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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Les nefs de Pangée

C'est à une réflexion aussi bien politique que morale, profondément originale, que nous invite ce livre, sans chercher à nous imposer de route précise : à chacun de suivre les courants qui le portent.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Hernàn Cortès... Nous le retrouvons à poil, le "tepuli" à l'air, aux côtés de sa maîtresse. Cortès se fait chier grave à Cuba (Fidel n'y était pas encore) et il rêve de conquêtes, de gloire, de voyages, bref, il ne peut pas refuser une expédition à la gloire de la couronne. Une expédition où ? Au cœur du Nouveau Monde



De l'autre côté, les Aztèques sont sous le règne de l’empereur Moctezuma II (Motecuhzoma). Les Aztèques ne sont pas des enfants de chœur, ils sacrifient des êtres humains, ils conquièrent aussi les territoires autour d'eux, soumettant les populations, bref, le sang coule et ils viennent d'apprendre que des créatures blanches viennent d'arriver sur des "radeaux-maisons" pourvus d'ailes.



Je peux leur dire maintenant : non, ce n'étaient pas des envoyés de Quetzalcóatl ! Mais des Espagnols et ce ne sont pas des enfants de chœur non plus. Ils sont juste un cran en dessous des Aztèques, en ce qui concerne la barbarie. Ce que personne ne sait encore, c'est que Cortès sera le grain de sable qui enraiera la machine Aztèques.



Voilà une bédé très intéressante, historique, bien sûr, et qui va nous tracer un petit morceau de la conquête par les Espagnols de ce Nouveau-Monde dont personne ne connaît encore toutes les richesses. Mais tout le monde s'embarque pour en gagner, des richesses (ou les prendre dans le consentement des propriétaires).



Au temps pour moi, Cortès ne veut pas piller les villages, mais commercer avec eux. Il a emporté des vivres, afin d'éviter de devoir voler sur sa route.



Pour les Indiens qui ne veulent pas se soumettre, Cortès leur fait envoyer une sommation dans leur langue, au nom du roi (d'Espagne), et s'ils ne veulent toujours rien entendre, ils seront seuls responsables des morts causés. Quel souci d'égalité qui l'honore ! Ben voyons... Après les avoir massacrés, il s'approprie leur village et prend toutes les richesses. Je me disais bien que c'était trop beau, son envie de commercer.



Comme toujours, les rencontres entre deux peuples se déroulent soit par des batailles, soit par des présents, dans le but que les envahisseurs foutent le camp, rassasié de l'or que les indigènes leur ont apporté.



Les ambitions de Cortès sont très bien soulignées, on sent bien qu'il en veut plus, qu'il veut tout, qu'il rêve de gloire et que de l'autre côté, chez les Aztèques, on est mitigé sur ses ambitions. Ils ne comprennent pas ces hommes blancs qui sentent mauvais et qui ont des images de leur dieu et de la mère de leur dieu. Ben oui, après les pillages, il faut convertir de force !



Une bédé dont j'ai apprécié les dessins, les couleurs vives et chaudes, une bédé instructive, qui ne fait pas la part belle aux conquistadors, ni à Cortès, qui condamnait les sacrifices, mais ne s'est pas privé pour massacrer presque 6.000 Cholultèques en moins de six heures (dans la ville de Cholula).



Ou comment se montrer aussi barbares que ceux que l'on qualifie de barbares puisqu'ils commettent des sacrifices humains. Cortès aussi, mais il sait soigner sa conscience.



Une bédé instructive, mais assez violente (on s'en doutait) et que j'ai pris plaisir à découvrir, afin de remplir mon petit cerveau d'Histoire.



À noter qu'à la fin, il y a un cahier très complet qui nous éclairera encore plus sur le contexte de l'époque.

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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Ce tome 1 de Cortès plonge le lecteur dans la conquête de l'Empire aztèque par les conquistadors espagnols. Ce récit captivant, mené par Cédric Fernandez et Christian Chavassieux, alterne les points de vue des deux camps, offrant un panorama nuancé de cette période charnière.



Le duo d'auteurs excelle à dépeindre l'ambition de Cortés et les dilemmes de Moctezuma II, face à l'arrivée des envahisseurs. Si l'intrigue est rythmée et les personnages hauts en couleur, on peut regretter un traitement parfois manichéen des protagonistes et une violence omniprésente.



