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Critiques de Christophe Dabitch (157)
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Jeronimus, tome 1 : Un homme neuf

C'est peut être pas la vraie de vraie

la Java des néerlandais

Oui mais c'est elle qui me plait...



De loin je préfère la Transe sans danse

celle qui ensorcelle, de sa plume dense

histoire vraie au zinc du comptoir des indes, celle d'un navire

la fin du Batavia, c'est lui qui à la fin chavire.



Histoire vraie 3 tomes d'un apothicaire en plein délire

Ne vous déplaise , je vous invite à le lire ...

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Mauvais garçons (Intégrale)

En Andalousie, dans la province de Séville, Manuel, un Andalou exilé en France et revenu sur ses terres, et Benito, un gitan, sont des amis inséparables. Ce qui les unit par-dessus tout est l'amour qu'il porte au flamenco. Non pas le flamenco rock mais le vrai, le pur. Tandis que l'un danse, l'autre chante. Ils ne font pas grand-chose de leur journée, traînent dans la rue, s'installent en terrasse, inventent de nouvelles chansons et se soûlent le soir venu. De temps à autre, ils aident à la cueillette des olives afin de pouvoir vivre comme bon leur semble. Tandis que Benito est promis à la belle Rosita, Manuel, lui, tombe sous la charme de Katia...



Avec cet album, Christophe Dabitch nous offre un aller-retour dépaysant et original en Espagne. À travers ces mauvais garçons pourtant si attachants et émouvants dans leur façon d'être et de penser, l'auteur met avant tout au-devant de la scène le flamenco. Un art de vivre, un état d'esprit qu'assument pleinement Manuel et Benito. Dans ce petit village de la banlieue de Séville, l'on suit ces jeunes hommes dans leur quotidien, leurs querelles et leurs différences. Une amitié virile rythmée par le flamenco. Des portraits touchants sous le soleil andalou. Graphiquement, Benjamin Flao magnifie cet art de vivre. Un trait expressif, des gueules burinées, des regards pénétrants, des scènes de danse sensuelles et envoûtantes, une ambiance à la fois étouffante et chaleureuse. Des planches de toute beauté aux tons sépias particulièrement travaillés et élégants.
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Jeronimus, tome 3 : Sur l'île

♫Perdu dans le nombre

D'un troupeau de misère

Perdu comme un grain de sable

Dans le grand désert ♪

Tu peux être sûr, tôt ou tard on te fera la surprise du rencard, comme un scorpion glissé au fond de ta chaussure.

On fera des putains de carnages jusqu'à la Saint glin-glin. Les abrutis n’ont rien compris, ils sont fidèles comme des chiens.♫

Perdu dans le nombre - Johnny Hallyday - 1980

Torture - Lofofora- 2007



L'Homme est devenu un nombre que l'on peut éliminer

D'abord pour permettre un infâme projet

Puis, sans raison, sinon de le faire, une possibilité

Figure monstrueuse d'un système entrain de naître

Un courant souterrain où le Nombre prévaut

Sur tout autre considération, bonjour le renouveau...



"La vraie morale de l'action,

c'est d'être au dessus de la morale"



S'affranchir de toute morale quand c'est necessaire

Un tortionnaire trouve toujours ses auxiliaires

Folie hérétique, fascination, peur confuse

Carnage, détourne le regard quand sort la recluse.

C'est ainsi que tous sont corrompus et s'affranchissent

Histoire vraie - Editions FUTUROPOLIS



Recits & Textes de Dabitch

Dessins et couleurs de Pendanx

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Le captivé

Bordeaux, mai 1886.

Le médecin Philippe Tissié interroge Albert Dadas sur l'origine de ses troubles. Probablement une chute à l'âge de 8 ans serait la cause de ces derniers. Alors que le Professeur Pitres le demande, le médecin quitte un instant son patient. Comme à son habitude, celui-ci a encore disparu à son retour. Il ne le retrouvera que trois semaines plus tard, seul et perdu sur un banc, après un voyage dans les landes et à Pau. Pourtant, Albert veut rester à Bordeaux et s'y marier. Mais le mal dont il souffre l'en empêche, un mal bien étrange. En effet, dès que l'on prononce le nom d'une ville ou d'un pays, il faut qu'il s'y rende. C'est plus fort que lui. Il a alors des suées et des migraines et, dans ce cas, il faut qu'il parte. Parcourant des dizaines de kilomètres, se rendant aussi bien à Moscou qu'en Algérie, Albert souffre de ce que l'on nomme "La folie du fugueur". Très intéressé par son cas et souhaitant l'aider, le docteur Tissié le prend sous son aile...



