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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

D'abord je retiens les couleurs, les dessins , la qualité des cadrages, la mise en valeur des paysages du nouveau monde et de ses villes disparues, la magnificence des vêtements amérindiens, un régal pour les yeux.

Ensuite l'histoire: du sang, des larmes, beaucoup de batailles, rêves de pouvoir et de conquête plus fort que le respect , la tolérance, bref rien de neuf dans l'essence de la guerre et cela me rend triste qu'on en soit encore là aujourd'hui.

Une page d'histoire propre à la collection "Explora" de Glénat, pédagogique et ultra réaliste, instructif.
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Cuba. Janvier 1519.

Cortés dispose de biens plus qu’honorables mais il imagine mal passer le restant de ses jours à Cuba. Il a soif de conquêtes. Il veut s’abreuver de richesses. Or, non loin de là s’étend une terre qui ne demande qu’à être conquise ! Oui, mais, le gouverneur de Cuba ne l’entend pas de cette oreille, malgré qu’il ait nommé Cortés lui-même. Il doit l’arrêter avant qu’il ne s’embarque avec ses hommes.

Cortés compte s’emparer de ces terres au nom de son souverain, Charles Quint, qui en retour devrait le nommer gouverneur. Le conquistador sait qu’il devra envoyer des quantités d’or importantes à Charles Quint qui en a besoin pour convaincre les grands électeurs de le nommer à la tête du Saint-Empire.

Mais Cortés n’a-t-il pas les yeux plus gros que le ventre ? Avec à peine 508 soldats et 16 chevaux, il prétend s’emparer de terres où sévissent des milliers de guerriers habitués à se battre ?



Critique :



Ce diptyque très bien documenté nous révèle deux points de vue : celui de l’Espagnol Cortés et celui de Moctezuma, l’empereur aztèque, un grand incompris celui-là ! Était-il un lâche comme aujourd’hui beaucoup de Mexicains se plaisent à le dépeindre ? Était-il paralysé par ses rêves et ses prédictions qui faisaient des nouveaux-venus, des dieux, les futurs maîtres du Mexique ? Voulait-il par une stratégie subtile découvrir les points faibles des Espagnols pour, le moment venu, dresser son peuple pour les chasser ?



Amis adeptes des religions autochtones, ne lisez pas les lignes qui vont suivre, elles pourraient vous faire avaler vos grains de maïs de travers provoquant votre étouffement, vous arrachant prématurément à l’affection de votre bienaimé entourage !

Quand les Espagnols, qui sont loin d’être des enfants de cœur, même dévoyés, découvrent les sacrifices humains perpétrés par centaines, suivis d’actes de cannibalisme, ils sont horrifiés. Bien sûr, d’aucuns justifieront ces meurtres rituels par le respect dû à leur religion, à leurs croyances qui nécessitent d’abreuver de sang humain la terre pour obtenir de bonnes récoltes, contenter les dieux pour éviter les calamités. Pas l’once d’un quelconque intérêt personnel… STOP ! Les Aztèques avaient des rites monstrueux, et c’est peut-être la seule chose de bien qu’aient fait les conquistadors, c’est d’y mettre un terme. Bien sûr, ils n’étaient pas là pour jouer les bienfaiteurs mais bien pour s’enrichir, en tuant si nécessaire.



A la fin de l’album se trouve une riche documentation due à Christian Chavassieux qui nous éclaire sur le contexte de l’époque.

C’est une bande dessinée très bavarde, ce qui ne manquera pas de lasser certains lecteurs qui se seraient bien passés de dialogues à caractère pédagogique. D’autres apprécieront une bande dessinée qui leur apportera énormément d’informations sur la conquête du Mexique par un homme sortant complètement de l’ordinaire.



Les dessins de Cédric Fernandez sont d’excellent facture, fort bien mis en valeur par la mise en couleurs de Frank Perrot.

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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Hernàn Cortès... Nous le retrouvons à poil, le "tepuli" à l'air, aux côtés de sa maîtresse. Cortès se fait chier grave à Cuba (Fidel n'y était pas encore) et il rêve de conquêtes, de gloire, de voyages, bref, il ne peut pas refuser une expédition à la gloire de la couronne. Une expédition où ? Au cœur du Nouveau Monde



De l'autre côté, les Aztèques sont sous le règne de l’empereur Moctezuma II (Motecuhzoma). Les Aztèques ne sont pas des enfants de chœur, ils sacrifient des êtres humains, ils conquièrent aussi les territoires autour d'eux, soumettant les populations, bref, le sang coule et ils viennent d'apprendre que des créatures blanches viennent d'arriver sur des "radeaux-maisons" pourvus d'ailes.