Néanmoins, le dessin dynamique et les décors fouillés immergent le lecteur dans cette épopée historique. Au final, ce premier tome est une bande dessinée historique divertissante et informative, qui plaira aux amateurs d'aventures et d'Histoire.
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Les nefs de Pangée

La collection Mu des éditions Mnémos, qui fait la part belle aux territoires de l’Imaginaire, n’en finit pas de me réjouir. Si je dois souligner l'esthétique des couvertures de cette collection signée Kévin Deneufchatel avec ses couleurs chatoyantes et harmonieuses qui attirent le regard et donnent envie d’ouvrir le livre, je dois bien reconnaître qu’elle propose avant tout des textes de qualité et des univers originaux, inattendus et immersifs.



Après deux coups de coeur pour « Les oiseaux du temps » de Amal El-Mohtar & Max Gladstone et récemment pour « Je suis le rêve des autres » de Christian Chavassieux, je reviens avec beaucoup de plaisir vers cet auteur sur l’invitation de l’éditeur à découvrir la réédition de ce roman paru en 2015. Je les remercie infiniment pour ce beau cadeau et ces dix jours de lecture durant lesquels la magie des livres a opéré, m’ouvrant un passage vers le monde de Pangée.



Quelle histoire ! Quelle imagination, quel foisonnement dans les détails, quelle richesse dans les entrelacements de personnages et de péripéties, de combats et d’infortune ! Christian Chavassieux entremêle avec habileté, quête et désir de conquête, légendes et tragédies, voyages et combats pour créer une gigantesque fresque historique où il est question de mémoire, de quête, de prophétie et d'intrigues, de politique et de religion.



*

L’histoire pourrait commencer par « Il était une fois »… une terre immense, la Pangée, entourée d’un seul océan, l’Unique. En ouvrant la porte à ce monde qui, à bien des égards, pourrait ressembler au notre, vous rencontrerez ses habitants : le peuple terrestre de Ghiom et celui des Flottants qui vivent sur des îles artificielles à la dérive sur l’Unique.



Tout n'est pas livré d'emblée à leurs sujets, ils se dévoilent peu à peu durant la lecture, s’animent dans notre esprit, rendant le récit addictif et fascinant.

Ainsi, au fur et à mesure qu'ils prenaient de l’épaisseur, mes sentiments ont évolué, certains personnages me sont devenus attachants, d’autres détestables.



*

Le récit débute alors que la neuvième chasse s’achève sur un échec. De la centaine de nefs partis affronter l’Odalim, le maître des eaux, seule une vingtaine en sont revenus.

Pour éviter que cette défaite entraîne une période trouble d’instabilité politique et d’insécurité, les Oracles annoncent la préparation d’une dixième chasse rassemblant la plus importante flotte jamais construite à ce jour pour vaincre le monstre marin.



*

Cette histoire met en valeur le destin de quatre personnages en particulier : Logal et son frère Plairil de la famille Anovia, une des plus ancienne et respectée de Pangée ; Bhaca le commandant en chef de la dixième chasse et Hammassi sa conteuse.



Tout le talent de l’auteur est de parvenir à écrire une histoire dans laquelle s'imbriquent plusieurs histoires sans jamais perdre ses lecteurs : en effet, il conduit avec beaucoup de maîtrise et de finesse ces quatre chemins narratifs qui s’entremêlent, se juxtaposent, se superposent, ou parfois se confondent et qui finissent par se séparer et exploser en de multiples fils narratifs qui laissent place à d’autres personnages et une nouvelle intrigue.



*

« Les nefs de Pangée » est ce genre de livre qui mélange de nombreux styles : le genre épique, le roman d’aventure et de guerre, la Fantasy Opera et le fantastique où prédomine l’univers des mythes et des légendes.

C’est aussi un livre-univers qui projette le lecteur dans un monde nouveau avec son vocabulaire inventé dans lequel il est merveilleux de se projeter et d’imaginer Pangée, avec ses paysages et ses couleurs, sa faune et sa flore sauvages, le peuple des Ghiom ; l’Unique et ses habitants.



Pour nous aider, la plume de Christian Chavassieux est tout simplement magnifique, élégante, inventive, immersive. Il y a une force et une poésie dans la construction de cet univers très visuel teinté de magie. Les descriptions déploient un décor riche de couleurs, de senteurs, de bruits. On fait connaissance avec ces peuples au travers de leurs coutumes, de leur croyances, de leurs moeurs, de leur philosophie de vie jusqu’à comprendre leur origine.

