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Critiques de Chris Hedges (19)
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Jours de destruction, jours de révolte

Jours de destruction, jours de révolte est une BD-reportage qui dresse un panorama des États-Unis de la pauvreté. Cinq lieux, cinq chapitres au cours desquels on découvre la misère et le désespoir de tout un peuple. « Au travers de textes et de dessins, nous avons voulu décrire la vie de ces habitants écrasés par les lois d’un marché débridé ; dépeindre ces zones où êtres humains et milieu naturel sont laissés à l’abandon après avoir été exploités pour en tirer un maximum de bénéfices ; rendre compte de l’impact du capitalisme sauvage sur les familles, les travailleurs, les communes et les écosystèmes. » (extrait de la préface de Chris Hedges).



Voila donc le lecteur embarqué à Pine Ridge (Dakota du sud) dans une réserve indienne ravagée par l’alcoolisme, à Camden (New Jersey) dans une banlieue à l’abandon, un champ de ruines où la violence guette à chaque coin de rue, à Welsh (Virginie occidentale), auprès d’autochtones subissant les effets dévastateurs de l’exploitation du charbon dans des mines à ciel ouvert, à Immokalee (Floride) où les immigrés vivent une forme d’esclavage abominable dans les champs de tomates de grands propriétaires terriens et enfin à New-York, pour découvrir le mouvement Occupy Wall Street, symbole pour les auteurs d’une révolte en marche.



Très attiré au départ par la thématique et la forme du recueil, j’avoue que j’en suis ressorti assez déçu. D’abord, la redondance du discours anticapitaliste m’a quelque peu saoulé. La charge contre les financiers et leurs alliés politiques qui dirigent le monde et le ravagent avec avidité est très clairement exprimée et ne souffre d’aucune contestation mais il n’est pas nécessaire selon moi de répéter 36 fois la même chose. Ensuite, le ton général, entre le prédicateur et le donneur de leçon, m’a souvent gêné. Ce coté sentencieux masque le manque de finesse de l’analyse à certains moments. Enfin, le déséquilibre entre le reportage écrit et la BD est trop important. Une abondance de textes pas toujours passionnants alors que les quelques planches de Sacco (moins de 50 en tout) apportent une fluidité et un éclairage lumineux sur les situations présentées. Le dessin donne beaucoup plus de force au témoignage, c’est incontestable.



Par ailleurs, je n’ai pas de griefs particuliers contres les articles de Chris Hedges mais n’est pas Albert Londres qui veut. Je trouve son style plutôt plat et je me dis qu’avec de tels sujets, une pointe de lyrisme et une forme d’écriture vraiment engagée digne des grands journalistes-écrivains des siècles précédents m’auraient parues plus appropriées.



Attention, tout n’est pas à jeter dans cette somme assez colossale. Les différents chapitres révèlent une situation édifiante et mettent en lumière une face très sombre de l’Amérique. La découverte des conditions de vie de ces laissés pour compte du rêve américain a été pour moi un véritable choc. J’ai donc appris beaucoup de choses et je trouve que dans l’ensemble le travail des auteurs est vraiment intéressant, c’est juste qu’au niveau de la forme j’aurais largement préféré un véritable reportage en BD et non quelques planches de BD insérées dans des article de fond trop « journalistiquement » classiques.
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Jours de destruction, jours de révolte

En 2012 est sorti ce livre documentaire sur la situation économique de certains états sacrifiés par les dictats de la productivité en Amérique du Nord. Joe Sacco et Chris Hedges sont les instigateurs et enquêteurs de ce roman graphique à caractère hautement informatif. Cinq chapitres tentant de résumer la situation apocalyptique de certaines régions exploitées jusqu’à l’os, les autochtones étant la moelle.

Spoliation, destruction, esclavage, duperies et tromperies en tout genre de la part des gouvernants et de leurs robinets à fric, on apprend qui sont les gros bonnets derrière tout ça.