Je peux leur dire maintenant : non, ce n'étaient pas des envoyés de Quetzalcóatl ! Mais des Espagnols et ce ne sont pas des enfants de chœur non plus. Ils sont juste un cran en dessous des Aztèques, en ce qui concerne la barbarie. Ce que personne ne sait encore, c'est que Cortès sera le grain de sable qui enraiera la machine Aztèques.



Voilà une bédé très intéressante, historique, bien sûr, et qui va nous tracer un petit morceau de la conquête par les Espagnols de ce Nouveau-Monde dont personne ne connaît encore toutes les richesses. Mais tout le monde s'embarque pour en gagner, des richesses (ou les prendre dans le consentement des propriétaires).



Au temps pour moi, Cortès ne veut pas piller les villages, mais commercer avec eux. Il a emporté des vivres, afin d'éviter de devoir voler sur sa route.



Pour les Indiens qui ne veulent pas se soumettre, Cortès leur fait envoyer une sommation dans leur langue, au nom du roi (d'Espagne), et s'ils ne veulent toujours rien entendre, ils seront seuls responsables des morts causés. Quel souci d'égalité qui l'honore ! Ben voyons... Après les avoir massacrés, il s'approprie leur village et prend toutes les richesses. Je me disais bien que c'était trop beau, son envie de commercer.



Comme toujours, les rencontres entre deux peuples se déroulent soit par des batailles, soit par des présents, dans le but que les envahisseurs foutent le camp, rassasié de l'or que les indigènes leur ont apporté.



Les ambitions de Cortès sont très bien soulignées, on sent bien qu'il en veut plus, qu'il veut tout, qu'il rêve de gloire et que de l'autre côté, chez les Aztèques, on est mitigé sur ses ambitions. Ils ne comprennent pas ces hommes blancs qui sentent mauvais et qui ont des images de leur dieu et de la mère de leur dieu. Ben oui, après les pillages, il faut convertir de force !



Une bédé dont j'ai apprécié les dessins, les couleurs vives et chaudes, une bédé instructive, qui ne fait pas la part belle aux conquistadors, ni à Cortès, qui condamnait les sacrifices, mais ne s'est pas privé pour massacrer presque 6.000 Cholultèques en moins de six heures (dans la ville de Cholula).



Ou comment se montrer aussi barbares que ceux que l'on qualifie de barbares puisqu'ils commettent des sacrifices humains. Cortès aussi, mais il sait soigner sa conscience.



Une bédé instructive, mais assez violente (on s'en doutait) et que j'ai pris plaisir à découvrir, afin de remplir mon petit cerveau d'Histoire.



À noter qu'à la fin, il y a un cahier très complet qui nous éclairera encore plus sur le contexte de l'époque.

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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Maîtrisé et bien mené, ce premier tome de Cortés raconte une page d'histoire importante et fait la lumière sur un de ses personnages clés. À lire.
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

La confrontation entre Cortés et Motecuhzoma ira jusqu’au bout. Pourtant les divisions au sein des troupes de Cortés sont nombreuses. Comme parmi les autochtones où les Mexicas sont redoutés. Le roi va désavouer Cortés qui ne peut plus faire marche arrière. La suite on la découvre pleine de furie, de panache aussi, de manigances et de manipulations qui verra la perte et l’anéantissement d’une civilisation. Suite et fin dans le tome 2. Dessin de Fernandez très bien ancré dans l’histoire.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Ce tome 1 de Cortès plonge le lecteur dans la conquête de l'Empire aztèque par les conquistadors espagnols. Ce récit captivant, mené par Cédric Fernandez et Christian Chavassieux, alterne les points de vue des deux camps, offrant un panorama nuancé de cette période charnière.



Le duo d'auteurs excelle à dépeindre l'ambition de Cortés et les dilemmes de Moctezuma II, face à l'arrivée des envahisseurs. Si l'intrigue est rythmée et les personnages hauts en couleur, on peut regretter un traitement parfois manichéen des protagonistes et une violence omniprésente.