Inspiré d'une histoire vraie, ce récit est incroyable. Christophe Dabitch s'est emparé de l'histoire d'Alfred Dadas, nous narrant aussi bien ses périples et ses mésaventures que les points de vue des différents médecins qui se sont penchés sur son cas vraiment étrange ou d'hommes politiques croisés sur la route. Explorant les méandres de l'âme humaine, il rend compte d'un fait divers original, incluant à la fin de l'album quelques photos, le parcours d'Alfred et des notes scientifiques. Véritable ode au voyage et à une certaine liberté, Le captivé est véritablement surprenant. Le trait de Christian Durieux est réaliste et toutes ses nuances de gris charmantes.



Le captivé... en route!
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La ligne de fuite

Guerre au mercantilisme !

Place aux artistes !

Sus aux camelots !

Mots d'ordre du Décadent .....



Mené par Baju, créateur de la revue littéraire "Le Décadent" en 1886, ce cercle de dandy, d'illuminés veut ramener Rimbaud à la raison, donc à la maison.

Pour lecteurs avertis, mais j'avoue que j'y ai pris plaisir à rechercher le vrai du faux, à découvrir ce milieu qui se perd dans les spirales de la décadence, dans les tourments de Rimbaud....

A Feuilleter avec précautions, et délectations (extraits de poèmes, dessins oniriques et réalistes), et comme un public averti en vaut deux, lisez donc sinon le livre, ma critique, mes citations de "Marcher, une philosophie; F. Gros"...où il est question de cette fuite du poète exilé en Abyssinie..

Si Baju, était étiqueté "l'Eléphantaisiste", cette critique n'est signée que d'un Ninosairosse sur sa piste ...
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Mauvais garçons, tome 1

♫ Les mauvais garçons, ces inconnus

N'ont pas le désir du défendu

Quand ils sont en bande au coin d'une rue

On leur défend toutes les joies

En les montrant partout du doigt , pourquoi ?♫

- Johnny Hallyday - 1964 -



Remember,

Christophe Dabitch et Benjamin Flao

Edition Futuropolis , Ligne de Fuite

le renoncement du revenir... un aller sans suite

super duo sur les traces d'Arthur Rimbaud.



https://www.babelio.com/livres/Dabitch-La-Ligne-de-fuite/46901/critiques/1174513



Pourquoi je t'ai rencontré un jour, Gitan des rues ?

Ne te fie pas à cet homme, c'est une balle perdue

Il faut savoir vivre de rien, Eau fraiche et ivre d'eau

Cueillir dans le chant, le rythme du Flamenco...

Les volants du bas de la robe s'ouvrent en s'élargissant

chaussures à talons hauts, brusques mouvements tournants....

retranscrit...époustouflant

Soléa 2 sera bientôt mon suivant....





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Le passeur de lagunes

Club N°55 : BD sélectionnée ❤️

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Magnifique album à l'aquarelle qui nous fait découvrir les vrais habitants de Venise et de sa lagune, loin de la place Saint Marc et autres clichés touristiques.



Une histoire plutôt polar, très humaine où l'on suit Paolo, un gamin très attachant à la recherche de son père disparu... sûrement à cause d'activités louches.



Gilles

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Une belle réussite aussi bien formelle avec ces aquarelles superbes dans ces tons bleu-gris et orangés, quand dans un scenario captivant qui partant d'un jeune garçon réussit à couvrir des éléments historiques sur l'évolution de Venise ainsi que ses problèmes sociétaux contemporains.



C'est vraiment fait avec beaucoup d'intelligence et ça donne une BD touchante sur plusieurs dimensions.



Les premières pages de ces lagunes vides et difficilement navigables, rappelées par ces grandes aquarelles finales qui apporteront un peu de lumière dans cette histoire sombre, termineront d'émerveiller nos rétines.



Une très belle réussite.



J’espère déjà une adaptation cinématographique de Matteo Garrone !



Greg

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La ligne de fuite

Lorsque j'ai emprunté à la va-vite cet ouvrage à la médiathèque lors de mon dernier ravitaillement express avant la reprise de mon poste très prochainement j'espère, je n'ai guère été exigeante sur e que j'empruntais. Cette couverture m'ayant fait penser à un soldat revenu du front, je n'avais pas vu qu'il s'agissait en réalité de tout autre chose et c'est tant mieux car, pour le coup, ce fut une fabuleuse découverte pour moi dans tous les sens du terme.