Sans doute portés par le mouvement « Occupy Wall Street », lui-même relayé par les Indignés, Joe et Chris ont cru eux aussi que la révolution était en marche.

2017, cinq ans après, que reste-t-il de ces mouvements de rébellion amorcés par le printemps arabe ? Un triste état des lieux se profile. Les choses n’ont pas changé. En fait si, elles ont empiré.

Alors dire que le propos de ce livre est redondant dans les différents chapitres est un peu violent. Car ce n’est pas redondance, c’est répétition, insistance d’urgence ! Car il y a urgence, mais rien ne changera, les pauvres seront toujours plus pauvres et traités comme animaux de labour, les riches toujours plus riches et plus avides, et toujours moins concernés par ce que devient la Terre dans leurs mains de destructeurs vampires. Il n’y a qu’à jeter un œil sur ce qu’il reste des Appalaches.

Mais non, rien ne va changer, sinon empirer, car Trump vient d’accepter ce qu’Obama refusait depuis des années, la construction du pipeline Keystone XL, un pipeline géant, destiné à transporter du gaz et du pétrole, et qui va traverser de part en part l’Amérique du Nord, partant du Canada pour s’arrêter au Mexique.

Oh certes, il y aura pléthore d’emplois, pléthore de gros sous. Mais au final, c’est des millions d’hectares de nature qui vont être massacré, avec elle les animaux, les hommes enfin, finiront asphyxiés, empoisonnés, toutes nappes phréatiques à jamais souillées, les cours d’eau également sacrifiés sur l’autel de l’avidité.

Alors le livre de Sacco et Hedges n’était-il qu’une faible petite alerte, un sursaut, un soubresaut avant la mise à mort ?

Prions que non.

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Jours de destruction, jours de révolte

C'est en sillonnant les États-Unis pendant deux ans que Chris Hedges et Joe Sacco ont collecté les témoignages qui nourriront ce reportage accablant sur la civilisation américaine moderne. Déclinant leur travail d'enquête par zone géographique sous la forme de cinq chapitres, les deux compères donnent à voir à travers leur travail, une image souillée du rêve américain. La réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud), les mines de Welch (Virginie occidentale), les camps d'ouvriers agricoles d'Immokale (Floride) ou la décharge publique de Camden (New Jersey), sont en effet devenus de sordides ghettos où violence, pauvreté et désespoir font le quotidien de leurs habitants. Pétris de drames humains, ces territoires oubliés des autorités publiques, accusent lourdement une Amérique malade de ses mensonges et ses contradictions...



Jours de destruction, jours de révolte, un ouvrage hybride au ton moralisateur

Chris Hedges et Joe Sacco ne sont pas les premiers à s'être intéressés à la question : parmi les grandes figures qui se sont engagées en faveur des laissés-pour-compte de l'Amérique, citons l'incontournable Howard Zinn, qui avec son Histoire populaire des États-Unis (édité pour la première fois en 1980 et admirablement adapté en BD en 2009), alertait déjà le monde de la situation désastreuse des citoyens américains de "seconde zone" et de la catastrophe écologique causée par la course aux profits. Rien de nouveau donc dans cette démarche du duo Hedges/Sacco exceptés (ce qui n'est pas rien) le caractère inédit de cette collaboration, l'immense valeur documentaire des nouveaux témoignages réunis et la masse colossale d'informations compilée pour les besoins de ce reportage prometteur. Seulement, en plus de prendre le risque d'aborder un sujet déjà intelligemment étudié par d'autres, les co-auteurs (ou leurs éditeurs ?) ont opté pour une ligne éditoriale qui fait peu honneur à leur travail : "essai illustré", "BD essayiste" ou ouvrage illustré (on ne sait pas trop), ce livre au format hybride ne permet pas une lecture fluide à cause du flagrant déséquilibre entre textes et dessins. D'autre part, les propos "ultra-moralisateurs" de Chris Hedges, s'ils dénoncent à juste titre la capitulation des pouvoirs publics américains face à la misère des ghettos et par extension la suprématie des systèmes financiers, finissent par lasser. On a l'impression de regarder un documentaire de Yann Arthus Bertrand dont on reconnait la qualité et la pertinence des images (cf. les quelques planches efficaces de Joe Sacco) mais dont les textes, finissent par devenir insupportables à force de répétitions et de sentences (cf. le prêche presque ennuyeux de Chris Hedges). En fait, cette publication aurait gagné à être harmonisée au niveau des contenus pour rendre vraiment hommage au projet et au message porté... Ceci dit, on ne pourra que reconnaître le bien-fondé de la démarche qui apporte tout de même quelques éclairages et qui s'en remet à la conscience des citoyens...
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Jours de destruction, jours de révolte