Néanmoins, le dessin dynamique et les décors fouillés immergent le lecteur dans cette épopée historique. Au final, ce premier tome est une bande dessinée historique divertissante et informative, qui plaira aux amateurs d'aventures et d'Histoire.
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Demain les origines, tome 1

Ce roman a une histoire un peu particulière, l'auteur l'ayant vu retoqué par son éditeur. Lors du confinement, il a décidé de partager ce premier volume, composé de 6 "livres" retraçant une période de 2042 à 2094.



"Pour ceux qui connaissent un peu mes livres, les deux volumes de "Demain les Origines", à terme, font un lien entre "Le Baiser de la Nourrice", "Mausolées" et "Les Nefs de Pangée", voire "L'Affaire des Vivants" (et oui). "



J'aime beaucoup ce titre, Demain, les origines, qui synthétise parfaitement le propos de l'auteur : Qu'est ce qui nous a amené à cette catastrophe décrit dans ce futur proche et dont nous apercevons les conséquences dans Mausolées.



C'est une sorte de gros fix-up, dont les deux premiers livres peuvent se lire de manière indépendante, ainsi que Le livre de Syrrha. Ces deux livres posent l'ambiance de suite, demain ne sera pas rose, mais brun ! Le livre de Malik qui ouvre le bal pourrait être sous titré Chronique du fascisme ordinaire. Dans une campagne tranquille, un jeune transporte un vieux philosophe, ils s'apprécient sans le dire, le jeune indifférent et le vieux militant. Puis au détour d'une route, un barrage policier...

On suit les aventures de ce Malik aux prises avec l'absurdité, la bêtise et la violence d'un état fasciste au pouvoir. L'auteur nous montre qu'un simple grain de sable peut enrayer la machine de la tranquillité. Le droit n'est décidément pas au service des victimes, quand à la justice... Un monde qui pourrait très bien être le nôtre dans quelques années lorsque l'on voit la montée des Marines un peu partout en Europe et ailleurs.

Malik, le jeune insouciant, en colère mais impuissant, qui préfère oublier par la sexualité, se rend compte que c'est son indifférence au politique qui a rendu cette situation possible. Il est responsable.

Un texte qui prend aux tripes, l'auteur réussissant à rendre cette atmosphère ambiante étouffante. Glaçant de réalisme.



Le livre de Grace nous fait suivre les pas d'une des personnages du livre précédent où culpabilité et responsabilité vont aller jusqu'à leur fin inexorable. Si vous pensez que l'humanité avait touché le fond, vous vous trompez lourdement. Très violent, âme sensible s'abstenir. On apprend un peu plus de notre futur proche : Dérèglement climatique, avec ses tempêtes de plastiques, les bidonvilles...



Le livre de Syrrha nous emmène dans les pas d'une journaliste, une watcheuse, rencontrée dans le précédent livre. Alors qu'elle doit faire un reportage sur un gigantesque incendie d'un nuage de plastiques, avec sa cohorte de réfugiés, elle s'enferme dans un manoir qui devait lui servir de point d'attache. On retrouve un peu de l'ambiance de Mausolées avec ce manoir croulant sous les livres, son propriétaire étrange et hors du temps qui m'a aussi rappelé le film orgiaque La grande bouffe.

Un livre plus introspectif, psychanalytique s'attardant sur les apparences trompeuses de ce château à l'architecture impossible...



Les autres livres poursuivent dans les conséquences de ce fichu bordel. Le monde d'après ? Un monde pur. Non, pas l'air, mais la race. Blanche de préférence et chrétienne. On retrouve quelques personnages rencontrés dans les premiers livres. Et aussi un petit dictateur, digne héritier du petit Adolf. Le climat poursuit son dérèglement de bien belle manière, vivre est désormais synonyme de survie, mis à part pour la classe des dirigeants et de ses courtisans.

Religion , pouvoir, science. Lorsque ces trois là se tiennent la main, le pire n'est jamais loin. Et c'est ce qui arrive. Une icône nait, le besoin d'un bouc émissaire et un scientifique à l'éthique inexistante : l'Histoire se répète.



Qu'est ce qui fait de nous des monstres, des bourreaux, des dictateurs des prophètes ? Sommes nous noir ou blanc ou existe t'il des nuances ? Leur reste t-il une part d'humanité ? Sommes nous responsable de cette situation ?

Une fresque impressionnante, souvent âpre et douloureuse, mais l'auteur nous fait quelques clins d'oeil et plante ici ou là quelques touches d'espérances, à l'univers fort riche de thématique : état, pouvoir, religion, environnement, génétique...

