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EAN : 9782354089535
240 pages
Editions Mnémos (18/03/2022)
3.99/5   92 notes
Résumé :
A cause d'un rêve extraordinaire, un jeune garçon porte les espoirs de son village : il pourrait devenir un messager des esprits. Pour accomplir sa destinée, il doit se rendre jusqu'au lieu de sa possible consécration. Accompagné d'un vieil homme, ancien mercenaire au passé trouble, ils vont entreprendre un voyage à travers des contrées fabuleuses, fait de rencontres qui les rapprocheront dans la réalisation de leurs quêtes individuelles : l'accomplissement d'un des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 92 notes
Quelle fable magnifique, d'une poésie puissante, touchante, intimiste ! Un récit de voyage unissant un enfant de huit ans et un vieillard où dominent tendresse et émotion, un périple initiatique ponctué de découvertes, d'apprentissages, de bienveillance. Rien que la couverture, illustrée par Kévin Deneufchatel, nous offre la promesse d'un cheminement solaire, d'une quête où la destination importe moins que le chemin. Et tout part d'un seul rêve…

Malou, ce garçonnet de presque huit ans, se réveille un matin dans son petit village, Paleval, après avoir fait un rêve extraordinaire dont il parle aussitôt à ses parents. Interloqués, les parents décident d'en parler aux sages du village qui immédiatement font le parallèle entre ce rêve et une prophétie bien connue. D'après eux Malou est un réliant, un être d'exception choisi pour recevoir les doléances humaines et les relayer auprès des esprits des éléments et, réciproquement, capable d'invoquer les esprits via les rêves pour demander conseil. Pour en être certain, ils décident d'envoyer Malou à Beniata, contrée extrêmement lointaine, pour rencontrer le Conseil des Conseils qui seul pourra confirmer, ou pas, qu'il s'agit bien d'un réliant. Et dans ce cas, quelle chance incroyable pour le village qui attend cela depuis très longtemps, avoir un réliant en son sein permet d'attirer du monde, d'être moins isolés et d'être protégés. Les sages décident que ce long voyage se fera avec le vieux Foladj, le seul à avoir voyagé aussi loin.

Et voilà que commence ce long périple durant lequel nous tournons les pages, émus, intrigués, pour savoir si oui ou non Malou est bel et bien un réliant. Les toutes dernières pages nous donnent la réponse. Mais, avant même cette réponse, nous percevons au fur et à mesure de la progression que le voyage est plus important que la destination…multiplicité des paysages traversés, multiplicités des moyens de locomotion utilisés, faune et flore qui nous émerveillent de leur exotisme, diversité des personnages rencontrés, alternance de moment fabuleux et d'instants très difficiles, avec, pour clore chaque journée, la question de Foladj à son jeune maître, question devenue rituelle : « qu'as-tu appris aujourd'hui ? ». Question que nous pourrions prendre l'habitude de nous poser régulièrement me suis-je dit à maintes reprises…

« le pays de Benter laissa place aux marche du fleuve. Les pas des lanquedins s'enfoncèrent dans un limon épais et souple, ils foulaient de vastes champs d'herbe grasse qui répondaient à leur marche par un enchantement de parfums amples, sombres et suaves ».

Christian Chavassieux magnifie ses personnages, leur donne chair, de façon approfondie et subtile. le petit Malou est à l'aube de sa vie, innocent et pur, il s'émerveille de tout, observe et apprend de chaque situation, dispose d'une maturité étonnante pour son âge ce qui en fait un personnage particulièrement attachant. le vieux Foladj est au crépuscule de la sienne, ce voyage est l'occasion pour lui de faire un bilan, à la fois sur les événements sombres de son passé de guerrier mais aussi sur les éléments plus lumineux de défenseur acharné d'une race d'hommes à présent éteinte, la race ancienne. Faible, fatigué, tiraillé par ce passé aux multiples facettes, Foladj voit en Malou une forme de rédemption, une façon de racheter ses péchés passés. Quant à la complicité entre les deux personnages, Christian Chavassieux nous éblouit de cette amitié grandissante, basée sur le respect, l'admiration, leurs liens se faisant de plus en plus forts au fur et à mesure du voyage, chacun apprenant de l'autre…Ce duo attendrissant est la clé de voute de la fable. L'auteur apporte à ses personnages une âme « qu'on ne trouve dans la plupart qu'en miettes et en souillures ».