Deux années de travail auront été nécessaires pour recueillir les témoignages contenus dans cet ouvrage. Pine Ridge, Camden, Immokalee et Welch sont des zones sinistrées.



Si certaines ont connu un essor flamboyant au début du XXème siècle (Camden a notamment été le fleuron de l’industrie américaine avec l’activité de ses chantiers navals), d’autres n’ont jamais eu ce privilège (Pine Ridge a toujours connu le chômage et la ghettoïsation de la population amérindienne). Joe Sacco et Chris Hedges se sont rendus dans ces villes laissées à l’abandon. Leur objectif : « rendre compte de l’impact du capitalisme sauvage » sur ces régions. Chômage, pauvreté, violences urbaines, alcool, drogue… font le quotidien des habitants. Leurs témoignages sont ici au cœur du débat alors qu’habituellement, leurs propos sont étouffés par l’Etat et les grandes entreprises. Pourquoi ? Parce que les hommes politiques, corrompus jusqu’à la moelle, sont à la solde des grandes firmes avides de profits. Le bilan est sans concession : le système capitaliste doit disparaitre sans quoi, il nous emportera tous dans sa chute.



L’ouvrage se découpe en cinq chapitres. Première destination : Pine Ridge. D’une interview à l’autre, des termes récurrents : racisme, chômage pour près de 80% de la population, alcool, drogue, incarcérations, règlements de compte, corruption. On est pris à la gorge par les propos amers et résignés d’une population amérindienne contrainte de nier sa propre identité culturelle. Pourtant, ils ne sont pas intégrés, ils n’accèdent pas aux emplois, ils ne sont pas respectés. Depuis la colonisation, le gouvernement américain n’a cessé de revenir sur ses promesses mais depuis peu, l’Etat légifère et leur permet de renouer avec les rituels ancestraux de leur peuple. Le chapitre se clôt sur une conclusion pessimiste à l’égard du devenir de ces familles.



Nous nous rendons ensuite à Camden, en banlieue de Philadelphie. De nouveau, il est question de chômage, de pauvreté, d’insalubrité des logements, de gens à la rue, d’alcool, de drogues, de guerre des gangs. L’arrivée subite des grands industriels au début des années 1900 avait permis à la ville de connaître un essor rapide puis, en 1960, les industries ont délocalisé. La ville s’est peu à peu désertée laissant la population livrée à elle-même. Près de 60% de chômage, des emplois précaires… « A Camden, le monde est divisé entre proies et prédateurs. Plus vous êtes faible – immigrés illégaux, familles déshéritées – plus il y a de vautours qui rôdent autour de vous ». Il ne semble pas y avoir d’issue possible pour Camden, la corruption sclérose toute perspective de changement.