Sur un pavé comme celui ci, il y a bien quelques longueurs, ou manque de crédibilité avec cette sorte de tumeur organique gigantesque rappelant les monstres gigantesques du cinéma, mais rien de rédhibitoire.



Les différents livres sont libres de droit, disponible en format pdf (il existe des convertisseurs en ligne pdf vers epub). Alors on télécharge, on lit, et on dit merci à l'auteur sur son blog. En attendant la suite de l'Histoire avec le second volume à venir dans quelques années, même si le fait de ne pas trouver d'éditeur lui aura peut-être scier un peu les jambes. Quoiqu'il en soit, je poursuivrai ma découverte des écrits de l'auteur.



A télécharger sur son site : http://kronix.hautetfort.com/demain-les-origines/



Seul impératif, "Je rappelle que le téléchargement est gratuit, libre de droits, etc. je vous demande juste de laisser un message ici, ou de m'adresser un mail, si vous avez téléchargé et, si vous évoquez ou citez ce texte, d'en signaler la source."
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Je suis le rêve des autres

Voici une sublime novella à coté de laquelle on ne peut pas passer. Depuis quelques temps nous avons un certain nombre de courts récits qui se situent tous dans un imaginaire incroyable et hors de tout chemin balisé comme : Collisions par temps calme de Beauverger, Oiseau de Skaden, Les oiseaux du temps de El-Mohtar...

Je suis le rêve des autres est un roman plein de poésie qui nous va droit au coeur tant le parcours initiatique de cet enfant de 7 ans et de son vieux compagnon et ancien baroudeur nous touche et nous emporte.

On est dans un autre monde, inconnu, que l'on découvre avec cet enfant ;

on est touché par ses émotions, par ses rêves, par son voyage...

" Qu'as-tu appris aujourd'hui? "

Et bien, qu'il est possible d'écrire un texte plein d'imagination et de poésie comme cette magnifique fable de Christian Chavassieux.

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Je suis le rêve des autres

Quelle belle découverte que ce roman initiatique, philosophique où Malou, un jeune garçon de 7 ans accompagné de Foladj un ancien de son petit village entreprennent un voyage long et riche de rencontres afin de rejoindre le Conseil des Conseils pour valider les capacités exceptionnelles dont serait pourvu le jeune garçon.

L'un en quête d'apprentissage, l'autre de rédemption et nous, lecteurs pris entre eux deux, à notre manière grandissons avec eux.

Une riche lecture découverte grâce à la présélection du PIB 2023. Un auteur que je relirai assurément.
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Je suis le rêve des autres

Cela faisait nombre d’années que nous n’avions pas de nouvelle en terres imaginaires du français Christian Chavassieux.

L’auteur des Nefs de Pangée nous revient enfin avec un nouveau court roman dans le même univers (et qui peut se lire de façon totalement indépendante) au label Mu des éditions Mnémos. Superbement illustré par Kévin Deneufchatel, Je suis le rêve des autres nous transporte dans un petit village du nom de Paleval…



Sur le chemin

C’est par un rêve que commence l’histoire de Malou, jeune garçon de huit ans qui n’a pas encore idée de ce que ce rêve va changer pour lui.

De ce songe, les anciens de son village vont déduire un extraordinaire destin pour Malou : la capacité de communiquer les doléances humaines aux esprits.

Malou pourrait bien être un reliant ! Quelle chance extraordinaire pour ce petit village qui attend cela depuis si longtemps !

Mais avant d’en être certain, Malou devra voyager loin, très loin pour se rendre à Beniata afin que son don soit confirmé par le conseil des conseils, les plus sages d’entre les sages.

Pour atteindre cette lointaine destination, Malou sera accompagné de Foladj, un des plus vieux habitants du village et le seul à avoir voyagé aussi loin de par le monde. Ainsi commence le voyage du jeune et du vieux, ainsi commence un éveil au monde et aux autres.

Je suis le rêve des autres est un récit de voyage qui trompe le lecteur en faisant croire que l’important est de savoir si Malou est bel et bien un reliant. Durant 140 pages (sur 168), Foladj et l’enfant vont parcourir les terres de ce monde inconnu, de cette Pangée. Le but, lui, ne sera révélé qu’en toute fin de parcours, comme il se doit.

Christian Chavassieux illustre parfaitement la citation « L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même. » de Robert Louis Stevenson puisque ce qui compte vraiment dans Je suis le rêve des autres, c’est le voyage entrepris par les deux compagnons et comment celui-ci va les changer. L’essentiel du récit, c’est le voyage intérieur ET extérieur de ses deux personnages principaux émouvants et éminemment humains.