« - Je n'ai jamais rencontré de personne plus précieuse, plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoi qu'il advienne, je t'aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties - La conviction du vieux entrait dans son regard en générant une sensation de chaleur. L'enfant sentit sa gorge se contracter, réaction qui, songeait-il, précédait généralement un gros chagrin, et dont il ne comprenait pas ce qu'elle venait faire là, à cet instant, car il n'était pas triste, c'était une douleur tendre qui le saisissait, une sensation complexe, rarement éprouvée. Sur une impulsion, il se pencha pour entourer de ses petits bras le cou du vieux. Ils se serrèrent l'un contre l'autre. La poitrine de Foladj émettait de secs petits hoquets, un bizarre rire étranglé. Malou chuchota : - avec toi je n'ai pas peur – ».

Alors qu'ai-je appris de cette jolie fable ? « Que l'on peut vouloir être plus que soi-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d'une brute repentie, un être de conscience ».
Merci Christian Chavassieux pour ce récit intimiste, ce moment de beauté, de pudeur, de tendresse, je suis ressortie à la toute dernière page, « dévastée et reconstruite dans la même respiration ». Comme Malou. Comme Foladj. Une telle intensité d'émotion est rare ! de plus ce roman de voyage nous offre avec subtilité de multiples messages sur les relations intergénérationnelles, sur les bienfaits de la mixité des cultures, sur le respect de la faune et de la flore. Messages à la portée amplifiée par le côté fable du livre. Un récit solaire qui fait du bien. Et qui apporte une belle respiration humaniste…salvatrice !

« Les heures pulvérisaient les braises du jour qu'avait répandues la prodigalité du soleil ; d'autres heures bâtissaient des voutes adamantines venues avec la nuit. Les mots de l'enfant et les pensées du vieux élevaient sous ces deux clartés les sortilèges de l'amitié ».

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« Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature. Agréable, solaire, il le déposa aux marges du réveil en lui laissant une impression durable d'intense bonheur. »

Voici comment débute ce très beau roman de Christian Chavassieux à la frontière du rêve et du spiritisme, de l'intime et de l'introspection.
Ce récit se situe dans un monde différent mais également très proche du notre, un monde dans lequel je n'ai eu aucun mal à me projeter. Classé dans la Fantasy, je lui trouve une dimension plus proche du conte, de la quête identitaire ou du voyage initiatique.

*
Lorsque Malou, un petit garçon âgé de sept ans, se confie innocemment à ses parents sur un rêve à la fois étrange et merveilleux qu'il vient de vivre, il est loin d'imaginer l'importance que cela revêt pour les adultes. Les parents, saisis par les mots de l'enfant, par la magie du songe, pressentent qu'il pourrait être l'élu, le messager des esprits, l'intercesseur que tous les villageois de Paleval attendent depuis toujours.
Présenté aux élus du village, il est décidé qu'un des anciens, le vieux Foladj, accompagnera le jeune garçon jusqu'aux portes de Beniata où siège le Conseil des Conseils, seul habilité à confirmer, ou pas, sa qualité de reliant.

« Foladj avait été choisi pour protéger et guider le petit, car il était le seul, au cours de sa vie aventureuse, à s'être rendu au Berceau, le seul à avoir parcouru le continent, à parler plusieurs langues. Il avait même, disait-on, navigué sur l'océan. »

C'est un périple de plusieurs mois qui attend le vieil homme affaibli par l'âge et l'enfant si jeune, le début d'un voyage, au sens propre comme au sens figuré.
Au cours de cette longue et difficile traversée, j'ai eu l'impression d'être au coeur de l'histoire, m'émerveillant devant ces paysages inconnus et enchanteurs que je découvrais en même temps que l'enfant. Avec eux, j'ai parcouru de grandes distances, approché une flore et une faune surprenante, navigué sur le fleuve des fleuves, fait des rencontres marquantes.

Et ce voyage éprouvant alternant joies, émerveillements, peurs, souffrances et chagrins devient un dépassement de soi, un cheminement dans l'intimité de la pensée, une ouverture de soi en même temps qu'un cheminement de l'esprit vers les autres.

