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Critiques de Christophe Manon (10)
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Extrêmes et lumineux

Lecture laborieuse, puisque texte avec très peu de points, coupure au milieu des mots avec interligne. Tantôt en italique, tantôt changement de polices. Ce qui donne l'impression que l'auteur vient de découvrir le traitement de texte. S'arrêter au milieu d'une phrase est inhabituel. L'auteur, qui a mon avis possède un grand sens de l'observation, passe d'une scène à l'autre avec une rare subtilité ce qui fait qu'il promène le lecteur sans qu'il s'en rende compte. Nombreuses scènes de sexe très sensuelles, où j'avais l'impression d'entendre des chansons de Gainsbourg. Scénettes de vie au travers de photographies jaunies. En définitive, bien sur le fonds, pas aimé la forme. Pour ceux qui aiment sortir des sentiers battus.



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L'éternité

Chants de l’insoutenable barbarie.



«Je suis le corps d’un soldat mort. J’ai vingt ans comme tous les soldats morts. J’ai été tué il y a plus d’une semaine. Je suis étendu dans la boue. Face contre terre. Nuque brisée. Jambes repliées sur mon ventre en chien de fusil. Mon bras gauche a été arraché. Ma cage thoracique est perforée par des éclats d’obus. Du sang a séché sur mon front. Déjà les corbeaux picorent mes yeux. Les rats dévorent mes entrailles. Les blattes et les lombrics colonisent mes reins. Les fourmis besognent entre mes omoplates, grouillent le long de mon épine dorsale. Mon cœur ne bat plus. Ma bouche ne parle plus. Je suis le corps d’un soldat mort. Je ne suis plus rien ou rien ou peut-être. Sous l’effet du choc mon casque s’est détaché et a roulé dans une flaque à quelques centimètres de mon crâne. Dans ma main droite je serre encore mon fusil-mitrailleur. Cette fois, je ne survivrai pas à ma mort.»



Chants des victimes exterminées et de leurs bourreaux, «L’éternité», paru en 2006 aux éditions Dernier Télégramme, texte poétique aux accents volodiniens, dont la force inventive, dérangeante et paradoxalement lumineuse évoque le «Gueules» d’Andreas Becker, donne la parole à un soldat mort, aux corbeaux et aux choucas, aux blattes et cancrelats, aux rats ou aux fourmis, pour restituer la violence insoutenable et le cortège de barbarie de toutes les guerres.



«Je suis corbeau, fourmi, blatte, rat, je suis lombric. Je suis tout ce qui me dévore et se nourrit de ma chair. Je suis, je fus et je serai dans les siècles des siècles le corps d’un soldat mort»



Ressassement hypnotique de l’horreur et de la souffrance, cette succession de chants comme des prières, réussit à dire l’indicible, les monstruosités commises sous les astres impassibles, avec la nature comme témoin majestueux, témoignant du lien entre toutes choses et de la réversibilité de la nature humaine, de la cruauté et de la douceur, dans un texte essentiel, insoutenable et lumineux.



«Je suis le corps d’un soldat mort. Je suis une blatte violée et violée par les cancrelats sur la paille d’une étable. J’ai vingt ans comme toutes les créatures violées. La gueule de la nuit bée au-dessus des champs. Dans le ciel des nuages harcèlent les étoiles et la lune se cache derrière la cime des arbres. Entre eux, des taches noires insondables. Au loin, on perçoit à peine le chant crépusculaire des crapauds et le ululement de la terre, tandis que les oiseaux de nuit profèrent des anathèmes. Les insectes ont cessé de grouiller dans la forêt. Notre paisible village s’est endormi depuis longtemps. L’univers pourtant suffoque d’angoisse et d’épouvante.»



Christophe Manon sera l’invité de Charybde (129 rue de Charenton, Paris 12ème) le 15 octobre prochain, pour fêter la parution de son roman «Extrêmes et lumineux» aux éditions Verdier.



Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/10/12/note-de-lecture-leternite-christophe-manon/

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Extrêmes et lumineux

En une seule phrase, le rayonnement étincelant des souvenirs fugitifs.



Entrant dans le monde souterrain des souvenirs, Christophe Manon dévide en une phrase somptueuse, une suite discontinue de souvenirs ou de fictions, qui s’enchaînent dans le flux d’un récit interrompu d’une scène à l’autre par décrochement, par un mot qui se brise en une déroute fugace, reflet de «l’invariable, violente et transitoire précarité de la vie humaine».



Décryptant, déchiffrant des photographies fanées et éparpillées, traquant les documents, les traces et les souvenirs pour évoquer ceux qui l’ont précédé, cette famille de forains et d’acteurs, ce clan de saltimbanques ambulants qui sillonnaient les campagnes avec leur théâtre mobile, cette paysanne éternellement vieille, «comme si elle était dispensée de la mort par décret divin», évoquant une vieille ferme encombrée d’un fatras d’objets, des soirées de méthodique alcoolisation et des scènes de sexe étincelantes, le texte de Christophe Manon se fixe sur des images puis dérive, ressassant le désir, la fragilité des vies soumises au passage du temps et la lumière éclatante de l’instant.



«quatre six huit bras dix jambes douze bouches une infinité de langues, mais un seul et unique sexe comme un noyau central autour duquel elle semble en permanence se désunir puis se réorganiser, s’agitant avec un enthousiasme forcené et hystérique sans pour autant se laisser posséder, n’accordant pas le moindre instant de répit à son partenaire, comme prise de folie, saisie par un délire impétueux pousse jusqu’à l’extrême exaltation, proprement ravie à elle-même et par conséquent ne pouvant décidément pas se soucier de lui, c’est-à-dire qu’elle ne lui prête qu’une attention souveraine et injonctive, sans se préoccuper nullement de ses désirs éventuels, comme concentrée sur la seule satisfaction égoïste de ses propres pulsions, toute entière tendue vers l’assouvissement impérieux de ses appétits et parfaitement déterminée à y parvenir quels que soient les moyens mis en œuvre : ne lui prodiguant aucune caresse, ne lui donnant aucun baiser, allant jusqu’à détourner la tête lorsqu’il cherche ses lèvres, agissant avec lui comme s’il n’était qu’un objet dépourvu de raison au service exclusif de ses besoins personnels, le jouet de sa domination à la fois ironique, subtile et perverse…»



Miroir de l’indécidable condition humaine et de ses oscillations, la soirée silencieuse dans la ferme où le feu agonise, succède à une scène nocturne et brûlante, en un fondu au noir sur le fil d’un mot, haché en son centre comme le flux de la pensée et de la mémoire.



«et s’efforcer désespérément d’ou

blier ses douleurs physiques, non pas menue ni maigre ni malingre mais littéralement desséchée, ratatinée, rabougrie, aussi légère, sèche et frêle qu’un moineau, comme rétrécie par quelque opération magique, quelque rite occulte ou quelque procédé scientifique issu du cerveau génial d’un savant fou, donnant l’impression d’être susceptible de s’envoler au moindre coup de vent, mais pourtant bien solide, inébranlable, immuable, inaltérable, la peau de son visage et de son cou plissée par d’innombrables rides comme celle d’une tortue, et en même temps infiniment douce et délicate, si vieille qu’elle pourrait avoir n’importe quel âge entre cent ans et un million d’années, semblant affranchie de la mort, comme un anachronisme issu d’une époque antique et révolue…»



Collectant des informations sur ceux qui nous ont précédés sur terre, sur des «petits faits étincelants, bariolés ou sombres», Christophe Manon fait revivre les fantômes à jamais inhumés, tirés de l’oubli par la précision magique d’une langue sublimée pour évoquer des terres inhospitalières et des destins anonymes et ingrats, comme dans les «Vies Minuscules» de Pierre Michon.