Illuminer le monde

Dès les premiers mots, on retrouve la plume enchanteresse de l’auteur, faite de poésie et de douceur, une plume qui apaise et qui rassure.

Dans le monde imaginé par Christian Chavassieux, les hommes ont anéanti une vieille race aujourd’hui devenue légende : les Ghioms. Dans les étendues sauvages et dans les villes et villages traversés par Foladj et Malou, on trouvera des traces et des reliques de cette ancienne civilisation sacrifiée sur l’autel de l’avidité et de la brutalité.

Lentement, avec douceur et subtilité, l’auteur français nous mène sur les chemins de la (re)découverte d’un monde tout entier par les yeux de Malou. Chaque journée passée en dehors de son village est l’objet d’un apprentissage, d’une découverte humble mais magnifique. Chaque pensée importante est alors dûment notée par Foladj et, tandis que Malou s’émerveille du monde qu’il découvre dehors, le vieux lui s’émerveille de la façon dont Malou voit le monde.

Je suis le rêve des autres n’est pas simplement l’histoire d’un garçon qui porte le poids d’un espoir démesuré, c’est aussi, et surtout, la capacité à réenchanter à la fois le monde qui l’entoure et la vie d’un homme qui n’a pas été parfaite, loin de là. Au cœur de ce récit, on trouve une manière de repentance, une façon d’expier ses péchés et ses crimes, de trouver le pardon.

Au cœur du récit, Christian Chavassieux offre la rédemption et la renaissance.



Selah

Ce qui surprend pourtant dans Je suis le rêve des autres, c’est la façon de conter une aventure presque dénuée de violence et qui s’appuie sur la douceur de ses personnages et la bonté de leurs actions. Le récit de Christian Chavassieux va à rebours des histoires pleines de bruits et de fureur qui pullulent aujourd’hui en imaginaire pour nous offrir une réflexion magnifique de douceur sur le destin, sur le devoir de mémoire et de conteur. En moins de deux cents pages, le français parvient à la fois à incarner un monde, à le peupler de créatures étranges et fascinantes, à raconter la douleur d’un peuple et d’un homme, à penser le futur et le dépassement de soi, tout ça sans jamais tomber dans l’escalade violente ou dans le coup de théâtre facile. Tout coule lentement et harmonieusement, tout trouve une place logique et apaisante dans le récit et l’on en ressort avec une foi renouvelée en l’homme et en sa bonté. C’est un récit optimiste et plein de poésie que nous offre Christian Chavassieux, où même la déception n’est qu’un nuage passager, où même les noms du passé peuvent s’effacer devant l’homme que l’on est aujourd’hui.



Véritable miracle de poésie et de beauté, le roman de Christian Chavassieux vous invite à un voyage où l’on apprend à chaque page et où l’émerveillement devient un but en soi. Je suis le rêve des autres n’est pas simplement l’histoire d’un gamin qui ne savait pas encore qui il est mais aussi celle d’un vieux qui pensait ne plus pouvoir être un autre. C’est beau, sensible, subtil et, pour tout dire, bouleversant.
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Je suis le rêve des autres

Un étonnant roman très contemplatif, où l'on suit le long voyage de Malou, et de son accompagnateur Foladj pour rencontrer le conseil des conseils et ainsi confirmer qu'il est un "réliant".

A la suite d'un mystérieux rêve qu'il a fait, un tout jeune garçon est envoyé par le conseil des sages de son village, accompagné par Foladj, décrit comme un vieil homme mais qui a autrefois parcouru le monde. Le jeune et le vieux vont s'attacher d'une inévitable affection, et l'on reste accroché jusqu'au bout à se poser la question : Malou sera-t-il un réliant, au bout du compte ? Et d'ailleurs, est-ce ça le plus important ?

Les deux personnages sont attachants, et leur voyage, pour peu que l'on apprécie les récit posés et lents, est très agréable à suivre. Les réflexions qui émaillent le récit sont passionnantes, parfois philosophiques - et nous, que répondrions-nous si, chaque soir, quelqu'un nous demandait "Qu'as-tu appris aujourd'hui ?".