Ayant étudié Rimbaud lorsque j'étais en terminale et m'étant par la suite intéressée (grâce au film de Léonardi Di Caprio, je dois l'admettre) à son histoire avec Verlaine, j'avoue que j'ai pris un immense plaisir à découvrir une autre facette de leurs existences à tous deux. Alors que Rimbaud est aux abonnés absents, le journal "Le Décadent" dirigé en cette fin de XIX e siècle par Anatole Baju, s'intéresse de très près à ce dernier et c'est très vite devenu une obsession pour certains d'entre eux : le retrouver à tout prix afin de le ramener sur, ce qu'ils imaginaient être le droit chemin, et l'inciter à écrire de nouveau. En attendant, c'est Adrien, un jeune membre qui se borne à écrire à la façon de Rimbaud, à tenter de l'imiter sauf,, ce qu'ils comprendront petit à petit, c'est qu'Arthur Rimbaud est inimitable et si il y en a un que l'on ne peut pas berner, c'est bien Verlaine, qui, bien qu'appartenant lui aussi à ce courant de pensée, crie au scandale. Antonin part donc sur les traces de Rimbaud mais se pourrait-il que celui-ci ait définitivement tourné la page, comme le prétendent certains dont la sœur de ce dernier, et soit passé à autre chose ?



Une bande-dessinée extrêmement bien documentée (avec notamment un petit reportage en fin d'ouvrage), qui nous apporte un autre regard sur Rimbaud sans toutefois détériorer l'image que nous nous faisions déjà de ce dernier (qui pour moi, avec celle de Verlaine et de quelques autres poètes de l'époque, est inégalable) et extrêmement bien travaillé d(un point de vue graphique. Sur des tons d'aquarelle, les personnages ne sont parfois que suggérés donnant une impression encore plus forte et très en accord avec le récit que le lecteur découvre ici. Une lecture qui a toute mon admiration (même si j'avoue ne pas avoir tout compris par manque de certains repères historiques ou culture poétique- d'où le fait que je ne mette que quatre étoiles au lieu des cinq qu'elle mériterait probablement) et que je ne peux donc que vous conseiller vivement !
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Le captivé

Albert Dadas, une naissance presqu'in-vie-trop !

Tout jeune, son nom allait lui inspirer le trot...

Il marche, voyage, mais se masturbe aussi et tout ça, beaucoup trop !!

Descendu des trottoirs, avec sa trottinette, ce sera la chute... On le dira atteint de Toc ou une dégénérescence post-trop ma TIC

Une rencontre avec Philippe Tissé, un jeune interne pointu, filant trop pique.

Psychanalyse, hypnose, trop de cons trop versent ou,

'' trop qu'adherent au'' conservatisme comme tous les bons sans trop; six trop... Haine, les fidèles cassent trop.

Métro c'est trop et Toujours pas de troc à Bordeaux.

Dans un bis-trop, à la main un coin-trop ou un café

Le jeune médecin et Albert mesurent leur selfie qu'à six thés

C'est pas probant....ça restera pourtant un beau trop- fait.



CAPTIVE DU DÉBUT À LA FIN... Merci mr DAbitch.

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Mauvais garçons (Intégrale)

Tiens, un récit sur le flamenco, pourquoi pas.

A part le volatile rose, je m'y connais peu ou prou.



Ah ben non tiens, il s'agirait d'une danse finalement.

Enfin une danse, un art de vivre oui.

Mais attention, pas question de le pervertir comme certains au profit d'une mode bâtarde, garant d'une gloire sans éclat.



Manuel et Bénito sont des puristes.

L'un danse, l'autre chante.

Ils vivent Flamenco, bouffent Flamenco, rêvent Flamenco.

Ils en sont l'incarnation vivante.

Fiers, ombrageux, à fleur de peau.

L'andalou et le gitan.



Tous deux passionnés, ils vivent comme ils pratiquent.

Tout y est intense, aussi bien les joies, rares, que les nombreuses peines.

Leur histoire est celle d'une amitié profonde et sincère qu'un petit grain de sable prénommé Katia pourrait bien faire voler en éclat.



