que des jeunes filles de la téci ne parlent pas comme des héroïnes de Jane Austen mais j'ai quand même trouvé ça fatiguant et cela, ajouté au graphisme, a rendu difficile mon immersion dans l'histoire.

L'histoire elle-même paraît assez classique : l'équipe féminine, bien que très douée, est injustement écartée autant pour des raisons financières que sexistes. Aux États-Unis, tout finirait en happy end mais nous sommes en France et on adore montrer que les injustices, c'est trop injuste !

N'étant pas très branchée foot, je ne me suis pas plus passionnée que cela pour le combat de Barbara et de ses copines. Tout cela ne m'a pas vraiment semblé apporter du neuf sur un sujet connu : l'inégalité de traitement entre les équipes féminines et masculines de foot.

Les filles de l'équipe sont toutes présentées comme portant des jogging à longueur de temps et parlant le langage que j'ai cité plus haut. En voulant dénoncer ce reproche qu'on fait trop souvent à certaines femmes de ne pas être " féminines", l'auteur tombe dans l'excès inverse en donnant l'impression que les joueuses de foot sont toutes des parodies de mecs fagotées comme des sacs à patates et au vocabulaire de chauffeur vtc (sans vouloir les offenser mais pour trouver un équivalent aux charretiers).



J'accorderai cependant un bon point pour avoir choisi de mettre une femme comme présidente de club et montrer ainsi que même les femmes peuvent succomber aux préjugés sexistes.



En résumé : les couleurs criardes et le dessin "bof" de cette BD m'ont gênée pendant toute ma lecture et empêchée d'adhérer vraiment au propos par ailleurs assez convenu sur l'inégalité de traitement entre les équipes féminines et masculines de foot.
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Saison des Roses

L'histoire est assez rapide à résumer : une équipe de football féminine, malgré ses victoires remportées, est délaissée en faveur de l'équipe masculine pour participer au championnat à venir. Chloé Wary aborde l'ambition des filles, et notamment celle de la capitaine soutenue par leur entraineur, les rivalités au sein d'un club sportif, et les intérêts en jeu pour promouvoir une équipe plutôt qu'une autre. Elle évoque la difficile reconnaissance des filles dans le milieu du foot, l'esprit d'équipe qui tente de faire fi des difficultés. Couleurs vives au feutre qui soulignent la force de caractère des héroïnes de ce roman graphique.
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Saison des Roses

Premier constat : encore une fois, le dessin me rebute. Je lui reconnais une énergie et un dynamisme – également porté par un découpage varié des planches – qui sert l’histoire, mais cette colorisation au feutre est trop agressive pour moi et je n’adhère pas aux portraits tracés par l’autrice. Par conséquent, j’ai d’abord été très détachée, ayant du mal à rentrer dans l’histoire. Dans cet univers qui, en outre, ne m’attire pas. Mais peu à peu, insensiblement, je me suis retrouvée à me passionner pour la lutte contre un sexisme ordinaire menée par les jeunes footballeuses. On croise les doigts pour que leur talent finisse par être plus important que leur sexe ; on enrage contre l’injustice qui leur est faite.

Barbara ne se laisse pas marcher dessus, par rien ni personne : ni les responsables du club, ni les garçons, ni son histoire avec Bilal, membre de l’équipe masculine, et encore moins des critères de « féminité » ne peuvent la faire changer de qui elle est vraiment. Les filles ont leur place dans le sport et elle a bien l’intention de le démontrer de manière éclatante. Un personnage affirmé, tel qu’il est toujours agréable d’en croiser.

De plus, Barbara ne se bat pas seulement avec les chef·fes de son club : sa mère aussi est un obstacle à sa passion. Sa mère qui la voudrait plus féminine, plus attentive à l’école, plus concentrée sur son bac que sur sa saison. La passion qui se heurte à l’inquiétude d’une mère pour sa fille : deux sourdes aux préoccupations de l’autre.



En dépit d’un style graphique qui ne me plaît pas, les thématiques très actuelles et la manière dont elles sont abordées dans Saison des Roses en font un roman graphique intelligent, original et efficace.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Saison des Roses

Une bande dessinée sur le foot féminin, thème plutôt original. Barbara, capitaine de l'équipe de Rosigny sur Seine, est passionnée de foot, ne manque aucun entraînement. Elle est outrée quand à la suite d'une baisse drastique de subventions, la directrice préfère privilégier l'équipe masculine. Pourtant l'équipe féminine aussi joue la montée et les filles ne manquent ni d'enthousiasme ni de soutien. Elles organisent un match contre les garçons pour prouver au public, aux entraineurs et au club de quoi elles sont capables.

Dans cette bande dessinée, le point négatif, c'est à mon sens le graphisme, les couleurs criardes et parfois le dialogue vulgaire (bon d'accord il s'agit d'ados de banlieue)
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Saison des Roses

Moi qui ne suis absolument pas fan de foot, j'ai été attirée par ce roman graphique présenté sur une étagère de la médiathèque avec des ouvrages orientés sur le féminin. Et je suis ravie de l'avoir pris.

Pour que je décide de lire un roman graphique ou une BD, il faut en premier lieu que le dessin me plaise, ce qui est le cas ici, on y trouve un dessin coloré, sensible, joyeux.

Et puis ce livre raconte l'histoire de cette jeune fille de cité, Barbara, dont la passion du football l'emporte sur beaucoup de choses, mais au travers de laquelle est vit ses rêves, ses amitiés et ses amours, mais aussi le combat du foot féminin face au sacro-saint foot masculin.

Belle découverte !
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Saison des Roses

Troque tes talons, lecteur, et chausse des crampons : aujourd’hui, la meuf qui est en toi a envie de taper dans le tas et d’enfoncer la balle tout au fond de la cage du gardien. Avec ce trait au feutre dont les traces donnent un aspect punchy au dessin, Chloé Wary réitère et s’attaque au poncif sexiste le plus éculé. Ici, le corps féminin échappe aux représentations traditionnelles et c’est une vraie bouffée d’oxygène que de voir s’animer des filles rondes, baraquées, au franc parler, qui se bastonnent pour aller au bout de leur passion.



Entre machine à fric et sport testosteroné, le foot reprend du galon en devenant, sous le feutre de l'auteure, ce qu’il doit être : une passion universelle, vectrice de cohésion et d’esprit d’équipe. Au passage, c’est aussi l’univers du graphique qui a droit à sa part de féminité, grâce à cette dessinatrice engagée haute d’à peine 24 ans.



Alors, d’accord, je n’adhère pas au style graphique et je n’aime pas spécialement ce sport, mais il me paraît si urgent de dépasser les vieux clichés sexistes que j’en viens à rêver moi aussi qu’une équipe de filles soit prise au sérieux dans un sport où elles savent exceller sans perdre une once de leur féminité. Et toi, lecteur, quelle activité genrée tu voudrais voir partagée entre les deux sexes ?

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Et pour d'autres manifestes, rendez-vous aussi sur Instagram :
Lien : http://www.instagram.com/les..
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