Quelques intrigues secondaires viennent enrichir l'histoire : le passé de Foladj, sur lequel on lève partiellement le voile, la spiritualité et l'organisation de ce monde, mais aussi les peuples et la tragique disparition des anciens. En refermant le livre, de nombreuses questions nous restent : quel sera la destinée de Malou, de Foladj, comment leur monde va évoluer, et puis on voudrait en savoir plus sur l'histoire du vieil explorateur, sur le monde,.. mais au final ce n'est pas forcément si important. L'histoire est belle ainsi, avec ce qu'on peut voir du bout de la lorgnette. Il n'est pas forcément nécessaire d'en savoir trop - sans doute même que ces mystères sont préférables : on a aperçu un monde, fait un bout de chemin avec ces deux-là, partagé leurs émotions et réflexions, et on les laisse repartir.

Ou quand ce qui importe plus que la destination, c'est le voyage et ses surprises.
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Je suis le rêve des autres

Très beau roman, un peu comme un moment hors du temps que nous propose là Christian Chavassieux.

(Légère) fantasy initiatique teintée de clin d'œil à notre monde (mais aussi, pour celles et ceux qui l'ont lu, à son précédent ouvrage Les nefs de Pangée - attention, ça n'est pas indispensable du tout pour la bonne compréhension ici), Je suis le rêve des autres colle parfaitement avec cette idée que ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin.




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Je suis le rêve des autres

Je referme tout juste ce livre de 168 pages, lu en une journée. J’en ressors apaisé et conforté sur beaucoup de choses de la vie en général. J’ai sincèrement passé un doux moment aux côtés de Malou et de Foladj et je ne peux que vous recommander ce roman si vous êtes en quête d’une lecture simple et bienveillante. Quelques éléments pour vous aiguiller:



- Vous embarquerez ici pour un magnifique voyage avec Malou, jeune garçon de 7 ans pouvant devenir un messager des esprits. Il sera accompagné par Foladj, vieux voyageur expérimenté au passé trouble. Vous traverserez de nombreuses contrées à leurs côtés afin de rencontrer les anciens, juges dans la sélection des futurs messagers. Cette aventure se situe des siècles après la disparition de la vieille race laissant la planète peuplée par les humains.



- La relation entre nos 2 personnages va être le point central de l’histoire. Tout les oppose à première vue: âge, expérience, vision des choses. Le vieil homme servira bien entendu de guide pour Malou dans son apprentissage de la patience, du respect, du pardon, de la compassion mais également de toutes les émotions. Mais le plus fascinant reste la manière dont l’enfant apportera énormément au vieil homme en lui donnant un objectif, une chance de se racheter et en le faisant grandir lui aussi. J’ai eu à cœur de suivre ce « duo asymétrique fatigué mais empreint de noblesse ».



- Les messages sont innombrables dans ce roman. Le « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » quotidien de Foladj insiste sur l’importance chaque jour, de tirer du positif de tout ce qui nous entoure, de prendre le temps et du recul, de rester curieux en permanence pour se bonifier. La quête incessante de nouveauté est remise en cause en mettant en valeur la routine comme moyen le meilleur et le plus simple de nous construire, en profondeur et solidement (elle ne nuit ni à l’intelligence ni aux idées). Enfin, cette histoire nous rappelle que chaque être vivant est important et porte sa pierre à l’édifice.



Vous l’aurez compris, j’ai vraiment apprécié cette lecture bienveillante qui nous rappelle les fondamentaux dans notre vie de tous les jours. N’hésitez pas et jetez vous dans ce magnifique rêve.
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Je suis le rêve des autres

Un petit garçon fait un rêve… et son village voit déjà en lui un réliant, un passeur entre frères humains et esprits, mais pour confirmer ce soupçon, il faut le soumettre aux sages de ce monde. Foladj, ancien grand voyageur au passé trouble, est désigné pour l’accompagner lors de ce long périple. Commence alors un voyage poétique, où chaque jour est une source d’apprentissage pour cet enfant, même si celui-ci se révèle parfois douloureux…

Un roman magnifique, doux, à l’écriture délicate. Un vrai coup de cœur !
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Je suis le rêve des autres

Un jeune elu, un vieux qui l'accompagne, une marche initiatique. Et quelle marche : longue, lente, contemplative, faites de rencontres, de réflexion philosophique. Une confrontation ambivalente se maturité entre l'enfant et l'élu parfois déstabilisante. Et tout ça pour quoi au final ?
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Je suis le rêve des autres