C’est un récit empli du ressac de l’océan, traversé par le choc de batailles et les cris des combattants unis par une haine ancestrale.



*

Je ressors enchantée par l’univers dépaysant que l’auteur a su déployer avec panache. Les personnages sont bien campés, l’intrigue est parfaitement menée avec de multiples rebondissements.

Bref, j'ai passé un moment délicieux avec ce roman qui pour moi est une vraie réussite. Je vous le conseille.
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L'affaire des vivants

Éblouie !

Oui éblouie par le style, précis, précieux, détaillé, richement jalonné de tournures anciennes qui remettent le récit dans son contexte historique.

Éblouie également par la trame narrative, l’écheveau de personnages parfaitement décrits et suivis.

Éblouie enfin par les apports historiques, sociétaux, techniques, et les questions philosophiques que soulèvent ce roman.

Une lecture addictive qui emmène le lecteur dans une saga passionnante, décrite de façon magistrale où les rapports humains sont disséqués, analysés, confrontés, où riches et pauvres se côtoient, s’observent, se jugent, dans laquelle le déterminisme social assigne de façon quasi permanente la place des personnages.

L’éducation, la paysannerie, la bourgeoisie, l’argent, l’usine, les grands magasins, la campagne, la ville, la condition féminine, le mariage, la famille, l’amour, l’homosexualité, les prémisses de la révolution ouvrière… ce roman est riche de tout cela. Mais surtout et sans forcer, il pousse le lecteur à s’interroger sur le sens de la vie et sur ce que chacun accepte comme compromis pour paver son chemin.

Un chef d’oeuvre !

Des pages exceptionnelles comme la description des Buraud, famille de misère, dégénérée (p87), Alma l’objet désirable de Charlemagne (p91), Alma monnaie d’échange vue par sa mère (p109)… il y en a tant !



Région de Lyon. XIXe siècle.

A peine né, le grand-père se précipite à la mairie pour déclarer son premier petit-fils et surtout pour le dénommer Charlemagne. Affublé de ce prénom grandiloquent, il force son destin et lui promet un avenir radieux. Ce petit, devenu grand, n’a qu’un seul but dans la vie : réussir. Le grand-père lui a assez seriné son destin pour qu’il y croit et y consacre tous ses efforts. Efforts récompensés au-delà de tout, n’hésitant pas à écraser sur son passage tous ceux qui lui résistent, à ruser, à cajoler, à séduire, pourvu qu’il arrive à ses fins. Grandeur… oui mais gare à la chute !
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La vie volée de Martin Sourire

J' ai beaucoup aimé ce roman.

Je trouve que la plume y est magistrale. Le héros est tout à tour touchant et repoussant, terriblement humain. Ma galerie des personnages qui gravite autour de lui est intéressante et sonne juste, ce sont des humains, pas des clichés.

Ce roman dresse un portrait sans concession d'une époque très mouvementée souvent présentée sans trop de nuances. Ici, j' en ai trouvé.

C'est aussi un roman plein de tendresse, de délicatesse, puis d' horreurs, de terreur, le tout dépeint avec justesse et finesse.
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Je suis le rêve des autres

Un roman à l’univers riche et complexe, présenté avec une plume délicate remplie de morale.

Des personnages complets, qui sortent de l’ordinaire. Tantôt matures, tantôt naïfs, ils évoluent au travers d’un décor sublime et varié.

Foladj est un personnage vraiment intéressant ! Ni noir, ni blanc, une vie de changement. Oui, il a fait des choses affreuses, mais il a vécu avec et maintenant, il peut avancer, essayer de se racheter et s’il ne peut pas, transmettre ce que la vie lui auras appris.

Malou est un enfant de 7 ans avec une maturité impressionnante. Il est gentil, il est intelligent et il a beaucoup de pression sur les épaules. Mais il ne se laisse pas abattre et construit son avenir au fils de ses pas et de ses rencontres.

Quand on commence ce livre, ça a l'air tout mignon, puis plus on avance, plus on se rend compte que c'est plus complexe que ça en a l'air. Les messages sont beaux et fins : on ne pardonne pas, on vit.