Soumis au désir ou à la violence, l’homme prend la parole ici dans un langage tronqué, au cœur de ces scènes devenues indéchiffrables, souvenirs insaisissables maintenant enveloppés d’une gangue magnifique de mots, rempart contre le néant malgré les limites et la fragilité du langage.



Paru en septembre 2015 aux éditions Verdier, ce livre de l’écrivain et poète Christophe Manon est un chant éblouissant pour l’homme confronté à la mort, à la fuite inexplicable du temps et au désir.



Christophe Manon sera l’invité de la librairie Charybde (129 rue de Charenton, 75012 Paris) le 15 octobre 2015 à 19 h 30.



Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/09/27/note-de-lecture-extremes-et-lumineux-christophe-manon/
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Extrêmes et lumineux

Voilà une expérience de lecture comme je n'en avais pas faite depuis longtemps (peut-être jamais...). Au point que je suis incapable d'attribuer un nombre d'étoiles (ce qui m'arrive rarement), de dire si j'ai aimé ou pas... Christophe Manon embarque le lecteur au fil de ses idées, dans une succession de scènes, d'images, de descriptions qui semblent n'avoir aucun lien entre elles... On pense à une comptine enfantine où un mot en entraîne un autre et fait rebondir l'histoire, sauf que c'est plus compliqué. Il faut donc accepter de se perdre. Lâcher prise, ne pas chercher la logique ou à comprendre le fil narratif. Bref, il faut accepter de faire une expérience qui ne ressemble à rien d'autre. Apprécier les mots, les phrases qui s'enchaînent harmonieusement et créent une sorte d'addiction certainement alimentée par la curiosité (mais où nous emmène-t-il ?). Un livre singulier, intrigant, d'une qualité littéraire indéniable. La question étant : faut-il forcément comprendre tout ce qu'on lit ?
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Extrêmes et lumineux

Attention, attention!... il n'est pas question ici de déjà-vu, de déjà-lu, de déjà-écrit. Il est question ici de Littérature avec un grand L, d'émotions pures, de l'invention de nouvelles formes littéraires, de dispositifs narratifs inédits et fulgurants, de Poésie avec un grand P. Il ne s'agit pas de lire au sens linéaire du terme un roman "normal", mais de se perdre et d'aimer se perdre dans ce livre.

"Extrêmes et lumineux" de Christophe Manon, c'est un flux de scènes successives, racontées avec des phrases amples qui évitent les points, isolées en des paragraphes compacts, pleines de descriptions frappantes. De la vie capturée à l'état brut.

"Extrêmes et lumineux", cela peut sembler au lecteur d'abord déconcerté comme une série de souvenirs aléatoires fixés, on passe, on glisse de l'un à l'autre comme si dans une même nuit on se laissait glisser vertigineusement de rêve en rêve. Le procédé qui permet de passer d'un récit à l'autre est absolument génial: régulièrement au plein milieu d'un mot, la phrase est coupée, le paragraphe interrompu reprend plus loin, le mot se finissant dans une autre histoire. Ces glissements inattendus, généralement à un moment où l'on est bien happé par le récit commencé, provoquent des effets de cadavres exquis, toujours surprenant, bousculant le lecteur pour le faire parfois sourire (une scène d'amour torride cédant la place au portrait d'une vieille grand-mère par exemple...), parfois grommeler (mince, pourquoi quitter ce personnage de manière si intempestive, coïtus interruptus!...),. Du coup, c'est une lecture qui vous secoue sans cesse, comme si l'auteur nous disait à chaque fois: "Hé, lecteur, réveille-toi, tu changes d'histoire, tu te perds!" Et moi j'ai adoré me perdre dans cet enchevêtrement de récits télescopés, j'ai adoré chercher à établir des ponts entre ces scènes, car il y a de nombreux fils qui relient tous ces épisodes- et c'est en cela qu'on peut tout de même apparenter ce livre à une espèce de roman.