Sublime, je vois pas d'autre qualificatif pour ce récit sortant vraiment des sentiers battus.

L'encrage ocre aux couleurs d'antan, le trait épuré mais incroyablement suggestif, l'écriture d'une justesse absolue, le déroulé de l'histoire calquant ses battements sur le cœur d'un flamenco âpre et sanguin.



Entrez dans la danse, plaisir garanti!
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Jeronimus, tome 2 : Naufrage

Les îles Abrolhos de Houtman, est un ensemble de 122 îles et récifs coralliens,

Au large des côtes Ouest de l'Australie, dans l'Océan Indien

difficile de raconter, suicide collectif, mutinerie, à vau-l'eau les femmes et les enfants d'abord

le commandeur, le capitaine, haute-trahison , cap à tribord.



fresque historique, riche en couleur, 1629 écrit dans un livre d'or.
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Le captivé

Y en a qui se droguent à l'insu de leur plein gré, d'autres parcourent le monde...



Albert Dadas était de ceux-là.

De ces cas rarissimes et fascinants qui, poussés par un besoin irrépressible d'ailleurs, y répondaient sans pouvoir se l'expliquer.

Suivi par le docteur Tissié alors jeune interne en psychiatrie, il parviendra à maîtriser ses pulsions, un temps...

Autre léger désagrément dont souffrait notre jeune globe-trotter compulsif, une pratique masturbatoire hors norme affectueusement traitée par un docteur visionnaire, adepte de la médecine douce, à grands coups d'électrisation des testicules et de l'anus.



Albert Dadas sera le premier patient reconnu atteint de la folie du fugueur.

Récit véridique et étonnant s'il en est, Le Captivé fascine tout en instruisant. Que demande le peuple.

Porté par un nuancier bicolore de toute beauté, cette ode à la liberté interpelle quant à ses raisons profondes et les moyens alors usités pour y remédier.



Esthétiquement abouti et enrichissant, c'est tout bon !
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Le passeur de lagunes

Venise aquarellée, c’est toujours magique !

Une dilution des couleurs de la lagune permet à Piero Macola de créer une ambiance brumeuse, fantomatique qui parle parfois sans le texte.



Pourtant, on s’éloigne des clichés avec le scénario de Christophe Dabitch qui nous emmène dans la Venise des bas-fonds, celle du trafic de drogue et des passeurs d’immigrés.

Le contraste entre l’image et le récit fait de ce roman graphique un moment vénitien suspendu.

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Le captivé

Partir, tout quitter, voyager…voilà qui fait généralement rêver.

Mais pour Albert Dadas, cela est une souffrance car ce n’est pas réellement lui qui le décide, il souffre d’une affection particulière qui pousse les gens à partir d’un coup, sans en être bien conscient.

Cette bande dessinée nous raconte sa vie, car Albert Dadas a bel et bien existé. Il a été un des premiers cas reconnu d’une maladie étudiée par des nombreux spécialistes.



Qu’on les appelle « aliénés voyageurs » ou « captivés » ces personnes ne pouvaient s’empêcher de partir à tout moment, sur une impulsion, au risque de détruire leur vie, de se retrouver dans des pays étrangers sans en connaître la langue, à l’hôpital voire même en prison parfois, comme dans son cas.



Cette histoire est passionnante, touchante et vraiment originale, les dessins sont somptueux, dans de superbes dégradés de noirs, gris et blancs.

La fin apporte des éléments d’information sur Albert Dadas et sur cette maladie, ainsi que sur les médecins qui ont tenté d’apporter des réponses à cette énigme.

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Le captivé

Un cas étrange et fascinant, cet Albert Dadas, fugueur et marcheur compulsif. Depuis l'âge de douze ans, il a plusieurs fois pris la poudre d'escampette de manière involontaire. Ses longues marches l'ont conduit jusqu'en Algérie et en Russie. Philippe Tissié, l'un des premiers neuropsychiatres français, s'est proposé de le soigner à partir de 1886, notamment par l'hypnose, et lui a consacré sa thèse.



Bel album en noir et blanc agréable à lire. Les interrogations du Docteur Tissié, ses échanges avec ses collègues et les étudiants, les soins qu'il apporte à ce "voyageur malgré lui" évoquent les travaux de ses contemporains Charcot et Freud. Cela m'a également rappelé 'La maison du Docteur Edwardes' (film d'Hitchcock), où la psychanalyse semble à la fois simple et magique.