En 6 pages, la situation initiale est brossée. L’enfant, que nous connaîtrons bientôt sous le nom de Malou, raconte l’épiphanie qu’il a vécue pendant un de ses rêves. Devant la qualité du récit et la teneur du songe, les anciens pensent que cet enfant peut être un réliant, « un oracle des origines », trait d’union entre les hommes et les esprits, le premier de Paleval, ce village qui n’en a jamais eu. Pour en obtenir confirmation, le vieux Foladj l’accompagnera auprès des autorités compétentes, à Beniatia. « Ainsi commença le voyage du petit Malou et du vieux Foladj. Aventure qui ne bouleversa d’autres destins que les leurs, n’entraîna aucune guerre ou révolution, ne fut même pas exemple de sagesse ou de piété, pas plus que source d’embarras ou d’indignation. Aventure qui ne concerna que ces deux-là, fut pour eux d’un prix élevé, leur apporta une grâce qu’on ne trouve dans la plupart des âmes qu’en miettes et en souillures » nous annonce Christian Chavassieux en page 10 de son magnifique roman Je suis le rêve des autres, nous proposant ainsi une sorte de résumé-guide pour la lecture.

***

Malou et Foladj savent qu’ils entreprennent un très long voyage qui, au mieux, devrait durer 9 ou 10 mois. Ils devront traverser des contrées où seul Foladj s’est déjà aventuré, ce qui justifie qu’il devienne l’accompagnateur de cet enfant possiblement promis à un extraordinaire destin. Le vrai dépaysement, pour l’enfant et le lecteur (qui, comme moi, n’a pas encore lu La Nef de Pangée), commence peu après, à l’arrivée des voyageurs dans la première ville : des maisons incroyablement hautes, des machines inconnues, des gens entravés qui travaillent, des frères de terre tués, destinés à être mangés, et d’autres, des lanquedins, assez gigantesques pour que l’on voyage dans les huttes spacieuses construites sur leur dos. Un autre monde que je me refuse à détailler plus ! Très vite, on comprend que l’enfant et le vieil homme développent une relation faite de curiosité, d’admiration, de respect et de tendresse. Ils vont devenir complices, apprendre à se connaître et à s’apprécier, à s’aimer. L’enfant fait preuve d’un belle maturité pour ses 8 ans, et on pressent un être exceptionnel. Quant à Foladj, il a eu plusieurs vies. Une partie de son passé mouvementé a laissé dans son cœur regrets et remords, mais il a l’impression de s’être partiellement racheté plus tard, par son activisme et ses bonnes actions.

***

J’ai retrouvé avec un grand plaisir dans ce beau récit ce qui me plaît tant chez Christian Chavassieux : le ton, le style, la poésie, le rythme, et aussi les trouvailles sémantiques… Ainsi, le vieil homme et l’enfant voyageront en lanquedin et en ezquide, leur destination est Beniatia, et il a existé une civilisation nommé Christosa. Je pourrais multiplier les exemples. Chacun des personnages est très fouillé et réserve des surprises, l’un et l’autre toujours magnifiés par l’écriture. Les réponses à la question vespérale rituelle de Foladj à Malou « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » ou les brèves conversations qui la suivent donnent souvent lieu à des aphorismes d’une grande profondeur parfois pleins d’un humour subtil et discret. En fait, on progresse dans le récit avec la lenteur propre à l’enfant et au vieil homme, et les découvertes, les splendeurs, les difficultés du voyage s’effacent devant la place laissée à l’introspection des deux héros. Comme l’annonce l’auteur au tout début, c’est l’apprentissage, la connaissance qu’ils développeront d’eux-mêmes qui fait la richesse de leur voyage, bien plus encore que les découvertes et les savoirs glanés au fil de leur périple. J’ai précommandé à la Fnac le prochain roman de Christian Chavassieux, Mon très cher cueilleur de roses, qui sort le 5 mai. C’est la première fois que je fais ça. Fan, je suis…

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Je suis le rêve des autres

Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
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Je suis le rêve des autres

C’est un coup de coeur pour Je suis le rêve des autres de Christian Chavassieux. Le texte est sublime, d’une poésie dingue qui envoûte, transporte et émeut. Et le voyage proposé invite à l’apaisement, à la réflexion et à la rencontre de l’Autre et de soi-même avec beaucoup de justesse. C’est un texte à la frontière des genres qui est d’une humanité folle. Un petit bijou.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Je suis le rêve des autres

En lisant la quatrième de couverture, le synopsis imaginé par Christian Chavassieux contient tous les éléments d'un voyage initiatique dans un univers imaginaire.