On se lance sur différentes pistes; il y a le motif du vieux théâtre forain, dont les accessoires sont relégués au musée, il y a beaucoup de vieilles photos exhumées, comme autant de vieux souvenirs de famille qu'on voudrait reconstituer, il y a beaucoup de couples qui font l'amour de façon très sensuelle... Le contexte évoqué est plutôt celui de la campagne (et c'est aussi pour cela que ce livre me parle particulièrement, je retrouve ma propre famille dans ces portrait d'aïeux...) et du passé. C'est un livre fragmenté comme une mémoire familiale floue et malmenée, qu'on aimerait pouvoir reconstituer à l'aide de traces éparses, dans lequel on s'enfonce, comme si on s'enfonçait de plus en plus profondément dans les fantasmes, dans l'histoire de quelqu'un, peut-être celle de la famille de l'auteur, ou la vôtre, la nôtre...

Ce livre, cet objet littéraire non identifié, il faut du temps pour le lire, car il faut accepter de se laisser happer par la superbe description d'un baiser par exemple, accepter l'inédit, accepter de se laisser déranger dans sa propre attente de la lecture, surtout quand ce livre vous est présenté comme un "premier roman"... alors que c'est vraiment autre chose. Plus vous avancez, plus vous vous demandez si votre roman se désagrège ou s'il se compose. Un peu comme quand vous avancez dans la vie d'ailleurs, en essayant d'établir vous même la cohérence secrète entre tout ce que vous vivez: vous sentez que cette cohérence existe dans le livre, et elle s'établit à votre insu.

Ces bascules d'un récit à l'autre multiplient cet effet que produit l'ouverture d'un nouveau livre, quand vous ne savez pas où vous allez tomber. Cela m'a aussi évoqué le glissement des doigts que vous faites sur un écran tactile, quand vous balayez un contenu internet d'un mouvement pour en faire apparaître un autre, qui n'a rien à voir... J'ai aimé aussi l'usage de police de texte différente quand on passe à la première personne, ou les trous dans les mots quand ils viennent à manquer.

J'ai été émerveillée par ce livre complexe.
Lien : http://effleurer.une.ombre.o..
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Extrêmes et lumineux

Je suis restée assez imperméable à cet Objet Romanesque Non Identifié. Ces bribes d'histoires qui s'entrecoupent et s'entremêlent me sont devenues assez rapidement lassantes. Les jeux de typographies, les choix de mise en page ont attisé mon intérêt mais je n'ai pas réussi à y trouver un sens, même si l'idée du livre perpétuel est très séduisante. Et la lecture de ces longues descriptions, où la quasi absence de ponctuation empêche toute respiration, m'a été assez pénible.

Un livre où je n'ai pas su pénétrer et qui a gardé, pour moi, un total hermétisme.
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L'éternité

C’est un chant polyphonique d’une puissance destructrice,

Une ode à la nature dans ce qu’elle a de plus brut et de plus sauvage.

C’est un point de convergence entre barbarie et sérénité, un oxymore à lui seul, antithèse de lui-même.

C’est un point de rupture explosif et dévastateur

Où tout ce qui fait la noirceur de la nature humaine est distendu au point de non-retour.

C’est un hymne. Un hymne à la vie,

Un hymne à l’essence profonde de ce qui fait chaque être, quel qu’il soit.

C’est une complainte tortueuse sur un chemin caillouteux, un brame sec et métallique qui saisit aux viscères ; une étrange mélopée, dont le lyrisme donne une place centrale à l’animisme, au sacré, au paganisme, presque.

C’est un paysage fantomatique, peuplé d’anaphores hypnotiques qui ressassent et martèlent l’indicible.



Où nous emmène-t-il ? Bien habile celui qui sait.

Où se situe-t-il ? Ingénieux enchevêtrement qui peine à définir avec justesse un lieu où poser notre réflexion.