La réflexion proposée autour de cette pathologie dans la BD et en postface est intéressante. Les troubles mentaux, dans les formes qu'ils revêtent, seraient liés à un contexte socio-historique précis, comme le défend le professeur Ian Hacking dans l'ouvrage qu'il a consacré au cas Albert Dadas en 2002 (Les Fous voyageurs).
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Le passeur de lagunes

Coup de coeur des bibliothécaires



Les dessins m'ont plu, énormément ( à l'aquarelle ? dites-moi, les spécialistes SVP ).

L'histoire, sombre, un peu moins.

Bien sûr, Paolo, avec sa naïveté et sa recherche désespérée de son papa disparu soudainement, est attendrissant.

Mais Venise et sa lagune, c'est autre chose pour moi, quelque chose de beaucoup plus poétique.

Mes yeux se sont régalés. Pas mon coeur.
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Le captivé

Ce roman graphique retrace l'histoire du premier "fugueur pathologique", Albert Dadas, né en 1860 et mort en 1907. Ce roman prend le parti de lier les amnésies récurrentes d'Albert à sa chute traumatique d'un arbre à l'âge de 8 ans, même si dans la partie documentaire en postface, les chercheurs ne sont pas certains de l'origine de la pathologie dont souffrait le patient: régulièrement, il était pris d'un besoin irrépressible de marcher des jours durant et lorsqu'il se "réveillait", il était incapable de se souvenir où il était. Il ainsi parcouru le continent européen et la Russie, y a travaillé et mendié, avant qu'on ne le renvoie à Bordeaux. Il était également sujet à des besoins de masturbations fréquentes qui dérangeaient les autres patients du dortoir, forcément.

C'est le jeune thésard Philippe Tissié qui s'est occupé de son cas et a réussi à le guérir pendant quelques années par l'hypnose. Tissié est également un personnage à part: issu d'une famille modeste, tôt orphelin et en charge de ses soeurs mineures, ce n'est qu'à la trentaine qu'il peut commencer à entreprendre des études de médecine. Les deux destins sont liés l'un à l'autre dans l"histoire de la médecine.

J'ai trouvé l'histoire intéressante, je ne connaissais pas du tout cette maladie, ou ce syndrome spécifique au 19ème siècle. J'aime également l'hypothèse selon laquelle ceux qui en sont victimes seraient tout simplement des voyageurs refoulés par la société de cette époque où le vagabondage était puni...

J'ai particulièrement apprécié les illustrations magnifiques de Christian Durieux, faites au crayon et à la fois très claires et poétiques pour certaines.
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La ligne de fuite

Le poète de génie ayant disparu de la scène littéraire à la fin de ce lumineux XIXème siècle , les spéculations sur son éventuel retour vont bon train. Il court une rumeur selon laquelle il aurait décidé de ne plus jamais écrire. Il serait parti pour l'Afrique...

De nouveaux poèmes de Rimbaud continuent cependant d’être publiés, de médiocres et pâles copies qu'il n'a bien sûr pas écrites, car les «hommages» de ses admirateurs et suiveurs sont loin du niveau du maitre. C’est le patron du journal « Le Décadent » qui est à l’origine de la fraude organisée…

Verlaine n’est pas dupe et dénonce le scandale…

L’un des jeunes poètes faussaires, Adrien, est bouleversé d’avoir osé s’être fait passer pour son héros. Il décide de partir sur les traces de Rimbaud, pour lui parler, lui demander de revenir, comprendre pourquoi il ne veut plus écrire, pour lui faire lire ses poèmes aussi un peu sans doute… Il part pour se faire oublier aussi.

Direction Charleville, chez la mère et la sœur de Rimbaud. On lui dit qu’il est quelque part en Afrique…

Direction Marseille, puis le bateau pour l’Afrique. Tout au long de ce voyage, il rencontre ceux qui ont croisé la route du grand poète.

Arrivé en Afrique, Adrien a des visions… Il part pour l’Ethiopie, ira jusqu’au bout de son voyage, intérieur… Et Rimbaud redeviendra un homme presque comme les autres, qu’on accepte ou pas sa décision, il restera toujours les écrits de génie d’un gamin qui rêvait de liberté.