Et la fin. La fin… À rendu tout ce voyage logique.

Une petite lecture magnifique !
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La vie volée de Martin Sourire

Un petit orphelin de 5 ans au visage d’ange agrémenté d’un sourire permanent se trouve au bord d’une route, dans les bras de sa grand-mère. Ils sont venus pour voir passer la reine Marie-Antoinette. La reine, qui n’a pas encore d’enfant, recueille parfois de petits pauvres pour les élever auprès d’elle. C’est ce qui va arriver à Martin : contre un peu d’argent donné à la grand-mère, la reine emmène Martin à Versailles. Mais elle se lasse vite de cet enfant quasi mutique au sourire figé. Il passe de mains en mains. On lui impose diverses activités dans lesquelles il se montre maladroit. On lui découvre un don avec les animaux. Il travaille à la construction du « hameau » de la reine et il se retrouve vacher à la ferme-jouet de Marie-Antoinette, Trianon.

***

À la fin du roman, Christian Chavassieux nous propose des « Repères chronologiques » bien utiles pour s’y retrouver dans cette époque troublée. Non que le parcours de Martin soit difficile à suivre, mais parce que le jeune homme subit, la plupart du temps, les conséquences des événements historiques sans avoir eu connaissance de leur déroulement. On vit la Révolution par les yeux de l’homme de la rue, de celui qui n’a pas une vision d’ensemble de la situation. Dans la première partie, « En ce pays-ci (1777-1789) », on suit Martin à Versailles et à Trianon, dans la vie quotidienne d'un petit monde exploité, mais aussi favorisé par rapport à beaucoup d’autres individus de leur « condition ». Dans la deuxième partie, « Un air de bonheur (1789-1790) », Martin arrive à Paris, dans un univers nouveau pour lui. Il travaillera dans les cuisines d’un grand restaurant puis chez un architecte plein de compréhension et de générosité. On le verra aussi tomber amoureux de Marianne. Dans la troisième partie, « La Grande Sauvage (1791-1794) », on retrouve un Martin transformé, une homme que le lecteur ne reconnaît pas et qui ne se reconnaît pas lui-même. On apprendra pourquoi dans le bouleversant et puissant monologue intérieur du chapitre 8, le plus long de tous. On ne peut qu’être rempli de compassion pour Martin et partager son désarroi.

***

Christian Chavassieux nous propose aussi des « Notes » passionnantes et pleines d’humour sur les recherches qu’il a effectuées pour écrire La Vie volée de Martin Sourire, des explications sur le « Vocabulaire » ainsi qu’un glossaire, et des renseignements sur les « Personnalités » qui traversent le roman, tant ceux qui jouent un rôle important que ceux qui ne font que passer. Et puis il y a comme toujours l’écriture inimitable de Christian Chavassieux : la richesse du vocabulaire, le mot que vous ne connaissiez pas et que vous comprenez quand même (si ce n’est pas le cas, référez-vous au glossaire), les descriptions magnifiques, le talent de susciter l’empathie… Un style qui vous donne à voir la vie quotidienne de cette époque grâce à quantité de détails qui pour la plupart m’étaient inconnus. J’ai adoré ce roman d’apprentissage aussi dépaysant que passionnant et instructif !

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Je suis le rêve des autres

Pour ma première critique Babelio je me permets de la faire sur le premier texte du Label Mu que j'ai pu lire, et encore maintenant l'un de mes préférés.



Une histoire courte et simple, et qui reste pourtant marquée dans ma mémoire. C'est la traversée de deux personnages qui, au gré des champs, des collines et des lacs, vont apprendre l'un de l'autre. Une balade de réflexions sur le monde, de questions sur ce qu'ils sont et de craintes de ce qu'ils vont devenir.



C'est la découverte d'une plume, d'une collection et d'un monde que j'ai aimé redécouvrir (bien que d'une manière très différente) dans les nefs de Pangés.
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Je suis le rêve des autres

Un petit garçon fait un rêve… et son village voit déjà en lui un réliant, un passeur entre frères humains et esprits, mais pour confirmer ce soupçon, il faut le soumettre aux sages de ce monde. Foladj, ancien grand voyageur au passé trouble, est désigné pour l’accompagner lors de ce long périple. Commence alors un voyage poétique, où chaque jour est une source d’apprentissage pour cet enfant, même si celui-ci se révèle parfois douloureux…

Un roman magnifique, doux, à l’écriture délicate. Un vrai coup de cœur !
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L'affaire des vivants

« Qui a eu cette idée folle

Un jour d'inventer l'école

C'est ce sacré Charlemagne

Sacré Charlemagne »



Il est bien question d’un Charlemagne, dans ce roman de Christian Chavassieux, mais pas de l’ancien Roi des Francs, mais plutôt d’un jeune paysan de la banlieue lyonnaise, qui se voit un jour devenir grand.