« Malou se nourrissait de la constante bonne humeur de son guide, de son attention et de sa gentillesse jamais démenties. »

J'ai aimé les moments d'échanges et d'apprentissage, de confiance et de respect mutuel, où chaque soir, le camp monté, Foladj relatait leur journée dans un petit carnet, inscrivant les paroles de l'enfant, ce qu'il avait retenu de cette journée interminable et fatigante, mais riche d'enseignements.
Des moments doux et profonds.

« Les mots de l'enfant et les pensées du vieux élevaient sous ces deux clartés les sortilèges de l'amitié. »

Des moments où l'enfant apprend de l'adulte.

« Qu'as-tu appris aujourd'hui ? …
« J'ai appris qu'on pouvait être fier de la sagesse d'un autre que soi.
— Qu'en déduis-tu ?
— Que… la sagesse de l'un rejaillit sur la confiance de l'autre. »

Des moments où inconsciemment, la pertinence, la clairvoyance et la bienveillance de l'enfant pénètrent les pensées du vieillard, apaisent de manière inattendue sa souffrance intérieure.

« Lui, le guide, le protecteur, était passé sous la protection de son petit maître. »

*
Malou et Foladj sont des personnages extrêmement attachants. Les liens qui se tissent entre eux sont particulièrement émouvants et tendres. On sent que Christian Chavassieux a pris plaisir à leur donner vie, s'attachant à développer leur psychologie et nous les rendre proches.

Le petit garçon, par son empathie, sa candeur, ses questionnements permanents pour essayer de comprendre le monde qui l'entoure, fait preuve d'une clarté étonnante pour son âge. Tandis qu'il émane de lui une pureté et une franchise toute enfantine, il ouvre de nouveaux horizons à Foladj qui cherche à racheter ses fautes passées par ce voyage qui n'est plus de son âge.

Ainsi, le vieillard se révèle plus complexe qu'il n'y paraît au départ, l'auteur ayant pris soin de travailler sa personnalité avec une palette de couleurs tantôt lumineuses, tantôt dans des nuances plus sombres et tristes, ces teintes se fondant souvent les unes dans les autres.
A la lumière de ses secrets et de ses blessures non refermées, prédomine malgré tout un sentiment d'affection pour le vieux sage.

*
L'écriture poétique travaillée avec finesse et perspicacité, la fluidité du style s'apparient parfaitement pour envelopper le lecteur d'une ambiance paisible, subtilement mélancolique. le rythme est en parfaite harmonie avec la lenteur et la longueur du voyage.
Il flotte ainsi un parfum de douceur et d'onirisme malgré la violence passée qui s'esquisse peu à peu à travers les paroles pétries d'une douce sagesse, de savoir et d'expérience de Foladj. Petit à petit, le présent part à la rencontre des temps anciens lorsque vivait encore un autre peuple, celui des Ghioms.

*
« Je suis le rêve des autres » se veut une réflexion sur la tolérance, le respect et l'acceptation de la différence de l'Autre, sur les liens intergénérationnels et l'importance de la transmission, sur les rêves et le destin.

« Qu'as-tu appris aujourd'hui ? Que l'on n'est maître que de ses propres sentiments, qu'ils se limitent à notre personne et qu'il faut compter avec l'opinion des autres. »

En explorant la prise de conscience des actes et le sentiment de culpabilité, le repentir et la possibilité de rédemption, ce roman ouvre également une thématique autour des relations entre les personnages et comment leurs choix passés et présents affectent le restant de leur vie.

*
Pour conclure, ce récit hors du temps, est un voyage à la rencontre de l'autre et de soi. Il m'a conquise par son écriture onirique, ses beaux personnages, son atmosphère mystérieuse, des décors grandioses, mais aussi par cette aventure qui s'achève de manière inattendue et touchante.
J'en ai aimé chaque page, chaque phrase.
C'est beau et lumineux.