Un roman graphique attachant, joliment dessiné par Benjamin Flao dont c’est la première B.D., avec des personnages qui ressemblent aux dessins des journaux de l’époque, le trait est fin, sensible, vivant. Et le scénario, écrit par Christophe Dabitch, spécialiste de l’Afrique, est vraiment bien tourné ; ce voyage sur les traces du fuyant Rimbaud qui nous emmène jusqu’en Ethiopie, c’est comme si on y était. Les mots sont à la hauteur de l’illustration.

Un excellent livre.

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Le captivé

« Que s’abattent les coups qui me sont destinés,

Advienne ce qui devra

Mais donnez-moi la face de la terre

Et la route qui m’attend

Richesse, espoir, amour n’importent

Ni un ami qui me connaisse ;

J’ai pour seul désir le ciel, là-haut,

Et la route qui s’en va. »….

ce sont quelques uns des mots du poème « Vagabond » de Robert Louis Stevenson.



Captivité. Non pas le captif.

Le captivé est un être captivant.

«  les aliénés voyageurs », «  les fous voyageurs » Pour eux un seul désir : marcher, marcher autour du monde, marcher droit devant, errer, bivouaquer, repartir.

Nomade compulsif. « fugueur pathologique ».

En cette fin du 19e siècle, vagabonder est un délit ou une folie.

Albert Dadas aura parcouru beaucoup, beaucoup de kilomètres à pieds, vu beaucoup beaucoup de pays. Il aura fait de la prison, et aura passé beaucoup de jours en hôpital psychiatrique.

Un homme le professeur Philippe Tissié s’intéressera à son cas et l’étudiera.

Son cas sera connu à travers le monde.

Si Albert est captivé par ses fugues, Tissié est captivé par les récits des voyages d'Albert.

Albert a mal à la tête, il a besoin de route pour soulager sa douleur, il part , plus rien ne peut l'arrêter , il part et ne se souvient plus ce qui l'a poussé à partir. Mais il souffre. Tissié l'aide, l'écoute, prend note, , le soulage, l'hypnotise.

« Hystérique somnanbulique diurne appartenant à le classe des captivés ». Le verdict tombe.

Alors, Albert simulait-il l'amnésie pour ne pas tomber sous les coups de la loi ? Était- il réellement possédé par une pulsion irrépressible ?

Pour Tissié il était «  captif de l'idée du voyage, séduit par l'ailleurs il en devenait prisonnier ».



Alors à mon tour d'être captivée par le récit d'Albert à travers les textes de Chistophe Dabitch et les dessins remarquables de Christian Durieux.



Pour bien saisir le profil d'une époque il est très intéressant de se prolonger dans l'histoire de la psychiatrie. Car souvent la société diagnostique comme maladie mentale ce qu'elle ne comprend pas et encore plus souvent se dont elle a peur.



Et en cette fin du 19° siècle , l'Europe tenait déjà ses frontières à coups de crosses.

Comment pouvait elle considérer Albert Dadas autrement que comme un malade mental, un fou, un déséquilibré, lui qui justement marchait librement en ne faisant aucun cas de toutes leurs frontières, de leurs lois, de leurs ordres ?

Une histoire vraie, passionnante, et dans cet album fort bien relatée.



Astrid Shriqui Garain



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Abdallahi : Coffret en 2 volumes

René Caillié (1799-1838), surnommé le Christophe Colomb continental ou le Marco Polo d'Afrique a été le premier européen à revenir vivant de Tombouctou, cité interdite aux Chrétiens, située sur les bords du fleuve Niger.

La bande dessinée admirablement écrite et illustrée par Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx relate le périple du français originaire des deux Sèvres.

Sous le nom d'Abdallahi, il rejoint un groupe de Maures, apprenant en un an des rudiments de la langue arabe et se faisant passer pour musulman égyptien.

Il quitte Saint Louis du Sénégal en 1827, et atteint Tombouctou en 1828 après avoir survécu au scorbut. Il prend des notes, remonte sur le Maroc: le périple du retour est très rude et excellemment décrit par des images qui ne s'encombrent parfois d'aucun texte.

René Caillié revient en France auréolé de gloire, il touche la somme de 10000 francs allouée par la société de géographie mais ne survit qu'une dizaine d'années à son éprouvante aventure qui laissera son organisme exsangue.

Le dessin de Pendanx est digne d'un grand peintre, il me rappelle par son talent Miguelanxo Prado et son album "Traits de craie", les personnages noirs sont très bien dessinés et j'ai également pensé à la magnifique série de François Bourgeon: "Les passagers du vent" .

Bref du grand art !
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