Charlemagne Persant nait au milieu du XIXe siècle. Aîné de la fratrie, il a été baptisé ainsi par son grand-père, dans l’espoir qu’il devienne le maître de Saint-Elme et au-delà. Une ambition familiale qui se concrétisera, puisqu’en grandissant Charlemagne impressionne tant par sa carrure que son intelligence. Il reprendra les rênes de la ferme, puis ouvrira différents commerces. Il rencontrera l’amour (enfin ce qu’il croit l’être) qui lui donnera son seul fils. Mais comme tout héros mégalo, la chute peut être des plus brutales, voire fatale…



Malgré quelques longueurs, j’ai aimé cette saga familiale et historique, qui nous plonge dans une France en pleine transformation : chute de Napoléon III, apparition des premières voitures, du cinéma avec les frères Pathé, l’exposition universelle de Lyon en 1872, ou encore l’apparition des textiles imperméables…



Si j’ai eu de l’empathie pour Charlemagne, dans son enfance et adolescence, force est de constater qu’elle s’est rapidement muée non pas en antipathie, mais en totale indifférence. Il n’y a pas ou peu d’amour chez ce personnage. C’est un rustre, un calculateur qui n’a guère de considération pour ses parents, ses frères,sa femme ou son fils. L’auteur dresse ici le portrait d’un homme qui a réussi en y perdant son âme. Un transfuge de classe qui met en lumière cette lutte des classes de l’époque. Mais qu’on ne s’y trompe pas, que ce soit du côté ouvrier comme bourgeois, les bons sentiments n’existent pas. Christian Chavassieux laisse finalement peu de place à la lumière dans son récit, si ce n’est avec le dernier de la fratrie, Louis. J’y ai finalement trouvé un petit côté « Chute de la maison Usher » avec un empire qui finit par prendre l’eau …



Côté narration, j’ai aimé la forme avec ce narrateur-auteur qui nous interpelle par moment. Une écriture agréable et l’utilisation du vocabulaire de l’époque qui donne toute son authenticité au récit.
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L'affaire des vivants

Une vraie saga qui suit le déploiement et les évolutions de la famille de Charlemagne Persant, né paysan aux abords de Lyon. Ses rêves de richesse et de développement suivent l'essor du textile pendant la révolution industrielle. Beaucoup de sujets historiques et de société sont évoqués aux travers des différents personnages: la place des femmes, des ouvriers, la prostitution ou encore l'homosexualité. J'ai adoré lire ce récit, jamais attendu, grâce aux rebondissements bien amenés et aux personnages étoffés et pour certains attachants.
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L'affaire des vivants

Waouh !



Une saga familiale qui prend aux tripes et qui puise sa réalité dans la vie paysanne de la fin du XIXème, vie rude et violente qui ne pardonne pas à ceux qui réussissent.



Une écriture fluide au vocabulaire rustique de l’époque, des personnages authentiques tant dans leurs splendeurs, leurs rudesses, leurs bêtises ou leurs décadences, des situations familiales réalistes où la jalousie efface à grands coups de poing la bienveillance mal perçue, une époque foisonnante d’innovations qui vont changer le siècle, une saga qui aborde bien des sujets toujours d’actualité.



Une famille pauvre donc, quatre garçons qui ne sont là que pour faire tourner la ferme, unique gagne-pain ; il y a l’aîné, Charlemagne, le plus intelligent, le plus rude à la tâche, il y a Louis le plus jeune, le sauvage, le rêveur et puis il y a les deux autres, les incultes, les fainéants, les profiteurs, les trop sanguins. Et Charlemagne va porter la famille sur ses épaules et va construire un avenir radieux pour tous et va croire à un mariage d’amour et ne sera compris que par une poignée. C’est clairement mon personnage préféré qui se bat toujours pour avoir plus, pour ne plus souffrir d’un mal d’amour qui vient d’une enfance maltraitante où la tendresse est absente.



