Raphaël s'est attaché au retable depuis ses débuts et jusqu'aux derniers jours de sa vie. Il a rapidement appris à combler le cadre de la tradition ombrienne et d'Italie centrale.
Raphael a réagi positivement à ces trois défis: en quelques années i ldéveloppe un nouveau style de peinture murale, créant un univers de figures et de scènes allégoriques et historiques dont l'interprétation continue d'occuper l'esprit du monde scientifique jusqu'à nos jours. Avec Bramante et Michel ange, il confère aussi à la figure de Jules II cette aura de "pape de la renaissance" qui domine aujourd'hui encore le jugement parfois passablement critique des contemporains.
Leonard et Michel ange avaient étudié le corps dans sa structure comme dans sa mécanique. il leur était dès lors loisible de penser leurs peintures en thermes de figures: au lieu de composer leurs oeuvres à partir d'un répertoire obligé de mimiques, de poses et de mouvements, ils les concevaient désormais à partir de l'action et de l'interaction des corps et des visages vivants.
Le Perugin avait le même âge que Leonard de Vinci. Leonard a ouvert de nouveaux horizons a son art, le Perugin agissait surtout par "cette atmosphère de tièdes brises d'immersion intérieure, d'harmonie et d'équilibre, qui se prêtait de manière incomparable à la peinture religieuse et qui répondait au plus haut point au gout et aux aspirations spirituelles de l'époques"
Raphael fut un magicien du maniement des formes et des couleurs, la lumière et des ombres, de tous les médias et techniques qu'il a abordés, et c'est la quelque chose que la rencontre directe avec ses tableaux, ses fresques et ses dessins permet de ressentir très concrètement, et pourquoi pas d'apprécier.
Raphael allait bientôt se libérer de la manière de son maitre, mais il restera toute sa vie fidèle à la technique de préparation du tableau: études de composition, dessins d'après modèles, études de détails, feuilles de présentation, et pour finir, carton au format définitif reporté sur le support final .
il reste que la Madone devient le thème privilégié de toute une vie pour Raphael plus que pour tout autre artiste. Avec les vénitiens, Raphael fait partie des grands découvreurs du féminin dans la peinture, et c'est la madone qu'il l'a confronté en premier à cette thématique.
Raphael a montré une faculté de mutation qui ne le cède guère à celle d'un Picasso. chaque nouveau projet stimule sa puissance d'invention, lui fait découvrir de nouvelles possibilités d'action, et élargir le champ du représentable dans tous les domaine de son art.
Raphael a marqué de son emprunte un certain nombre de poses, de mimiques, de gestes, de mouvements et les a rendus citables, il a donné une forme visible aux relations entre les hommes, les situations historiques et les manifestations du divins.
Si Raphael fut un des plus grand portraitistes de son temps, on ne peut parler de portraits typiquement raphaeliens. presque chacune des personnes qu'il a peinte se montre autrement, est présenté d'une manière et figure un type singulier.