Car Christophe Manon est de ceux qui ne donnent ni les clés ni le plan : il laisse entrer, porte à demie-close, mais laisse aussi déambuler, au grès d’un hasard dont la fortuité reste énigmatique. Et c’est au lecteur qu’appartient l’ultime tâche : celle de revêtir le tout d’un sens profond, celle de s’approprier et de reconvertir en son propre nom, celle d’identifier, de capter, de canaliser l’écho que ce chant provoque en lui.
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Testament (d'après François Villon)

Dans la présentation il est dit : «Il nous offre là son "testament" plus "L’épitaphe de Manon ou ballade des poivrots", qui est traduction et très libre, très large adaptation du Testament de François Villon. », et je l'ai relu en comparant les passages dont il est parti dans Villon,

l'évolution des langues vertes retravaillées et des façons d'être, un peu, en marge du gros de la société, en admirant la plongée, le travail que cela représente, le respect des formes fixes des ballades, lais ou rondeaux – avec tout de même moins de désinvolture que n'en avait le François dans la découpe des vers, cette façon d' »aller à la ligne » qui fait paraître extrêmement sages les audaces inaugurées par Hugo. (et Fred Griot dans sa présentation sur le site de Publie-net en parle fort bien). Et par moment, la parenté est grande, la belle heaulmière, devenue la belle boulangère, se lamente toujours, avec toujours cette verte glorification de son ancien temps, qui dément le remord évoqué en passant, quand elles injurient les ans qui les ont dénaturées, et se souviennent de l'homme pour lequel elles ont « gaspillé » leur jeune splendeur - et Manon lui attribue, comme Villon à la heaulmière, une des ballades qu'il reprend, comme il en offre une à sa mère,

« aussi je donne à ma pauvre mère

à qui je n’ai apporté que douleurs et chagrins

ce poème en hommage à Louise Michel » aussi parfaitement « ballade » que celle léguée par François Villon à la sienne pour prier Notre Dame. L'irruption de Marx, de Louise Michel et de leurs antagonistes se veulent correspondants aux gens d'ordre auxquels était en bute le pauvre, et donc aimable, « mauvais garçon » que veut incarner Villon.

Parfois, surtout au début, l'effort se sent un peu, mais les vers peu à peu coulent avec la même apparente simplicité, la même drue saveur que chez l'ancien, et la poésie est là (tout spécialement d'ailleurs quand il se plie aux formes fixes) jusqu'à l'épitaphe, jusqu'à, juste avant, la dernière ballade et son envoi

« camarade coquet comme un petit roquet

sache ce qu’il fit au moment de crever :

il se prit une bonne cuite au whisky

quand il a quitté ce monde » Manon

« Prince, gent comme esmerillon,

Saichiez qu’il fist, au departir:

Ung traict but de vin morillon,

Quand de ce monde voult partir. « Villon





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Provisoires

Chants de l’éphémère et de l’éternité, ces Provisoires rassemblent dans ces cinq parties des souvenirs, des notations sur la mort, la rupture, l’amour, une vie qui se déploie. Rien de mélancolique, ici. Plutôt une écoute attentive à la force qui nous permet d’être «heureux parmi les spectres».
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Extrêmes et lumineux

Un livre qui ne s'oublie pas, et demeure comme une hallucination de la pensée, rivée à des détails ambulants. Images en mouvements avançant sur le fil d'une écriture, laissant le lecteur prisonnier de ces mirages du souvenir. Une prose poétique qui piqure et fragmente la mémoire de tous ses sens et nous entraine dans un dédale traversé d'enfance, ou étonnemment le lecteur trouve sa part de reconnaissance avec bonheur, goûtant d'anciennes saveurs et impressions retrouvées. L'auteur toujours expérimente ! Et c'est cela que l'on aime : une littérature hors norme qui cherche, invente de nouvelles voies et voix. Loin des formatages prédigérés d'une intrigue régimentée par des lustres de regard s'usant à lire une même histoire découpée... Christophe Manon toujours étonne son lecteur et lui offre ses extraits de vie avec une précision discète, toute teintée d'humanité et si bien emmêlée à la nostalgie. Ce livre est une expérience visuelle et intellectuelle, unique ! À recommander pour réveiller les servitudes et les habitudes du prêt-à-lire !
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