Un Zola moderne qui touche par la justesse de ses réflexions ; la bêtise des femmes de la petite bourgeoisie et la hargne des paysans face à ceux qui arrivent à sortir du lot, le racisme indécrottable de l’époque et l’incompréhension face à l’homosexualité, l’éducation délaissée des enfants et leur solitude…



J’ai adoré le style, l’histoire ainsi que les quelques interventions de l’auteur qui nous parle de ses personnages et de ses interrogations par rapport à leurs futurs possibles, probables ou déjà pliés…
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Je suis le rêve des autres

Un beau roman, un parcours initiatique entre un viel homme et un enfant de 7 ans. On ne sait pas trop dans quel monde on se situe, un monde imaginaire... mais cela ne dérange pas car on découvre en même temps que l'enfant. C'est un long voyage qui laisse le temps à la méditation, la réflexion, le rêve. Autant l'enfant que le viel homme avance sur leur propre chemin de vie. C'est très sincère, poètique, émouvant. Ils passent par des épreuves difficiles, des vérités qui ressortent et qui font mal. Et peu importe la fin du moment que l'on trouve sa voie.
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Je suis le rêve des autres

L’écriture est belle et poétique. Agréable également la narration du voyage que font le vieil homme et cet enfant curieux qui est peut-être un reliant.

J’ai lu sans déplaisir mais je n’ai pas été touchée. Je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir et ce que je devais comprendre de l’histoire. Je suis passée totalement à côté. Peut-être n’y avait-il rien à comprendre, juste ressentir cette jolie relation entre deux êtres, l’un au début de sa vie et l’autre à la fin.

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Les nefs de Pangée

Pangée est une grande terre, partagée harmonieusement entre différents peuples, elle est entourée de l'Unique, l'océan sur lequel repose le continent. C'est dans cette étendue d'eau hostile que vit l'Odalim, une créature légendaire.

Tout les 25 ans, une grande chasse est organisée afin d'abattre le monstre marin.



C'est au retour de la neuvième chasse que débute le roman. Tout ne s'est pas passé comme prévu. Les pertes sont lourdes. Pas le temps de pleurer les disparus, il faut dés à présent penser à la prochaine traque, la dixième.

Elle sera incomparable, sans commune mesure. On parle de 300 nefs sur le départ ...



Christian Chavassieux signe un roman unique, avec un aura singulier. On suit tranquillement les préparatifs pour la prochaine chasse, puis le départ tant attendu. La voyage n'est pas de tout repos, on surveille avidement les moindres faits et gestes de nos marins. L'Odalim est puissant, un adversaire de taille, redoutable, malin.

C'est beau, immense, effrayant parfois.

Puis, lorsque l'on pense avoir pris nos marques, que l'on vogue paisiblement sur l'Unique, un évènement imprévisible survient et modifie complètement notre vision du récit.



Alors oui, l'auteur prend le temps de poser le décor, Il y a tout un vocabulaire à assimiler. Bien amené, on comprend aisément le sens des mots.

Il y a également l' aspect politique à prendre en compte. Pendant que nos marins sont partis chasser, Pangée continue de tourner.

On peut trouver le récit lent parfois mais il est toujours intéressant d'autant plus que l'univers crée par Christian Chavassieux resplendit et c'est un vrai plaisir de le parcourir.



Ce roman demande un investissement en temps et en concentration mais il apporte aussi un dépaysement total. Une belle réussite.
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Je suis le rêve des autres



"Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature."



Malou, sept ans, semble promis à un destin exceptionnel. Les anciens du village ont reconnu en son rêve une ancienne prophétie. Il serait l'élu, "le messager des esprits", celui que tous attendaient depuis très longtemps. Afin d'en avoir confirmation, il doit se rendre à Benatia, là où siège le conseil des conseils. Compte tenu de son jeune âge, le vieux Foladj est désigné pour l'accompagner.



"Foladj avait été choisi pour protéger et guider le petit, car il était le seul, au cours de sa vie aventureuse, à s'être rendu au Berceau, le seul à avoir parcouru le continent, à parler plusieurs langues. Il avait même, disait-on, navigué sur l'océan."