A Welch, ancienne ville minière située au cœur des Appalaches, les firmes d’exploitation du charbon imposent leur diktat sur les élus et sur la population (tributaires des grands patrons qui les embauchent). Ici aussi, la région a été prospère. Délocalisations et mécanisation du travail ont apporté le chômage. La demande d’emploi dépasse largement l’offre, ce qui permet aux industries d’imposer des conditions de travail draconiennes… Sans compter les ravages causés par les carrière d’extraction [du charbon] à ciel ouvert qui détruit l’écosystème de la région à une vitesse vertigineuse. A cela s’ajoutent la pollution de l’air, de l’eau… Les industries mentent sur la nature de leurs rejets et le traitement de leurs déchets. Des poignées de locaux tentent d’obtenir le soutien de l’opinion publique… en vain.



Détour par la Floride enfin, à Immokalee, un des fiefs des exploitants agricoles. Là, les travailleurs clandestins venus du Mexique ou du Guatemala sont sous le joug des contremaitres. Fidèle à des valeurs qu’elle entretient depuis près de deux siècles, la Floride est le bastion de l’esclavage par le travail. Les ouvriers agricoles, généralement des clandestins, sont contraints d’accepter des conditions de travail effroyables. Coups, harcèlements sexuels, violences verbales, salaires de misère, journées de travail de 14 heures… certains sont même séquestrés dans des hangars dès la fin de leur journée de travail (les employeurs s’assurant ainsi qu’ils ne s’échapperont pas durant la nuit et qu’ils seront en mesure de reprendre leur poste dès les première heures du jour).



Dans tous ces lieux, des gens combattent les agissements des industriels et des politiques. C’est le pot de terre contre le pot de fer. A Immokalee cependant, des individus se sont rassemblés. Le syndicat de « La Coalition des travailleurs d’Immokalee » met à la disposition de ses membres (les rares ouvriers agricoles qui acceptent de rejoindre le mouvement et de témoigner) des juristes et des aides financières. Le mouvement s’inscrit dans la veine de celui d’Occupy lancé en septembre 2011 par les Indignés.



D’ailleurs, le dernier chapitre de Jours de destruction – Jours de révolte s’intéresse à ce mouvement. Joe Sacco et Chris Hedges sont allés à New York pour rencontrer des manifestants et soutenir cette action pacifique militante. Outre les nombreux témoignages contenus dans cette partie, Chris Hedges se dresse ouvertement contre les pratiques capitalistes, contre les agissements de l’Etat-entreprise, contre cette politique de profit qui creuse un fossé de plus en plus large entre le 1% de privilégiés et le reste de la population.



Hedges & Sacco ne le mentionnent pas, mais le mouvement des Indignés se réfère notamment au livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous !, pour lequel vous êtes nombreux à avoir réagi (Chez Lo, OliV, Colimasson, Enna…). Seulement dans cet album, on est loin des trente pages d’Hessel… Pour réaliser cet ouvrage, les auteurs ont également réalisé un gros travail de recherche documentaire (chaque chapitre contient une biographie très riche). Les propos sont étayés, argumentés et propices à la réflexion. Le lecteur est interpellé et invité à s’allier à la contestation.



Si les propos de Chris Hedges sont abondants dans ce livre, les bandes dessinées et illustrations de Joe Sacco le sont moins. Chaque chapitre propose un témoignage en bande dessinée d’une dizaine de pages. Des illustrations apparaissent çà et là, une demi-douzaine par partie, et proposent soit des portraits soit des illustrations décrivant l’environnement géographique.
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Jours de destruction, jours de révolte

Parce que TAFTA poussé à la roue par toutes les multinationales , progresse vite et finira par nous être imposé , ce livre qui tend à nous faire toucher du doigts ce qui nous pend au nez , mérite d'être lu pour nous empêcher de pratiquer la politique de l'autruche .Si la démonstration n'était pas assez claire , lisez Howard Zinn ou Noam Chomsky .
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Jours de destruction, jours de révolte

Quand un journaliste-écrivain et un auteur de bandes desinées partent ensemble à la découverte de territoires maudits des Etats Unis d'Amérique, cela donne un livre hybride mi-rédigé / mi-dessiné où les dessins de l'un peuvent illustrer les textes de l'autre mais surtout où les chapitres sont partagés entre documentaire classique et documentaire dessiné.



