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EAN : 9782895961321
272 pages
Lux Éditeur (09/03/2012)
4.32/5   14 notes
Résumé :
« La culture de l’illusion est une forme de pensée magique grâce à laquelle des prêts hypothécaires sans valeur se transforment en richesse, la destruction de notre assise manufacturière se transforme en possibilité de croissance, l’aliénation et l’anxiété se transforment en conformisme pétulant, et un État qui mène des guerres illégales et administre des colonies pénitentiaires où l’on pratique ouvertement la torture à l’étranger devient la plus grande démocratie d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une lecture qui porte à réfléchir sur notre vision du monde, bien illusoire, en particulier en ce qui a trait à la démocratie et au savoir... Comment la politique est contrôlée par l'entreprise, comment le supposé savoir transmis dans les écoles manque souvent de profondeur et reflète un parti pris évident, comment la pornographie modifie la perception de ce que devrait être réellement la sexualité... L'auteur utilise beaucoup d'exemples et de statistiques, parfois trop. J'aurais aimé qu'il traite également de l'illusion de la religion.
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Un des livres les plus intelligent et accessible que j'ai pu lire sur la politique et l'économie (entre autre choses). Il m'a permis d'apprendre, ou de confirmer, beaucoup de choses sur le monde dans lequel nous vivons. Il a été écrit en 2012 et pourtant l'auteur prévoit déjà ce qu'il s'est passé ces derniers mois aux USA. Non seulement il nous donne les clefs pour comprendre ce phénomène, mais aussi, pour ne pas reproduire ce schéma dans d'autres pays du monde dont les politiciens suivent parfois aveuglement le modèle illusoirement parfait de ce pays en perdition. Je conseil chaleureusement ce livre à tout le monde !
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Chris Hedges est le grand essayiste américain qui ausculte sa société comme le faisait avant lui Christopher Lasch. Critique sociale profonde et humaine, un journaliste qui s'inscrit pleinement dans son rôle d'intellectuel, un des très rares qui dit tout haut ce que les autres n'osent dire, même au prix d'être sanctionné par ses pairs. Chomsky, Lasch, Hedges, des penseurs de notre époque pour un monde désorienté.
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L'EMPIRE DE I'ILLUSION WOW ... AUTEUR CHRIS HEDGES NOUS DÉVOILE COMMENT NOTRE SOCIÉTÉ EST MALMENER DE TELLE FAÇON PAR L'IMAGE LE SEXE ... LE SAVOIR A TRAVERS DES EXEMPLES BIEN PRÉCIS OU NOUS EN SOMME RENDUE EN CETTE ANNÉE 2012 UN DES MEILLEURS LIVRES SUR LES ILLUSIONS DE CE MONDE
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Les universités d'élite méprisent le travail intellectuel rigoureux qui, par nature, se méfie de l’autorité, défend farouchement son indépendance et recèle un potentiel subversif. Elles fragmentent le savoir en disciplines hautement spécialisées, qui offrent des réponses pointues s'inscrivant dans des structures rigides. Économiques, politiques, ou sociales, les hiérarchies que servent ces institutions reposent sur des postulats univoques, telle la primauté d'un marché sans entraves, et un vocabulaire qui leur est propre. Ces terminologies par lesquelles les "spécialistes" se démarquent en tant qu'élite nuisent à l'acquisition d'une vision globale, dissuadent les néophytes de poser des questions embarrassantes, font obstacles à la recherche du bien commun, fragmentent les disciplines, divisent le corps professoral, les étudiants et les chercheurs, et incitent les universitaires à s'enfermer dans leur tour d'ivoire en négligeant les questions morales, politiques et culturelles les plus pressantes. Ceux qui osent faire preuve d'esprit critique - comme Noam Chomsky, Howard Zinn, Dennis Kucinich ou Ralph Nader - sont marginalisés, exclus des grands débats. Les universités d'élite ont renoncé à toute autocritique. Elles refusent de remettre en cause un système n'ayant que son propre maintien pour raison d'être. Dans ces institutions, il n'y a que l’organisation, la technologie, la promotion personnelle et les systèmes d'information qui comptent.