*



À la fois récit de voyage, roman de formation et conte philosophique, 《Je suis le rêve des autres》 est un bijou de délicatesse et de poésie - la promesse d'un moment suspendu, hors du temps. Les mots transportent, bercent, envoûtent, caressent l'émotion.



Le lecteur (exclusivement) friand d'action, de suspense ou encore de spectaculaire risquerait de ne pas s'y retrouver. L'histoire est simple mais profonde, l'ambiance intimiste, le rythme lui, plutôt lent et introspectif. Les messages subtilement distillés possèdent un caractère universel.

Savoir si le jeune Malou est bel et bien un "réliant" ne constitue pas l'essentiel. Ce dernier réside ailleurs, dans ce que le voyage a à offrir, en termes de découvertes et d'enseignements, mais aussi dans le lien unissant les deux protagonistes.



*



Comment ne pas s'attacher à eux?

Malou, avec sa candeur, sa soif de savoir, son regard émerveillé sur le monde et ses trésors. Foladj, avec son dévouement sans faille, son désir de transmission, ses fêlures et zones d'ombre. Chacun m'a touchée en plein cœur. Ils partagent tous deux une relation magnifique, tendre et complice, basée sur la confiance, la bienveillance, le respect mutuel. L'un porte sur ses épaules le poids de l'avenir, l'autre le poids du passé. Du pire comme du meilleur, de l'innocence et de l'expérience, chacun apprendra. Avec l'amitié pour refuge, le voyage se fait école de la vie.



"Je n'ai jamais rencontré de personne plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoiqu'il advienne, je t'aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties. "



"Avec toi, je n'ai pas peur."



Qu'ai-je aimé cheminer à leurs côtés, les suivre dans leur quête s'enrichissant d'un sens différent pour chacun. Paysages traversés, rencontres, échanges, chroniques de l'ancien monde, instants heureux ou malheureux, j'emporte ces précieux souvenirs avec moi.

Dès l'incipit, le charme à opéré et ne s'est jamais démenti. J'ai tourné les pages, tant curieuse qu'attendrie.

Une lecture comme une parenthèse bienfaisante, comme un cadeau à s'offrir et à offrir!



***



"Qu'as-tu appris aujourd'hui? Que l'on peut vouloir être plus que soit-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d'une brute repentie, un être de conscience.



La feuille emportée par les eaux ne connaît pas l'espoir de la rive. Mais tu n'es pas feuille, ô frère humain, et tes rêves disputent sa force au fleuve."



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Mon très cher cueilleur de roses

A plus de cinquante ans, une écrivaine hérite d'un gigantesque domaine nommé Malvoisie dont elle tombe aussitôt amoureuse tout comme elle le fut, dans sa jeunesse, de l'homme dont elle recueille aujourd'hui l'héritage.

Très vite elle fraye avec ses voisins et notamment avec le vieil Antoine qui entretient son jardin et son verger, Antoine qui fut condamné à une longue peine de prison avant de s'installer chez sa correspondante de prison.

Quand il apprend que Floriane est auteure, il accepte de lui livrer l'histoire de sa vie et du meurtre qu'il commit.

Secrètement Antoine espère trouver une rémission et même une forme d'absolution de son crime une fois ce dernier transposé, illuminé par les mots de l auteure.



Mais pour qu'elle y parvienne, il faudrait que Floriane retraverse son propre passé, ce fond d'elle chargé de colère et de rancune que les confidences d'Antoine ravivent, et qu'elle puisse se réconcilier avec les drames de son passé.

De ce pardon dépendra l'avenir du jardinier, celui du livre, et le sien propre.

L'écriture superbe de Christian Chavassieux et sa pénétration de l'âme féminine m'ont stupéfiée, L'auteur aborde des thématiques extrêmement graves et tragiques, dont la violence conjugale, avec une délicatesse et une pudeur qui renforcent leur impact et nous laissent cloués au sol.


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Je suis le rêve des autres

Voilà une semaine que je me traîne en tournant les pages de ce livre.

J'abdique: le rêve des autres n'est pas le mien.

Après plusieurs essais je n'arrive pas à trouver cette histoire poétique , mystique ou intéressante.

Je n'accroche pas avec les deux personnages principaux, l'histoire s'étire sans fin, sans action, sans intérêt à mes yeux.

La plume est belle, mais le fond ne m'a pas touché.
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Je suis le rêve des autres

Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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