Cela rend d'autant plus vivants les témoignages qu'ils rapportent et les illustratins de Joe Sacco mettent dramatiquement en images les paysages et personnes croisés au cours de leur périple.



Un périple qui est découpé en 5 chapitres :



Le temps de la spoliation avec une plongée dans les réserves indiennes du Dakota du Sud dévastées par l'alcool et la drogue, l'absence d'éducation et que des travailleurs sociaux tiennent à bout de bras en essayant de faire revivre les coutumes ancestrales des Amérindiens pour réinjecter de la fierté chez les jeunes désoeuvrés.



Jours de siège, à Camden dans le New Jersey, à deux pas de New York. Ville désindustrialisée et désaffectée, où règne la terreur depuis que des gangs de toxicos y ont installé leurs base et leurs terrrains de chasse



Temps de la destruction à Welch, en Virginie occidentale, où des entreprises minières ont détruit des pans entiers des Appalaches pour en extraire du charbon et qui, ce faisant, empoisonnent les sols, alors que des familles y vivent toujours, accrochées à leur terre ancestrale, et développent cancers et autres graves maladies.



Temps de l'esclavage pour ces employés des fermes maraĉhères de Floride où émigrés, même pourvus d'un permis de travail, travaillent pour un salaire de misère dans des conditions ignobles, dans les vapeurs de produits chimiques et de pesticides, pour fournir à la grande distribution et aux chaînes de fast-food, des tomates et des concombres insipides (et empoisonnés de résidus) en toutes saisons.



Et finalement, les jours de révolte, dans le Liberty Square de New York, avec les activistes du mouvement Occupy Wall Street, la prise de conscience, par des jeunes, des dégâts causés par l'ultra capitalisme et la financiarisation de la société.



Un livre-document qui met le doigt sur les travers les plus violents des Etats-Unis, Un témoignage nécessaire.


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'empire de l'illusion : La mort de la cult..

Une lecture qui porte à réfléchir sur notre vision du monde, bien illusoire, en particulier en ce qui a trait à la démocratie et au savoir... Comment la politique est contrôlée par l'entreprise, comment le supposé savoir transmis dans les écoles manque souvent de profondeur et reflète un parti pris évident, comment la pornographie modifie la perception de ce que devrait être réellement la sexualité... L'auteur utilise beaucoup d'exemples et de statistiques, parfois trop. J'aurais aimé qu'il traite également de l'illusion de la religion.
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L'empire de l'illusion : La mort de la cult..

Un des livres les plus intelligent et accessible que j'ai pu lire sur la politique et l'économie (entre autre choses). Il m'a permis d'apprendre, ou de confirmer, beaucoup de choses sur le monde dans lequel nous vivons. Il a été écrit en 2012 et pourtant l'auteur prévoit déjà ce qu'il s'est passé ces derniers mois aux USA. Non seulement il nous donne les clefs pour comprendre ce phénomène, mais aussi, pour ne pas reproduire ce schéma dans d'autres pays du monde dont les politiciens suivent parfois aveuglement le modèle illusoirement parfait de ce pays en perdition. Je conseil chaleureusement ce livre à tout le monde !
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La mort de l'élite progressiste

Il y a les historiens qui se contentent des écrits et rien de plus. Il y a l'archéologue qui puise aux sources de l'histoire, entre écrits et artéfacts enfouis. Il y a aussi l'anthropologue, explorateur des limites, portant dans ses bagages ce que l'histoire et l'archéologie lui offrent, mais braque son regard sur les vivants. Et puis vient l'intellectuel, celui qui réfléchit sur son monde et s'en soucie, entrevoit des perspectives, les expose et s'en explique. Chris Hedges est une anomalie dans son pays: lui qui s'oppose à la guerre en Irak, il sera vilipendé et honni. Comme Chomsky qui se préoccupe de politique étrangère, Hedges analyse son pays, son délitement, sa ploutocratisation, la pauvreté de masse, le désespoir dans l'alcool (deaths of despair), un pays qui savait offrir un avenir pour ses enfants, mais qui vire désormais au capitalisme totalitaire sans lendemain.
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Les fascistes américains