« Qu'as-tu appris aujourd'hui ?
Que l'on peut vouloir être plus que soi-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain… »

*
Je finis mon billet en remerciant Bernard (@Berni_29) qui m'a invitée à découvrir ce roman subtil et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, et Chrystèle (@HordeDuContrevent) notre dénicheuse de pépites.
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Comme c'était beau ! J'ai même versé une petite larme à la fin. Magnifique, émouvant, une belle quête, un beau voyage dans la réflexion. J'ai adoré ses échanges entre ce petit garçon de sept ans et ce vieil homme qui souhaite se repentir de son passé. Une transmission pacifique et pure au-delà de l'aboutissement du Pardon. Cette quête différente, n'est que le bon chemin à prendre pour les deux. Merveilleux. (Et j'adore le titre).
Pour plus de consistance, je vous invite à lire la critique de HordeDuContrevent.
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En 6 pages, la situation initiale est brossée. L'enfant, que nous connaîtrons bientôt sous le nom de Malou, raconte l'épiphanie qu'il a vécue pendant un de ses rêves. Devant la qualité du récit et la teneur du songe, les anciens pensent que cet enfant peut être un réliant, « un oracle des origines », trait d'union entre les hommes et les esprits, le premier de Paleval, ce village qui n'en a jamais eu. Pour en obtenir confirmation, le vieux Foladj l'accompagnera auprès des autorités compétentes, à Beniatia. « Ainsi commença le voyage du petit Malou et du vieux Foladj. Aventure qui ne bouleversa d'autres destins que les leurs, n'entraîna aucune guerre ou révolution, ne fut même pas exemple de sagesse ou de piété, pas plus que source d'embarras ou d'indignation. Aventure qui ne concerna que ces deux-là, fut pour eux d'un prix élevé, leur apporta une grâce qu'on ne trouve dans la plupart des âmes qu'en miettes et en souillures » nous annonce Christian Chavassieux en page 10 de son magnifique roman Je suis le rêve des autres, nous proposant ainsi une sorte de résumé-guide pour la lecture.
***
Malou et Foladj savent qu'ils entreprennent un très long voyage qui, au mieux, devrait durer 9 ou 10 mois. Ils devront traverser des contrées où seul Foladj s'est déjà aventuré, ce qui justifie qu'il devienne l'accompagnateur de cet enfant possiblement promis à un extraordinaire destin. le vrai dépaysement, pour l'enfant et le lecteur (qui, comme moi, n'a pas encore lu La Nef de Pangée), commence peu après, à l'arrivée des voyageurs dans la première ville : des maisons incroyablement hautes, des machines inconnues, des gens entravés qui travaillent, des frères de terre tués, destinés à être mangés, et d'autres, des lanquedins, assez gigantesques pour que l'on voyage dans les huttes spacieuses construites sur leur dos. Un autre monde que je me refuse à détailler plus ! Très vite, on comprend que l'enfant et le vieil homme développent une relation faite de curiosité, d'admiration, de respect et de tendresse. Ils vont devenir complices, apprendre à se connaître et à s'apprécier, à s'aimer. L'enfant fait preuve d'un belle maturité pour ses 8 ans, et on pressent un être exceptionnel. Quant à Foladj, il a eu plusieurs vies. Une partie de son passé mouvementé a laissé dans son coeur regrets et remords, mais il a l'impression de s'être partiellement racheté plus tard, par son activisme et ses bonnes actions.
***
J'ai retrouvé avec un grand plaisir dans ce beau récit ce qui me plaît tant chez Christian Chavassieux : le ton, le style, la poésie, le rythme, et aussi les trouvailles sémantiques… Ainsi, le vieil homme et l'enfant voyageront en lanquedin et en ezquide, leur destination est Beniatia, et il a existé une civilisation nommé Christosa. Je pourrais multiplier les exemples. Chacun des personnages est très fouillé et réserve des surprises, l'un et l'autre toujours magnifiés par l'écriture. Les réponses à la question vespérale rituelle de Foladj à Malou « Qu'as-tu appris aujourd'hui ? » ou les brèves conversations qui la suivent donnent souvent lieu à des aphorismes d'une grande profondeur parfois pleins d'un humour subtil et discret. En fait, on progresse dans le récit avec la lenteur propre à l'enfant et au vieil homme, et les découvertes, les splendeurs, les difficultés du voyage s'effacent devant la place laissée à l'introspection des deux héros. Comme l'annonce l'auteur au tout début, c'est l'apprentissage, la connaissance qu'ils développeront d'eux-mêmes qui fait la richesse de leur voyage, bien plus encore que les découvertes et les savoirs glanés au fil de leur périple. J'ai précommandé à la Fnac le prochain roman de Christian Chavassieux, Mon très cher cueilleur de roses, qui sort le 5 mai. C'est la première fois que je fais ça. Fan, je suis…
