Citations de Christina Dalcher (136)
Les enfants sont resitants. C’est une bonne chose: ils tombent , se relèvent, s’époussettent et recommencent. Mais cette résistance entraine aussi une certaine insensibilité , une acceptation et une tolérance à la douleur. Aux yeux d’Anne, le sort de ceux qui échouent parait normal.Une sinuation qu’il faut savoir encaisser. Jusqu’à aujourd’hui.
Je ne sais pas s'il existe un mot pour me qualifier en cet instant. Aucun ne résume le mélange d'horreur, de chagrin, de colère, de perte, de tristesse, de haine que je ressens. Il faudrait inventer un mot nouveau, une nouvelle concaténation de son et de syllabes pour décrire le désespoir qui m'habite. Un mot qui sonnerait comme un cri
Vous n'imaginez même pas, mesdames.
Vous ne vous rendez pas compte.
On retourne lentement à la préhistoire les filles.
Réfléchissez. Réfléchissez à ce qui vous arrivera,
et à ce qui arrivera à vos filles, lorsque les lois nous feront remonter le temps.
Réfléchissez aux expressions comme "autorisation du conjoint"
ou "consentement paternel".
Réfléchissez au moment où vous vous réveillerez un beau matin,
en constatant que vous n'avez plus voix au chapitre.
Réfléchis à ce que tu dois faire pour rester libre.
C’est ma mère. Ce ne peut être que ma mère, c’est tout ce que je sais. Les mères semblent être là, toujours. Les premières et les dernières personnes que vous appelez, du début à la fin.
Malgré mon année d'expérience,les mots s'échappent encore de ma bouche avant que je ne puisse les retenir.
"Non. C'était. Moi."
Patrick regarde le compteur enregistrer quatre nouvelles unités. Je sens la pression du décompte sur mon pouls, comme un tambour de mauvais augure.
"Ça suffit, Jean", réplique-t-il.
Les garçons échangent des regards inquiets, ils savent ce qui survient quand le compteur dépasse ces trois chiffres : un, zéro, zéro...
- "Tu vois ça ? Tu pourrais aller à la salle de sport tous les jours pendant un an et même là tu n'aurais pas les muscles que j'ai. (...) Je ne dis pas que tu es faible. On est juste différents. "
Mon Dieu.
J'ai mis le doigt sur ma tempe. "Tu vois ça, mon garçon ? Peut-être que dans dix ans d'étude tu auras le même. Ou peut-être pas. Et ça n'a absolument rien à voir avec le fait que je sois un homme ou une femme."
"- J'avais un problème familial. Ma voisine était censée garder ma fille, mais…"
Il me coupe en fermant le gros classeur sur son bureau. Il place un bloc-notes dessus pour que je ne voie pas l'étiquette. Puis il se renfonce dans son fauteuil, les mains derrière la tête, les coudes déployés. Il doit penser que ça lui donne un air plus puissant, plus imposant.
"- Vous voyez, voilà pourquoi l'ancienne méthode ne marchait pas. Il y avait toujours quelque chose. Toujours un gamin malade, ou un spectacle de fin d'année, ou des douleurs menstruelles, oui un congé maternité. Toujours quelque chose."
J'ouvre ma bouche, mais pas pour parler. Juste parce que ma mâchoire se décroche d'incrédulité.
Morgan n'a pas terminé. Il attrape un stylo, et fend l'air avec. "Il faut bien que vous vous le mettiez en tête, Jean. On ne peut pas compter sur vous, les femmes. Le système ne fonctionne plus comme il fonctionnait. Prenez les années cinquante. Tout allait bien. [….] On n'avait pas besoin de la main-d'œuvre féminine. Vous comprendrez, une fois que vous aurez surmonté votre colère."
Étrange, qu’un baiser puisse rendre l’amertume aussi douce.
La seule chose qui permet au mal de triompher et l'inaction des hommes de bien.
Il ne nous tuent pas, pour les mêmes raisons qu'ils n'autorisent pas les avortements. Nous sommes devenues un mal nécessaire, des objets que l'on baise sans les écouter. (p.47)
Ferme_la et tais-toi, Pieds nus et enceinte: ce que la religion attend de vous
Le patriotisme ne consiste pas à fermer les yeux sur les chapitres les plus sombres de l'histoire de notre pays, bien au contraire.
Also, I enjoy watching the women here. They talk with their hands and their bodies and their souls, and they sing.
Un jour, j'ai aimé l'homme assis en face de moi. J'ai aimé son esprit, son intelligence, son côté "Je prendrai toujours soin de toi". Je l'ai admiré. J'ai sacrifié quelque chose pour cet homme, quelque chose auquel je croyais et crois toujours - tenir. Avec le recul, c'était une belle connerie.
Surtout, j’aime regarder les femmes d’ici. Elles parlent avec leurs mains, leur corps, leur âme. Et elles chantent
La seule chose qui permette au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien.
Alors calme-toi maintenant, et réfléchis à ce que tu dois faire pour rester libre.
Vous pouvez retirer beaucoup de choses à quelqu’un - son argent, son travail, sa curiosité intellectuelle, qu’importe. Vous pouvez même lui retirer les mots, mais vous ne parviendrez pas à changer l’essence de ce qu’il est.
Privez-le de la camaraderie et, brusquement, ce n’est plus la même chose.