Le livre a été écrit dans sa version originale en 2007, il a été traduit et publié en français en 2021. Il n’a cependant rien perdu de son actualité, et ne fait que confirmer l’intuition d’alors de Chris Hedges. D’ailleurs dans l’interview qu’il donne dans la préface montre que pour l’auteur ces pires craintes sont en train de ce dérouler : et, à moins d’un sursaut (peu probable), la présidence Biden ne soit qu’un interlude a un retour de Trump, ou d’un candidat de son acabit et certainement plus doué et subtile.





Je retrouve dans la description de la stratégie chrétienne radicale aux États-Unis, décrite dans le détail par l’auteur, le mécanisme éclairant décrit par Johann Chapoutot dans « la révolution culturelle nazi », la mise en place d’un cadre explicatif du monde et d’un champ d’action pour ses adhérents : en bref, une culture. Chris Hedges décrit la mise en place de cette culture qui constitue un fascisme. Lui aussi fait référence à la période nazi par l’intermédiaire d’un de ses professeurs qui a vécu en Allemagne dans les années 1930. Ce dernier avait déjà alerté ses étudiants de la menace des mouvements chrétiens radicaux dans les années 1980, à cause d’une forte similarité de son expérience nazi, et d’une troublante experiences avec des officiers américains en 1944, qui s’apprêtaient à occuper l’Allemagne en train d’être défaite. Disant d’une certaine manière que ceux qui croit être à l’abri d’une dérive fasciste, ne le sont pas et sont probablement encore plus vulnérable à ce moment.





La description de l’emprise de la doctrine chrétienne fascisante est très inquiétante. Au moins pour deux raisons : l’imperméabilité à la raison (à l’écoute et au compromis) et au sentiment/conviction d’immunité (qui gracie à priori tout acte de violence, les plus vils et inhumaines). Car il croit (au sens d’une certitude) se battre pour le Bien, au côté et avec Dieu.





De mon point de vue, la possibilité d’une seconde guerre civile américaine m’apparaît de plus en plus probable. Son déroulement et ses conséquences (surtout si la frange radicale prend le dessus), nous impacterons et nous concernerons, car ce mouvement fasciste considère aussi qu’elle doit réformer et gouverner le monde.
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L'âge des démagogues

Bonne Lecture... pour connaître davantage l'homme qu'est Chris Hedges. Comme l'entretien se déroule en plusieurs temps ou différents moments... l'évolution des questions suit l'évolution de la campagne américaine. Très intéressant et facile à lire.
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Jours de destruction, jours de révolte

Jours de destruction, jours de révolte, est un reportage sous forme de roman graphique de Chris Hedges et Joe Sacco.



Et ce reportage porte sur un sujet tout à fait joyeux, et positif, à savoir sur les ravage du capitalisme. Si vous savez ce concept génial, qui est le meilleur système économique qu'on est eu jusque là, si je vous jure ils l'ont dit à la télé... Sauf qu'un problème ce pose, et oui le libéralisme économique, laisse des gens sur le bas coté. Est-il normal que certaine personne gagne des millions à ne plus savoir qu'en faire, gagner grâce à un capital et un héritage, tandis que de l'autre coté, des gens crève sur les trottoirs dans l'indifférence général ? Oui la question est orienté.

Et ce le parti prit de Chris Hedges et Joe Sacco, qui vont voyager à travers les Etats-Unis pour découvrir les paysages dévasté par la surexploitation, des régions, des villes, et des gens sacrifié sur l'autel du sacro saint profit et des avancées technologiques. Des gens qui n'ont plus rien, qui ont tout perdu, pillé par les grandes industries.