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Dans un article de 1967 intitulé "Éduquer après Auschwitz", Theodor Adorno soutient que la "barbarie" à l'origine de l’Holocauste "persiste tant que durent les conditions qui favorisent cette rechute", et qu'il "faut mettre en évidence" et critiquer, grâce à l'éducation, "les mécanismes qui produisent les hommes capables de telles actions". L’école ne doit donc pas se contenter d’enseigner des compétences. Elle doit transmettre des valeurs. Si elle ne le fait pas, un autre Auschwitz sera toujours possible : "Tout enseignement politique devrait finalement concentrer ses efforts pour empêcher qu’Auschwitz ne se reproduise. CE ne serait possible que dans le cas où, sans crainte de se heurter à des puissances quelconques, il se consacrerait ouvertement à ces problèmes importants entre tous. Il lui faudrait se constituer en sociologie, enseigner le jeu des formes sociales qui agissent à l'arrière-plan des formes politiques".
Si nous ne prenons pas consciences du "jeu des formes qui agissent à l'arrière-plan des formes politiques", le pouvoir de l'argent s'exercera de manière nettement plus impitoyable en délaissant les artifices de la société de consommation pour renouer avec la répression pure et simple.

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La Terre est jonchée de ruines de puissantes civilisations disparues. [...] Au moment de leur déclin, tous [les empires] étaient sous la coupe d'une élite plus ou moins corrompue qui, trop occupée à dilapider les ressources et à piller l'État, n'arrivait plus à maintenir l'allégeance du peuple au régime et à la cohésion sociale. Ces empires ont donc subi une déchéance morale. À leur stade ultime, ils reposaient de plus en plus sur l'embauche de mercenaires -, car leurs citoyens ne souhaitaient plus s'enrôler dans l'armée. En se vautrant dans la jouissance et la complaisance et en renonçant à leurs obligations civiques et à leurs propres émotions au profit de l'effervescence clinquante du spectacle des arènes, les peuples de ces empires ont sombré dans l'apathie politique, précipitant leur déclin. Plus nous nous éloignons d'une culture transmise par l'écrit, tout en complexité, en nuances et en idées, pour nous réfugier dans l'univers rassurant des images, des fantasmes, des slogans, des célébrités et de la violence, plus nous risquons l'implosion. [...] Plus sa situation s'aggrave, moins une population aux abois veut en entendre parler, préférant s'abreuver de ces sordides pseudo-événements que sont les drames vécus par les vedettes, les potins ou d'autres futilités constituant les plaisirs malsains d'une civilisation à l'agonie.
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Mauvaise gestion de l'économie, ratés de la politique impériale au Moyen-Orient, effritement des droits constitutionnels, absence d'un régime universel d'assurance maladie... Les multiples problèmes qui affligent les États-Unis peuvent être imputés aux établissements chargés de reproduire et soutenir l'élite intellectuelle du pays. Harvard, Yale, Princeton, Stanford, mais aussi Oxford, Cambridge, l'université de Toronto, l’institut d'études politiques de Paris et la plupart des autres hauts lieux du savoir, affichent des résultats plus que médiocres en ce qui concerne la transmission de l'aptitude à réfléchir et à poser des questions. En fait, grâce aux filtres que sont les tests normalisés, les activités d’enrichissement, la reconnaissance des équivalences, le tutorat grassement payé, les écoles privées de luxe, les examens d’admission et la déférence aveugle envers l'autorité, ces vénérables institutions s'affairent essentiellement à créer des hordes de gestionnaires compétents. L'effondrement de l'économie mondiale est d'ailleurs largement attribuable aux liens unissant les salles de cours des campus soigneusement entretenus de Cambridge, de New Haven, de Toronto et de Paris aux centres du pouvoir financier et politique.
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Les médiocres qui dissimulent leur sentiments d'inutilité et de vacuité sous le masque du pouvoir et de l'illusion en essayant de nous imposer leurs pernicieuses idéologies craignent par-dessus tout ceux qui parlent le langage de l'amour. Comme d'autres avant eux, ils cherchent à faire taire ces voix solitaires, mais celles-ci, fières et indociles, se refusent toujours au silence. Toutes les époques, toutes les cultures et toutes les religions ont produits des esprits dissidents, prêts à se battre pour les opprimés.
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