En effet, à la suite d'un rêve merveilleux, les membres du conseil du village sont convaincus que Malou, enfant de 7 ans, est appelé à devenir un "reliant", capable de recevoir en rêve les esprits, et de retranscrire dans le monde leur sagesse.

Foladj étant le seul membre du conseil à s'être déjà rendu à Beniata, il est désigné afin d'accompagner le jeune Malou dans son voyage. Malou doit se présenter au conseil des conseils afin qu'ils déterminent s'il est véritablement un reliant, et le cas échéant d'entamer sa formation.



Le lecteur accompagne les deux protagonistes dans leur voyage :

Le jeune Malou, qui voit le monde avec un regard neuf et quelque peu naïf, toujours en quête d'apprentissage, cherchant à faire de son mieux ;

et le vieux Foladj, dévoué "à son jeune maître", honoré qu'on lui ait confié cette tâche.



Je n'ai pas réussi à accrocher au personnage de Malou, qui m'a semblé peu crédible... Un comportement qui selon moi ne colle pas à un garçon de 7 ans (aussi exceptionnel soit-il).



Je pense que cette impression mitigée est également liée au côté spirituel de la quête (et du "reliant"). Comment adhérer à ce monde imaginaire (dans lequel on vénère des gosses qui racontent leurs rêves), alors que l'on a quasiment aucune information (pas beaucoup plus à la fin qu'au début d'ailleurs) ?

De même, au fur et à mesure du récit le lecteur entrevoit un lourd passé, , mais l'auteur ne s'embarrasse pas d'explications, il n'y a qu'une toile de fond tendue, un décors propice aux réflexions contemplatives des personnages.



J'ai davantage apprécié le personnage de Foladj qui porte le récit par ses paradoxes :

Il sert "son maître", pour autant il est le "vieux", le "sage expérimenté".

Il est pour Malou un guide, mais porte en lui un lourd passé .

On le croit désintéressé, mais ne l'est pas tant .



L'on ressent que l'objectif de l'auteur n'est pas tant de développer un univers, mais de s'attarder sur le lien être Foladj et Malou, le passé et le futur, avec un message :



En conclusion, la lecture n'est pas désagréable mais sonne creuse. Je n'ai probablement pas été assez dans l'émotion pour accrocher aux personnages. J'ai trouvé le roman trop contemplatif. La fin a ce côté agaçant qu'ont les bons sentiments, quand ils sont simplificateurs, j'ai cette impression de "tout ça pour ça?" Et "facile à dire".
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Je suis le rêve des autres

J’ai récemment découvert “Je suis le rêve des autres”, un livre de Christian Chavassieux, et je dois dire que j’ai été curieux de cette lecture. J’ai été attiré par cette plongée dans un univers fantastique et mystérieux. Bien que l’histoire se déroule dans un monde différent du nôtre, l’auteur parvient à créer une atmosphère onirique et captivante où les rêves ont une influence sur la réalité. Les personnages sont peu nombreux mais profonds, chacun avec ses propres rêves et défis. J’ai bien aimé le personnage de Foladj, qui se révèle au fil du récit comme un homme au passé trouble mais au coeur généreux. Par contre, j’ai trouvé que le personnage de Malou ne faisait pas son âge, il m’a semblé trop mature et sage pour un enfant de huit ans. J’aurais aimé qu’il soit plus naïf et spontané. Leur relation est néanmoins très belle et évolue au fil du récit, passant de la méfiance à la confiance, de la distance à la complicité. J’ai été sensible à l’écriture élégante et poétique de l’auteur, qui a su exprimer les émotions des personnages et les merveilles de la nature. Le récit est bien construit, sans redondance, mais il manque un peu d’action et de rebondissements à mon goût. J’aurais aimé qu’il y ait plus de conflits, de dangers, de surprises, pour maintenir le suspense et la tension. La fin du roman m’a aussi laissé sur ma faim, car elle ne répond pas à toutes les questions que je me posais sur le destin de Malou et de Foladj. En conclusion, je dirais que “Je suis le rêve des autres” est un roman de fantasy poétique et émouvant, qui nous fait découvrir un univers magnifique et des personnages attachants. Je le recommande aux lecteurs qui aiment les voyages initiatiques, les récits contemplatifs et les histoires pleines de sensibilité. Si vous cherchez un roman d’action et d’aventure, vous risquez en revanche d’être déçus.
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