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Voici une sublime novella à coté de laquelle on ne peut pas passer. Depuis quelques temps nous avons un certain nombre de courts récits qui se situent tous dans un imaginaire incroyable et hors de tout chemin balisé comme : Collisions par temps calme de Beauverger, Oiseau de Skaden, Les oiseaux du temps de El-Mohtar...
Je suis le rêve des autres est un roman plein de poésie qui nous va droit au coeur tant le parcours initiatique de cet enfant de 7 ans et de son vieux compagnon et ancien baroudeur nous touche et nous emporte.
On est dans un autre monde, inconnu, que l'on découvre avec cet enfant ;
on est touché par ses émotions, par ses rêves, par son voyage...
" Qu'as-tu appris aujourd'hui? "
Et bien, qu'il est possible d'écrire un texte plein d'imagination et de poésie comme cette magnifique fable de Christian Chavassieux.
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critiques presse (2)
Elbakin.net
20 juin 2023
Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Syfantasy
17 mai 2023
La chanson de Malou commence à peine, le majestueux Myra et la sublime Pryga seront des étapes essentiels dans la vie de ce jeune explorateur, guidé par le sage Foladj, un Gandalf au passé tumultueux, un Merlin attiré par une ancienne civilisation, un Dumbledore guidant un enfant élu à travers le monde de Pangée !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature. Agréable, solaire, il le déposa aux marges du réveil en lui laissant une impression durable d'intense bonheur. Ses parents, à qui il se confia d'abord, en furent assez éblouis pour y voir un signe. Ce qui augmenta leur intérêt, c'était le visage éclairé de leur petit, son sourire habité par une joie inexprimable. Quelque chose d'extraordinaire venait de se passer.
(incipit)
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L'horizon avait la portée intouchable des étoiles. Les orages s'y acheminaient avec une lenteur de créature obèse ; on les distinguait à la lisière du perceptible, naître dans un lointain aux profondeurs de songe, s'amonceler en bleuissant, enfler en masses et en colonnes tandis que la cape du ciel jetait sa transparence sur le reste du monde. Là-bas, dans une parcelle exiguë de la terre gagnée par l'obscurité, des régions entières fondaient sous l'éboulement noir des nuages, et les éclairs s'agitaient, muets, tonitruances étouffées par les immenses distances qui les séparaient de la caravane.
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« Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » Le calame restait en suspension au-dessus de la feuille, Foladj attendait. « J’ai appris que je ne peux pas tout apprendre, dit Malou.
— Oui… C’est-à-dire ?
— Est-ce qu’on connaît les gens ?
— Décidément, tu parles par énigme, ce soir. Comment veux-tu que je note ça ? Mon maître, sois plus…
— Alors, je te dis : j’ai appris aujourd’hui que les gens sont des fleuves profonds. Est-ce bien ainsi ?
— Hum. Bon. Ils sont des fleuves profonds parce qu’on n’en connaît que la surface, c’est ça ?
— Oui.
— Et qu’il reste en dessous tant de mystères, invisibles pour les autres ?
— Oui.
— Sans vouloir te décevoir ou te blesser, mon adorable maître, tu n’es pas le premier à le dire.
— Ah. Peut-être, mais moi, c’est la première fois que je le pense.
— C’est juste. Je note. Qu’as-tu appris encore ?
— Grâce à toi, maintenant : que chaque pensée est à la fois neuve et ancienne.
— C’est vrai, petit maître. »
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Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature. Agréable, solaire, il le déposa aux marges du réveil en lui laissant une impression durable d'intense bonheur. Ses parents, à qui il se confia d'abord, en furent assez éblouis pour y voir un signe. Ce qui augmenta leur intérêt, c'était le visage éclairé de leur petit, son sourire habité par une joie inexprimable. 

(Incipit)
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Qu'avait-il appris aujourd'hui, qu'avait-il appris en quelques minutes? Que la paix est fragile, que tout peut s'écrouler en un éclair, sans prévenir,  que la sauvagerie est de ce monde, que l'injustice est de ce monde, que le monde se vide quand on voudrait qu'il s'empresse de bras secourables, que l'amour ne protège pas de la méchanceté des autres. Pour la première fois, il avait appris des choses qu'il ne voulait pas connaître, et cela aussi était une leçon.
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