Désormais parisien, l'italien Piero Macola publie chez Futuropolis des one shots contemporains profondément humains. Ses chroniques sociales gagnent en tension en frayant légèrement avec le thriller et focalisent sur les laissés-pour compte, les désoeuvrés ou les migrants en évitant les pathétiques lieux communs populistes. Ces sujets demeurent plus que jamais d'actualité. Nous l'avons rencontré à l'époque des "Nuisibles", mais nous vous conseillons "le Passeur de lagunes", scénarisé par l'excellent Christophe Dabitch, qu'il dessine à l'aide d'une technique mélangeant l'aquarelle et les crayons de couleur.
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"Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure
Quoi ! Nulle trahison ! ...
Ce deuil est sans raison
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
p105
Ma douleur n'est pas à moi. C'est moi qui suis à elle.
les drogues sont des véhicules pour des gens qui ont oublié comment l'on marchait.
Bruce Chatwin
(Qu'est ce que je fais là ?)
liminaire
Hey, t'as trop vécu en France, Manuel, tu mets de l'intelligence partout, même chez les chiens.
- Je parle d'une quête spirituelle, d'un idéal. Quand Dieu est à ce point dans notre coeur, les lois des hommes apparaissent dans toute leur superficialité, on les dépasse. N'est-ce pas votre but, Pasteur, d'atteindre les lois supérieures ?
- Si d'une certaine....mais cela ne nous met pas pour autant au-dessus des lois...
- Et si les lois sont stupides ?
- Vous trouvez les lois de notre Hollande stupides, Cornelisz ?
- Je n'ai pas dit cela. C'est une hypothèse. Jésus a bien trouvé les lois de son temps stupides....
[...] Chaque homme doit se révéler à lui-même, il doit créer les conditions de sa propre révélation.
p59
Je pense tellement à toi que quand je me regarde dans un miroir, je te vois.
La Compagnie orientale des Indes a, comme d'autres, instauré un arsenal répressif pour contenir la violence.
Amendes, coups de fouet, enfermement.
Celui qui sort un couteau est attaché, cloué au mât avec son couteau planté dans la main et doit se libérer seul en faisant passer la lame et le manche au travers de la chair.
Dans les cas les plus graves, les mutins sont ligotés dans un harnais, jetés à la proue et récupérés à la poupe, morts ou vifs.
La loi est ainsi.
P8
J'ai en moi un mal que je ne dirai à personne. Je punirai mon corps. Je le punirai de son plaisir.
Les yeux servent de langue.
Quand on a le sentiment de jouer un rôle, on entre facilement dans le mensonge. Ainsi Jeronimus s'invente peu à peu dans le voyage. Il a menti à Lucretia, il ment maintenant au commandeur. Il ment aussi à Ariaen en le flattant. Si les autres le croient, il devient bien le nouveau Jeronimus, sans encore savoir où cela l'entraînera.
p75