Bon bah, que vous dire, c'est bien. Intéressant, une belle démonstration de ce qui colle pas.

A lire !
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Jours de destruction, jours de révolte

Et maintenant, que vais-je faire ?



Si vous avez la conviction de vivre dans une société à la dérive, si vous pressentez que nos démocraties sont menacées par le monde des grandes entreprises et de la finance et que la puissance des lobbies vous fait grimacer, les propos de Chris Hedges vont renforcer ces constats et vous faire mesurer toute l’ampleur des dégâts causés à notre planète et à ses habitants par un capitalisme effréné.

Rassurez-vous cependant, parmi les acteurs rencontrés par Chris Hedges, des voix se lèvent pour s’indigner, dénoncer mais aussi tracer les bases d’autres futurs possibles.

A mettre entre toutes les mains pour galvaniser d’indispensables prises de conscience, cet ouvrage dont la forme sert particulièrement bien le fond est aussi un bel album, outre le travail journalistique et sociologique. Textes et bd sont étroitement mêlés, mixés et les planches de Joe Sacco nous donnent à revivre les rencontres, les lieux traversés, l’ambiance qui y règne.



Merci aux auteurs de ces témoignages, de cet engagement et de la vibrante humanité dont ils font preuve.

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Jours de destruction, jours de révolte

Le résultat est un gros livre en cinq parties, où , à chaque fois, le récit de Hedge, très factuel, ponctué de longs entretiens approfondis, est illustré de dessins au trait noir typique de Sacco : tantôt un paysage dévasté, une maison à l'abandon, une exploitation minière à l'arrêt, tantôt les témoins interrogés ou une scène observée.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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Jours de destruction, jours de révolte

Chris Hedges, journaliste, et Joe Sacco ont parcouru plusieurs états et se sont arrêtés pour témoigner de la misère et du désespoir des hommes sacrifiés sur l’autel de la surexploitation économique et en marge de toute vie sociale. A travers des territoires différents et des communautés très diverses, un point commun : l’abandon de l’individu.

Alternant reportage écrit et témoignage dessiné, cet ouvrage est très dense (304 p.), très rigoureux (notes en fin de chaque chapitre, bibliographie) mais aussi très engagé.

Un documentaire impressionnant et courageux.(adultes)
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L'empire de l'illusion : La mort de la cult..

L'EMPIRE DE I'ILLUSION WOW ... AUTEUR CHRIS HEDGES NOUS DÉVOILE COMMENT NOTRE SOCIÉTÉ EST MALMENER DE TELLE FAÇON PAR L'IMAGE LE SEXE ... LE SAVOIR A TRAVERS DES EXEMPLES BIEN PRÉCIS OU NOUS EN SOMME RENDUE EN CETTE ANNÉE 2012 UN DES MEILLEURS LIVRES SUR LES ILLUSIONS DE CE MONDE
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L'empire de l'illusion : La mort de la cult..

Chris Hedges est le grand essayiste américain qui ausculte sa société comme le faisait avant lui Christopher Lasch. Critique sociale profonde et humaine, un journaliste qui s'inscrit pleinement dans son rôle d'intellectuel, un des très rares qui dit tout haut ce que les autres n'osent dire, même au prix d'être sanctionné par ses pairs. Chomsky, Lasch, Hedges, des penseurs de notre époque pour un monde désorienté.
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Jours de destruction, jours de révolte

Bon livre qui raconte les dessous nauséabonds de l'Amérique dans différents domaines (les amérindiens, le saccage de l'environnement, etc). Le ton est très militant, parfois trop. Les dessins sont sobres et mettent bien en valeur le texte.
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L'âge des démagogues

Dans L’âge des démagogues, l’essayiste américain de gauche Chris Hedges critique le spectacle coloré de [la campagne à la présidence des États-Unis] propre à son pays.
Lien : http://www.ledevoir.com/cult..
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